Amers de Saint-John Perse (analyse détaillée)

« THÈMES DOMINANTS • La mer : axe thématique du poème, la mer est le symbole de la marche des humains vers leur destin.

Elle offre trois sens : elle est un amer, • objet fixe et visible servant de point de repè re sur une côte » ; elle est la mère, principe de féminit é ; elle est enfin l'amer du sel qui ronge.

Miroi r offert au destin de l'homme, lieu de couvergence et de rayonnement, vrai lieu géométrique et table d 'orientation, en même temps que réservoir de forces éternelles pour l' accom­ plissement et le développement de l'homme (Saint -John Perse, Lettre à un écrivai n suédois), elle nourrit le ly rism e du poème.

Ses mouvements perpétuels t rouvent le ur exp ression naturelle dans la phrase épique.

• L'amour: expansi on du thème de la mer, il émerge dans la partie centrale de l'œuvre .

Lié à la féminité, il est conçu comme un amo ur humain, éro­ tique et fusionne! dans lequel la femme est une initiatrice.

Ce thème est traité à travers des images maritimes baroques.

• La condition humaine : thème fondateur , directement rattaché au thème de la mer, il souligne que l'homme, dénaturé et insatisfait, doit, par un voyage initiatique, renouer avec la nature pour trouver son bonheu r.

Cette marche de l'homme, insatiable migrateur, est le moteur du poème .

FORMES POÉTIQUES PRINCIPALES Succession de versets de structure va riée (phrases complètes ou fragm en­ taires, de longueur inégale correspondant à un paragraphe) ; vers libres.

STYLE • Un sty le rhé to riq ue et lyrique - l'anaphore : C'est une histoire que je dirai, c'est une histoire qu'on entendra; C'est une histoire[.

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] (I, 2) -la méta phore : Plaintes de femmes sur l'arène [.

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] ne sont que rouc oulemen t d'orages en fuite sur les eaux (Il, 4) - l'assonance et l'allitération : Et tarzt de houle et de partout, qui monte et fraye jusqu'en nous (Il, 3) • Un style épique - des mises en scène somptueuses : Les Tragédiennes sont venues, descendant des carrières {II, 3) -une mu ltitude de personnages : Avec ses Princes, ses Régents, ses Messagers vêtus d'emphase et de métal, ses grands Acteurs aux yeux crevés( !, 6) -des rythmes amples :Parfois, le cœur de l'homme au loin s'égare, et sous l'arc de son œil il y a, comme aux grandes arches solitaires, ce très grand pan de Mer debout aux portes du Désert (TI, 3) • Un sty le sophistiqué - des mots rares, archaïques et techniques : mérétrice, le taret de la mort (II, 5) -des constructions recherchées : Et de salutation telle serez -vous saluée, ô Mer, qu'on s'en souvienne plus longtemps comme d'une récréation du cœur.

(I, 5) -des références culturelles, surtout mythologiques et bibliqu es : l'Étalon divin (II, 2), Table des Grands (III, 1), Mer de Baal, de Mammon (III, 3). »