Alfred de MUSSET : Rolla

« Alfred de Musse t Dans La Confession d ' un enfant du siècle, le jeune Octa ve s'adonn e à la dé­ bau ch e après un amour déçu.

De m êm e Fran ck et Ha ssan, dan s Un spectacle dans un fauteuil, et Roi/a sont c es enfants du siècl e, cher s à Muss et, fi­ gures romantiques os cillant entr e luxure et pur amour .

Le livre L'enfant du siècle 0 rphelin à dix-neuf ans, Jacques RoUa dilapide sa maigre fortune en trois ans de vie de débauche et de luxure.

Ce coureur de filles affecte une morgue aristocratique et méprise le peuple.

Il décide de dépenser son dernier sou auprès d'une jeune prostituée, Marion.

Après quoi, il se suicidera.

Cepen­ dant, il trouve auprès de Marion l'amour , et celle-ci n'hésite pas à lui céder son seul bien, un collier d'or, pour l'empêcher de mettre fin à ses jours.

Dans un dernier baiser, Jacques RoUa s'empoisonne pourtant, n'ayant pu trouver dans ce monde la pureté à laquelle il aspirait secrètement : "Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux." En effet , à côté de Rolla débauché, se dessine l'être épris d'absolu, regrettant les premiers temps de l'humanité et la fin des religions.

Malgré la rédemption par l'amour que veut lui offrir Marion, c'est la société tout entière qui doit être tenue pour responsable de sa dépravation .

Les temps anciens R alla est une poésie charnière dans l'œuvre d'Alfred de Musset.

Composée quelque temps avant sa liaison tumul­ tueuse avec George Sand, elle se place entre les Premières Poésies et les Poésies nouvelles.

La verve de 1 'auteur est exal­ tée , sans fantaisie , et représente parfaitement les aspirations romantiques de l'époque.

Toute une génération s'est reconnue dans Jacques Rolla, et le succès de l'œuvre fut grand.

Les jeunes romantiques affichèrent un mépris envers les contin­ gences de ce monde pour se réfugier derrière ce personnage .

Derrière le thème anecdotique du suicide du jeune homme, Musset écrit un réquisitoire contre la société dans laquelle il vit, regrettant les temps antiques, la foi en la religion.

Les pas­ sions pouvaient s'y exercer librement, et on sent l'influence de Rousseau dans cet hymne aux temps originels.

Pour Musset , le christianisme est définitivement mort, et avec lui la rêverie, le romanesque; de tout cela, il rend responsable Voltaire.

Musset prend donc pleinement parti pour Rolla le débauché et réalise un portrait poignant qui ne doit rien au dandysme et aux poses que les romantiques aimaient adopter.. »