ALLEMAGNE (De l'), essai de Mme de Staël
Publié le 13/02/2019
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ALLEMAGNE (De l'), essai de Mme de Staël, imprimé en 1810, mais saisi et détruit par la censure napoléonienne. Il sort à Londres en 1813, puis à Paris en 1814. Issu de la connaissance concrète des pays germaniques et des discussions cosmopolites du groupe de Coppet, l'ouvrage vise essentiellement à faire prendre conscience aux Français des contraintes qui étouffent leur littérature, figée dans un idéal classique caduc, et à les pousser vers la liberté de penser et d'écrire ( « Rien dans la vie ne doit être stationnaire, et l'art est pétrifié quand il ne change plus », II, 15). À travers les quatre parties du livre (qui traite successivement des mœurs, de la littérature et des arts, de la philosophie et de la morale, de la religion) se manifeste une triple opposition : entre littératures romantiques du Nord et littératures classiques du Midi ; entre la France conquérante et une Europe libérale et philosophe ; entre le « génie du christianisme » et l'enthousiasme mystique du protestantisme. Pratiquement, il ne s'agit pas d'imiter servilement l'Allemagne, mais de puiser, comme elle, dans la nature, la mémoire collective nationale et les richesses de la sensibilité ( « la véritable force d'un pays, c'est son caractère naturel », I, 9), à l'image de la poésie et du théâtre allemands qui exploitent pleinement l'exotisme des lieux et du temps, des mondes connus ou étranges. Le livre orienta le regard vers la pensée allemande et, énonçant des thèmes nouveaux, rassemblant des arguments contre le classicisme, il systématisa des vues jusque-là éparses et aida le romantisme à prendre conscience de lui-même.
«
DE L'ALLEMAGNE.
Essai de Germaine
Necker,
baronne de Staël-Holstein, dite
Mme de Staël (1766-1817), pilonné
sur ordre de Napoléon en 1810, publié
en français à Londres chez Murray en
1813; réédition à Paris chez Nicolle
en 1814.
C'est peut-être
à l'Empereur que
Mme de Staël doit
son livre le plus célè
bre, sinon le plus lu.
Recevant le
15 octobre
1803 un ordre d'exil à qua
rante lieues de Paris, elle part le 24 pour
l'Allemagne, et conçoit à Metz, dans la
compagnie de Charles de Villers, le
meilleur connaisseur français des
cho
ses allemandes, l'idée de Lettres sur
l'Allemagne, titre initial de l'ouvrage.
En janvier
1804, elle parle d'écrire ;
en février, elle envisage une anthologie
de poésie
et de prose, que précéderait
une analyse des « nouveaux systèmes
de philosophie
et d'esthétique>>,.
»
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