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Poissons marins et électriques

Publié le 09/01/2015

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Après une année entière en terre égyptienne, pas¬sée à accompagner les ingénieurs et à observer les animaux momifiés, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire se lance dans l'étude des poissons, qui va occuper une grande place dans la « Descrip¬tion de l'Égypte ». Cette étude est divisée en deux parties, la première dé¬diée aux poissons du Nil, la seconde à ceux de la mer Rouge et de la Médi-terranée. Parmi ces der-niers, les plus intrigants sont les espèces dites « électriques ».

« Le malaptérure électrique ou silure trembleur 1 1 s'agit, selon le zoologiste « d'un de ces êtres isol és dans la nature qui, offrant à la méthode de nouvelles combinaisons de caractères, enrichissent la science d'un genre, et quelquefois d'une famille de plus, et devien ­ nent, pour ainsi dire, le type d'une nouvelle organisation ».

Ce poisson, qu i vit dans les eaux du Nil, a le corps com­ primé latéralement comme les autres silures, des dents d ' une extrême finesse, un œil éloigné du museau, des nageoires peu développées sauf la caudale, assez éten­ due .

Mais si ce ma l aptérure ressemble aux autres silures, il possède en revanche un appareil électrique étendu à son corps entier.

« Il existe immédiatement au-dessous de la peau, commente Geof ­ froy, et se trouve formé par un amas considérable de tis­ su cellulaire tellement serré et épais, qu'au premier as­ pect o n le prendrait pour une co uche de lard : mais quand on y regarde de plus près, on s'aperçoit que cet organe est composé de véri­ tables fibres tendineuses ou aponévrotiques, qui s'entre­ lacent les unes dans les autres, et qui, par leurs en­ trecroisements, forment un réseau.

» Des nerfs provenant du cer­ veau se rencontrent à l'inté­ rieur d'une vertèbre sous le crâne et se propagent vers le s muscles abdominaux jus ­ qu'à former de grandes branches sous la peau, irra­ diant le réseau.

La décharge électrique que ce poisson peut provoquer lui vaut d'être appelé par les Arabes raâd ou raasch, qui signi fie tonnerre.

La raie torpille ou torpille à cinq taches C ommunément pêchée à Alexandrie, la raie tor­ pille est un poisson plat de forme ovale dont l'o rgane électrique « placé entre la tê­ te, les branchies et les na­ geoires pectorales, est com­ posé de petits tubes mem­ braneux serrés les uns contre les autres ».

Elle appartient à la vaste famille des raies, parmi lesquelles Isidore Geof­ froy Saint-Hilaire répertorie et décrit la pastenague Lit, au corps circulaire parsemé d'étoiles; la pastenague Lym­ me, plus petite, en forme de quadrilatère ; la mourine à museau échancré, que Geof­ froy père découvre à Alexan­ drie où on l'a ppelle baghara et dont la tête présente un museau proéminent et des yeux saillants; la mourine va­ che tte, dont la tête se prolon­ ge en un museau tri ang u laire et qui possède une queue. »

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