AME CASTILLANE (L’) Azorin (résumé & analyse)

Ce livre de l’écrivain espagnol Martinez Ruiz, dit Azorin (né en 1874) est l'œuvre à la fois d’un moraliste, d’un critique, d’un poète et d’un historien. Paru en 1900, il est divisé en deux parties, relatives respectivement au xvne et au xviiie siècle. Chacun des chapitres constitue un tout, sans que le plan apparaisse bien clairement, et sans que le ton soit uniforme d’une page à l’autre. C’est ainsi qu’à un exposé liminaire sur l’économie de l’Espagne et sur sa décadence depuis Philippe IV, succèdent un tableau pittoresque, comme les aime notre auteur, consacré à la maison, aux conditions d’existence d’un caballero de cette époque, puis des considérations sur la femme, l’amour, la mode, la vie picaresque, l’inquisition, le théâtre, les gens de lettres, les couvents et un article de critique sur la prose espagnole. Pour la période suivante, même fantaisie : on nous parle successivement, et comme à bâtons rompus, de l’opinion, de la morale, de l’amour, de la mode encore, des gens de lettres, de la critique. Mais Azorin ne saurait être taxé de futilité, et d’abord il cite ses sources, comme un érudit. A vrai dire, son information est considérable, et il se meut avec aisance parmi les auteurs anciens dont il apprécie très finement

le témoignage. La pensée est grave, comme le discours châtié. A tout instant nous recueillons une réflexion qui va loin, sous un apparent laisser-aller, mais il est curieux de voir l’écrivain capable de cette élévation et de cette profondeur