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Les chaînes alimentaires

Publié le 10/01/2019

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UN LIEN ENTRE LES ETRES VIVANTS

Dans la nature, les animaux comme les plantes doivent se nourrir pour vivre et se reproduire. Ils prélèvent dans leur environnement leurs besoins nutritifs et établissent entre eux des liens de nature alimentaire. C'est un système simple, fondé sur la relation « mangeur / mangé » ou « proie / prédateur », pouvant être schématisé sous forme linéaire et que l'on appellera chaîne alimentaire ou chaîne trophique (du grec trophê, « nourriture »). Chaque être vivant se situe dans la chaîne en fonction de son régime alimentaire et des proies disponibles. L'homme se trouve au sommet de nombreuses chaînes. De plus, son action est susceptible de modifier ces équilibres souvent fragiles.

ORIGINE

En 1921, un jeune écologiste anglais, Charles Elton, participe à une expédition scientifique au Spitzberg, une petite région

balayée par les vents de la toundra arctique. Il y étudie les espèces présentes, leur régime alimentaire et, surtout, il cherche à comprendre les relations proies - prédateurs. Il constate que les prédateurs sont toujours plus gros que leurs proies et que les proies ont toujours une taille suffisante pour fournir assez de nourriture au prédateur. Il propose alors une idée originale à l'époque : suivre la nourriture pour comprendre la structure des communautés. C'est le début de la notion de chaînes trophiques.

PRINCIPE

Une chaîne alimentaire est en réalité une cascade d'échanges trophiques et par conséquent, énergétiques, dans un milieu peuplé d'animaux et de végétaux : les maillons de la chaîne. Chaque organisme est prédateur du maillon précédent et proie du maillon suivant. Des

 

organismes appartiennent au même niveau trophique s'ils sont séparés des végétaux chlorophylliens -premier maillon de la chaîne - par le même nombre de maillons. La boucle du cycle se referme schématiquement entre le dernier maillon (prédateur) et le premier maillon (végétal) par la décomposition de la matière organique en matière minérale. Chaque maillon de la chaîne comprend une partie des organismes qui est consommée par le maillon suivant et une partie qui meurt naturellement ou accidentellement : pollution, maladies, etc. Lorsque plusieurs chaînes alimentaires ont des maillons en commun, il est question de réseau trophique. Ainsi, une espèce donnée peut être consommée par plusieurs espèces différentes et une seule espèce peut se nourrir de plusieurs proies. C'est, par exemple, le cas des espèces omnivores et de certains prédateurs. Les animaux omnivores, tel que l'ours, se nourissent, en effet, à la

fois de végétaux et d'animaux. Cette organisation joue un rôle essentiel puisqu'elle oriente les relations qu'entretiennent les diverses espèces entre elles, en favorisant certaines rencontres. Cependant elle n’isole pas les espèces qui partagent l'air qui les baigne, ou le sol qui les supporte et dont elles tirent de l'eau et des éléments minéraux.

« détritivores, il ne faut pas oublier les tiges et feuilles présentes.

Comme coprophages, tels que les bousiers, qui c'est impossible, on cherche à obtenir les transformateurs Ils parachèvent le travail des détritivores.

Leur rôle est de décomposer la matière morte, remaniée ou non, jusqu'à son retour complet à l'inorganique.

C'est l'immense population de luldéries, champignons et animalcules qui grouillent dans le sol.

Dans certains écosystèmes comme les forêts, les rivières ou les marais, la quantité d'énergie mise en circulation est supérieure dans le système saprophage puisque la plupart des organismes meurent sans être mangés.

nt,l!o!.\1#11 Cette valeur énergétique peut être exprimée en poids d'êtres vivants ou de végétaux frais, ou bien en poids d'organismes desséchés.

Pour les plantes, les scientifiques préfèrent généralement déterminer le poids sec, la quantité d'eau qu'elles contiennent variant selon le temps.

Les poids sont le plus souvent indiqués pour des unités de surface (mètre carré, hectare) ou des quantités d'eau.

li est aussi possible d'avoir une idée de la biomasse en calculant le rendement (nombre de tonnes de foin à l'hectare), la densité d'une population ou l'importance d'une récolte sur pied.

Pour calculer la biomasse d'une forêt par exemple, il faudrait ramasser, sécher et peser toutes les rt1cines, un équivalent énergétique en prenant des échantillons de végétaux que l'on sèche, pèse et brûle dans une bombe calorimétrique.

Les résultats sont exprimés en kilocalories par unité de poids sec.

La ration alimentaire quotidienne des animaux est traduite en kilocalories et l'on parvient à comparer les quantités d'aliments disponibles à chaque niveau trophique.

Le poids de l'ensemble des producteurs, consommateurs et décomposeurs présents dans un écosystème à un moment donné correspond à la biomasse totale.

On peut calculer séparément la biomasse vivante et la masse de la matière organique morte.

NIVEAU TROPHIQUE ET PYRAMIDES ÉCOLOGIQUES L'analyse d'un réseau trophique est un travail difficile.

Elle se faisait autrefois par l'observation patiente des animaux dans la nature et par l'analyse des contenus stomacaux.

Désormais, les scientifiques utilisent des éléments marqueurs qui, injectés en un point de la chaine, sont ensuite recherchés et suivis dans diverses espèces sédentaires de l'écosystème.

D'autre part, des pyramides écologiques sont établies afin de mieux saisir la structure trophique d'un écosystème.

On peut concevoir trois types de pyramides : la pyramide des nombres, la pyramide des biomasses et celle des énergies.

lA PYRAMIDE DES NOMBRES Ce type de pyramide donne le nombre d'individus pour chaque niveau trophique .

Cette valeur diminue généralement lorsque l'on passe au niveau suivant.

En général, il faut beaucoup de producteurs pour faire vivre un petit nombre d'herbivores qui, à leur tour, permettent à quelques Exemple de pyramide des biomasses 1 kg de thon 8 kg de hareng carnivores de subsister.

La forme d'une pyramide des nombres varie selon le type d'écosystème.

Si les producteurs sont très petits (cas du phytoplancton), il en faudra un nombre considérable pour nourrir les animaux herbivores.

À l'opposé, une pyramide où les producteurs sont de grands arbres aura une base beaucoup plus étroite.

S'il y a déséquilibre dans le milieu, par exemple des animaux herbivores se nourrissant aux dépens des arbres, la pyramide aura une forme renversée entre ces deux niveaux.

En général, ces pyramides présentent les effectifs des organismes pour une surface ou un volume donné (par exemple un litre, un mètre carré, un hectare, etc.) lA PYRAMIDE DES BIOMASSES Sa forme, comme pour la pyramide des nombres, varie selon la nature de l'écosystème.

D'une manière générale, la biomasse de chaque niveau trophique diminue progressivement en direction de la pointe de la pyramide.

Quand les organismes de tous les niveaux trophiques ont une taille assez voisine, la pyramide a une pente douce.

Quand les producteurs sont très petits, la pyramide est inversée.

La biomasse présente sur une certaine surface, à une époque déterminée, est appelée " récolte sur pied ».

Ceci vaut surtout pour les végétaux.

lA PYRAMIDE DES tNERGIES Elle montre la quantité énergétique disponible à chaque niveau trophique.

On comptabilise, en les convertissant en énergie, la biomasse produite à chaque niveau trophique moins celle utilisée par les organismes de ce niveau pour leur croissance, leur entretien et leur respiration.

Au premier niveau, la production primaire nette s'exprime en kilocalories produites par mètre carré.

Elle correspond à la quantité d'énergie produite (matières organiques).

Au niveau suivant se trouvent les herbivores.

Leur alimentation dépend de la production primaire nette.

Il arrive qu'ils mangent une si grande quantité de producteurs primaires que l'écosystème s'effondre.

Malgré tout, leurs populations sont généralement régulées par les carnivores du niveau suivant.

LA NOTION DE FlUX D'ENERGIE Le réseau trophique, comme la pyramide des biomasses, ne donne de l'organisation trophique qu'une image purement statique.

Le limnologiste et écologue anglo­ américain Georg Evelyn Hutchinson écrit en 1942 : " la méthode d'analyse la plus féconde réside dans la réduction à des termes énergétiques de tous les événements biologiques en inter-relation ».

Ainsi, la compréhension du fonctionnement d'un écosystème ne peut se faire que par quantification des transferts d'énergie d'un niveau trophique à l'autre (et par suite des flux d'énergie dans l'écosystème).

De tels transferts sont définis par leur débit (quantité d'énergie transférée dans un temps donné) et par leur rendement (rapport entre l'énergie réellement utilisée et celle prélevée).

AlLOCATION tNERGtTIQUE MONDIALE La surface de la Terre reçoit 342 watts par mètre carré d'énergie sous forme de rayonnement solaire.

La plus grande partie du rayonnement qui atteint la biosphère tombe sur des terrains dénudés et des étendues d'eau qui absorbent ou réfléchissent l'énergie.

Une petite partie de ce rayonnement atteint les chloroplastes des algues et des végétaux, et seule une fraction a une longueur d'onde appropriée à la photosynthèse.

Seulement 1 % environ de la lumière visible qui atteint les chloroplastes des végétaux et des algues est converti en énergie chimique.

De plus, ce rendement varie en fonction de divers facteurs, dont le type de plante et l'intensité lumineuse.

Malgré tout, les producteurs fabriquent environ 170 milliards de tonnes de matière organique par année.

PRODUCTIVITt PRIMAIRE Le taux auquel les organismes autotrophes d'un écosystème convertissent l'énergie lumineuse en énergie chimique (en composés organiques) est appelé productivité primaire.

La productivité totale des autotrophes équivaut à la productivité primaire brute.

L'énergie chimique n'est pas toute emmagasinée sous forme de matière organique par les végétaux en croissance, car ceux-ci en utilisent une partie pour leur respiration cellulaire.

Si l'on soustrait l'énergie utilisée pour la respiration de la productivité primaire brute, on obtient la productivité primaire nette En termes plus simples, la productivité primaire nette correspond à l'accumulation de matière organique, c'est-à-dire à la croissance végétale.

Cette valeur est une mesure importante car elle représente la quantité d'énergie que les consommateurs pourront utiliser.

Dans la plupart des cas, il reste 50 à 90% de la production primaire brute sous forme de productivité primaire nette une fo is que les producteurs ont comblé leurs besoins énergétiques.

Le taux auquel les consommateurs (herbivores, carnivores et détritivores) convertissent l'énergie chimique de leur nourriture en biomasse est appelé productivité secondaire.

Il existe aussi à ce niveau une déperdition énergétique.

Cette perte d'énergie dans les chaînes alimentaires limite radicalement la biomasse totale des carnivores qui peuvent vivre dans un écosystème.

Un millième seulement de l'énergie chimique fixée par photosynthèse parvient à un consommateur tertiaire.

C'est pourquoi les réseaux alimentaires comprennent rarement plus de cinq niveaux trophiques.

Les lions, les aigles et les ép�� ult1rds, par exemple, n'ont pas de prédateurs directs (hormis l'homme), car leur biomasse ne suffirait pas à nourrir les organismes d'un autre niveau trophique.

LES CHAÎNES ALIMENTAIRES HUMAINES A l'époque où l'être humain pratiquait la chasse et la récolte , les populations humaines s'intégraient directement aux réseaux alimentaires en y prélevant leur nourriture.

Avec l'avènement de la révolution agricole puis de la révolution industrielle, les populations humaines se sont plus ou moins retirées de ces réseaux.

Bien qu'il occupe toujours le dernier maillon de nombreuses chaînes alimentaires, l'être humain a forgé sa propre chaine en tentant de se tenir à l'écart des chaînes alimentaires naturelles.

LES POLLUANTS DANS LA CHAÎNE ALIMENTARE Le système est d'autant plus fragile qu'il repose sur des relations " mangeur - mangé ».

La disparition, la diminution ou la contamination par un polluant d'un membre de la chaine alimentaire, de quelque niveau soit-il, entraîne de profonds bouleversements écologiques qui peuvent conduire à l'extinction de toute la chaine.

L'activité humaine en est le plus souvent la cause principale.

Il existe, en effet de multiples exemples de perturbations de l'équilibre écologique, sous diverses formes et dont les effets vont se répercuter sur l'ensemble de la chaine alimentaire.

Par exemple, des épandages d'insecticides, en éliminant les insectes, peuvent conduire à la régression, voire à l'extinction, des animaux qui s'en nourrissent et finalement à la disparition de la chaine.

Le DDT, par exemple, dont l'utilisation est interdite depuis 1972, se retrouve toujours dans les chaînes alimentaires, ses effets dévastateurs se font donc encore ressentir aujourd'hui.

Il arrive même que l'homme subisse les conséquences de ses activités.

Dans les années 1950, par exemple, à Mint1mtltt1 au Japon, de nombreux pêcheurs présentèrent de graves troubles neurologiques qui furent mortels pour certains.

Ces troubles furent imputés, bien des années plus tard, à la société Chisso, implantée dans la baie de Mina mata, qui y avait rejeté du mercure.

Le mercure est un métal liquide à température ordinaire (20 °C).

Dispersé dans la nature, il est stocké dans les sédiments.

De là, sous l'action des bactéries, il se transforme en mercure organique, forme très toxique qui va s'accumuler tout au long de la chaine alimentaire : on a mesuré dans les poissons et les mollusques de Minamata une concentration 10000 fois supérieure à celle de l'eau alentour.. »

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