À rebours 1884 Joris-Karl Huysmans (analyse détaillée)
Publié le 23/10/2018
Extrait du document
LIEU DE L’ACTION
Une maison à Fontenay-aux-Roses (région parisienne).
ÉPOQUE DE L’ACTION
Contemporaine de l'auteur.
PERSONNAGE
Un seul personnage : le duc Jean de Floridas Des Esseintes.
RÉSUMÉ DE L’ACTION
Dernier de sa lignée, le duc a dilapidé sa fortune à Paris. Il se retire à Fontenay et vit sa décadence dans un cadre raffiné ; dans sa bibliothèque figurent les auteurs de l’Antiquité tardive, à côté de Baudelaire et de Mallarmé. Un jour, on lui livre une tortue marine. Pour qu’elle s'accorde avec le tapis, il fait recouvrir sa carapace d’or et de pierreries, ce qui la tue. Le duc poursuit la décoration de sa maison avec deux toiles de Gustave Moreau, des gravureS anciennes hollandaises, (ch. 1-5)
Au fil de ses lectures, il évoque souvent les souvenirs de sa vie parisienne, de son enfance. Il sent un regain d’intérêt pour la religion apprise chez les jésuites. Il se met à collectionner les plantes rares. Soudain, il s’assoupit et rêve qu'une femme — la Syphilis - le poursuit. Les cauchemars se multiplient, attisant sa névrose. Pour y échapper, il a recours à des fantasmagories érotiques, aux plaisirs olfactifs. En vain : il tombe malade, (ch. 6-10) Guéri, il décide de partir pour Londres et se rend à Paris. Seul, il est envahi par l'ennui et la détresse. Ayant épuisé par anticipation tous les plaisirs que pouvait offrir l'Angleterre, il rentre. Il revient à ses livres, en particulier Barbey d’Aurevilly. Pris de brûlures à l'estomac, il mange de moins en moins, en proie à la fièvre et aux hallucinations. Un médecin le soulage. Presque guéri, Des Esseintes retourne, malgré lui, vivre à Paris, (ch. 11-16)
«
• L'es thétism e du héros est une fuite hors du réel.
Qu'on l'appelle dan
dysme ou snobisme, il s'exprime par la recherche de l'artifice et de la déca
dence, le refus d'un siècle positiviste et conformiste .
V éritable profession
de foi antinaturaliste, il s'épano uit dans un style sophisti qué.
• La mor t: ce th ème, lié aux précédents, rattache l'œuvre aux goûts de la fin du XIX• siècle où la décade nce est à la mo de, où l'on dénonce la cor
ruption de toute entr eprise humaine .
Il donne au roman son atmosphère
très particulière de fin du monde , d'apocalypse esthétisante et poétique.
STYLE
• Un sty le sophistiqué
- des phra ses long ues à la syntaxe compliquée:
Les gens, au contraire, qui hus sardent, les pléthoriques, les beaux sanguins, les solides mâles qui dédaignent les entrées et les épisodes et se ruent, en perdant aussitôt la tête, ceux-là se complai sent, pour la plupart, aux lueurs éclatantes des jaunes et des rouge s, aux coups de cymbales des vermillons et des chromes qui aveuglent et qui soûlen t.
(ch.
1)
-des mots rares : un désir furieux de pance/er sur des coussins de chair .
(ch.
1)
- d es alliances incongrues: l'opale a une sens ibilité toute rhumatismale.
(ch.
4)
-de longues énumérations : On avait mangé dans des assiettes bordées de noir, des soupes à la tortue, des pains de seigle russe, des olives mûres de Turquie, du caviar, des plourargues de mu lees, des boudins fumés de Franckforr, des gibier s aux sauces couleur de jus de régllsse [.
.
.} (ch .
1)
-des références culturelles érud ites :Entre autres le doux Virgile[.
..
] lui appa raissaic, ainsi que l'un des plus terribles cuiscres, l'un des plus siniscres raseurs que fAnriquicé ait jamais produit; ses bergers lavés et pomponnés, se déchargea ne, à tour de rôle, sur la tête de pleins pots de vers sentencieux et glacés{.
.
.} (ch.
3)
.
SOURCES ET INSPIRATION
Des sou rces littéraires .
Premi er roman de Huysmans, À vau -l'eau (1882)
présente avec Jean Folam i n, " petit employé souffreteux et m isogy ne », le
correspondan t populaire de Des Esseintes .
Proche ici de Cha teau briand (Rene'), Huy smans est surt out un adm irateur de Zola : grand observateur
comme lu i, il pous se le portrait des décadents jusq u'à la caricature.
ACCUEIL ET POSTÉRITÉ
Reflet des angoisses de son temps, l'œuvre est bien accueillie.
Par son ori ginalité et son désenchantement, elle annonce Cé lil)e (Voyage au bout de la nuit) et surtout Sartre (la Nausée) , mais aussi Vian (l'Ecu me des jours) et Butor (la Modification) .
En outre, À rebours devien t une référence du surréalisme.
POINT DE VUE SUR L'ŒUVRE
" Dég uisé en Des Ess eintes, Huysmans se jo ue une comédie âcre et brillante dont il est le prem ier à rire jaune, tant elle expose ses angoisses
autant que ses talents.
[ ...
] Son "faisandage", à
force de sincéri té, se révèle
coupable d'un "frisson no uvea u", plus encore qu'il ne pouvai t le prévoi r et.
»
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