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APRÈS-MIDI D'UN FAUNE (L') de Stéphane Mallarmé

Publié le 25/09/2016

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Publié en 1876, ce poème révèle toute l’originalité du génie poétique de Stéphane Mallarmé (1842-1898). C'est d’ailleurs la plus célèbre de ses poésies. Les cent-dix vers qui le composent sont des alexandrins traditionnels, mais rompus aux nécessités d’une musique subtile et rare (« J’y essayais de mettre, à côté de l’alexandrin dans toute sa tenue, une sorte de feu courant pianoté autour, comme qui dirait d’un accompagnement musical fait par le poète lui-même »). Le sujet est encore purement parnassien : par un brûlant après-midi d’été (dans une Sicile imitée de la poésie grecque), un faune parait et commence un long monologue. Il évoque les nymphes qu’il persécute, nous parle de la nature qu’il sent vivre alentour dans toute sa puissance. Pourtant, ce « sujet » n’est pas strictement exposé et illustré selon les normes de la poésie traditionnelle ; il n’est qu’une situation, un point de départ, le thème initial d’une suite de variations somptueuses. Dans cet après-midi à l’air « assoupi de sommeils touffus, l’image des nymphes, objets de ses désirs, s’impose au faune avec une intensité hallucinante : son esprit mobile impressionné par la suggestion la plus fugitive d’un lieu, d’une heure, de ses sens et de sa mémoire s’en éloigne pour y revenir de nouveau. Sa passion sait trouver des accents réalistes et puissants mais, en dépit de tout cela, il semble davantage pris par ses rêves, par le jeu de ses sentiments intimes, par cette autre réalité qu’il découvre en lui-même: «Couple, adieu; je vais voir l’ombre que tu devins », tel est le dernier vers. Deux thèmes donc

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