Les espèces animales menacées
Publié le 11/01/2019
Extrait du document
Depuis l'apparition de la vie - il y a environ 3,8 milliards d'années -jusqu'à l'époque actuelle, le paléontologiste George G. Simpson a évalué le nombre d'espèces ayant existé à environ 500 millions, animaux et plantes réunis.
On estime que 99 % d'entre elles se sont éteintes. Ce phénomène n'est certes pas récent : « Aucune espèce n'a de passeport pour l'éternité » écrivait ainsi l'écologiste John Sparks. Et les dinosaures ne sont plus là pour nous le rappeler...
Mais ce processus naturel connaît une accélération depuis les quatre derniers siècles, et ce par la seule faute de l'Homme. Accélération qui s'est faite plus foudroyante encore à partir du xix' siècle, quand les hommes, dotés d'armes et de moyens techniques perfectionnés, ont investi de nouveaux espaces et dominé le milieu naturel sans se soucier des conséquences de sa dégradation. Le biologiste américain Edward O. Wilson, professeur à l'université d'Harvard, estime ainsi que plusieurs dizaines de milliers d'espèces (faune et flore confondues) disparaissent actuellement chaque année à cause des activités humaines. Or la disparition d'une espèce entraîne des conséquences à l'échelle de l'écosystème entier. L'équilibre est rompu, puisque chaque forme de vie fait partie d'un ensemble de chaînes alimentaires, appelé aussi réseau trophique. Tout au bout de la chaîne, l'Homme lui-même pourrait bien un jour en payer les conséquences au prix fort.
DE MULTIPLES CAUSES
Les activités humaines sont directement responsables de la dégradation du milieu naturel qui condamne de plus en plus d'espèces à disparaître : extension des aires agricoles, urbanisation, carrières, assèchement des zones humides, déforestation...
Certains animaux ont par exemple besoin d’immenses espaces pour survivre. Ainsi le tigre s'ébattait autrefois librement dans les vastes forêts denses, qui aujourd'hui ont pratiquement été détruites. Il ne reste plus que 7 000 tigres environ dans la nature alors qu'ils étaient plus de 100 000 il y a un siècle. Situation des plus alarmantes aussi pour
les primates : un tiers des espèces et sous-espèces de primates anthropoïdes et de lémuriens sont désormais en danger d'extinction, soit près de 195 espèces et sous-espèces de singes dans le monde. Le nombre de ces espèces menacées par l'exploitation minière ou forestière, la déforestation pour les besoins de l'agriculture, le braconnage, les feux de forêt ou encore la guerre, a bondi de 63 % en 2 ans. Parmi ces singes en danger d'extinction immédiat, l'orang-outan de Sumatra (Indonésie)
«
LES
dTAdS
Ln DAUPHINS ET LES REQUINS
Non content de détenir le bonnet d'âne Cette triste énumération vaut aussi
en matière d'ivoire, le Japon a fait
scandale à la conférence de Santiago
en réclamant la levée de l'interdiction
de la vente de produits à base de deux
espèces de baleines, les rorquals de
l'hémisphère Nord et ceux de Bryde,
au nord du Pacifique, pourtant
actuellement sur la liste des espèces
en danger.
C'est vite oublier que ce pays
chasse chaque année, d'après la CITES,
quelque 540 baleines, dans le cadre
d'un programme présenté comme
« scientifique » par ses autorités, qui
exploitent ainsi le flou juridique
entourant le moratoire international
sur la chasse il/a baleine instauré
en 1986.
La
proposition
nippone a
heureusement été rejetée.
Mais le Japon
n'est pas
seul à braver
impunément
ce moratoire :
la Norvège est
en la matière
le deuxième État à défier avec cynisme
la communauté internationale (634
individus chassés en 2002).
Au total,
depuis l'entrée en vigueur du moratoire
de 1986, ce sont 21 573 baleines qui
avaient ainsi été tuées en 2001 (source
WWF).
La chasse n'est hélas pas
le seul péril qui les menace, et les
baleines doivent aujourd'hui faire face
à de nouveaux dangers : « les collisions
avec les bateaux, la pollution chimique,
les filets de pêche, l'exploitation du gaz
et du pétrole dans les zones où elles
viennent se
nourrir, la
dégradation
de leur habitat
ou encore les
effets du
changement
climatique »,
selon WWF
International.
Concernant la pollution, les rejets de
résidus chimiques industriels et de
pesticides en mer représentent l'un des
risques majeurs pour la survie de ces
cétacés.
Les substances polluantes se
fixent dans la graisse de l'animal, puis
se transmettent par le lait maternel
aux baleineaux.
A long terme, elles
provoquent différents dysfonctionnements
des systèmes immunitaire, nerveux
et reproductif.
Résultat global de cet
ensemble de causes : 7 des 13 espèces
de baleines demeurent vulnérables,
voire en danger d'extinction, et il n'en
reste plus qu'environ 21 000 dans les
océans du monde ...
pour
les dauphins.
Outre les ravages
de la pollution, on déplore ceux de
la pêche industrielle au thon, qui
emprisonne accessoirement des
dauphins dont peu survivent ou sont
blessés, même si on les relâche en mer.
Sans parler des chaluts pélagiques,
qui ratissent tout ce qu'ils trouvent
et causent des pertes effroyables.
La biologiste Anne Collet évalue entre
5 000 et 10 000 le nombre de dauphins
sacrifiés par an sur les seules côtes
européennes.
En outre, 400 000 dauphins
et marsouins ont été cruellement
massacrés par les pêcheurs lors de
ces 20 dernières années au cours de
tristement célèbres « rassemblements »
(ils sont dirigés dans des baies et battus
à mort) au Japon, pour entrer dans
la composition de la nourriture pour
animaux domestiques ou être servis
dans des restaurants.
Quant aux
l'll quins, dont les ailerons font saliver
les Asiatiques, plus de 100 millions
d'entre eux sont chassés chaque
année et une vingtaine d'espèces sont
désormais en péril.
Des chercheurs
canadiens de l'université
de Dalhousie ont ainsi publié en janvier
2003 leur analyse des rapports de
pêche dans le nord-ouest de l'océan
Atlantique entre les années 1986 et
2000.
Leur conclusion est terrifiante :
toutes les populations de requins, �
l'exception des requins mako, ont
diminué de plus de 50% ces quinze
dernières années.
Espèces les plus
touchées : le l'll qUin marteau(- 89 %),
le requin
renard (-80 %)
le requin blanc
(- 79 %), le
requin tigre
(- 65 %) et
le requin bleu
(- 60 %).
Ces
populations de grands
prédateurs, qui occupent
la plus haute
place dans la chaine alimentaire,
sont en effet fragiles.
Les animaux
se reproduisent à un âge tardif et
engendrent peu de descendance.
LES OISEAUX
À en croire la liste rouge de l'IUCN,
l'accélération du phénomène menant
aux disparitions d'espèces est tout
particulièrement inquiétante chez les
oiseaux, qui sont passés entre 1996
et 2002 de 168 à 182 espèces classées
dans la catégorie « gravement menacées
d'extinction »et de 235 à 321 dans la catégorie
« Menacées d'extinction ».
Le nombre d'espèces d'albatros et de
pétrels menacés est par exemple passé
de 32 à 55.
A cause des ravages causés
par la pêche à la traîne, 16 espèces
d'albatros sont désormais en danger
contre 3 seulement en 1996 et parmi
les 5 autres espèces répertoriées, 4 sont
maintenant jugées « quasi menacées ».
La situation
des
encore: le nombre
des espèces
menacées
a doublé,
passant de
5 à 10, du
fait de la
dégradation
croissante de l'environnement marin.
La situation des tourterelles, perroquets
et passereaux (oiseaux percheurs),
en particulier des espèces d'Asie du
Sud-Est, s'est également sérieusement
dégradée, essentiellement à cause du
déboisement intensif pratiqué dans
des pays comme les Philippines.
Cet
archipel, zone sensible de biodiversité,
a ainsi perdu 97 %d e sa végétation
originelle et se place désormais au
1" rang mondial pour le nombre
d'espèces d'oiseaux gravement
menacées d'extinction.
Les autres
sont essentiellement concentrées dans
les régions tropicales d'Amérique
centrale et d'Amérique du Sud.
La
dégradation environnementale de
zones géographiquement limitées
a sur les oiseaux des conséquences
dramatiques : s'ils sont présents sur
plus de 20 % de la surface terrestre,
prés de 75 % des espèces se concentrent
sur moins de 5 % de la planète.
La conservation de vastes zones de
forêt tropicale, par exemple, est ainsi
vitale pour prévenir l'extinction d'un
grand nombre d'espèces, dont la plupart
dépend exclusivement de ce type
d'habitat.
Or cet impératif se heurte
à une logique économique qui fait
souvent peu de cas de l'environnement
COMMENT ENRAYER
LE PHÉNOMÈNE
Depuis une époque récente, l'humanité
a enfin pris conscience du péril majeur
que fait peser sur elle l'accélération de
l'extinction des espèces, et met désormais
en place des solutions pour les protéger :
limitation ou interdiction de la chasse
et du commerce, création de parcs
nationaux, de sanctuaires, mesures
pour limiter la pollution ...
On opère également
des réintroductions d'espèces
à partir d'individus ayant survécu en
captivité ou dans d'autres régions que
celles dont ils ont disparu.
Engager une
réintroduction, c'est à la fois trouver un
milieu naturel et des proies adaptées,
e� si l'animal était en captivité, lui
réapprendre à trouver de la nourriture
seul et le déshabituer de l'Homme.
Malgré ces difficultés, de telles
opérations ont été couronnées de
succès.
réintroduits
en France,
en prélevant
les quelques
spécimens conservés dans certains
zoos.
D'abord placés dans des volières
à l'abri du public, ils se sont reproduits
avec succès et tous leurs descendants
sont parfaitement réadaptés à la vie
naturelle.
En 1945, il ne restait plus aucun
vautour fauve en liberté en France.
Grâce à ce programme scientifique, ils
sont aujourd'hui environ 250 individus.
De semblables actions sont menées
depuis
quelques années pour
réimplanter
en France
les ours et
les loups,
avec des
succès
mitigés e�
parfois,
l'opposition de la population locale.
La
panoplie des mesures de conservation
inclut aussi le stockage de semences,
voire d'embryons.
En prenant bien
garde à ne pas tomber dans le piège
de la consanguinité qui menace
gravement les populations animales
réduites à un nombre limité d'individus.
Les chercheurs ont ainsi mis au point
des méthodes visant � maintenir et
gérer la variabilité génétique.
Elles
reposent sur l'utilisation d'un nombre
élevé de reproducteurs mâles issus
d'un maximum d'ancêtres fondateurs.
Le clonage
réussi de
la célèbre
bt'llbls Dolly
ouvre des
perspectives
intéressantes
en matière de
préservation
des espèces.
Mais tous ces
efforts sont
encore bien
insuffisants.
Russell A.
Mittermeier,
président de Conservation International,
alerte du danger qui menace certaines
espèces : « De nombreuses créatures
admirables disparaîtront à jamais de
la planète dans les toutes prochaines
décennies si nous ne renforçons pas
de manière très importante nos efforts
en faveur de la conservation.
» Il estime
qu'il faudrait des ressources humaines
et financières 10 à 100 fois supérieures
à celles dont on dispose actuellement
pour enrayer le déclin de la diversité
biologique.
LA
PROTECTION DES ESPÈCES
SAUVAGES
Pour enrayer le phénomène d'extinction
de 3 000 espèces animales, la
communauté internationale a décidé de
signer, en mars 1973, une Convention
sur le commerce international des
espèces menacées, la CITES.
Elle
répartit les espèces menacées dans
trois annexes selon le degré de danger
qui pèse sur elles.
Dans l'annexe 1 sont
répertoriées les espèces strictement
protégées et interdites au commerce.
l'annexe 11 réunit les espèces dont le
commerce est soumis à autorisation
d'exportation.
Celles recensées dans
l'annexe Ill bénéficient de la protection
de l'annexe 11 à condition que le pays
dont elles sont originaires en ait fait
la demande.
QUELQUES-UNES DES ESPÈCES
RÉPERTORIÉES EN ANNEXES 1 ET Il :
MAMMIFhES Artiodactyles : hippopotame,
hippopotame nain, guacano, vigogne,
cerf porte-musc, cerf des pampas,
mouflon à manchettes, yack,
hippotrague noir géant, oryx blanc.
Carnivores : loup, renard, fennec,
chien des buissons, panda géant, petit
panda, ours polaire, ours malais, ours
lippu, ours du Tibet, ours à lunettes,
ours brun, loutre de mer, loutre
d'Europe, civette, hyène, guépard,
puma, lynx d'Eurasie, lynx d'Espagne,
ocelot, serval, chat sauvage, jaguar,
lion d'Asie, léopard (panthère), tigre.
CétKés : dauphin d'eau douce de
Chine, baleine noire, baleine à bec,
baleine grise, baleine à bosse, cachalot
macrocéphale, rorqual.
Chiroptères : roussette.
Marsupiaux : souris marsupiale,
couscous, kangourou-ra� wallaby-lièvre .
Périssodactyles : âne sauvage
d'Afrique, zèbre, zèbre de montagne
du Cap, cheval de Prjevalski, tapir,
rhinocéros.
Primates : lémur, aye-aye, drill,
mandrill, gibbon, gorille, orang-outan,
chimpanzé.
Proboscidiens :éléphant d'Asie,
éléphant d'Afrique.
ROJII eurs : chien de prairie, écureuil
géant, chinchilla.
Xénarthres : grand fourmilier,
paresseux tridactyle, tatou géant.
OISEAUX
Chouettes et hiboux : toutes les
espèces.
Colibris : toutes les espèces.
Échassiers : bec en sabot, cigogne
noire, jabiru américain.
Flamants : toutes les espèces.
Gallifannes : faisan éperonnier, perdrix.
GruHonnes : grue, outarde.
Manchots : manchot du Cap, manchot
de Humboldt.
Passerea ux : cardinal, oiseau de
paradis.
Perroquets : aras, cacatoès, perroquet,
perruche.
PicHonnes : toucan .
Rapaces :
condor de
Californie, condor des
Andes, aigle
impérial,
ftlucon pèlerin ..
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