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LES PHOQUES

Publié le 06/02/2019

Extrait du document

à peine sevrés restent ainsi sans manger pendant près de trois mois lorsqu’ils apprennent à chasser: ils survivent alors grâce aux réserves contenues dans leur épaisse couche de graisse.

 

La reproduction

 

Généralement monogames, certaines espèces se distinguent par leurs mœurs polygames. Chez l’éléphant de mer, les mâles engagent de violents combats afin de créer des harems et de s’accoupler avec le plus grand nombre de femelles possible. La femelle se contente de mettre au monde et de nourrir son unique progéniture.

 

Les phoques atteignent la maturité sexuelle vers l’âge de quatre ans. La saison des amours varie selon les espèces, mais au sein d’une même espèce, les femelles mettent bas chaque année à la même époque et s’accouplent à nouveau peu de temps après la naissance. Comme la gestation dure 9 mois environ, il se produit une implantation retardée de l’œuf fécondé dans l’utérus de manière à toutes les femelles mettent bas à la meilleure époque de l’année pour la survie des petits. Les mâles ne participent pas à l’élevage et ne se rendent sur les sites de reproduction que dans le but de procréer.

 

On observe des variations considérables dans le comportement des phoques au moment de la reproduction. Les femelles de veau marin mettent souvent bas dans l’eau et leurs petits sont aptes à la nage dès la naissance. D’autres espèces naissent sur terre et n’apprennent à nager que vers trois ou quatre semaines. Si la plupart des phoques laissent leurs petits sur la plage et ne reviennent que pour les nourrir, la femelle de veau marin se montre beaucoup plus attentive. Son petit étant incapable de rester longtemps sous l’eau, elle le porte souvent sur son dos ou le maintient entre ses membres antérieurs. En cas de danger, elle frappe violemment l’eau avec ses nageoires pour obliger son petit à plonger.

 

Ce comportement attentionné est inexistant parmi les éléphants de mer, chez qui le dimorphisme sexuel est très marqué. Les mâles précèdent les femelles sur les sites de reproduction afin de conquérir les meilleurs territoires. Une fois leur harem constitué, les mâles s’accouplent avec brutalité, n’hésitant pas à s’emparer des femelles pleines et de celles qui viennent de mettre bas. Si elles résistent, les femelles sont violemment malmenées par le mâle. Les petits sont souvent écrasés par les mâles en rut. Chez les phoques marbrés, l’accouplement se pratique sous la glace. Les petits naissent au cours des premiers mois de l’année, dans des cavités creusées dans la neige à cet effet.

 

La lutte pour la survie

 

L’homme semble avoir toujours entretenu des relations d’amour et de haine avec les phoques. Bien que dépeints sous un jour romantique dans les chansons populaires et les légendes, ces animaux ont été décimés par les pêcheurs, qui leur reprochent de consommer les petits poissons. De nos jours, les phoques sont presque uniquement abattus pour leur fourrure. Au début des années 1970, le massacre des veaux marins et des phoques gris connut une telle ampleur dans les eaux du nord de la Grande-Bretagne que presque tous les petits disparurent de certains sites. Les mères de veaux marins furent souvent tuées alors qu’elles essayaient de protéger leurs petits dans l’eau.

Les documentaires télévisés qui ont révélé au public le massacre des bébés phoques du Groenland, sauvagement assommés à coups de gourdin devant leurs mères impuissantes, ont suscité l’indignation des protecteurs des animaux. Aujourd’hui, les petits phoques du Groenland, toujours prisés pour leur élégante fourrure blanche ou leur pelage gris bleuté (après la mue) sont encore pourchassés. Mais l’élimination de ces phoques dans la région du Groenland et près de Terre-Neuve est désormais sévèrement contrôlée par un accord entre la Norvège, le Danemark et la Russie. Toutefois, comme leur magnifique fourrure est considérée comme une ressource économique et que les Norvégiens sont soucieux de protéger la pêche du capelan dans la mer de Barents, il est à craindre que les massacres continuent. La Communauté économique européenne, également alertée, a adopté le 28 février 1983 une directive interdisant les importations de peaux des bébés phoques.

 

La chasse excessive a entraîné une diminution de la population des phoques marbrés dont on ne compte plus que 10000 individus dans l’Arctique canadien alors qu’ils étaient autrefois plusieurs centaines de milliers. Dans la mer Baltique, cette espèce a été gravement atteinte par le rejet de produits chimiques. En s’accumulant dans les tissus des organes de reproduction, ces déchets provoquent la stérilité des femelles.

 

Les trois espèces de phoque moine sont les plus rares de toutes. Le phoque moine des Antilles a probablement disparu (les derniers ont été observés en 1950) et les phoques moines des îles Hawaii et de la Méditerranée risquent de subir le même sort. La chasse est la principale responsable de leur raréfaction, mais cette espèce est également très sensible aux modifications de son milieu. Les femelles sont parfois obligées de mettre bas sur des langues de sable peu sûres, et si l’allaitement est interrompu, les petits risquent de mourir. Malgré la protection dont elles font l’objet, les colonies de phoques moines de Hawaii restent peu développées. Quant à l’espèce méditerranéenne, jadis commune sur notre littoral, sa survie est compromise par la pêche et le tourisme, qui sont responsables de la disparition des sites de reproduction.

« Les phoques Les phoques marbrés sont surtout des animaux des mers froides.

Ils sont capables de vivre sous la banquise la plus grande partie de l'année, en y pratiquant des trous afin de pouvoir continuer à respirer.

Lorsque les orifices qu'ils ont forés s'agrandissent, ils se hissent sur la glace et creu­ sent dans la neige une cavité où ils dorment.

Quand le soleil printanier adoucit la température extérieure, ils sortent et se rassemblent sur la ban­ quise, attendant qu'elle se disloque pour rega­ gner la mer durant le bref été arctique.

Le veau marin habite le long des côtes arc­ tiques et des terres tempérées bordant les océans Atlantique et Pacifique.

Il séjourne volontiers en petits groupes sur les bancs de sable ou dans les baies peu profondes.

Son voisin, le phoque gris, fréquente les mêmes régions, dans une zone située au sud des glaces.

Il affectionne lui aussi les côtes rocheuses.

Le phoque moine est la seule espèce qui peuple encore les eaux subtropicales, mais il devient de plus en plus rare.

L'adaptation au froid Fort bien adaptés aux rudes conditions de la vie polaire que beaucoup d'entre eux doivent affron­ ter, les phoques sont protégés par leur fourrure rase et veloutée très hydrofuge ainsi que par une couche de graisse de 7 à 10 cm d'épaisse ur.

Celle­ ci isole l'animal du froid, de l'air et de l'eau, et maintient sa température interne à 37°C, même s'il nage dans une eau glacée en dessous de ooc.

La forme cylindrique de leur corps contribue également à réduire les pertes de chaleur, tout en leur donnant une silhouette hydrodynamique.

La nage et la locomotion Le phoque nage à l'aide de ses membres posté­ rieurs, qu'il anime de battements latéraux comme le font les poissons.

Ces battements sont i Les éléphants de a mer mâles sont trois fols plus gros que les femelles.

Ils s'accouplent avec brutalité.

Les petits meurent souvent écrasés sous le poids des mâles en rut.

Cette femelle � de veau marin utilise son odorat pour reconnaître son petit parmi tous les nouveau-nés.

accompagnés de vigoureuses flexions du corps sur le plan horizontal.

Contrairement à l'otarie, le phoque garde ses nageoires antérieures plaquées contre son corps et ne les utilise pas pour nager.

Les phoques peuvent effectuer de courts déplacements à terre, en ondulant sur le sol par tractions successives sur leurs membres anté­ rieurs, à la manière des chenilles.

Les phoques gris utilisent également leurs pattes-nageoires pour se hisser sur les rochers.

D'autres espèces, comme le phoque à rubans et le phoque crabier, rampen t sur la glace sans aucune aide des membres, à la manière des serpents.

La plongée Comme tous les mammifères terrestres, les phoques sont pourvus de poumons, ce qui signi­ fie qu'ils doivent retenir leur respiration lorsqu'ils plongent.

Ces poumons sont plus développés que ceux de la plupart des mammifères terrestres (les phoques ont d'ailleurs plus de côtes), mais les phoques ne transportent pas d'air lorsqu'ils plongent: ils pratiquent en revanche une hyper­ ventilation lorsqu'ils sont en surface, c'est-à-Dire une respiration rapide qui approvisionne leur sang d'oxygène supplémentaire.

Au dernier moment avant de plon ger, ils expirent afin de chasser l'air de leurs poumons.

Les phoques du Groenland et les veaux marins effectuent des plongées d'une durée moyenne de cinq minutes, mais ils peuvent rester sous l'eau pendant près d'une demi-heure si nécessaire.

Les phoques de plus grande taille sont capables de demeurer sous l'eau plus longtemps.

Ainsi, l'élé­ phant de mer du Nord effectue des plongées pouvant durer plus de trois quarts d'heure, mais c'est le phoque de Weddell qui fait figure de champion, avec des plongées maximales de 73 minutes jusqu'à 600 rn de profon deur.

Au cours de ces apnées prolongées, on observe un ralentissement réflexe du cœur (bradycardie): le rythme cardiaque s'abaisse de 100 à 10 pulsa­ tions par minute ..

De plus, seuls les organes essen­ tiels (cœur, cerveau et poumons) continuent à être irrigués normalement.

Après ces très longues. »

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