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Alexandre Isaievitch SOLJENITSYNE : Une journée d'Ivan Denissovitch

Publié le 05/10/2012

Extrait du document

C'est de la grande prose russe (...). C'est comme si, chez nous, vous tombiez sur le premier livre d'un inconnu, qu'on vous l'ait vanté seulement pour l'anecdote , et que vous découvriez qu'on n'a jamais écrit la langue française comme ça depuis Proust, depuis Flaubert. Et lui , c'est les deux ensemble. Ajoutez-y Céline pour le langage populaire. C'est d'une richesse ... C'est proprement intraduisible.

L'auteur s'inscrit dans la tradition littéraire russe du s iècle passé : Sans hausser le ton, simple, précis, Une journée d'Ivan Denissovitch est une réplique aux Souvenirs de la maison des morts de Dostoïevski. Les deux écrivains se rapprochent d'abord par le thème et par l'expérience vécue. Bien que Dostoïevski soit apocalyptique et Soljenitsyne fataliste, tous les deux, dans leur respect sacré de l'homme nous font admirer la dignité de celui-ci et frémir devant la souffrance du peuple.

« Photo Nunn 1 Si pa-Press Soljenitsyne fut inte r­ né pendant huit ans pour avoir "insulté " Staline dans une lettre à un ami.

A sa libération, il fut condamné à deux ans d 'ex il intérieur aux confins de l'URSS.

En 1974 , il fut définitivement expulsé d'Union so­ v iétique.

Le livre Une journée semblable à toutes les autres D ans un camp d'internement de la steppe kazakhe, Ivan Denissovitch Choukhov purge une peine de prison pour espionnage imaginaire.

Soljenitsyne décrit simplement une journée de l'existence d' un bagnard, une journée comme une autre, "s ans seulement un nuage.

Presque de bonheur".

On ne voit pas l'horreur, la torture, mais la vie ordinaire d'un détenu banal , simple paysan de la Russie centrale .

La prose est réduite au minimum , c'est celle des dialectes paysans des républiques soviétiques .

Aucun commentaire politique ne vient troubler la vie du camp.

Pourtant...

en vingt-quatre heures, tout est dit ! Dans un monologue de Turine apparaissent la longue série des procès et internement s arbitrai res.

Par la simple présence en ma sse de certaines nationalités , on comprend que la raison de l'emprisonnement de la plupart des bagnards est d'appartenir à un peuple récemment annexé ou qui a été envahi par les Allemands pendant la guerre.

La figure du vieillard menchevik démontre pleinement que la perversion du système date de l ' année m ême de la révolution soviétique.

Ainsi, quand Choukhov va s'endormir après cette nouvelle journée parmi les 3 653 jours de sa peine , rien n 'a changé, mais tout est dénoncé.

Le livre et Khrouchtchev U ne journée d'I va n Deni ssovitch est la première œuvre publiée de Soljenitsyne.

En 1962 , Khrouchtchev est au pouvoir et la déstalinisation est en marche .

Le texte , envoyé anonymement à la revue Novy Mir, séduit Tvardovski , son directeur , qui manœuvre pour échapper à la censure et convaincre Khrouchtchev de permettre la sortie du livre.

Celui-ci accepte, pensant que ce récit servirait sa critique de Staline , sans voir à quel point le livre dépassait largement ce but pour entraîner dans son sillage la récusation de tout le sys­ tème soviétique.

Publié avec quelque s coupures , le livre eut un immense succès tant en URSS qu'à l'étranger.

Soljenitsyne a réussi en effet ici un formidable texte littéraire, disparaissant totalement derriè re Choukhov, adoptant son langage , ses idées .

L'Ar chipel du Goulag est une suite logique, colossale et quasi scientifique de cette dénonciation des camps.. »

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