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ANTIMÉMOIRES d'André Malraux (fiche de lecture)

Publié le 15/10/2018

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ANTIMÉMOIRES. Texte autobiographique d'André Malraux (1901-1976), publié à Paris chez Gallimard en 1967.

 

La narration des Antimémoires se développe selon deux axes : d'une part, celui du voyage en Orient de 1965 dont les escales évoquent des voyages antérieurs (Égypte, Aden, Ceylan, Inde, Singapour, Hongkong, Chine ; au retour, survol du Japon) ; d'autre part, l'axe de l'œuvre qui prête ses différents titres aux parties du présent ouvrage. Mais les titres de ces sections, associées aux étapes du voyage et aux souvenirs qu'elles suscitent, forment une chronologie souvent à rebours du déroulement réel de l'œuvre.

 

Première section. « 1965, au large de la Crète » précise en introduction la finalité propre des Antimémoires en la comparant à celle d’autres autobiographies.

 

Deuxième section. «Les Noyers de l’Aften-burg » reproduisent en prélude un fragment du roman publié sous ce titre en 1943, évoquant la famille du narrateur, le suicide du grand-père et, à travers le père et un oncle, organisateur des « colloques de l’Altenburg », la figure capitale de Nietzsche. Puis, arrivé en Egypte, le voyageur se remémore sa première vision du Sphinx ( 1934). En 1965, cette fois, la Grande Pyramide lui rappelle maints autres lieux et objets symboliques, les uns « métamorphosés » en sites touristiques,

les autres transférés dans des musées tels ceux du Caire ou, à Paris, du Trocadéro. À l'étape d’Aden, il associe le souvenir d’une expédition à la recherche de la capitale de la reine de Saba, analysant l’expérience du « retour sur la terre » vécue à l’issue de ce vol périlleux. Visite du musée d'Aden.

 

Troisième section. «Antimémoires». L'étape indienne ( 1965) relie le narrateur à sa carrière et à ses filiations politiques : première entrevue avec de Gaulle, comparé à Trotski (1945); la fin de la IVe République et un nouveau dialogue avec le général (1958) : celui-ci le charge alors d’une tournée électorale en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane avant le référendum de 1958 et, la même année, d’une mission en Inde. À cette occasion, après s’être imprégné de l’œuvre légendaire de Gandhi, il rencontre Nehru dont il trace le portrait de modemisateur de l’Inde. En racontant ses prisons, Nehru ranime chez le narrateur le souvenir de ses propres épreuves pendant la Résistance (1944) et à Toulouse lors de la Libération.

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« consacre une première partie aux épopées (la Longue Marche), aux monuments (la Cité inter­ dite, les tombeaux Ming), aux lieux sacrés de la Chine et inclut des dialogues avec Chen Yi, Chou En-lai et Mao Tsé-toung ainsi qu'un portrait de celui-ci tel qu'il apparaît au narrateur en 1965.

La seconde partie associe le survol du japon au souvenir d'un dialogue à Nara en 1960 avec un personnage surnommé « le Bonze », et se ter­ mine par l'évocation du transfert, en 1965, des cendres de jean Moulin au Panthéon (avec un extrait de l'oraison funèbre prononcée à cette occasion), qui réveille le souvenir de dialogues poignants avec d'anciens déportés.

Le livre s'achève sur la vision de la grotte de Lascaux, qui rassemble les symboles de la fuite du temps, de la « métamorphose » et de la contingence de l'homme.

Malraux est ministre d'État chargé des Affaires culturelles depuis 1959 lorsqu'en 1965 il entreprend le voyage que lui conseillent ses médecins : ses deux fils se sont tués sur la route en 1962 et, l'année suivante, un atten­ tat de l'OAS dirigé contre lui a coûté la vue à une petite fille.

Très éprouvé, il s'embarque pour une croisière vers l'Orient, chargé par de Gaulle d'être son messager auprès des dirigeants asiatiques.

De ce voyage naîtront les Antimémoires.

Ce titre provocant auquel le chapitre liminaire fait écho suggère d'emblée une relation origi­ nale avec l'espace et le temps; en réalité, le récit du voyage médiatise un itinéraire philosophique.

Assumant.

la totalité de sa vie et de son œuvre, Malraux revient à ses origines fami­ liales et spirituelles tout en dialoguant avec les aventuriers, les compagnons d'armes et les grands hommes qui ont croisé son chemin, voire avec ses propres personnages.

Ces démarches enchevêtrées donnent naissance à une «métaphysique interrogative>> qu'é­ veille l'intuition de la contingence de l'homme au sein d'une nature dont, en revanche, les « arbres séculaires » sym­ bolisent l'impérissable vigueur.

Sous la forme rampante du passage du temps, la mort est en effet omnipré­ sente dans les Antimémoires, et rendue sensible au voyageur de 1965 par le retour, à intervalles plus ou moins réguliers, auprès des mêmes hommes et dans les mêmes lieux ; ainsi que par ce constant va-et-vient (introduit par des. »

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