Les feuillus
Publié le 15/09/2013
Extrait du document
Lorsque le grain de pollen entre en contact avec un des stigmates du pistil, il émet un fin prolongement, le tube pollinique, jusqu'à l'ovule. Le noyau reproducteur du grain de pollen migre ainsi activement à travers les tissus, c'est pourquoi ce mode de fécondation est appelé siphonogamie. Chez les angiospermes et donc les feuillus, il y a double fécondation. En effet, lorsque le tube pollinique arrive au contact de l'ovule, le noyau reproducteur se divise pour en donner deux, l'un fécondera l'oosphère du sac embryonnaire, et l'autre fusionnera avec les deux noyaux de la cellule vacuolisée du sac embryonnaire. La première fécondation donnera naissance à l'embryon, la seconde à l'albumen qui se développera en tissu nourricier pour la croissance de l'embryon. Il y a formation d'une graine suite à un durcissement de l'enveloppe de l'ovule et une déshydratation de ses tissus. 13e même, l'ovaire donne soit un fruit sec, à la suite d'un durcissement de ses parois, soit un fruit charnu, à la suite d'une accumulation de réserves. Il existe ensuite une multitude de tailles et de formes concernant soit la graine, soit le fruit.
«
châtaigne ou la noisette ...
Quelquefois, l'akène porte des excroissances en forme d'ailes pour permettre une meilleure dispersion par le vent.
li peut exister une seule excroissance comme pour l'orme ou le frêne , le fruit se nommant samare , ou deux comme pour l'érable , le fruit se nommant alors disamare .
D 'autres fois, le fruit est charnu et on en distingue plusieurs types : la baie , fruit en général indéhiscent et contenant une graine (comme l'avocat, la datte .
..
) ou p lusieurs (comme l'orange ...
) appelées les pépins ; et la drupe , fruit à noyau dont l'amande est la graine (comme l'abricot, la cerise ...
).
On classe les feuillus en deux groupes suivant leur type de pollinisation.
Ainsi, on parle d'arbres entomophiles lorsqu 'ils sont pollinisés par des insectes et d 'arbres anémophiles lorsque c'est le vent qui assure la dissémination des graines .
Les entomophiles misent sur leurs fleurs pour attirer les insectes pollinisateurs : elles sont attrayantes par leur couleur, leur odeur ou la présence de nectar .
En butinant la fleur, le pollen se colle sur le pollinisateur et ce dernier, par ses mouvements, transfère le pollen sur le stigmate de la même fleur ou d 'une autre.
Si l'on pense couramment aux insectes (abeilles, guêpes , bourdons , papillons , mouches ...
) pour la pollini sation, d 'autres animaux comme les colibris , passereaux ou même des chauves souris peuvent être responsables de la propagation de l'espèce.
On parle alors de pollinisation ornithogame quand il s'agit d'oiseaux et de pollinisation cheiroptérogame quand il s'agit de chauves-souris (dans le cas du baobab
par exemple) .
Ce groupe entomophile compte en autres des arbres fruitiers comme le pommier, l'abricotier ou le cerisier ..
.
Chez les arbres anémophi les, comme c 'est le vent qui est acteur de la dispersion , les fleurs sont plus petites , plus discrètes et regroupées en chatons pour augmenter les chances de rencontre entre le pollen et l'ovaire .
Ces chatons sont matures vers la fin de l'hiver, avant que ne soient présentes les feuilles , pour favoriser l 'action du vent.
C'est le cas du noyer , du peuplier , du saule ou du figuier.
Il est évident que
les arbres entomophiles sont plus adaptés au milieu terrestre parce que la dissémination des graine s est moins aléatoire et plus ciblée lorsqu 'elles sont portées par des animaux pollini sateurs .
C'est aussi un mode de dispersion plus efficace sur de longues distances .
Mais certains arbres anémophiles rusent sur la forme de l'enveloppe de leur graine : ils arborent en effet des excroissances en forme d 'ailes pour porter leurs fruit et graine par le vent.
DÉTERMINATION ET RECONNAISSANCE DES FEUILLUS
Dans la classification phylogénétique , les feuillus sont répartis dans un grand nombre de familles ayant toutes des caractères propres en ce qui concerne les pièces florales ou foliaires.
Il ne serait pas intéressant de les citer toutes mais bien plus de connaitre la clé permettant d'identifier un feuillu de façon certaine.
Cette clé repose sur le positionnement et la morphologie des feuilles .
Au départ, l'observateur doit déterminer si les feuilles sont simples (cas du chêne) ou compos é es (c'est -à-dire plusieurs feuilles groupées sur un rameau, cas du frêne ou du hêtre ), puis si deux feuilles sont placées l'une en face de l'autre autour d 'un rameau (on parle de disposition oppo sée) ou l'une sous l'autre (on parle de disposition alternée /décalée ) .
Ensuite , il s 'agit d 'identifier de nombreux critères (forme de la feuille , taille , couleur , forme du pétiole , nervation , présence d'épines, présence de fruits ...
) pour finir par déterminer quelle espèce l'observateur étud ie .
UN FEUILLU BIEN PARTICULIER
li peut arriver , lors de promenades en forêt , de croiser un arbre dit « remarquable ».
Cette caractéristique lui est attribuée en fonction de sa rareté concernant divers critères d 'évaluation au choix : une particularité esthétique (forme du tronc , des racines ...
), ou dendrologique (dimension , âge ...
), ou culture lle (valeur historique ou religieuse ..
.
).
Plus de 2000 arbres considérés comme remarquables ont été recensés par !'Office National des Forêts sur tout le territoire métropolitain et l'ile de la Réunion .
Un feuillu particulièrement est remarquable par sa morphologie et sa reproduction : il s 'agit du hêtre nommé tortillar d, de son vrai nom , le Fau, mot désignant «hêtre » en ancien français .
li n 'en existe que quelques spécimens en France et de par le monde : les plus connus sont logés dans la forêt de Verzy dans le
Parc naturel régional de la Montagn e de Reims, mais ils sont aussi présents principalement dans les forêts de Sionne et de Frébécourt dans les Vosges , en Moselle , en Bretagne, en Auvergne dans la chaine des Puys , en Allemagne , en Suède et au Danemark .
lis ont tous l'allure de h être au tronc tortueux , aux branches tordues et recourbées vers le sol leur conférant une allure de parapluie.
La forêt de Verzy semble être celle qui recense le plus grand nombre d 'individus , avec 668 arbres dénombrés en 1977.
Le tau semble vivre plus longtemps que le hêtre commun , le comptage des cernes du bois d 'arbres morts indique qu'ils peuvent atteindre entre 350 et 500 ans d'âge .
Pour sa reproduction, comme tout hêtre commun, le tau produit des graines , généralement fertiles , qui donneront soit des arbres tortueux , soit des hêtres communs , soit un mélange des deux .
Le caractère tortillard est héréditaire et ne peut être imputé à la nature du sol.
Mais, le tau se reproduit plus par marcottage : comme ses branches sont recourbées , elles finissent par entrer dans le sol et donnent naissance à un jeune arbrisseau au pied de l 'arbre mère.
Enfin , il adopte également la technique du drageonnage : dans ce cas, ce sont les racines qui émettent un rameau et donnent naissance à un jeune arbrisseau.
Ces deux modes de reproduction sont caractér istiques du tau et n 'existent pas chez le hêtre commun .
Connai ssant cette particularité, les faux sont donc protégés du piétinement des promeneurs par l'installation de barrières empêchant de les approcher
de trop près .
En ce qui concerne l'origine de leur morphologie , des recherche s tendent à montrer qu'ils seraient issus d 'une mutation mais dont on ne connait pas réellement l'origine.
Le mystère n 'est que partiellement levé.
Pour les Faux de Verzy, les moines de l'abbaye de Saint-Basle mentionnaient déjà au v u• siècle leur existence dans leurs jardins .
On pense qu'ils les auraient propagés dans l'est de la France au détour de I ' évangélisation de ces régions, ce qui explique la présence de quelques stations dans cette partie du pays.
FORÊTS ET FEUILLUS DE FRANCE
Les forêts de France sont riches et variées , et couvrent 27,1 % du territoire métropolitain soit un peu plus de 16 millions d 'hectares.
Les feuillus sont
les arbres majoritairement présents puisqu'ils sont plus adaptés que les résineux à notre climat principalement tempéré et à nos paysages de plaines et de piedmont.
Aussi représentent-ils les deux tiers de la surface boisée française de production .
Les chênes rouvres, pédonculés et pubescents représentent à eux seuls 45,6 % du volume sur pied total.
Mais il faut souligner l'exception
de la région landaise où le pin maritime domine et des régions montagneuses et méditerranéennes que les résineux ont adopté pour des raisons climatique s, géologiques et topographiques .
Pour les décrire , les forestiers parlent surtout d'essence forestière pour désigner une espèce particulière présentant un intérêt pour la sylviculture.
Dans les forêts françaises les plus riches, c'est -à-dire contenant plusieurs essences forestières, ce sont les feuillus qui sont les plus représentatifs avec le chêne pédonculé et le chêne sessile (représentant 25 % du volume total sur pied), le hêtre (11 % ), le charme , le frêne et le châtaignier .
Par comparaison, les
essences les plus importantes des résineux sont le pin maritime (9 % du volume total sur pied) , le sapin pectiné ( 8%) et l'épicéa commun (8%).
Mais lorsqu'il s'agit de production brute annuelle , feuillus et conifères fournissent à peu près les même s quantités de bois : 49,9 millions de m ' de feuillus en 2003 contre 42,9 millions de m ' de résineux .
Les bois des feuillus , de même que ceux des résineux, sont employés pour le chauffage ,
l ' ameublement, la construction (placages , panneaux , contreplaqu é s, emballages ) ou la production de papier suivant les propriétés de leurs bois .
Clé simplifiée de détermination des feuillus
....
feuilles opposées
-tWr •
érable
à bord lobé
chêne ,.
' charme
peu plier .
feu illes sim ples
feuille s oppo sées
-+' -
fe~ ~ 'J., ~ composées feuilles
alternées
"'
f e u i lles altern ées
- bouleau
o rm e l
.
tilleul
aulne
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erisier
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hê tre.
»
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