André Gide : Les Nourritures terrestres
Publié le 22/09/2012
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Nous lui devons l'exemple d'une libération morale sans laquelle la littérature actuelle ne serait pas ce qu'elle est. Les Nourritures terrestres font partie de ce très petit nombre de livres dont on peut dire qu'ils ont vraiment changé des vies humaines. (...) Gide affirme la position classique de l'humanisme : limitée à l'horizon terrestre, la vie humaine possède un sens suffisant. (...) C'est la jouissance de l'homme total qu'il revendique : sensualité et intelligence.

«
Le tira ge des Nourri ture s, én o rm e au
j o urd'hui , fur quasi
m ent nul pendant le s
v in gts
pre mi ères an
n ée s co nséc utives à sa publi c ati on au Mercure de France , en 189 7.
L e livre ne
fut pas mêm e appr é
c ié
par ce ux qui avaient lo ué le s pré
cé dents ou v rage s d e
Gide.
Ses d étra cteur s
o nt v o ulu y vo ir
l'ap o logie d' un anti
m orali sm e et d'un
indi viduali sm e dé
brid és, confinant à l'égo ïsme et qui re
p ose rait sur un aban
d o n inco ntr ôlé au x
insti n c ts.
Le livre
Un enseignement initiatique et une expérience
autobiographique
D
ivisé en huit livre s, l'ouvrage se présente comme un recueil
de chants ou poèmes , de descriptions , de réflexions
et de
conseils , rédigés dans une langue souvent précieuse .
En dépit de
ces éléments disparates, le livre trouve sa cohérence dans la voix
d '
un narrateur qui, à travers eux, prodigue son enseignement au
jeune Nathanaël , en lui écrivant au gré de ses voyages.
Ce maître
imaginaire se dénomme Ménalque, et son nom virgilien, de
même que ceux d'Amyntas, Méli bée et Mopsus -personnages
qui apparaissent
brièvement- indique la dette de Gide à l'égard
des Bucoliqu es de Virgile .
Il ne fait pas de doute que le narrateur
se confond avec
l'auteur- Gide ne s'en est jamais caché-, qui
nous livre les fruit s de l'expérience occasionnée par
un long
voyage en Afrique du Nord.
Les Nourritures témoignent de la
renaissance à la vie d'
un être qui a appris à s'émanciper des
contraintes morales et religieuses qui l'ontjusqu 'alors étouffé .
Ouverture à la vie et conquête de soi
C
ertes, on peut faire signifier à une phrase telle que
« Familles , je vous hais >>, extraite de son contexte et
tronquée, une incitation agressive à la rupture .
Mais, en repla
çant l'anathème dans son contexte et en le
complétant( « ...
je
vous hais, tou jours des portes fermées , possessions jalouses du
bonheur
>>) , il ne reste qu 'une mise à l'index du repli autarcique
et des valeurs étriquées.
Les Nourriture s sont un hymne
sensualiste à la vie.
Le narrateur enseigne à Nathanaël à ouvrir
ses horizons, à rompre ses attaches si cela est nécessaire pour
aller de l'avant , à
s'éduquer lui-même .
Mais cette affirmation
de l'individu n'e st pas
un égoïsme; au contraire, elle ne va pas
sans générosité, puisqu'
il s'agit d'être réceptif aux choses.
Le
destinataire du recueil
est incité à tracer sa propre ligne de
conduite en restant perméable aux diverses nourritures que lui
offre le monde .
Comme l'écrit Gide dans sa préface de 1927, le
livre veut être non pas
>, mais une >, c'est à dire une
é thique selon la quelle
l'individu n 'obéit qu'à ce qu'il juge
essentiel pour lui-m ême..
»
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