ANTÉCHRIST (L’) Frédéric Nietzsche (résumé & analyse)
Publié le 22/09/2016
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ANTÉCHRIST (L’)
Ouvrage critique du philosophe allemand Frédéric Nietzsche (1844-1900). Écrit en 1888, il aurait dû constituer le premier livre de la Transmutation de toutes les valeurs. Il représente un « essai de critique du Christianisme » ; le problème de la morale chrétienne y est traité sous line forme homogène et définitive. Nietzsche commence par définir ce que doit être la « vertu » pour un esprit libre : par « vertu », il entend» à la manière des hommes de la Renaissance, désigner une certaine volonté de puissance. La vertu chrétienne, née de la morale de la pitié, s’oriente vers tout ce qui, étant faible et mal venu, devrait être anéanti ; elle est donc précisément l’opposé de l’autre, et représente ce qu’il peut y avoir de plus nuisible et de plus annihilant. Seul l’homme fort, qui est digne de la vie, a le droit d’exister ; mais le Christianisme cultive dans la peur son contraire : l’homme malade, l’homme de troupeau, et il se venge du type supérieur en le reléguant en marge de l'humanité lu’il devrait régénérer, en en faisant un « réprouvé ». Le Christianisme, la religion de la pitié, représente tous les mauvais instincts de la décadence, car la compassion est en opposition avec les émotions toniques qui élèvent l’énergie du sentiment vital ; faisant obstacle à la loi de la sélection, elle se montre comme une négation de la vie. L’influence maléfique des théologiens qui, incapables de regarder franchement la vérité en face, se réfugient en un monde idéal et sans vie, a gâté même la philosophie, en l’orientant vers l’abstraction et vers une morale contraire à la nature, la morale de la vertu, du devoir, du bien en soi. Même la conception, d’un Dieu qui est seulement Dieu du bien, est un produit de la décadence ; le Dieu féroce d’Israël, le Dieu des malédictions, s’est transformé, démocratisé, est devenu une ancre de salut pour tous les faibles. Et le diable n’est que l’enseigne sous laquelle on relègue toutes les forces vives dont les décadents ont peur. Le Christianisme naquit en Orient, de la lassitude du peuple juif, le peuple qui voulut « être à tout prix », même au prix du bouleversement de toutes les valeurs de la vie, et qui grandit sur le faux terrain d’Israël où toute valeur naturelle avait contre elle-même les plus profonds instincts de la classe dominante.
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