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Alexandre Sergueïevitch POUCHKINE : Boris Godounov

Publié le 24/09/2012

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A l'exemple de Shakespeare, Pouchkine renonce aux trois unités classiques et remplace l'alexandrin traditionnel par le vers bl anc de cinq pieds ; il introduit dans la tragédie quelques scènes en prose, et enrichit la langue de nombreuses tournures empruntées au parler courant et à la langue populaire...

J'ai imité Shakespeare dans son dessin libre et large des caractères, dans son choix étonnant de types scéniques et dans sa simplicité ... Les classiques et les romantiques ont tous basé leurs lois sur la vraisemblance, et c' est justement elle qu'exclut le drame.

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« Boris Godounov , piè­ ce de théâtre parue en 1831, est une quête des origines de laso­ ciété russe puisque le sujet de la pièce est emprunt é aux XVfe - xvue siècles , époque où la Russie de Pouchkine s'organise politiquement et so­ ciologiquement, mais peut ê tre lue aussi comme une fable sur la parol e et sa force d e sé duction.

Par ailleurs , l'opéra (écrit entre 1868 et 1874) que le c ompositeur Moussorgski à tiré de la pièce constitue 1 ' un des chefs-d'œuvre du répertoire lyrique du XfX e siècle .

Le livre Luttes de pouvoir B oris Godounov, fils d'esclave et régent sous le règne du tsar Féodor , est proclamé tsar à la mort de ce dernier.

Pour cela , il a fait exécuter le fils légitime du tsar Ivan, Dmitri, qui aurait dû régner à la mort de Féodor.

Un moine ambitieux, Grigori Otrepiev , se fait passer pour Dmitri .

Il trouve des appuis en Lituanie et en Pologne , où il s'est réfugié, et lève une armée composée de Russes mécontents du pouvoir en place ainsi que de Polonais.

Il marche à la tête de cette armée sur Moscou.

D'abord vainqueur, il est finalement battu par Godounov, mais celui-ci meurt, et le peuple ne soutient qu'un instant son fils Féodor pour se tourner vers le faux Dmitri.

Les enfants et la femme de Godounov sont tués dans leur cellule.

Le pouvoir de la parole ou celui des armes ? B oris Godounov présente deux destins parallèles , celui de deux imposteurs , puisque ni Godounov , fils de serf, ni Otrepiev , se faisant passer pour Je fils du tsar , n'ont de légiti­ mité du sang- et par conséquent du ciel dans cette conception du pouvoir- pour gouverner.

Le destin d'Otrepiev jaillit en quelque sorte de la littérature , puisque l'idée de l'imposture lui vient lors des lectures faites par son maître , le moine Pimène, des chroniques que celui-ci écrit sur son temps et dont il charge Otrepiev de poursuivre l'écriture.

Celui-ci décide alors d'écrire lui-même son histoire , et pousse les gens qui l'entourent à la croire.

Ceux-ci ne sont pas toujours dupes, mais le charme de la parole et du mythe qu'elle véhicule les envoûte, outre 1 'occasion que certains voient de tirer un avantage personnel d'un nouveau pouvoir.

Godounov , par contre, illettré et superstitieux, assied son pouvoir par la force et Je meurtre, et ce meurtre finit par causer sa mort.

Le sang de sa victime , dont l'image l'a obsédé tout au long du drame et qu'il a cherché à ensevelir dans sa mémoire finit par rejaillir au sens propre et provoquer sa mort ( « il est tombé , le san g lui a jailli des oreilles , de la bouche » ).

Ces deux personnages sont en représentation devant un public se trouvant à l'intérieur même de la pièce , le peuple de Moscou , dont les interventions prosaïques font relâcher la tension du drame .. »

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