Alice aux pays des merveilles - Lewis Carroll
Publié le 27/03/2013
Extrait du document
Si Lewis Carroll esquissait lui-même ses illustrations, il en confiait la réalisation à John Tennie), résidant à Londres. L'auteur suivait avec une attention proche de la maniaquerie le travail de celui-ci, au point de le lui faire recommencer plusieurs fois ou de retirer des éditions déjà en vente si les images ne lui paraissaient pas parfaites. Il existe une demi-douzaine de versions filmées d'Alice, dont celle de Norman Z. McLeod (1933) avec Cary Grant et Gary Cooper, et le dessin animé de Walt Disney (1950)...
«
«Jadis j'étais une vraie tortue.»
EXTRAITS -------~
C'est appuyée au tronc d'un arbre
qu 'Alice commence son étrange
périple au pays des merveilles.
Tandis que
sa sœur s'affaire à ses
côtés,
un ·lapin la conduit au fond
de son
terrier ...
Brûlant de curiosité, elle s'élança à tra
vers champs
à la poursuite de l'animal,
et elle eut la chance de le voir s 'engouf
frer dans un large ter
rier qui
s'ouvrait sous
la haie.
Un instant plus tard
elle
s'y enfonçait à son
tour, sans du
touts 'in
quiéter de savoir com
ment elle pourrait en
ressortir.
Le terrier était d'abord
creusé horizontale
ment comme un tunnel,
puis il présentait une
pente si brusque et si
raide qu'Alice n'eut
même pas le temps de
songer à s'arrêter
avant de se sentir tom
ber dans ce qui semblait être un puits
très profond.
Il
faut croire que le puits était très pro
fond, ou alors la chute
d'Alice était très
lente, car,
en tombant, elle avait tout le
temps de regarder autour
d'elle et de se
demander ce qu'il allait se produire.
D'abord elle essaya de regarder en bas
pour se rendre compte de l'aspect des
lieux où elle allait arriver, mais il faisait
trop sombre
pour y rien voir; ensuite, ob
servant les parois du puits, elle
s'aperçut
qu'elles étaient recouvertes de placards et
d'étagères; de place en place étaient ac
crochées des cartes géographiques
et des
gravures.
« Un thé chez les fous » est sans doute
parmi les plus étonnants chapitres
d'Alice.
La logique, ou plutôt son
renversement, y est présentée
en un
discours d'une rigueur toute
mathématique
« Vous devriez apprendre à ne pas faire des
remarques personnelles, répliqua, d'un ton
sévère, Alice ; cela est très grossier.
»
En entendant ces paroles, le chapelier
ouvrit de grands yeux; mais il se contenta
de demander:
« Pourquoi un corbeau res
semble-t-il
à un bureau ? »
«
Fort bien, nous allons à présent nous
amuser ! pensa Alice.
Je suis contente
que l'on ait commencé de poser des devi
nettes.
»
« Je crois que je pourrai deviner cela »,
ajouta-t-elle à haute voix.
« Voulez-vous dire, demanda le lièvre de
Mars, que vous pensez pouvoir trouver la
réponse
à la question ? »
« Précisément », répon
dit Alice.
« En ce cas, poursuivit le
lièvre de Mars, vous de
vriez dire ce que vous
pensez.
»
«
Je dis ce que je pense,
s'empressa de répondre
Alice ; ou du moins ...
, du
moins
je pense ce que je
dis...
et c'est la même
chose n'est-il pas vrai
? »
«
Pas du tout la même
chose ! protesta le cha
pelier.
Tant que vous y
êtes, vous pourriez aussi
bien dire que
"je vois ce que je mange ",
c'est la même chose que "je mange ce que
je vois "! »
Traduit de l'anglais par Henri Parisot
« Nous vous prions de
vouloir bien accepter
cet élégant dé
à coudre.»
,
NOTES DE L'EDITEUR
Francis Lacassin s'interroge sur la nature
de l'humour contenu dans
Alice : «Rien
de plus original ni de plus personnel que
l'humour de Lewis Carroll.
Et les deux
aventures d'Alice échappent aux côtés
sirupeux et moralisateur qui alourdissent
souvent le conte de fées postérieur à
l'âge
classique.
Carroll s'est placé sous le à
son usage exclusif les structures et
les usages.
» Francis Lacassin, préface à
Alice au pays des Merveilles, Laffont, 1989.
demander
avec insistance de m'écrire ces
histoires, ce que
je n'avais jamais fait
auparavant.
» Alice Liddel, op.
cit.
signe de la féerie, mais il
n'en conserve
que l'apparence, après en avoir renouvelé
1 Sipa lcono 2, 3, 4, 5 dessins de J.
Tennie!, MacMillan and Co Ltd, 1896
Alice Liddel, la muse du conte, se souvient,
des années plus tard, de ces après-midi
passés en compagnie de Carroll :
« Je pense
que les hlstoires qu'il nous raconta
cet après-midi là durent être meilleures que
d'habitude,
parce que
j'ai gardé un souvenir
très net de cette excursion, et aussi parce
que
j'ai commencé dès le lendemain à lui Dans
son journal, Lewis Carroll note le
10
février 1863 : «C'est à cette occasion que
je leur ai raconté le conte de fées des
Aventures d'Alice sous terre, que je me suis
mis en devoir de rédiger à l'intention
d'Alice, et qui est maintenant terminé
...
»
Lewis Carroll, op.
cit.
CARROLL02.
»
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