L'ÉCONOMIE BOTANIQUE

« la nature nécessitait obligatoirement des déplace­ ments fréquents, les hommes prélevant çà et là ce qui leur convenait, devaient nécessairement partir périodiquement à la recherche de nouvelles res ­ sources naturelles.

On peut donc penser que l'appa­ rition des premières cultures est liée à un besoin de J'homme de ne plus partir inlassablement en quête de sa nourriture.

Il est toutefois difficile d'affirmer avec précision à quel moment èt pour quelles rai­ sons les pommes, lassés de cueillir ce que leur offrait la nature, ont décidé de cultiver eux-mêmes ces plantes.

Les théories expliquant l'origine de l'agriculture sont nombreuses et ne s'accordent pas toutes entre elles.

Quant aux dates d'apparition des cultures, seule l'archéologie peut nous donner des précisions sûres ; encore faut-il que Je nombre de fouilles mises en chantier augmente et que les résul­ tats obtenus au cours de celles -ci soient totalement exploités.

Les fouilles importantes datent d'épo­ ques récentes, et malheureusement ne sont pas encore assez nombreuses pour fournir des rensei­ gnements sur un assez grand nombre de régions du globe.

C'est en effet Je plus souvent d~ris les restes de villages que J'on peut retrouver Je plus d'indices sur les cultures (silos à grains, fosses à détritus, amphores, etc).

Par exemple, la découverte de pépins de raisins dans les lieux d'habitation des hommes du néolithique, au cours de fouilles en Europe de J'ouest prouve J'existence de la vigne dans cette région, à cette · époque.

L'apparition de J'agriculture est liée à la sédenta­ risation des hommes qui s'installent pour cultiver .

des terres.

Les premières cultures devaient se situer à proximité des lieux d'habitation, puis elles se sont progressivement étendues, én restant toutefois assez proches pour pouvoir en interdire l'accès aux nomades pillards.

On admet le plus souvent que la domestication des plantes a succédé à celle des ani­ maux, il est toutefois fort possible que les deux aient eu--lieu simultanément.

De toute façon, les hommes ont senti à un moment donné le besoin de produire et de ne plus agir seulement comme des prédateurs.

Pour certains auteurs, il semblerait que cette nécessité soit apparue à la faveur d'un désé­ quilibre entre l'accroissement de la population et la quantité de végétaux disponibles naturellement.

L'apparition de l'agriculture n'a pas eu lieu en même temps dans toutes les régions du globe, il existerait plusieurs foyers à partir desquels la mise en culture de certaines plantes aurait démarré et cela à des dates différentes.

Dès Je septième millé­ naire, on peut affirmer l'existence de l'agriculture au Proche-Orient, où elle devait être.

pratiquée parallèlement à la cueillette, qui occupait encore une place importante.

Différents vestiges décou­ verts dans cette région montrent notamment la pré- · sence durant cette période de cultures de blé (ami­ donier et engrain), d'orge, de lin, de pois-chiches et de lentilles.

Toutefois , il semble que quelques cultu­ .

res étaient déjà pratiquées entre 9 500 et 8 000 ans avant Jésus-Christ en Palestine et au Kurdistan.

En Egypte, la découverte d'un certain nombre de res­ tes, tels que divers grains (blé, orge et lin), ainsi que de meules à broyer, autorisant à penser que, vers 4 500, les habitants s'adonnaient déjà à l'agricultu­ re.

Les vestiges de plantes domestiques trouvés én Europe centrale permettent de situer les débuts de l'agriculture dans cette région au cinquième millé­ naire.

En France, elle serait apparue au quatrième millénaire, et seulement au troisième dans les pays scandinaves.

Au Mexique , les vestiges paléobotani­ ques les plus anciens trouvés jusqu'à ce jour, Jais­ sent à penser que les cultures existaient environ 6 000 ans avant Jésus-Christ.

Toutefois, il est fort possible que l'apparition de l'agriculture dans les diverses régions du globe soit beaucoup plus ancienne, seules de nouvelles découvertes archéolo­ giques pourront Je prouver.

Un certain nombre d'observations, en particulier au Mexique, ont per­ mis de montrer l'augmentation progressive du nombre des plantes cultivées dans J'alimentation au cours des millénaires, parallèlement à la diminu­ tion de celles cueillies.

En fait, il existe encore de nos jours des populations ne pratiquant pas l'agri­ culture, ce sont des chasseurs cueilleurs.

En Afri­ que-occidentale, certaines peuplades s'adonnent à une agriculture itinérante.

Une zone de forêt est brûlée au cours de la saison sèche, Je terrain est ensuite utilisé pour des cultures durant une année environ, puis abandonné pendant une période assez longue (10 anset parfois plus).

Depuis ses débuts, J'agriculture a subi de nom­ breuses transformations, portant aussi bien sur les méthodes de travail que sur Je matériel utilisé et Je choix des plantes cultivées.

Très rapidement, les hommes ont demandé de l'aide aux animaux qu'ils ont domestiqués (bœufs et chevaux), et ce n'est que depuis quelques décennies que ceux-ci ont com­ mencé à être remplacés par les tracteurs.

Le maté ­ riel de culture, s'est lui aussi, progressivement amé­ lioré et adapté aux différents travaux agricoles.

L'agriculteur a fait appel à des systèmes d'irriga­ tion et d'arrosage de plus en plus perfectionnés.

Les premiers cultivateurs ont très vite compris que les plantes poussaient mieux si on rajoutait à la terre des engrais naturels, tels que les déchets, les cen­ dres ou les déjections d'animaux.

Par la suite, les progrès faits dans la connaissance de la biologie des végétaux et de leurs besoins nutritifs ont permis d'utiliser des engrais chimiques nécessaires à la croissance des plantes, ainsi que des amendements utiles au sol.

Les premiers végétaux cultivés ont été choisis en fonction des besoins alimentaires, puis on a isolé les grains de ceux qui semblaient donner les 'meilleures récoltes afin de les utiliser au cours des saisons suivantes.

Depuis les débuts de l'agri -. »