Mouches et moustiques
Publié le 15/09/2013
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ducteur de la femelle dure 60 heures à peine ! En fait, chez certains diptères comme les Tipulidés ou les Oestridés, la reproduction est l'unique activité des adultes : il arrive même que leurs pièces buccales ne leur permettent pas de se nourrir.
Les mâles reconnaissent les femelles au sifflement caracté ristique de leurs ailes, différent selon les espèces.
On a ainsi pu montrer que les antennes plumeuses des moustiques mâles vibraient seulement à la fréquence des battements d'ailes des femelles de leur espèce.
L'accouplement lui-même est déclenché par des marqueurs chimiques appelés phéromones.
Il est extrêmement bref.
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Elles occupent les milieux les plus variés.
Dans les liquides, outre les mares et les fosses septiques, on en a trouvées dans des sources chaudes, dans de la résine de pin, dans des mares de pétrole et même dans des échantillons conservés dans le formol ! Elles respirent en surface, comme celles des moustiques, ou utilisent
diptères sont détriticoles, particu lièrement chez les mouches : elles se nourrissent de matières organiques en décomposition.
La plupart sont coprophages : elles se développent dans les excréments frais.
D'autres vivent dans le fromage (absorbées accidentellement, elles peuvent provoquer des lésions intestinales), ou aux dépens des fruits pourris .
Les «vers à queue de rat» de l'éristale, une mouche butineuse, vivent dans des liquides très pollués comme ceux des fosses d'aisance, à la surface desquels ils respirent grâce à un tube beaucoup plus long que leur corps.
Les différentes espèces de mouches à viande se succèdent pour pondre sur les cadavres à mesure de leur décomposition : leurs asticots, vermiformes et presque sans tête, ont la curieuse propriété de produire des antibiotiques actifs contre le staphylocoque doré.
Certains d'entre eux ont même pu être utilisés en thérapeutique humaine.
Il existe également des larves phyto phages.
Beaucoup attaquent les racines des plantes, tandis que d'autres .
' forment des gales sur les feuilles ou creusent des galeries dans leur épaisseur (larves mineuses du chrysanthème).
La mouche des fruits Ceratitis capitata attaque une centaine d'espèces d'arbres fruitiers; d'autres espèces préfèrent les céréales.
Enfin les mycétophiles sont bien connus des amateurs de champignons, où elles creusent des galeries.
Les larves de certains diptères parasitent d'autres insectes, ou des araignées, des escargots, des vers de terre, etc.
Elles ont un rôle important en agriculture et peuvent être utilisées pour lutter contre différents ravageurs.
Sarcophaga kellyi attaque les criquets
Transmission du paludisme
migrateurs en plein vol pour pondre sous leurs ailes ; sa larve pénètre ensuite à l'intérieur de l'animal, qui n'y survit pas très longtemps.
Les tachinaires (famille des Tachinidés) parasitent notamment les chenilles.
Tous ces asticots respirent grâce à un tube chitineux greffé sur une trachée de leur hôte ou s'ouvrant directement sur l'extérieur.
Les larves des syrphes (mouches à abdomen rouge et noire) , pour leur part, se nourrissent de pucerons.
Les larves parasites des vertébrés peuvent causer des infections graves.
Citons les gastérophiles, qui vivent dans l'estomac des chevaux, et deux diptères incubateurs : la mouche Hypaderma bavis dépose les œufs contenant ses
larves sur le pelage des bovidés, qui les absorbent en se léchant; l'œstre, une grosse mouche, dépose les siennes dans la narine du mouton, d'où elles gagnent la cavité nasale et le sinus frontal, provoquant le « faux-tournis ».
Quant aux espèces du genre Dermatobia, elles ne se donnent pas cette peine.
En effet, elles capturent un autre diptère sur lequel elles collent leurs paquet d'œufs : les larves attendent qu'il se pose sur un animal à sang chaud pour se laisser tomber sur sa peau, où elles causent des lésions très douloureuses.
UN VEmUR DE MALADIES Pour la plupart des 3 200 espèces de moustiques (Culicidés), la maturation des œufs nécessite un apport protéique de sang frais.
Chaque repas permet de nourrir une centaine d'œufs.
Après l'accouplement, qui a lieu en général à la nuit tombante, la femelle se met en chasse .
Elle repère sa victime au dioxyde de carbone de son haleine et à son odeur (plus ou moins appétissante à son goût , ce qui explique pourquoi nous ne sommes pas tous également piqués) .
En s'approchant, elle perçoit la chaleur corporelle et vient se poser sur la peau, dont elle « goûte » les qualités
chimiques avec des récepteurs situés au bout de ses pattes.
Son aiguillon est constitué de six pièces piqueuses entourées d'un fourreau qui se replie
durant leur utilisation : certaines servent à percer la peau (terriblement épaisse à l'échelle du moustique), d'autres à injecter sa salive anti coagulante ou à pomper le sang.
Chez l'anophèle, c'est au cours de ce repas que la femelle transmet ou absorbe le plasmodium responsable du paludisme.
Celui-ci migre aussitôt dans le foie, où il se transforme avant de réapparaître dans la circulation sanguine.
LE PLASMODIUM : UN ENNEMI COMMUN Le paludisme, qui fait des ravages parmi les populations des régions tropicales, peut infecter des primates, des rongeurs, des oiseaux et même certains lézards : au total une centaine d'espèces.
Mais il est aussi l'ennemi du moustique lui-même.
Non content de vivre à ses dépens et de percer ses tissus pour passer de son tube digestif à ses glandes salivaires, le plasmodium inhibe la sécrétion d'anticoagulant de celles-ci.
De ce fait, la salive injectée par l'anophèle à ses victimes est moins efficace et le moustique ne peut absorber à chaque repas qu'une quantité minime d'un sang trop visqueux : il est donc contraint de multiplier les piqûres, ce qui favorise la diffusion du plasmodium, mais représente pour lui un risque multiplié : la trompe enfoncée dans la peau de sa victime, il est totalement vulnérable.
C'est certainement l'une des raisons pour lesquelles le taux d'infestation au sein des populations d'anophèles dépasse rarement quelques pour-cent.
QUELQUES DIPTÈRES COURANTS
MOUCHERON C'est le nom utilisé pour désigner les diptères bracyphères et nématocères de petite taille.
Le plus connu des moucherons, du fait de son importance dans la recherche scientifique en génétique, est la drosophile qu'on appelle aussi mouche des fruits ou mouche du vinaigre .
MOUCHE BLEUE C'est sous ce terme que l'on désigne les différentes espèces brachycères semblables aux mouches mais d'une taille supérieure.
La plus représentative de cette catégorie est Calliphara vamitaria.
Longue d'environ l,5 cm, on la reconnaît à ses reflets de couleur '"'-'"'-'-'"""-"" bleu métallisé.
MOUCHE DOMESTIQUE La mouche domestique, Musca damestica , est l'une des plus connues
et des plus répandues.
Elle est aussi l'un des principaux porteurs de germes.
En déposant des bactéries sur les aliments, elle est responsable de la transmission de nombreuses maladies comme le typhus, la dysentrie, la tuberculose ou encore la poliomyélite.
En outre, son cycle de reproduction très court lui permet une multiplication extrêmement rapide.
Si les pays industrialisés ont pu en contrôler la population grâce à de bonnes condi tions d'hygiène, la mouche domestique reste un véritable ennemi dans les pays en voie de développement.
Il s'agit d'une nécessité médicale, vété rinaire et agricole.
La méthode la plus anciennement utilisée est la suppression des milieux de vie des larves : les Romains savaient
déjà, empiriquement, que le drainage des marais réduisait les fièvres.
C'est un moyen simple et pourtant difficile à mettre en œuvre : le fond d'un vieux pneu suffit au moustique pour pondre.
La découverte des pesticides a révolutionné la lutte contre les diptères, particulièrement dans le domaine agricole ; leur emploi n'est pas toujours sans inconvénient.
Souvent toxiques pour d'autres organismes, ils suscitent parfois l'émergence de souches résistantes ou de ravageurs secondaires.
Ils sont en outre peu adaptés contre des hématophages comme la mouche tsé-tsé, qui parcourt jusqu'à 100 km pour se nourrir.
Il peut être plus efficace d'essayer de se protéger des adultes que de les détruire .
La lutte s'est donc recentrée sur les larves : il s'agit de les atteindre dans leur milieu ou de rendre celui-ci hostile.
On utilise par exemple aujourd'hui des bactéries
comme le Bti (Boeil/us thuringiensis israeliensis), inoffensives pour l'homme mais mortelles pour la larve de moustique, des huiles et des films monomoléculaires, qui empêchent l'adhésion des larves à la surface, ou des pesticides spécifiques : associés, ces moyens sont d'une grande efficacité.
L'introduction de poissons prédateurs donne également de bons résultats : les Cyprinidés (famille du poisson rouge)
Dans des cas ponctuels, on utilise une technique de lutte biologique consistant à disperser au moment de la repro duction de grandes quantités de mâles stérilisés par irradiation, qui viennent concurrencer les mâles naturels.
Cette méthode est particulièrement efficace contre la lucilie bouchère (Cochliomya hominivorax), une mouche dont les larves dévorent le bétail vivant : les femelles de cette espèce ne s'accou plant qu'une fois, très peu d'entre elles parviennent à se reproduire.
Une épizootie très grave a été enrayée de cette manière en Libye en 1991.
Autre exemple : l'aleurode, petite mouche blanche pond ses œufs dans les tomates.
Après éclosion, les larves se nourrissent de la sève du fruit et rejettent une substance sucrée sur laquelle se développe un champignon noir.
Ceci a pour conséquence d'empê cher la photosynthèse et la respiration de la plante : des tâches apparaissent alors sur le fruit qui devient invendable.
En outre, l'aleurode s'adapte aux pesticides.
Pour lutter contre ce fléau, on utilise des micro-guêpes (ou encarsia) qui vont pondre leurs œufs à l'intérieur des larves d'aleurode.
Chaque jeune mouche sera donc porteuse d'une.
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