Aden-Arabie de Nizan (Paul)

« Reste, peut-être, la lulle ho,.

de l'enchalnement des ceu.e.

qui nous emprisonnent .

obscurément.

Nizan sera de ces • émigrants • qui se retrouvent un matin sur le pont d'un petit cargo filant vera l'Arabie.

5 A Aden, tous· vivent par clans, par religions, par cou­ leurs de .

peau, par clubs, par maisons de commerÇe , par régiments.

Nizan vit sans chalnes et sans tribus.

Il observe le jeu des distances sociales, des degrés hiérarchiques au.

sommet desquels il trouve quelques commerçants puissants de la mer Rouge, les officiers, le gouverneur.

Aden Mt un comprlm6 d'Europe, une épure abstraite où l'cm peut mieux saisir les mécanismes qui meuvent les hommes.

Chaque seconde ·du temps subit la presalon du march6 mondial.

Ailleurs, cette pression parait se dissiper dans de multiples dérivations qui laissent l'illusion de l'Indépendance et de l'autonomie.

A Aden, la vie est réduite à· son état de pureté extrême, 1'6tat 6conomlque, que ne trouble aucun m'roir déformant, ni l'art, ni la philosophie, ni la politique, ni même l'amour.

6 Nizan revient en pensant à l'Europe et à la Fr,ance d'une autre manière.

Il soupçonne qu~U ne sera plus un combattant solitaire; C'est un cri de haine qu'il pousse en revoyant Notre-Dame-de-la-Ga .rde et le chAteau d'If : • tes deux objets les plus révoltants de ta terre : une église, une prison . ...

Il revient _résolu • à se salir les mains "• à mener une guerre inexpiable.

Dans 1,1n langage inspiré d'Epicure.

11 dit sa volonté de H ~!~attre contre lee ceu ...

de la peur.. »