Les animaux sociaux : La vie animale en groupe
Publié le 17/02/2013
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La vie en groupe représente une transition évolutive majeure dans l'organisation du vivant. Elle est apparue de manière indépendante et répétée par un phénomène de convergence évolutive dans différents groupes zoologiques, des bactéries jusqu 'aux sociétés les plus intégrées de mammifères ou d'insectes sociaux. Selon les espèces, les regroupements sont désignés par des termes très divers : essaim, banc, meute, troupe, horde, bande, colonie, ... et plus largement regroupés sous le terme "agrégation". Les lois qui en régissent le fonctionnement présentent de nombreuses similitudes, quels que soient l'échelle et le niveau d'organisation biologique considéré. Le rapprochement par affinité des individus, l'établissement d'un système de communication et la différentiation de leurs rôles sont des processus que l'on retrouve dans la plupart des groupes sociaux...
«
protéger de vents pouvant atteindre 200 km/h et de température s de -50 °C.
ÉCHAPPER AUX PRESSIONS DE PIUJATION La vie en groupe peut aussi constituer une protection vis-à-vis des prédateur s
g râce à différents mécan ismes : avec l'augmentation du nombre d'individus , les chances de détecter un prédateur , plus rapidement et à plus grande distance, sont multipliées.
La fréquence des postures de vigilance est ainsi plus élevée dans les grou pes de sangliers, de pigeons , ou de phoques marins
même si bien souvent, les individus passent d'autant moins de temps en vigilance que la colonie est grande.
En cas d'attaque, les risque s de se faire capturer sont dilués puisque souvent divisés par le nombre d'individus.
Les migration s mexicai nes du papillon monarque s'ass imilent à des nuages de plusieurs millions d'individus dont les pertes par prédation d'oiseaux sont inversement proportionnelles à la taille du groupe.
L'attaque peut aussi être parée par des effets de confusion, comme la formation de noyaux très denses à l'approche d 'un faucon sur un vol d'étourneaux .
Certains bancs de poissons produisent des effets
« fontaine » en se scindant pour se rejoindre derrière le prédateur chaque
fois qu'il se retourne.
Les proies peuvent enfin se défendre activement comme le font les bergeronnette s en houspillant l'épervier prédateur lorsqu'il se rapproche.
EXPLOITER LES RESSOURCES DE (ENVIRONNEMENT La coopération se manifeste également par la mise en place de stratégies de chasse collective comme en témoignent les embuscades de lionnes qui repèrent leur proie au crépuscule, et qui à la nuit tombée , se déploient dissimulées dans la végétation, et l'encerclent, lui coupant ainsi toute possibilité de retraite.
Les jeunes crocodiles forment un demi-cercle à l'entrée des petits bras de rivières et bloquent ainsi les poissons qu'ils happent plus facilement.
La taille des colonies de fourmis magnans d'Afrique, jusqu 'à 25 millions d'individus, est probablement un des atouts des plus redoutables, qui leur permet de submerger des proies de très grande taille comme des chèvre s ou des chevaux .
La proximité des congénères constitue également une source d 'information précieuse , pour les jeunes individus ou les individus inexpérimentés .
La transmi ssion sociale est ainsi particulièrement bien étudiée chez les
corbeaux et les corneilles, capables d'apprendre de leurs congénères les ressources à utiliser au point leur piller les réserv es dissimulées dans des caches, aux creux des arbres.
DE LA IEPRODUCTION Chez nombre d'espèces comme chez les cervidés, les groupes de mâles et de femelles ne se rencontrent
qu'épisodiquement durant la période d'accouplement.
Ces groupes sont alors le lieu de conflits rituali sés à l'issue desquel s, les mâles souvent les plus corpulents , et les plus aptes au combat , accèdent de manière privil égiée à la reproduction.
Certaines formes de coopération s'étendent à l'élevage des jeunes, bien au-delà du noyau parental : chez le pic à gland , plusieurs couples peuvent ainsi coopérer pour nourrir et protéger les jeunes , d 'un même territoire, voire d'un même nid, ou au sein de crèches
comme chez le flamant rose.
Dan s
d ' autre cas, le couple est assisté par un tiers comme chez la rousserolle des Seychelles.
PROPRIÉTÉS COLLECTIVES
La vie en groupe se caractérise par l'émergence de propri étés collectives qui, comme nous venons de l'évoquer, peuvent constituer un potentiel adaptatif au regard des filtres qui s'opèrent par le jeu de la sélection naturelle .
Dans d 'autres cas, ces propriétés ne semblent pas directement liées à un quelconque avantage ; quoi qu'il en soit, les comportements collectifs prenn ent essence dans le fonctionnement même des groupes sociaux, et repo sent sur une coordination des individus et un grand nombre d'interactions dont émergent quelque s grands traits caractéristiques.
SYNCHRONISME ET COORDINATION Les phénomènes d'imitation sous tendent en général la synchronisation des rythmes d'activité des individus qui de ce fait se comportent comme un seul homme , qu'il s'agit de l'alternance ~------------'-------------_,de s phases de brout et de rum ination
Structure d'une termitière
cheminée monticule
conduit
de surface
nid
dans un troupeau de moutons, ou de
l'émission de signaux lumineux par les milliers de lucioles agrégées sur les rives du fleuves amazone .
Sur de plus courtes échelles de temps, l'ajustement des vitesses et de la direction des déplacements individuels, peuvent aboutir à des déplacements collectifs coordonnés , essentiels à la mise en place de grands mouvements migratoire s, comme chez le criquet pélerin , les gnoux ou certains bancs de poissons .
La coordination peut égale ment être stimulée par le sous-pro duit des activités individuelles , comme dans le cas de nombreuses constructions collectives.
La stigmergie désigne le proces sus par lequel les premier s stades du travail réalisé constituent des
stimuli pour la suite des actes des constructeurs.
Les sociétés bâtisseuses les plus complexe s apparaissent en particulier chez les termites , capables de produirent des structutts de 25
mètre s de diamètre et hautes de 4 mètres soit plus de mille fois la taille des ouvrières.
L'ouvrier de termite réagit en ajoutant au sommet de pilier de faible hauteur des boulettes de terre qui vont stimuler les comportements de dépôts d'autres ouvrières, amplifiant alors l'émergence des protubérances , l'œuvre agit ainsi comme son propre maître d'œuvre.
DIVISION DU TIAVAIL, PAITAGE DES R6l.ES Les sociétés les plus fortement intégrées , apparaissent chez les invertébrés coloniaux de type éponges, siphonophores et bryozoaires et sont caractérisées par une union physique des castes spécia lisées.
Chez certaines amibes sociales, les individus s'agrègent lorsque les ressources commencent à manquer .
De plus en plus dense, la colonie cellulaire devient vite une masse cohérente qui produit un corps de fructification à la suite d'une intense communication chimique .
Un pédicelle se différencie à la base et une capsule de spores se développe au sommet.
Les cellules du pédicelle se vident progressivement de leur contenu puis meurent.
Les cellules de la capsule donnent des spores résistantes , dont la dispers ion et la protection face aux prédateurs sont garanties par le sacri fice des cellules du pédicelle .
Dans certaines socié tés d'insectes , les adultes peuvent appartenir à des castes qui diffèrent par leur physiologie , leur morpholog ie et leur comportement, ce qui contribue à améliorer la coordination de leurs activités.
Chez les fourmis , le soin du couvain est pris en charge par des ouvrières spécialisées qui assurent, outre le nourrissage , le lécha ge des œufs , le nettoyage des larve s et le transport d'un point à l'autre du nid, des œufs, des larves et des cocons ou des nymphes.
Les mécanismes par lesquels les individus se différencient sont multiples et complexes, et font intervenir des facteurs génétiques et épigénétiques comme l'âge , le régime nutritionnel ou les interaction s sociales .
La multiplicité des comportements individuels à l'intérieur d 'une même espèce n 'est pas toujours liée au polymorphisme .
Chez, le crotérope de brousse , petit passereau insectivore ,
un membre du groupe reste perché sur une branche à quelques mètres de hauteur pendant que le reste du groupe se nourrit au sol, la sentinelle est en
général relevée par un autre individu au bout de quelques minutes.
La mise en place d'une organisation hiérarchique peut apparaître également comme une forme de différenci ation sociale , au sein de laquelle les différents individus occupent des rangs déterminés , souvent très stables .
L'individu dominant peut prendre l'initiative des déplacements qu'il oriente comme chez le gorille des montagnes ou bénéficier d'une priorité d 'accès aux ressources comme chez la poule dont les subordonnés ne s'alimentent qu'après le dominant.
Ce système caractérise un grand nombre de vertébrés (poissons, reptiles, oiseaux, mammifères) , alors qu'il est plus faiblement représenté chez les invertébrés, existant néanmoins chez le bernard-l'ermite , les écrevisses, les
bourdons ou les guêpes du genre Poliste s.
INTELLIGENCE COLLECTIVE ?
Le concept de cognition distribu ée entre les différentes entités d 'une société, au sein de laquelle les individus n'auraient qu'une perception parcellaire et locale du comportement du groupe, permet de rendre compte de l'efficacité de certaines réponses collectives face à des problèmes qui leur seraient imposés par l'environnement.
La sophistication du système de ventilation des termitières qui maintient l'intérieur du nid à température constante , par la circulation d'air à travers des canaux qui, le jour, drainent de l'air chaud de l'extérieur qui chauffe les cotés et redescend en se rafraichissant à l'intérieur du nid et qui la nuil drainent de l'air froid de l'extérieur qui rafraîchit les côtés et redescend, pendant que l'air chaud monte de l'intérieur du nid, illustre une forme d'intelligence collective .
Lorsqu 'une colonie de fourmis a le choix entre deux chemins reliant le nid
à des sources de nourriture de qualités différentes , les fourmis choisissent presque toujours le chemin menant à la source la plus riche.
L'établissement d'une piste, par le dépôt d'une phéromone, dépend en effet de la motivation des individus à pister au retour de la source : l'intensité du dépôt augmente avec la qualité de la source .
Par un jeu d'amplification , la piste la plus marquée devient vite plus attractive, jusqu'à polar iser complètement le trafic des fourmis en direction de la source la plus riche ..
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