Le monde des insectes (Faune et Flore)

« abandonnée - à mesure de la croissance du corps de l'insecte - puis remplacée.

C'est le phénomène de la mue ou de lamétamorphose.

Lors des mues successives, une nouvelle cuticule se forme sous l'exosquelette, dont les parties les plus duress'amincissent, se fragilisent, la chitine que celui-ci contient étant progressivement digérée par des enzymes : l'ancienne cuticulerejetée est extrêmement mince et se rompt linéairement sur sa partie dorsale et l'insecte qui vient de muer s'en extrait, en principe,facilement.

À ce stade, la nouvelle cuticule qui enrobe l'animal est encore blanche et molle.

Mais elle ne tarde pas à brunir et àdurcir sous l'action de la sclérotine.

L'insecte a lui-même la capacité de se gonfler d'air et d'eau de manière à ajuster sa cuticule àses nouvelles dimensions. La taille corporelle Le stade de la mue représente un réel traumatisme pour les insectes.

Beaucoup d'entre eux meurent en tentant de se débarrasserde leur cuticule ; d'autres sont dévorés par des prédateurs alors que la cuticule, encore molle, ne peut les protéger.

La mue estaussi, a contrario, une méthode de limitation de la croissance des insectes : cette dernière ne saurait être illimitée, puisque lesinsectes atteindraient une taille trop importante et risqueraient de s'effondrer sous leur propre poids avant le durcissement de lanouvelle cuticule.

Le plus grand insecte vivant sur la Terre est un scarabée : il pèse 100 grammes.Véritable mastodonte pour uninsecte, il n'est, en fait, guère plus lourd qu'une souris. Mais un autre facteur limite la taille des insectes : leur système respiratoire.

L'air pénètre dans les nombreux orifices latéraux ducorps, les stigmates, et se dirige directement vers tous les organes grâce à un important réseau de petits tubes rigides, lestrachées, qui se ramifient dans l'ensemble du corps. Ce système fonctionne parfaitement chez les insectes de petite taille : les trachées sont courtes et la circulation de l'air dans lecorps s'effectue parfaitement.

À l'inverse, chez les insectes de taille supérieure, les trachées s'allongent et l'air tend à y stagner.Bien que l'inspiration et l'expiration semblent s'effectuer de façon normale, la longueur du système trachéen ne permet pasd'assurer une ventilation efficace des organes : la capacité d'inspiration de l'air des grands insectes demeure limitée.

Les insectesgéants de la période carbonifère - notamment une libellule de 68cm d'envergure -, qui vivaient il y a 290 millions d'annéesenviron, ne survécurent pas aux reptiles et aux mammifères, bien mieux adaptés qu'eux aux conditions de la vie terrestre. En revanche, leur petitesse leur procure quelques avantages : ainsi les insectes minuscules, tels les moucherons qui n'atteignent pasun demi-millimètre, ont-ils des besoins en nourriture et en oxygène extrêmement réduits.

Dès lors, ces insectes sont en mesure decoloniser les endroits les plus inaccessibles et de sélectionner le "micro-habitat" le mieux adapté.

Une larve aquatique demoustique, par exemple, élit domicile au sommet d'un arbre, pourvu qu'au creux d'une branche, une flaque formée de quelquesgouttes d'eau lui permette de se développer. La métamorphose Les insectes primitifs (aptérygotes) ne présentent pas de forme larvaire différenciée : la larve conserve un corps semblable à celuide l'adulte, à la taille près.

Chez les insectes plus évolués (ptérygotes), comme le papillon ou le scarabée, les formes successivesde l'animal sont différenciées.

Le jeune traverse un cycle de transformations complexes pour devenir adulte.

Dans les premierstemps de sa vie, il a l'aspect d'une larve, forme embryonnaire, particulière aux insectes, dépourvue de pattes et d'ailes.

Ledéveloppement d'une cuticule rigide s'effectue par l'intermédiaire de mues successives à l'issue desquelles l'insecte acquiert saforme adulte pourvue d'ailes, de pattes et d'organes génitaux. Ces attributs de l'adulte se développent au détriment de ses fonctions strictement alimentaires.

Un grand nombre d'insectesadultes ne s'alimentent pas et, par conséquent, n'ont qu'une durée de vie très brève.

Cela n'ôte rien à l'efficacité du cycle desmétamorphoses ; les coléoptères, qui y sont soumis, représentent, avec plus de 300000 espèces, l'ordre animal le plus nombreuxde la Terre. Compte tenu de leur extraordinaire prolifération, les insectes sont les plus résistants de toutes les créatures qui vivent à la surfacede la Terre.

Ils représentent à peu près 85% du nombre total des animaux et on estime qu'il y en a environ 10000 par km2 deterre habitable. Ces estimations sont le fruit de recherches entreprises dans les forêts tropicales.

Les scientifiques délimitent des zones danslesquelles ils font tomber les insectes qui vivent dans le feuillage des arbres en pulvérisant un insecticide avec un appareil spécial,hissé au sommet par des cordes préalablement enroulées aux branches.. »