les lémuriens
Publié le 24/12/2018
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Au début de l'ère tertiaire, après l'extinction des dinosaures, il y a environ 65 millions d'années, les primates se sont séparés en deux sous-ordres : les Simiens qui représentent la branche primitive de l'homme et les Prosimiens dont les représentants modernes sont les lémuriens. Primates inférieurs, les lémuriens ont longtemps été négligés par les chercheurs qui s'intéressaient plutôt aux singes. Mais aujourd'hui, leur formidable diversité les a fait revenir sur le devant de la scène. On a, en outre, pris conscience de la réelle menace qui pesait sur eux : la destruction de leur habitat, remplacé par des cultures ou des pâturages, a considérablement réduit le nombre de représentants de certaines espèces.
ORIGINE ET RÉPARTITION
Les lémuriens, ou lémurs, sont les survivants d'un embranchement de primates qui s'est développé presque exclusivement à Madagascar. C'est sur cette grande île qu'on les trouve encore aujourd'hui. Selon certains géologues, les ancêtres des lémuriens ont certainement atteint ce territoire en dérivant sur des îlots de végétation flottante en provenance du continent africain. Les lémuriens se sont donc retrouvés totalement isolés et ont alors subi une spéciation progressive qui conduit aujourd'hui au nombre de 40 espèces modernes réparties dans quatre familles : la famille Lemuridae (les lémuriens), la famille Cheirogaleidae (les lémurs nains), la famille Indriidae (les indriidés) et la famille Daubentoniidae (les aye-ayes). L'isolement de ces mammifères les a conduits à évoluer différemment des Simiens des grands continents. Cependant, certains caractères ancestraux de ces Simiens ont tout de même été conservés par les lémuriens. C'est ainsi que le poids des lémuriens a progressivement augmenté en passant des
lémurs nains (le plus petit primate du monde, le microcèbe ne pèse
de poids, et par conséquent de taille, est liée à la transformation progressive de l'activité nocturne de ce mammifère vers une activité diurne, voire même exclusivement diurne pour les plus gros individus. Cette transformation reflète la tendance de l'évolution chez les primates en général.
De par leur isolement, les lémuriens archaïques ont pu évoluer à l'écart des principaux concurrents et prédateurs des primates présents sur le continent africain. Cependant, il y a 2000 ans, l'homme s'est installé à Madagascar. Cette arrivée a donné lieu à la chasse aux lémuriens, à la modification de l'environnement et à l'introduction de nouvelles espèces telles les bovins, les caprins et les canidés (grands prédateurs de lémuriens). Ces actions ont eu pour conséquence la disparition de 14 espèces de lémuriens qui n'ont pas survécu à ces « nouvelles règles ».
«
beaucoup
moins abondants que les
lépilemurinés et lémurinés et évoluent
principalement dans les forêts les plus
humides de Madagascar.
l!iJ!M!IIUWIItM la famille des Cheirogaleidés compte
sept espèces : deux espèces de
microcèbes (le microcèbe roux et le
chirogale mignon), le mirza de
Coquerel, le chirogale aux oreilles
velues, le chirogale moyen, le chirogale
de milius et le phaner à fourche.
CARAahlrnQuEs dNÉRA1Es
ET RÉCIME AUMENTAIRE
les lémurs nains sont les plus petits
primates malgaches, le plus lourd
pesant 500 g ! Comme la majorité des
lémuriens (excepté le maki calta), ils
vivent principalement dans les arbres
d'où ils descendent rarement.
Il arrive
le sol, le temps pour lui de capturer
quelques invertébrés terrestres.
Dès sa
mission accomplie, il remonte aussitôt
au sein des frondaisons où il se sent en
plus grande sûreté.
les Cheirogaleidés sont omnivores : ils
se nourrissent d'insectes et de
végétaux, l'espèce du microcèbe
présentant le régime le plus varié.
Étant
omnivores, trouver de la nourriture
n'est pas un véritable problème pour
ces animaux.
Par conséquen� les
lémurs nains sont très répandus dans
111e, le microcèbe roux et le chirogale
mignon étant les espèces les plus
communes de cette famille.
l' espèt:e du microcèbe
le microcèbe pèse en moyenne 60 g
mais son poids varie saisonnièrement.
Il
doit en effet faire des réserves de
graisse lors de la saison humide pour
pouvoir survivre en saison sèche,
période durant laquelle la nourriture
est rare.
Il est donc forcément plus
lourd en saison humide qu'en saison
sèche.
Il a un nid confectionné avec des
pelotes sphériques de feuilles ou
installé au sein des cavités naturelles
des arbres.
l' espèt:e du mina de coquerel
le mirza de coquerel, plus gros que le
microcèbe, a un régime composé de
r"'•• fruits et
d'arthropodes.ll
se distingue des
autres expèces
de lémurs nains
par le fait qu'il
liche/es sécrétions des
colonies de
punaises qui apparaissent
sur les arbustes et les
fourrés de l'ouest de Madagascar à la
fin de la saison sèche.
Il a une activité
nocturne et dort la journée dans un nid
globulaire fait de feuilles.
les espèt:es du chirogal moyen
et du chirogale de milius
le chirogale moyen et le chirogale de
milius se nourrissent principalement de
fruits, mais consomment également des
arthropodes et de la gomme.
lents
dans leurs mouvements, ils restent en
léthargie durant la période sèche,
d'avril à octobre, après avoir stocké de
la graisse dans leur queue.
l' espèt:e du phan er à fourche
le phaner à fourche a un corps assez
gros et niche dans des trous.
Il se
nourrit de gommes et d'arthropodes.
Ce régime spécialisé est dû à des
variations morphologiques au niveau
des canines, des incisives et des ongles.
LA REPRODUOION
les microcèbes, chirogales moyens et
chirogales de milius ont une portée de
deux ou trois petits contrairement à la
portée unique de la plupart des
primates malgaches.
la période de
reproduction est saisonnière et semble
calculée de telle manière à ce que les
petits puissent emmagasiner des
réserves suffisantes pour survivre aux
mois de sécheresse qui suivent la mise
bas.
l'ORCANISATION SOCIAU
les microcèbes, chirogales moyens et
chirogales de milius sont solitaires et se
nourrissent donc seuls durant la nuit.
Cependant, leur organisation sociale est
complexe et est basée sur des
territoires qui se recoupent.
les
groupes sont composés de femelles et
sont supervisés par un adulte mâle
dominant.
la communication se fait par
l'intermédiaire de cris particulièrement
importants lors de la défense des
territoires.
I!UFI•ljii!IJ;tW la famille lndriidae se compose de trois
genres : l'indri, l'avahi laineux, le
propithèque.
LA MORPHOLOGIE
Ils ont tous la taille d'un singe et
peuvent effectuer des bonds d'un tronc
ou d'une branche à une autre dans une
position généralement verticale.
Ces
bonds peuvent atteindre 10 mètres,
mais se limitent le plus souvent à 3 à
5 mètres.
leur régime est arboricole
mais il leur arrive de descendre au
alors particulier : ils effectuent des
sautillements sur leurs deux pieds,
positionnent leurs bras au niveau des
épaules, voire plus haut, et inclinent
leur corps dans le sens opposé à celui
de la marche.
Les distinctions entre ces trois genres sont
minces, hormis leur différence de
coloration.
On peut cependant observer
que l'avahi laineux a une taille réduite
et est la seule espèce nocturne de cette
famille, ou encore que la queue de
l'indri est quasi-absente.
les caractères
communs, par contre, sont plus
nombreux.
les membres postérieurs
sont plus développés que les antérieurs
du fait de l'adaptation à leur mode de
locomotion.
Les mâchoires supérieures
et postérieures sont dépourvues de
prémolaires et leurs dents sont au
nombre de 4 au lieu de 6.
Enfin, leurs
museaux, leurs mains et leurs pieds
sont particulièrement larges.
LE RÉCIME AUMENTAIRE
le régime alimentaire des lndriidés est
composé de fruits et feu illes.
En plus
de cela, l'espèce
du propithèque
de verreaux se
nourrit d'un peu
de bois mort et
d'écorce d'où
il tire très
certainement de
l'eau.
l'indri,
quant à lui,
ingère également de la terre, ce qui
facilite sa digestion.
Pour se nourrir, les
lndriidés rabattent les branches des
arbres vers leur bouche et en mangent
directement la verdure.
la partie supérieure de leur intestin, le
c.ecum, est développée de telle sorte
qu'une microflore intestinale aide la
cellulose à fermenter.
lA VIE EN CROUPE
les propithèques
le territoire des propithèques est grand
de 1 à 9 ha.
les groupes se composent
alors de 1 à 4 femelles, de 1 à 4 mâles
et de jeunes des deux sexes.
les
femelles signalent leur présence grâce à
des marques odorantes issues de leurs
glandes périanales.
les mâles, quant à
eux, possèdent des glandes odorifantes
au niveau de leur gorge qu'ils frottent
contre les troncs et les branches.
les femelles sont fécondes à l'âge de
3 ans et les mâles circulent d'un groupe
à l'autre avant les périodes de
reproduction.
les chaleurs.
dont la
durée ne dépasse pas 42 heures, ont
lieu à la fin de l'été et sont
synchronisées entre les différents
groupes.
les naissances s'étalent sur
une période assez restreinte (entre juin
et juillet) après une gestation de
16 0 jours.
les propithèques mettent au
monde un unique petit.
Dans un
premier temps, ce dernier s'aggripe à la
partie inférieure de l'abdomen de sa
mère, puis, vers 3-4 semaines, il migre
sur son dos.
le sevrage est complet à
5 mois mais le jeune acquiert son
indépendance vers 7 mois environ.
les indris
les indris vivent dans des territoires de
18 à 30 ha.
Ils sont formés de petits
groupes familiaux composés d'un
unique adulte reproducteur de chaque
sexe.
les mâles et les femelles se signalent
à l'aide de marques odorantes
issues de glandes périanales.
En plus de
celles-ci, les mâles utilisent également
les sécrétions d'autres glandes situées
au niveau de leur gorge pour marquer
leur présence.
l'accouplement a lieu au milieu de l'été
et donne naissance à un unique jeune
au mois de mai, après une gestation
comprise entre 120 et 150 jours.
la
mère transporte son petit sur le dos
pendant 15 à 28 semaines.
Au bout de
42 semaines, le jeune indri devient
autonome et, trois mois plus tard, il est
complètement sevré.
la maturité
sexuelle, elle, n'est acquise que vers
l'àge de 8-9 ans et donne lieu à des
naissances qui se déroulent chacune à
trois ans d'intervalle.
LA COMMUNICATION SONORE
Chaque espèce possède son répertoire
propre, composé de 5 à 6 appels.
les indris
les Indris émettent une clameur
retentissante produite par le groupe
entier grâce à la modulation de séries
de hurlements.
Ces hurlements sont
émis par vagues, à mesure que chaque
individu du groupe y participe.
Ces
« chants " sont émis 1 à 7 fois par jour,
et s'étalent sur une période estimée à
70 % de l'année.
Ils correspondent à
des appels entre les membres d'un
même groupe ou alors se font entendre
lors de rencontres avec d'autres clans
des territoires voisins, ou encore
signalent la présence de prédateurs
sur le territoire.
Les propithèques
les propithèques émettent les mêmes
clameurs sonores que les indris.
Cependant, en plus des hurlements, les
propithèques s'appellent aussi au sein
même de leur famillle à l'aide de
grognements et de grondements.
l'avahi laineux
L'avahi laineux est le plus souvent
solitaire, même s'il peut se retrouver
dans des groupes de 2 à 5 individus.
Ils
émettent 5 à 6 cris différents, tous
bruyants.
les glandes au niveau du cou
sont développées chez les mâles et les
femelles.
AUJOURD'HUI, QU'EN EST·IL ?
Les lndriidés sont menacés par la
destruction de leur habitat Cette
menace concerne surtout l'espèce
orientale car la forêt tropicale se trouve
de plus en plus fragmentée, ce qui
semble annoncer une fin proche.
De plus, les propithèques, dont la chair
est consommée localement, sont aussi
piégés et abattus à la carabine.
LEAYE ·AYE ,
UN PRIMATE À PART
le aye-aye est considéré comme le
plus étrange des primates dans le sens
où il a un aspect et des habitudes
uniques.
lA
MORPHOLOGIE
Il possède un tfHIÏS pelage de couleur
brun foncé pigmenté de blanc, dont les
poils sont exceptionnellement longs.
Il a une queue longue et touffue.
Ses
oreilles rappellent celles d'une chauve
souris.
Ses incisives sont très longues
(1 à 6 cm, avec une croissance continue
tout au long de sa vie) et sont espacées
des autres dents peu nombreuses par
un espace particulièrement grand
(1,2 cm au moins).
Ses doigts sont
longs, minces
(notamment le
troisième) et
pourvus de griffes
(sauf le gros orteil
qui porte un ongle).
Enfin, il pèse
trois kilos pour une longueur de 40 cm,
ce qui fait de lui le plus gros des
primates nocturnes.
LE MODE DE VIE
Cet animal vit uniquement dans la
partie septentrionale des forêts côtières
de l'est de Madagascar.
Solitaire, il dort
pendant la journée dans un nid qu'il
utilise plusieurs jours de suite avant de
s'en construire un nouveau.
la nui� il
progresse dans les arbres et au sol en
utilisant ses quatre membres.
A terre,
ses doigts sont relevés de telle sorte
qu'ils ne touchent pas le sol.
ce qui
donne au aye-aye une démarche
particulière.
Dans les arbres, il lui
arrive de se pendre aux branches la
tête à l'envers, utilisant alors ses griffes
comme des crochets.
le régime alimentaire
le aye-aye consomme des fruits et des
larves d'insectes à l'aide de ses
puissantes incisives.
Quand la coque
d'un fruit a été percée, le jus et la pulpe
en sont extraits grâce à son doigt
médian.
les
grandes oreilles
du aye-aye lui
permettent
probablement de
détecter les
larves blotties
dans l'écorce
des branches
mortes.
Une fois
qu'il les a repé
rées, l'animal les atteint en arrachant la
couche supérieure du bois avec ses
insicives.
Il explore ensuite le trou
ébauché avec son majeur et introduit la
larve dans sa bouche.
AUJOURD'HUI, QU'EN EST·IL ?
les pics ne se trouvent pas à
Madagascar.
la niche écologique de ces
oiseaux a donc pu être exploitée par
l'aye-aye sans aucune concurrence.
Cependan� l'aye-aye, unique survivant
de la famille des Daubentoniidae, est
presque éteint aujourd 'hui, ce qui est
notamment dû à la destruction de son
habitat.
De plus, les Malgaches tuent ce
primate à vue, le considérant comme
un animal de mauvais augure du fait de
son aspect particulier..
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