A la recherche du temps perdu de Marcel Proust (résumé et analyse)

« de M.

de Charlus.

Parfois, il préfère admirer les nymphéas de la Vivonne.

Ce paysage de rivière est situé « du côtéde Guermantes », associé à la duchesse du même nom, descendante des anciens seigneurs de Combray.Un amour de Swann — Cette partie s'enchaîne à la première à cause du rôle qu'a joué Swann dans l'enfance dunarrateur, mais aussi parce que ce récit de ses amours avec Odette préfigure les futures amours du narrateur avecAlbertine.

Une « mise en abyme » en fait pourtant une sorte de roman dans le roman qui se détache du reste del'oeuvre pour constituer une histoire autonome.

C'est la seule partie écrite à la troisième personne et dont lenarrateur ne soit pas le personnage principal.

Il s'agit, en effet, d'une aventure dont il n'a pu être le témoinpuisqu'elle s'est terminée en 1881, soit une dizaine d'années avant Combray.Tout commence chez les Verdurin, un couple de bourgeois très riches et très snobs entichés d'art et de littératureet qui ont réuni autour d'eux « le petit clan ».

Odette de Crécy, une cocotte protégée de Mme Verdurin, y attireSwann reçu jusque-là dans les salons aristocratiques du Faubourg Saint-Germain.

C'est un premier signe de ladéchéance à laquelle Swann va être entraîné par son absurde passion pour Odette.Celle-ci n'a aucune des qualités qui pourraient convenir à cet esthète raffiné.

Mais alors qu'elle lui est indifférenteau début, elle réussira à le séduire en s'entourant d'un mystère qui excite la curiosité de Swann et surtout son désirde la posséder entièrement.

Or, Odette est un «être de fuite »; c'est son vide intérieur qui donne l'illusion d'uneprofondeur insaisissable.Très fin amateur d'art, Swann envisage d'écrire une étude sur Vermeer de Delft, qu'en fait il n'écrira jamais.

Iltransfigure Odette à travers la peinture qu'il aime.

Il lui trouve une ressemblance avec Zéphora, fille de Jethro, dansune fresque de Botticelli.Elle devient sa maîtresse un soir où elle porte des catleyas à son corsage.

Désormais, l'expression «faire catleya »signifiera pour eux « faire l'amour ».

Swann croit avoir enfin trouvé « la vraie vie ».

Cependant, il tombe en disgrâcechez les Verdurin où il est supplanté par un nouveau venu, For-cheville, qui devient l'amant d'Odette.La jalousie exacerbe l'amour de Swann.

Il comble Odette de cadeaux, mais celle-ci commence à l'éviter.

Il essaievainement de l'arracher aux Verdurin.

Bien qu'il soit conscient de l'infériorité intellectuelle d'Odette, Swann persiste àl'idéaliser et à la voir non telle qu'elle est, mais telle qu'il l'imagine à travers ses rêveries artistiques.Odette part en croisière avec les Verdurin.

L'absence affaiblit la passion de Swann.

Un jour, se rappelant Odette, illa revoit comme il l'avait vue pour la première fois avant de tomber amoureux d'elle et il a cette pensée : «Dire quej'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour pour une femme qui ne meplaisait pas, qui n'était pas mon genre.

»Noms de pays : le nom — Cette troisième partie sert à la fois de conclusion à Du côté de chez Swann et detransition vers le volume suivant, A l'ombre des jeunes filles en fleurs.

Il y est, en effet, question de Balbec, unestation de la côte normande où le narrateur avait passé les vacances d'été.Il se souvient d'abord des rêveries qui ont précédé ce séjour.

La maladie l'empêchant de voyager, il évoque lesimages suscitées par les noms des lieux qu'il aurait voulu visiter.

Le nom de Balbec suscite en lui le désir destempêtes et du gothique normand.Ne pouvant aller à Balbec, le narrateur se promène sur les Champs-Elysées où il rencontre Gilberte Swann.

C'est lafille de Swann et d'Odette de Crécy.

Il tombe amoureux d'elle.

Il rêve à tout ce qui la touche, à la maison où ellehabite, à ses parents.

Il idéalise Swann.

Il lit Bergotte, qui, en tant qu'ami de Swann, reste, dans ses pensées,associé à Gilberte.

Il va au Bois de Boulogne pour y apercevoir Madame Swann.Longtemps après, l'année où il écrit ce livre, le narrateur retourne au Bois de Boulogne.

Mais il ne retrouve rien deson passé.

La belle et élégante Madame Swann n'y est plus.

Les automobiles ont remplacé les attelages d'autrefois. II.

A L'OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS Autour de Mme Swann — Swann a épousé Odette et tout ce chapitre sera de nouveau centré sur les Swann, surles changements de leur mode de vie, de leurs relations, sur la transformation de Swann, son embourgeoisementsous l'influence d'Odette et sur l'amour du narrateur pour Gilberte.

Grâce à l'intervention du marquis de Norpois, undiplomate, ami de ses parents, le narrateur peut aller voir la Berma, la grande actrice, dans Phèdre, et son pèreaccepte qu'il fasse une carrière littéraire.

Il revoit Gilberte aux Champs-Elysées et devient un intime des Swann.Mme Swann lui joue la sonate de Vinteuil et l'invite à un déjeuner avec Bergotte.

Mais Gilberte s'impatiente de sesassiduités.

Un jour, il l'aperçoit sur les Champs-Elysées en compagnie d'un jeune homme.

Il décide alors de ne plus larevoir.Noms de pays : le pays — Dans ce chapitre, le narrateur raconte son séjour à Balbec, décrit avec précision et ironiele Grand Hôtel où il prendra désormais ses habitudes.

Il fait des promenades en voiture avec Mme de Villeparisis, la «vieille dame riche », une amie d'enfance de sa grand-mère.

Elle est la tante du duc et de la duchesse deGuermantes et de M.

de Charlus.Le narrateur se lie avec Saint-Loup, un neveu de Mme de Villeparisis et donc des Guermantes.

Il renoue avec Bloch,un camarade d'enfance, qui, bien que juif, tient des propos antisémites.

Un jour, il se sent épié par un homme qu'ilprend pour un escroc d'hôtel : c'est M.

de Charlus.

L'ambiguïté de sa voix trahit sa dualité profonde d'homme-femme.

Le narrateur apprend que Saint-Loup a une liaison tumultueuse avec une actrice, Rachel, que Bloch aconnue jadis dans une maison de passe.Mais ce deuxième volume de A la recherche du temps perdu est surtout dominé par l'apparition du peintre Elstir etpar celle d'Albertine.

Le narrateur s'enthousiasme pour la modernité de l'oeuvre d'Elstir qui peint les choses tellesqu'elles lui apparaissent et non selon une vision intellectuelle et préconçue.Elstir incarne en peinture, comme Bergotte en littérature et Vinteuil en musique, le modèle de la création artistiqueselon Proust.C'est dans l'atelier d'Elstir que le narrateur fait la connaissance d'Albertine.

C'est elle qui va cristalliser ses rêveries. »