André MALRAUX : Les Chênes qu'on abat
Publié le 23/02/2012
Extrait du document
Les Chênes qu'on abat sont composés de la réunion des extraits du deuxième tome des Antimémoires de Malraux, ayant trait au général de Gaulle. Selon l'auteur, ce livre doit être considéré comme une interview, unique confrontation dans l'histoire entre un grand homme et un grand écrivain....
«
Une des pièces de la Bo isse rie, Photo Baccon Gibod 1 Sipa·Press
Le titre du livr e est /'écho du ve rs de
Victor Hugo : "Oh ! quel farouche bruit
font dans le crépu s
cule 1 Les Ch ê nes qu'on abat pour le
bûcher d'Hercul e."
Le livre
Dialogue à bâtons rompus
L e Il décembre 1969, André Malraux rend visite au
g énéral de Gaulle dans sa
maison de La Boisserie à
Colombey-les-Deux-Églises.
Le général vient de perdre le
référendum sur les régions et abandonne le pouvoir.
Pour lui,
le
"contrat a été rompu".
Dans ce dialogue entre l'écrivain et
l 'auteur, tous les sujets de conversation sont abordés.
Se joi
gnent
à eux par moments Yvonne de Gaulle et Geoffroy de
Courcel , ancien aide de camp du général et ambassadeur de
France
à Londres .
On parle de politique et de Gaulle insiste
sur son unique but : redonner
à la France sa grandeur ; mais il
constate, amer, que la France "a choisi le cancer" et que , déci
dément,
"les Français n'aiment pas la France".
Il se désintéres
se donc de l'actualité , dès lors.
Il se consacre à ses Mémoires,
ce
qui donne l 'occasion à Malraux de l'interroger sur
Napoléon et le Mémorial de Sainte-Hélène de Las Cases.
L'histoire, l'écriture, la mort, la religion interviennent au long
de cette journée .
De Gaulle y raconte ses rencontres avec
Kennedy, Staline
...
et, "hanté " par les événements, se réfère
souvent
à la Résistance, aux événements d'Algérie.
Malraux
quitte La Boisserie
à la nuit tombante.
De Gaulle et la
France
A près la mort, le 9 novembre 1970, du "chêne" qu'était
Charles de Gaulle, Malraux décide de publier cet entre
tien, ce dialogue pour montrer qui était le génér al et ce, sans
supprimer
les passages anodins .
Cette photographie vérité a le
mérite d'être réalisée par
un écrivain que de Gaulle admirait,
ce qui transforme le récit en véritable dialogue :
à certains
moments, d'ailleurs, c'est
le général qui questionne l'écrivain,
sur l'art notamment
!
Il ressort de ce texte l'image d'un personnage quasi mythique,
un "sorcier ", un "héro s" .
Malraux professe une véritable véné
ration pour l'homme du
18 Juin qui, lui-même , a d'ailleurs
une certaine idée de sa personne : l'homme
d'Ét at s'identifie
tout simplement
à la France ! Il sait pourtant, au cours de cette
journée, créer une atmosphère chaleureuse et familière dans
cette maison sereine parcourue par les chat
s..
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