Règne animal SINGES
Publié le 06/02/2019
Extrait du document
Petit singe-lion du Brésil à la fourrure mordorée très longue et au visage noir.
La destruction presque totale de son habitat a conduit à la quasi-extinction de l’espèce.
Dans la mesure où le langage gestuel des singes fait appel à des postures qui évoquent très nettement l’activité sexuelle, son interprétation a été erronée. Ainsi lorsque les mâles et les femelles présentent leur postérieur aux mâles dominants, il s’agit d’un simple geste de soumission qui n’a rien à voir avec une invitation pressante à copuler. Bien que le mâle dominant puisse monter le singe soumis, en imitant ainsi la copulation, il manifeste avant tout un comportement de politesse qui vise seulement à confirmer l’ordre hiérarchique établi.
Les singes ont également recours à toute une gamme d’expressions faciales pour exprimer leurs sentiments, leurs émotions, leurs intentions ou leurs attentes. S’il est assez évident qu’un singe qui découvre les dents en poussant des cris perçants manifeste une vive contrariété, certains signaux sont plus subtils. C’est notamment le cas de la moue, un moyen qui permet au petit de solliciter l’attention de sa mère pour qu’elle le prenne dans ses bras et le nourrisse : il simule alors le mouvement de succion qu’il fait en tétant. Chez les adultes, le claquement des lèvres est un signe amical, tandis que le fait de babiller en montrant les dents révèle une attitude certes toujours amicale mais aussi de soumission.
L’alimentation
Les singes de l’Ancien Monde consomment toute une variété de fruits, de feuilles et de pousses, en fonction des ressources disponibles dans leur habitat. Il leur arrive aussi de manger des insectes et des œufs. Les mangabeys ont une prédilection pour les fruits mais passent également beaucoup de temps à rechercher des insectes. Les geladas se distinguent de leurs congénères par leur comportement herbivore. Autrefois répandus dans toute l’Afrique, ils ne survivent actuellement que dans la région du mont Sémien, en Éthiopie. Adaptées à leur mode d’alimentation spécialisé, leurs mains sont pourvues de doigts robustes pour déterrer les racines. Le régime des colobidés, presque exclusivement
à base de feuilles, leur a valu le surnom de «singes à feuilles». Toutefois, du fait de leur richesse en cellulose, les vieilles feuilles sont souvent indigestes, voire toxiques. C’est pourquoi les colobidés sont dotés d’un estomac à plusieurs poches, trois fois plus grand que celui des autres singes, permettant la décomposition par des bactéries de la cellulose des feuilles.
Les singes du Nouveau Monde, essentiellement arboricoles, se nourrissent également de fruits, de fleurs et de nectar ainsi que de sève de gomme. Ils passent par ailleurs un tiers de leur temps à fouiller les troncs des arbres et les buissons à la recherche d’araignées, d’insectes, de grenouilles, de lézards, d’escargots et d’autres petits animaux. Avec leurs grandes mains et leurs longs doigts, les singes-lions sont passés maîtres dans l’art de détacher l’écorce des arbres et d’en explorer les moindres orifices. Les feuilles ne font pas partie de leur alimentation, mais ils prennent plaisir à mâchonner les bourgeons gonflés de sucs.
La plupart des ouistitis et des tamarins parcourent 1 à 2 km par jour, soit le tiers environ de leur domaine, à la recherche de nourriture. Les ouistitis mignons préfèrent la gomme aux fruits. Les ouistitis à pinceau noir, que l’on rencontre dans les régions inhospitalières du nord-est et du centre du Brésil, survivent aux périodes où les fruits sont rares en se nourrissant exclusivement de la sève des plantes. Ces substances étant essentielles à toutes les espèces de ouistitis, ceux-ci ne sont pas capables de pratiquer le partage des habitats et des ressources alimentaires, comme le font les autres singes du Nouveau Monde.
Beaucoup plus grands, les sapajous occupent dans les arbres les niveaux bas et moyens où ils cherchent les fruits mûrs et les insectes. Leur régime comporte toutes sortes d’autres aliments,
▼ Les singes ci-dessous sont des sakis à nez blanc (Pithecia albicans).
Très acrobates, ces singes comptent parmi les plus agiles du Nouveau Monde et passent une grande partie de leurs journées dans la cime des arbres.
LE SAVIEZ-VOUS?
• On considère le sapajou comme le plus intelligent de tous les primates.
• Le singe-lion à tête dorée est le plus rare de tous les singes du Nouveau Monde. Cette espèce est très menacée.
• Les ouistitis et les tamarins avaient la réputation d’être porteurs de la fièvre jaune et du paludisme. On sait aujourd'hui qu’il n'en est rien. Leur capture est encore autorisée en Bolivie, au Panama et en Guyane française. Ces animaux ont été largement utilisés dans les laboratoires de recherche médicale.
• Une seule espèce de singe n'est pas diurne, on les appelle les singes de nuit.
• Le singe hurleur est, de tous les animaux du monde, celui dont le cri est le plus perçant et le plus sonore.
• Le régime alimentaire des singes est omnivore, à prédominance végétale.
• Face à un prédateur ou à un danger, les singes ont un comportement de défense collectif et d'entraide efficace.
parmi lesquels des escargots et des araignées ainsi que des oisillons et des petits vertébrés.
La rivalité
La nourriture est souvent un sujet de rivalité entre les différentes espèces de cébidés. Il est fréquent que plusieurs d’entre elles se nourrissent sur un même arbre. En pareil cas, c’est toujours la force physique qui décide de la quantité d’aliments que chacun réussit à se procurer et, au cours de millions d’années d’évolution, cette confrontation a abouti pour chacune des espèces à un mode d’alimentation spécifique. Les titis, par exemple, digèrent facilement les fruits verts et réussissent donc à se rassasier avant l’arrivée de leur congénères. Les singes de nuit sont les seuls à s’alimenter dans l’obscurité, aussi peuvent-ils satisfaire leur appétit en toute tranquillité. Les singes-écureuils illustrent le principe selon lequel l’union fait la force: ils se déplacent en effet en bandes et mangent donc
Une femelle macaque à bonnet chinois et sa progéniture. Les macaques vivent dans le sud et le centre de l'Asie, de l'Inde jusqu’au Japon. Ce sont des singes de constitution robuste, pouvant peser jusqu’à 13 kg. Comme beaucoup de singes de /'Ancien Monde, ils sont pourvus de callosités fessières rouges qui apparaissent après la puberté.
Les relations avec l’homme
Les primates ont joué un rôle important dans la recherche scientifique. Les macaques rhésus partagent avec l’homme une propriété sanguine, le facteur rhésus. Lorsqu’une mère appartenant au groupe sanguin rhésus négatif attend un enfant d’un père rhésus positif, elle risque de mettre au monde un bébé malade ou même mort-né. En effet, si l’enfant a hérité du groupe sanguin rhésus positif de son père, les anticorps fabriqués par la mère vont détruire ses globules rouges. Un
David C Fritts/Animal Animals/OSF
dépistage en cours de grossesse permet de sauver l’enfant par une simple transfusion sanguine.
La nécessité de trouver un remède à des maladies telles que le sida conduit les laboratoires médicaux à sacrifier un nombre croissant de primates à la recherche scientifique. Nombreux sont ceux qui comdamnent ces expériences. Sous la pression d’associations écologistes, les laboratoires des pays industrialisés qui pratiquent la vivisection sont désormais soumis à un contrôle très strict (notamment le respect de quotas d’animaux utilisés, et la nécessité de justifier le recours à l’expérimentation).
La préservation des espèces en danger
Si la destruction des forêts tropicales se poursuit au rythme actuel, toutes les espèces de singes forestiers sont menacées d’extinction. La forte poussée démographique explique en partie ces défrichements massifs. Mais les compagnies forestières internationales ont également leur part de responsabilité puisqu’elles n’hésitent pas à dévaster les forêts asiatiques pour répondre à la demande de bois dur précieux. La préservation des espèces menacées implique que le patrimoine forestier soit géré avec intelligence et parcimonie.
Le singe-lion à tête dorée est une espèce protégée. On a ainsi nommé ce singe en raison de sa crinière, de son front, de l’extrémité de sa queue et de la face intérieure de ses membres supérieurs qui sont dorés. Le reste de son corps est d’un noir très profond. Ses mains sont palmées entre les doigts. On ne le trouve plus que dans la réserve biologique de Fbco d’Anta, au Brésil. Son avenir s’annonce très sombre puisqu’une centaine d’individus à peine tentent de survivre sur un espace de moins de 5 000 ha.
Une autre espèce de singe-lion, que l’on peut rencontrer dans l’État industrialisé de Sao Paulo, paraît encore plus menacée. On l’avait même crue totalement éteinte, car aucun animal n’a été aperçu entre 1905 et 1970, mais on a découvert récemment que deux petites colonies de moins de 100 individus vivaient dans diverses réserves forestières. Face au recul des forêts, la reproduction en captivité constitue le seul espoir de survie pour l’espèce.
La communication
Les singes communiquent entre eux au moyen de signaux visuels et vocaux complexes dont le principal objectif est d’assurer la paix et la stabilité du groupe. Ils adoptent des postures de sou
mission ou de domination en fonction de leur rang : un singe qui adopterait une « mauvaise » position remettrait en question à la fois la suprématie des individus de plus haut rang et celle de chaque individu.
Chez les espèces arboricoles du groupe des Cercopithèques, implantées en Afrique, le langage des gestes est renforcé par des marques distinctives corporelles: des couleurs vives contrastées sur le visage, comme l’ouakari rubicond, la queue, les cuisses et les organes génitaux transmettent des informations relatives à la disponibilité sexuelle, au rang et aux intentions des différents individus.
Le tamarin bicolore (Saguinus bicolor) vit dans la forêt humide de l’Amazonie et dans l’est des Andes. Il se nourrit exclusivement de végétaux et de fruits. C’est un très bon grimpeur, actif le jour.
J 0 Wirminghaus/Planet Earth Pictures
La communication vocale joue également un grand rôle. Chez les singes verts, en particulier, il existe un vaste répertoire de cris aux fonctions bien différenciées. Menacés par des espèces venant du ciel (aigles), de terre (léopards) et des arbres (serpents), ils disposent de plusieurs cris d’alarme adaptés à chaque situation. S’il s’agit d’un aigle, les singes verts émettent un grognement sourd isolé pour mettre en garde les membres de la troupe qui se tiennent dans la cime des arbres. Pour signaler la présence d’un léopard, ils procèdent à une série d’appels courts et sonores qui incitent au contraire les singes à se réfugier au plus haut dans les arbres. Lorsqu’ils entendent le babil aigu signalant un serpent, les singes verts se dressent très vite sur leurs pattes pour inspecter fébrilement les arbres. Chez le singe hurleur, le cri sonore joue un rôle d’avertissement et de prévention des conflits. Il le produit en aspirant de l’air et en le faisant passer dans une cavité osseuse située dans sa gorge. Ce cri est également un moyen d’indiquer sa présence et de faire étalage de sa puissance.
«
Les
singes i Les �ifférentes a especes
de cercopithèques
se distinguent
les unes des autres
par leurs marques
faciales.
Ci-dessus:
(1) cercopithèque
à tête de hibou,
(2) cercopithèque
de Brazza,
(3) singe vert,
(4) cercopithèque
moine,
(5) cercopithèque
pogonias.
Assez mal connu,
le cercopithèque
à tête de hibou
ne quitte jamais
la cime des arbres, où
il se nourrit de toutes
sortes de végétaux.
�
Il vit en petits groupes �
et semble n'émettre §
aucun son qui pourrait &
signaler sa présence.
� Comme
tous ......
ses congénères,
le singe-araignée
aux mains noires
(Ateles geoffroyi)
possède une queue
préhensile, de longs
bras et des
articulations
étonnamment
souples, ce qui lui
permet de passer,
avec une aisance
déconcertante,
de branche
en branche.
' Blotti dans
les bras
de sa mère, ce jeune
mangabey découvre
son corps en jouant
avec ses mains et
ses pieds à la manière
d'un bébé humain.
Après une gestation
de 140 à 220 jours
selon les espèces,
les singes de l'Ancien
Monde donnent
souvent naissance
à un seul petit.
comparaisons
et de prendre des décisions qui
les aident à s'adapter aux changements.
C'est
ainsi que les macaques et les entelles ont appris
à vivre aux côtés de l'homme et même à exploi
ter ses faiblesses! Parmi les singes de l'Ancien
Monde, citons les deux cercopithèques les plus
connus: le singe vert et le patas.
Le premier est un représentant typique des
singes du continent africain.
Il vit habituellement
dans la savane, où il affectionne particuliè
rement les acacias qui bordent les rivières et les cours
d'eau.
Le second, le patas, appelé aussi
«singe pleureur», forme avec ses congénères des
groupes de trois à dix individus avec un seul
mâle ou bien des troupes de célibataires.
Sa
morphologie est assez proche de celle du lévri er.
Elle lui permet de faire preuve d'une vélocité
particulièrement efficace pour échapper aux
grands fauves.
Quant au nasique, le plus spécifique de tous
les colobidés, c'est un excellent nageur.
Il vit
dans les mangroves, les marais tourbeux et les
forêts pluviales de Bornéo.
Le mâle est deux fois
plus grand que la femelle et se distingue par un
nez gigantesque, en forme de concombre, qui
pend jusqu'en dessous de la bouche.
Plus cet
appendice est volumineux, plus il attire les
femelles: c'est pourquoi ses dimensions se sont
accrues peu à peu au cours de l'évolution.
Comme tous les colobidés, le nasique possède
un estomac à poches dotés d'une chambre de
fermentation, où les plantes riches en cellulose,
donc peu comestibles, sont prédigérées.
Les singes du Nouveau Monde
La date d'apparition des singes du Nouveau
Monde reste obscure, car très peu d'ossements
ont été retrouvés et la question demeure débat
tue par les scientifiques.
Le Nouveau Monde, plus précisé mmen t
l'Amérique du Sud, abrite une cinquantaine
d'espèces de singes.
Ils vivent pour la plupart
dans les forêts tropicales, mais certains d'entre
eux ont choisi d'autres milieux.
C'est ainsi qu'on
trouve des ouistitis dans les forêts galeries qui
bordent les cours d'eau et dans les arbres de la
savane.
Les saïmiris occupent parfois des régions
sèches ainsi que les forêts à feuilles persistantes
qui couvrent les pentes des montagnes jusqu'à
2500 m d'altitude.
Les singes du Nouveau Monde sont essentiel
lement arboricoles.
Ils passent plus de temps
dans les arbres que leurs congénères de l'Ancien
Monde.
Pendant la saison des pluies, les puis
sants fleuves de l'Amérique du Sud débordent et
inondent des milliers d'hectares de forêt.
Il arrive
que le sol soit impraticable pendant cinq mois
de l'année: seuls les animaux arboricoles peu
vent alors survivre dans ce milieu.
Les plus grands des cébidés (sapajou, singes
hurleurs, singes-araignées et singes laineux) dif-.
»
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