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ÂGE D’HOMME (L’) Michel Leiris (résumé)

Publié le 15/05/2016

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ÂGE D’HOMME (L’). Récit publié en 1939 par l'écrivain français Michel Leiris (né en 1901) et précédé d’un court essai intitulé : De la Littérature considérée comme une tauromachie. Au moment où il va entreprendre cet ouvrage, Fauteur vient de subir une cure psychanalytique qui s’est étendue sur plus d’une année. Si elle ne Fa pas guéri de ses divers complexes et inhibitions, elle Fa habitué à se confier sans retenue, en brisant les censures qui s’opposeraient à la libération de « toute la vérité » sur lui-même. La cure terminée, il s’avise qu’il peut la poursuivre seul, en confiant au papier souvenirs d’enfance, imaginations romanesques, constructions mythologiques, terreurs enfouies et désirs inavoués. Par là, sa démarche ne ressemble à aucune autre; « ce qui se passe dans l’écriture, écrit Leiris, n’est-il pas dénué de valeur si cela reste esthétique, anodin, dépourvu de sanction, s’il n’y a rien, dans le fait d’écrire une œuvre, qui soit l’équivalent de ce qu’est pour le torero la corne acérée du taureau qui seule confère une valeur humaine à son art ». Mais comment envisager la littérature « comme une tauromachie » sans s’abuser quelque peu sur les dangers qu’elle fait courir à Fauteur? Michel Leiris

leiris

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)ÂGE D'HOMME (L'I MicHEL LEnu s.

Autobiographie, 1939.

Le projet autobiographique prolonge ici le travail psychanalytique entrepris, et achevé un an plus tôt par l'auteur.

Il s'agit pour l'écrivain de se dévoiler dans et par l'écriture, d'accéder à la vérité la plus dé pot JiJJée et, par là, passant du subjectif à l'objectif, de révéler l'Homm e, l'Ho mm e en général et dans toute son authenticité.

La confession, ici, ne touche pas essen­ tiellement aux replis de l'âme, mais de façon plus délicate, aux secrets du corps.

Leiris conçoit l'autobiographie comme une corrida, un rituel esthé­ tique: la • littérature comm e tauroma­ chie •, principe fondamental chez cet écrivain, c'est donc l'idée que l'écriture expose le sujet en engageant une part essentielle de lui-même (voir De la littérature considérée comme une tau­ romachie*>.

Dans cette perspe ctive, vivre et écrire se confondent et le livre s'organise autour des deux thèmes conjoints de la poésie et de la psycha­ nalyse.

L'ordre chronologique du jour­ nal n'a plus cours, c'est l'ordre associa­ tif, secret et intime qui prévaut.

• Leiris (1901-1990) avait rompu avec le mouvement surréaliste en 1929.

On peut dire que son entreprise autobiogra­ phique commence en 1931-1933 avec la tenue du journal de bord d'une mission ethnographique el) Afrique, L'Afrique fantôme* (1934).

L'Age d'homme consti­ tue une étape et un nouveau et impo rtant départ dans la recherche de Leiris sur lui-même et sur sa vie.

Les quatre textes qui composent La Règle du jeu* (Biffures, Fourbis, Fibrilles et Frêle bruit) repren­ cbynt en les élargiss ant les prin cipes de L'Age d'homme, où le retour de souvenirs obsédants, le déploiement de la phrase en de longues sinuosités font parfois son­ ger à Proust, à cette différence près que chez Leiris l'enquête autobiographique ne débouche pas sur le temps retrouvé mais sur le temps suspendu, éphémère et fragile victoire sur la mort.

L'écriture, dès lors, ne peut plus être le simple lieu de l'évocation ou de la rés urre ction du p assé : elle est surtout le médium par lequel le sujet se construit.

• Issue du surré alisme et de la psyc ha­ nalyse, l'œuvre de Leiris explore les fon dements du langage, elle réhabilite et justifie ses pouvoirs en même temps que le recours à l'écriture.

; A EomoNs: Leiris, L'Age d'homme, Gallimard, 1939.

• Folio•.

1991.

ÉTUDE: Michel Butor, Essai sur les modernes.

Gallimard, 1967.. »

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