Libellules et demoiselles
Publié le 15/09/2013
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Les libellules sont hémimétaboles, c'est à-dire qu'elles subissent seulement des métamorphoses incomplètes.
Leurs larves, appelées nymphes , présentent déjà certains caractères de l'adulte et l'apparition de ceux-ci n'est pas précédée par un stade chrysalide : c'est une simple mue .
Les nymphes vivent dans les milieux aquatiques les plus variés : mare , '
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lac, rivière, voire torrent, eaux courantes ou stagnantes, claires ou boueuses , de plus ou moins grande étendue (Podopterix selysi se contente des trous d'eaux dans le creux des arbres).
Elles sont généralement peu sensibles à la pollution.
Par exception, la nymphe d'Antipodoph/ebio osthenes vit à terre, dans les forêts tropicales humides d'Australie.
C'est la seule à ne pas mériter le surnom de « naïade ».
MORPHOLOGIE Leurs mandibules ressemblent à celles de l'adulte, mais leur« lèvre » inférieure modifiée forme un « masque » caractéristique.
Cet organe est constitué de deux parties articulées terminées par une paire de crochets mobiles .
Au repos, il reste replié sous le corps et dissimule la bouche , mais par injection d'hémo lymphe (Je sang des insectes ) il peut être projet é en avant en une fraction de seconde pour saisir une proie entre ses crochets.
Les larves de libellules chassent en effet à l'affût les
excellent camouflage .
Contrairement à beaucoup de larves d 'insectes aquatiques, elles n'ont pas besoin de remonter à la surface, car elles respirent grâce à des branchies
rectales et, dans le cas des Zygoptères , des trachéobranchies, trois lamelles foliacées qui se trouvent au bout de leur abdomen.
Les larves de Zygoptères sont minces et souples ; elles nagent avec des mouvements de leur abdomen, les trachéobranchies jouant le rôle de rames.
Les larves des Anisoptères sont au contraire épaisses, aplaties, et elles marchent sur le fond ; ce sont aussi des larves « à réaction » : en cas de danger elles peuvent expulser l'eau de leur rectum , ce qui les projette rapidement en avant.
DÉVELOPPEMENT Ces larves vivent entre quelques mois et cinq ans, au cours desquels elles subissent entre dix et quinze mues avant de devenir adultes (certaines espèces tropicales se développent en 60 jours seulement).
La dernière larve possède des embryons d'ailes et peut
respirer à la surface, ce qui lui permet d'accomplir sa mue« imaginale ».
Celle-ci se déroule en effet sur une tige émergée, le plus souvent de nuit, en plein jour dans les régions froides .
Elle commence par le dos et dure entre deux et quatre heures.
L'adulte (ou imago) naît blanc.
Sa pigmentation apparaît progressivement : elle ne sera parfaite qu'à sa maturité sexuelle.
La maturation des gonades peut durer un mois et avoir lieu loin de l'eau.
La vie complète des imagos ne dépasse pas quelques mois , à peine deux semaines chez certains Caloptérygidés.
IMPORTANCE ÉCOLOGIQUE
Les libellules sont des prédateurs redoutables, aussi
moustiques du genre Aedes, qui sont les vecteurs de la dengue.
Les adultes, pour leur part , consomment beaucoup de moustiques (au Canada, les libellules sont surnommées « faucons à moustiques »).
Mouches, taons, éphémères et papillons font aussi partie de leur régime , qui par une belle journée ensoleillée peut compter jusqu'à 600 insectes .
Elles ont donc un rôle extrêmement bénéfique .
Leurs prédateurs sont les autres habitants de la mare.
Les larves sont victimes, quand elles sont petites , de divers insectes aquatique s, plus tard de poissons , de grenouilles, de certains échassiers et des canards plongeurs.
Pour l'adulte, la période la plus dangereuse est la mue : tant que ses ailes n'ont pas acquis leur rigidité , il est totalement vulnérable .
Il devient ensuite une proie beaucoup plus difficile, capturée surtout par les grosses araignées ou les rares
oiseaux assez agiles pour la saisir en vol, comme les martins-pêcheurs , la rousserole , les sternes ou les faucons kobez et les faucons hobereaux.
Certaines guêpes solitaires se sont aussi spécialisées dans l'attaque des libellules en vol : elles leur coupent les ailes avant de les transporter jusqu'à leur nid où elles les enterrent après les avoir paralysées d 'un coup d'aiguillon ; d 'un œuf, pondu dessus, sort une larve qui se développe en dévorant la libellule.
Les libellules sont victimes de nombreux parasites, notamment de «mites d'eau» , acariens qui leur sucent la lymphe.
La larve d'Arrenurus cupidator, par exemple, cherche au toucher une larve de demoiselles à son dernier stade, puis s'attache à l'adulte après la mue.
Elle se nourrit sur lui et ne le quitte qu'au moment où il revient à l'eau pour pondre.
De petites guêpes pondent aussi dans les œufs des demoiselles.
Enfin certaines libellules migratrices servent d'hôtes intermédiaires à des nématodes (vers plats) parasites d'oiseaux.
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Leurs yeux sont écartés et leurs ailes de taille égale, souvent colorées, se replient au repos sur leur dos.
Ces espèces se nourrissent en capturant de petits insectes sur la végétation.
Leur accouplement est souvent long .
Les femelles pondent dans les végétaux grâce à un ovipositeur adapté.
Ce sont les demoiselles au sens large.
CALOPTÉRYCIDÉS 350 espèces, dont 4 en Europe.
C'est la famille la plus primitive de l'ordre.
Leurs ailes sont de couleurs vives, métalliques, surtout chez les mâles, leur vol est lent et saccadé.
Les femelles pondent souvent seules, jusqu'à 300 œufs, et leurs larves vivent sur les plantes aquatiques.
LESTIDÉS (LESll"S) Une centaine d'espèces dont huit en Europe .
Ces libellules sont parmi les plus sveltes.
Leur tête est large , leurs yeux
très écartés.
Leurs ailes transparentes portent un point sombre bien net (ptérostigma) et leurs cellules sont en général pentagonales.
Elles restent toujours mi-ouvertes au repos.
La femelle du leste vert (Lestes viridis) pond sur des végétaux au-dessus des eaux stagnantes : les œufs passent l'hiver et les larves tombent dedans au printemps .
Elles ont un masque très long .
COENAGRIONIOÉS (AGRIONS OU DEMOISELLES) 14 espèces en Europe.
Ce sont des libellules bleues, dont les
ailes transparentes ont des cellules quadrangulaires .
Elles volent mal et ne s'éloignent pas de l'eau .
L'agrion jouvencelle, commun partout en Europe , est de taille moyenne (envergure de 40 à 50 mm) .
Ses œufs pondus sous les nénuphar s éclosent en deux ou trois semaines et ce sont les larve s qui hibernent.
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Les deux tiers des espèces actuelles appartiennent à ce sous-ordre.
Il s'agit en général de libellules plus grandes, au corps plus trapu, au vol puissant , qui permet à certaines espèces d'effectuer des migrations atteignant parfois plusieurs centaines de kilomètres.
Leurs très gros yeux se touchent sur le « front » et elles ne peuvent replier leurs ailes au repos : celles-ci restent étendues latéralement.
AESCHNIDÉS (AESCHNES OU LIBELLULES « VRAIES ») 13 espèces en Europe.
Les aeschnes ont une coloration marbrée (chez les individus vivants) et leurs ailes sont toujours transparentes .
Elles volent bien, parfois très loin de l'eau , jusqu 'en ville.
Les mâles parcourent inlassablement leur territoire à la recherche de leurs proies et de leurs rivaux.
L'aeschne des joncs (Aeschna juncea) a une envergure de 10 cm environ.
Elle vit dans les tourbières , les étangs, les marais salés, jusqu'au cercle polaire , et en montagne jusqu 'à 2200 m.
L'anax empereur (Anax imperatoi) est la plus grosse
Pas plus de dix espèces dans le monde, toutes rares.
Déjà présents au Jurassique , ce sont les Anisoptères les plus primitifs.
Ils sont très grands .
Leurs yeux sont séparés et l'abdomen des mâles se termine par les deux « pétales » auxquels ils doivent
leur nom.
Leurs larves nocturnes, semi aquatiques attendent leurs proies à l'entrée d'un terrier.
CORDULllDÉS 9 espèces en Europe.
Elles sont reconnaissables aux protubérances du deuxième segment abdominal des mâles (dont la fonction est inconnue) , ainsi qu'à leurs yeux vert émeraude à maturité.
Au cours de leur accouplement, ces libellules tombent sur le sol.
La femelle pond en vol au dessus de l'eau.
LIBELLULIDÉS 30 espèces en Europe.
Ces libellules ont un corps aplati, les ailes marquées de taches ou de bandes jaunes ou brunes .
Elles sont surtout tropicales .
Les mâles restent le plus souvent posés sur le sol : ils ne s'envolent que pour attaquer d'autres mâles ou des proies qui passent à proximité.
La femelle de la Libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata) pond dans le sol, après un accouplement très bref , tandis que celle du Sympètre jaune (Sympetrum flaveolum) pond en vol, parfois encore unie au mâle.
C'est une espèce paléoarctique, qu'on trouve jusqu'à 3 000 m d ' altitude.
Au Japon , la libellule garance d'Automne
(Sympetrum frequens) va aussi passer l'été à la montagne avant de revenir se reproduire quand la température a baissé en plaine.
En Europe et au Moyen-Orient, la libellule déprimée (Libella/a depressa)
effectue parfois des migrations massives qui lui permettent de coloniser de nouvelles régions.
UNE LIBELLULE GÉANTE?
L'insecte fossile le plus connu est la gigantesque meganeura (Meganeura mon)'I) du Carbonifère (280 millions d'années).
C'est aussi le plus gros insecte ayant jamais vécu : son thorax avait trois centimètres d'épaisseur et son envergure pouvait dépasser 77 cm.
Son abdomen était relativement court : sa longueur n'est «que» de 35 cm.
Avec toute l'apparence d'une libellule, meganeura s'en distinguait cependant par la structure des ailes: toutes les nervures, sauf une, sont issues de la base de l'aile.
Elle n'appartenait pas à l'ordre des Odonates, mais à celui des Protodonates (ou Méganisoptères : géants à ailes égales), qui lui est étroitement apparenté.
Avec cette nervation encore très simple et sa taille, impliquant muscles énormes et trachées moins efficaces, elle aurait probablement de sérieuses difficultés à voler aujourd'hui, faute d'une atmosphère assez riche en oxygène ..
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