Règne animal LA PROTECTION DES POISSONS
Publié le 06/02/2019
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De tous les animaux, ce sont les poissons qui jouissent de la protection la plus étendue de la part de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources). Le livre rouge des animaux menacés, publié par cet organisme en 1990, mentionne 600 espèces de poissons -ce qui souligne l’impact effectivement nocif des activités humaines sur les cours d’eau, les lacs et les océans.
Poissons tués par la pollution sur les côtes de Floride. Les déchets, qui envahissent les eaux de notre planète, représentent un danger mortel pour certaines espèces.
▼ Entre autres mesures de protection, les échelles que l’on aménage dans les fleuves pour permettre aux poissons d'en remonter le cours contribuent à la préservation des espèces.
Joyce Wilson/Planet Earth Pictures
Deux familles de poissons téléostéens font l’objet d’une protection toute particulière, celle des cichlidés (276 espèces) et celle des cyprinidés (133 espèces) C’est également le cas des lamproies et de certains requins. Ils appartiennent tous à des espèces mises en danger par la destruction de leur habitat, une pêche intensive et excessive ou des pressions exercées par l’urbanisation.
Parmi les cichlidés mentionnés par l’UlCN se trouve le tilapia (Tilapia guinsana), qui vit dans les eaux douces africaines, notamment dans le lac Victoria. Cette étendue d’eau est si vaste (elle a une superficie proche de celle de l’Écosse) que ces poissons s’y sont diversifiés au point de former 200 espèces dites endémiques - car leur aire de distribution est extrêmement limitée. L’une d’elles (Haplochromis ishmaeli), dont les représentants sont de très petite taille, n’existe plus à l’état sauvage. Heureusement, on a réussi à la préserver en captivité dans certains zoos, dont celui de Londres. Les espèces vivant encore dans le lac
La spatule américaine (Polyodon spathula) est un étonnant parent de l’esturgeon mais son avenir est menacé par la disparition de son habitat et par la pollution.
Victoria sont menacées par les perches du Nil (Laies riiloticus), des prédateurs voraces qui prospèrent aux dépens des autres habitants du lac.
La méthode qui consiste à utiliser des filets longs de plusieurs kilomètres (pêche à la traîne) pour pêcher les poissons de surface est désastreuse pour l’environnement, car elle capture non seulement les espèces recherchées mais aussi d’autres animaux comme les requins, les mammifères marins -en particulier les dauphins- et les reptiles du type des tortues. Ces animaux se prennent dans les mailles des filets et meurent étranglés avant d’avoir pu être dégagés.
Le mode de vie des gros poissons, qui habitent les profondeurs des océans, est difficile à étudier. Les écologistes ont donc encore beaucoup à faire dans ce domaine. L’étude concernant le squale pèlerin (Cetorhinus maximus) fournit un exemple des expérimentations effectuées à l’heure actuelle. Quelques représentants de cette espèce ont été équipés de transmetteurs radio qui permettent de les localiser et d’observer leur comportement. De nombreuses recherches de ce genre sont nécessaires à la mise en application de plans de protection véritablement efficaces.
«
La
protection des poissons
poissons et rendent leur protection indispen
sable, viennent exclusivement de l'homme.
La surexploitat ion
Partout dans le monde, nous consommons de
vastes quantités de poissons, qu'ils soient d'eau
douce ou de mer, car ces animaux sont riches en
protéines.
S'appuyant sur l'idée que le poisson
appartient à celui qui le pêche et que les réserves
sont illimitées, les Etats et les particuliers ne sont
pas incités à adopter une attitude responsable.
La
capacité mondiale de capture est très supérieure
au montant écologiquement acceptable des
prises.
Le plus grave étant souvent le gaspillage:
40% du poisson extrait de la mer est rejeté mort
ou impropre à la consommation.
Mais la pêche n'est pas le seul mode d'utilisa
tion commerciale du poisson.
De grandes quanti
tés de petits poissons -anguilles des sables (du
genre Ammotretis), menhadens (Brevoortia tyran
nus) et capelans (Ma/lotus villosus )-sont
recueillis dans les océans et broyés pour être
transformés en engrais en raison de leur teneur
élevée en phosphate.
On les incorpore égale
ment à la nourriture des volailles.
Or dans les
océans, ils constituent un important maillon de
la chaîne alimentaire car ils se nourrissent de �
Lepoisson
n'est pas
seulement
un aliment, mais
sert à de nombreux
usages.
Au Canada,
des capelans (Mallotus
villosus), riches
en phosphate,
sont ramassés sur
une plage pour être
transformés en engrais.
' Les macareux
se nourrissent
d'anguilles des sables.
Si l'homme les pêche
en grande quantité,
cela a un effet
désastreux sur toute
la chaîne alimentaire.
' Le parc naturel régional de Camargue,
créé en 1972, couvre 80000 ha.
Il a pour but de protéger les espèces animales
et végétales d'un milieu naturel original.
plancton
et d'algues et sont eux-mêmes mangés
par d'autres poissons, parmi lesquels la morue
(Gadus morhua).
Les menhadens jouent un rôle commercial très
important sur la côte est des États-Unis, mais une
pêche trop intensive peut avoir des effets désas
treux sur l'ensemble de la chaîne écologique.
Cela a été prouvé par le déclin observé vers 1990,
dans l'ouest de l'Atlantique, chez certains
oiseaux comme les macareux et les sternes arc
tiques dont les petits se nourrissent en grande
partie d'anguilles des sables.
Ce phénomène est
également observé chez les morues.
En Méditerranée, une pêche excessive a entraîné
un appauvrissement des fonds marins.
Les efforts
déployés pour s'assurer que seuls les poissons de
grande taille sont attrapés sont restés sans effets,
et la diminution du nombre des jeunes dans les
populations qui se reproduisent pourrait entraî
ner leur disparition.
Dans certaines zones, notamment l'archipel
portugais des Açores, les baleiniers se sont recon
vertis dans la pêche au thon, après l'interdiction
de leur activité première, exercée de manière
trop intensive.
Les chalutiers américains sont
désormais secondés par des hélicoptères qui, en
localisant les bancs de thons, améliorent les
méthodes de pêche.
« t:invention ,, la plus récente
consiste à lancer des «bombes>> sous l'eau pour
les séparer des dauphins avec lesquels ils ont
l'habitude de nager, facilitant leur capture.
Des
mesures ont été prises pour interdire ce type de
pêche, en par ticulier dans le Pacifique aux
dépens du thon à nageoires jaunes (Thunus alba
cares).
Cette même région est d'ailleurs le théâtre
d'une surexploitation, dont la principale victime
est un mérou géant, le poisson juif (Stereo/epis
gigas), qui peut devenir centenaire.
Comme sa
population avait chuté d'une manière alarmante,
sa pêche est interdite.
La pisc iculture
Un autre danger menace les réser ves naturelles
de pêche: l'élevage des poissons.
Cette industrie,
très lucrative en ce qui concerne la truite et le
saumon, a eu des résultats fâcheux.
Tout d'abord,
les estuaires et les fleuves ont été pollués par les
déchets industriels et chimiques.
Ensuite, les
poi ssons d'élevage s'échappent parfois en.
»
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