LES POISSONS OSSEUX
Publié le 06/02/2019
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Lorsqu'il est menacé, le hérisson de mer gonfle son corps d’air ou d’eau pour se donner une allure peu engageante. Ses épines sont des écailles modifiées.
regroupent sur le côté droit de la tête. Le carrelet est une exception car au cours de sa croissance son aplatissement se fait sur le flanc droit.
La pisciculture
Très tôt les hommes ont appris à élever les poissons en captivité dans des viviers -étangs et bassins, ou mares littorales pour les espèces marines. Les Romains étaient passés maîtres de cette technique et plaçaient les œufs fécondés dans des bassins, qui préfiguraient la pisciculture. Les Romains avaient sans doute appris à prélever les œufs du ventre des poissons femelles, pour les faire féconder à part par les mâles, technique courante aujourd’hui dans les élevages modernes.
Dans les monastères de l’époque médiévale, ce sont les carpes qui ont fait l’objet d’élevages intensifs, et ces gros poissons peuplent aujourd’hui encore les douves et les bassins de nos châteaux. À notre époque, ce sont surtout la truite et
Le poisson-pierre est extrêmement dangereux. Il ne comporte pas moins de 18 nageoires, aux épines toutes chargées de venin.
En grandissant, le carrelet voit son crâne évoluer de façon asymétrique, les deux yeux se retrouvant finalement du même côté.
Le poisson-lion fait partie de la famille des Scorpènes, qui comprend aussi la rascasse. Ses épines contiennent un poison aussi venimeux que celui du cobra.
le saumon qui sont élevés en pisciculture d’eau douce. En eau salée, c’est le bar qui compte parmi les espèces les plus recherchées.
Certains poissons ne sont pas élevés comme nourriture mais comme espèces ornementales. Les Chinois se sont spécialisés dans l’élevage des poissons rouges dès le troisième millénaire avant notre ère. À l’origine, le poisson rouge était brun ; c’est en croisant différentes espèces que les Chinois obtinrent des générations rouges qu’ils nourrissaient des déchets provenant de leur artisanat de vers à soie: une véritable boucle de recyclage!
De nombreuses sortes de poissons tropicaux sont aujourd’hui vendues à des fins ornementales, depuis que les aquariums d’eau douce et d’eau de mer sont à la portée du grand public. Certaines espèces sont particulièrement demandées, tels les cichlidés du lac Malawi en Afrique. En revanche, quelques-unes sont surpêchées et par conséquent en voie d’extinction.
Des espèces menacées
L’extinction menace les espèces exotiques, mais aussi nombre de poissons autrefois abondants dans nos mers et nos rivières. Nous avons vu
combien le hareng a souffert d’une pêche excessive au cours des deux derniers siècles: les bancs ont aujourd’hui tellement diminué qu’il suffirait de quelques chalutages intempestifs sur les hauts-fonds où ils frayent pour que l’espèce soit, à son tour, menacée de disparition. Un strict contrôle des populations de poissons et des méthodes de pêche est aujourd’hui indispensable pour assurer la pérennité des espèces. Malheureusement, les pêcheurs, tout comme les responsables politiques ont trop longtemps considéré que l’océan était une ressource inépuisable, génératrice de gros profits. Cette attitude est en passe de changer et des réglementations internationales visant à protéger les espèces sont aujourd’hui appliquées avec sévérité dans tous les pays.
Les poissons sont également menacés par de nombreuses formes de pollution, notamment les dégazages frauduleux et les accidents des navires pétroliers ou des transporteurs de produits toxiques. Les nappes de pétrole répandues à la surface de la mer empêchent les œufs d’éclore. Quant aux engrais des champs lessivés par l’eau de pluie, ils polluent également les rivières et les régions côtières. Leurs nitrates favorisent la croissance des algues, qui éliminent l’oxygène de l’eau et la rendent étouffante pour de nombreuses espèces de poissons.
La protection des mers contre la pollution et la lutte contre la surpêche criminelle de certains poissons doivent donc être menées de concert pour que notre héritage aquatique soit préservé dans de bonnes conditions afin qu’il continue à assurer son rôle important de source d’alimentation pour toute l’humanité.
«
Les
poissons osseux
! Un
spécimen préservé de cœlacanthe, A espèce longtemps considérée comme
disparue.
Les rares survivants habitent les fosses
marines des Comores dans l'océan Indien,
par près de 4 000 m de fond.
' Trois espèces de dipneustes, originaires
d'Afrique, d'Amérique du Sud et d'Australie.
Autrefois, cette classe de poissons à poumons
était beaucoup plus répandue.
Lepidosiren (Amérique du Sud)
LE SAVIEZ-VOUS?
• Les esturgeons sont les plus gros poissons
d'eau douce et atteignent jusqu'à 9 m de long.
Le record de taille appartient à un esturgeon
femelle de l'espèce beluga, capturé en Russie
en 1926: âgé de 75 ans, il pesait plus d'une
tonne et renfermait 180 kg de caviar!
• La vessie natatoire de l'esturgeon donne une
substance appelée ichtyocolle, ou colle de pois
son.
On l'utilisait au XIX" siècle comme conser
vateur d'aliments et pour assurer la clarification
ou collage du vin.
Cette colle organique permet
de coaguler les dépôts qui entrent dans la com
position du vin.
Ces usages ont grandement
contribué à la surpêche industrielle de l'estur
geon.
• Le poison contenu dans les épines de cer
tains poissons est souvent utilisé en pharmaco
logie, notamment comme anesthésiant lors de
certa ines opérations.
• Les écailles de certains poissons sont si
résistantes et élastiques que même les flèches
des fusils sous-marins rebondissent souvent
contre leur carapace.
• Les anguilles de jardin se reproduisent dans
nos contrées.
Les femelles ne quittent jamais
leurs tanières et les mâles doivent s'installer à
proximité pour les enjoindre à s'accoupler.
• Les poissons rouges ont été élevés en capti
vité par les Chinois depuis plus de quarante
cinq siècles.
!
Un
di�neust � africain,
a ou potsson a poumons.
Les ancêtres des dipneustes
et des cœlacanthes existaient
il y a 300 millions d'années.
Comme leurs descendants,
ils étaient pourvus d'une
vésicule aérienne pour respirer
à l'air libre, évolution qui ouvrit
la voie aux amphibiens.
Ces poissons primitifs étaient
dotés de deux paires
de nageoires pectorales
et pelviennes préfigurant
l'emplacement des pattes
chez les futurs
quadrupèdes terrestres.
D'autres prises permirent de localiser l'habitat des
derniers cœlacanthes: ces rescapés de l'ère pri
maire habitent dans une profonde fosse marine,
au pied de l'île de la Grande Comore.
Le cœla
canthe remonte au Dévonien, une époque où la
classe des amphibiens se développait en marge
de celle des poissons et prenait pied sur la terre
ferme avec des nageoires qui se transformèrent
peu à peu en pattes.
Le cœlacanthe porte encore
la trace de cette période de concurrence et
d'adaptation, puisqu'il a lui-même des nageoires
compactes et lobées, avec d'épais ossements et
une forte musculature.
Grâce à un film réalisé en
plongée, on l'a observé en train de se déplacer à
l'aide de ses courtes nageoires, se dandinant tête
en bas.
Le cœlacanthe se repose le jour à grande
profondeur et remonte la nuit pour chasser pois
sons et calamars dans les eaux superficielles.
Les dipneustes
Les dipneustes, ou poissons à poumons, sont éga
lement des espèces primitives qui ont des carac
téristiques communes avec les amphibiens.
Lan
cés comme eux à la conquête de la terre ferme
et de la respiration à l'air libre, ces poissons ont
une paire de poumons, tout comme les vertébrés
terrestres, ainsi qu'un cœur à quatre cavités pour
irriguer à la fois les branchies et les poumons.
Les dipneustes se sont adaptés aux rivières qui
s'assèchent l'été: ils s'ensevelissent dans la boue
et respirent de l'air avec leurs poumons, jusqu'au
retour des pluies et d'un régime aquatique.
De
nos jours, on ne compte plus que six espèces de
dipneustes, cantonnées au bassin de l'Amazone
et à quelques fleuves d'Afrique et d'Australie.
L'espèce africaine construit des cocons dans la
boue pour endurer «l'estivation >>; quant aux espèces
australiennes, elles voient rarement leurs
rivières s'assécher , mais elles montent à la surface
pour utiliser leurs poumons lorsque les eaux sont
envahies par les algues et privées d'oxygène.
Les bichirs
Les bichirs ou polyptères forment une classe rare
de poissons osseux.
Originaires d'Afrique, ils ont
deux poumons en sus de leurs deux branchies,
afin de respirer à l'air libre si nécessaire.
Dotés
comme le cœlacanthe de grosses écailles et
de courtes nageoires charnues, les bichirs
«pagaient» avec leurs membres pectoraux, plutôt
qu'ils ne nagent, à la poursuite de leurs proies.
Ils se nourrissent d'insectes et d'autres petits
invertébrés des fleuves et des étangs.
Les esturgeons
Les esturgeons constituent un autre embranche
ment des poissons osseux.
Réduits à une ving
taine d'espèces à travers le monde, les estur
geons ressemblent a,_ux poissons non osseux,
comme les requins.
A l'instar des membres de
cette classe, ils possèdent un squelette cartilagi
neux, des nageoires pectorales bien dévelop
pées et un aileron caudal au lobe supérieur très
prononcé.
Mais l'esturgeon est pourtant de la
classe des poissons osseux: la ressemblance est
due en fait à une même logique d'évolution,
qu'on appelle évolution convergente, les estur
geons ayant eu recours, comme leurs lointains
cousins, aux mêmes solutions hydrodynamiques
pour assurer la nage de leur corps massif.
Les
esturgeons sont en effet de lourds poissons,
l'espèce russe beluga pouvant atteindre 9 rn de
longueur .
Les esturgeons comprennent surtout
des espèces d'eau douce, les quelques espèces
marines retournant dans les fleuves pour frayer.
Une seule femelle peut pondre jusqu'à deux mil
lions d'œufs, qui se fixent aux roches et au gra
vier .
C'est pour leurs œufs -le célèbre
caviar- que les esturgeons ont été surpêchés.
L'espèce se trouve également menacée par la
construction de barrages qui empêchent les
adultes de remonter les cours d'eau vers leurs
lieux de ponte.
Désormais une espèce est proté
gée en Russie.
L'esturgeon peut être élevé en pis
ciculture, et aujourd'hui des millions d'alevins
sont relâchés dans les fleuves russes.
Les téléostéens
C'est l'embranchement principal de la classe des
poissons osseux, qui regroupe à lui seul près de.
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