L'adaptation des plantes
Publié le 06/01/2019
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S'ADAPTER POUR SURVIVRE
Comme toutes les espèces vivantes, les végétaux ont développé au cours de l'évolution de nombreuses formes d'adaptation pour survivre dans leur environnement. Ces adaptations concernent aussi leurs rapports avec les autres êtres vivants avec qui ils entretiennent des rapports de prédation ou de symbiose.
L'ADAPTATION AU SOL
La nature et le rôle du sol
• Un sol est composé de deux strates superposées au-dessus de la roche mère.
La couche
LES PLANTES CARNIVORES
• Les plantes carnivores, dont
on a répertorié quelque 430 espèces, ont des pratiques exceptionnelles pour un végétal puisqu'elles se nourrissent d'insectes - parfois même de petits rongeurs
pour les plus grosses. Cette adaptation provient du fait qu'elles se développent sur des sols très pauvres en nitrates. Capturer des animaux leur permet de combler ce déficit (entre 10 et 80 % des apports selon les espèces) et de survivre là où d'autres espèces de plantes éprouveraient de sérieuses difficultés pour subsister.
• Le drosera qui vit dans les tourbières pauvres en sels minéraux a développé un piège composé de poils terminés par des gouttelettes gluantes.
• Certaines espèces tropicales comme Catopsis vivent en épiphytes sur les arbres et présentent un piège passif de type urne. Ne puisant aucun nitrate sur l'arbre, elle est obligée d'avoir recours aux nitrates d'origine animale pour survivre.
• L'appellation « plantes carnivores » est toutefois abusive puisque ces espèces continuent de pratiquer
la photosynthèse afin de produire les glucides indispensables. Les animaux capturés ne constituent donc pas leur seul moyen de subsistance. Les concernant, le qualificatif d'« omnivores » serait plus exact.
la plus superficielle est très riche en humus et en matières organiques (10 à 15 %). La seconde, issue de la décomposition de la roche mère, est, au contraire, très pauvre en matières organiques, mais enrichie en sels minéraux provenant de l'humus.
• Toutes les profondeurs du sol hébergent diverses espèces d'êtres vivants (bactéries, champignons, micro-organismes...) qui jouent un rôle important dans la composition et la constitution de celui-ci.
• Se développant sur des couches géologiques différentes, soumis à des climats différents et habités par des espèces vivantes variées, les sols n'ont pas tous la même composition, ni les mêmes propriétés (consistance, teneur en matières organiques,
en substances minérales, en eau, pH, aération, température...).
• À cette diversité des sols correspond une diversité des plantes qui y poussent, chacune ayant ses propres préférences. Si la plupart des végétaux sont capables de pousser sur des sols de composition « standard », certains d'entre eux se sont spécialisés et adaptés à des compositions extrêmes, ce qui constitue une façon d'échapper à la concurrence.
Le sol et l'eau
• Les forêts de mangroves sont régulièrement inondées, si bien que le sol est constamment gorgé d'eau. Les espèces poussant dans cet environnement sont adaptées à ces inondations plus ou moins périodiques. Elles ont développé des racines aériennes qui dépassent la ligne des eaux pour assurer leurs besoins en oxygène.
• Si le sol présente une teneur en sel très élevée, l'absorption d'eau au niveau des racines est bloquée à cause des différences de pression osmotique entre le sol et la plante. L'eau aurait même tendance à sortir des racines et le sel à entrer massivement, provoquant une déshydratation mortelle de la plante. Les plantes halophytes, capables de vivre
dans un tel milieu ont contourné ce problème : elles concentrent le sel dans leurs racines pour créer une aspiration d'eau. Dès que l'eau pénètre, elle est transportée de manière active, au prix d'une dépense d'énergie, pour vaincre le gradient de concentration interne, dans les vaisseaux. Certaines espèces disposent de glandes spécialisées pour rejeter l'excédent de sel ; d'autres, comme
les salicornes, stockent dans le même temps de grandes quantités d'eau (halo-succulence).
Le sol et les racines
• Le sol ne sert pas uniquement à la nutrition de la plante, il lui sert également de support d'accrochage. Ce contact n'est d'ailleurs nullement obligatoire et certaines plantes ne sont pas fixées : les lentilles d'eau flottent à la surface de l'eau ; des algues se développent en pleine eau.
«
•
D'une manière plus générale, la
lumière et sa variation de durée jouent
un rôle fondamental dans le cycle de
développement des plantes et ponctuent
toutes les étapes de leur croissance.
• Chez les plantes, comme chez de
nombreuses
formes vivantes,
la température
est un fodeur
extérieur
extrêmement
important car
elle conditionne
la vitesse
des réactions
chimiques et donc le niveau de
métabolisme.
Jusqu'à un certain point,
plus la température est élevée, plus
le niveau de métabolisme l'est aussi.
• Les températures extrêmes, froides
ou chaudes, sont généralement nocives
et les plantes doivent développer des
stratégies adaptatives pour y résister.
lncidemmen� on peut définir pour
chaque espèce végétale des valeurs
limites à l'intérieur desquelles le
développement est possible et au-delà
desquelles la plante périt inévitablement.
• La plupart des espèces ne sont capables
de vivre qu'entre 10 et 30 oc, mais,
chez certaines espèces spécialisées,
ces frontières sont largement dépassées.
• Chlamydomonas niva/is, par exemple,
une algue unicellulaire renfermant un
pigment rouge, est capable de vivre sur
la neige (0°C), tout comme Ancylonema,
Scolie/las niva/is, certaines Chlore/la
ou des Pleurococcus.
Le record
en la matière est -20 oc.
• À l'inverse, des cyanobactéries sont
capables de survivre entre 50 à 100 oc.
· Plus qu'au niveau abolu de
température, les plantes sont sensibles
aux variations de celle-ci.
Des variations
trop brutales, auxquelles la plante n'a
pas le temps de s'adapter, sont souvent
fatales.
Même les espèces extrêmes ont
besoin d'un délai d'adaptation lorsque
la température de leur milieu varie_
LA PROTECTION CONTRE LE FROID
• Un fort abaissement de la température
pose plusieurs difficultés pour la survie
de la plante.
La première est le
ralentissement et la désorganisation
du métabolisme.
La seconde est la
formation de cristaux de glace à partir
de l'eau présente dans les cellules.
En se développant.
ces cristaux peuvent
endommager irrémédiablement
les structures des cellules au point
de les détruire.
De plus, en cas de gel,
l'eau ne peut pas circuler si bien que
les pertes par les parties supérieures
ne peuvent plus être compensées :
la plante meurt alors déshydratée.
Pour contourner ces problèmes,
les végétaux ont développé diverses
adaptations.
• La plus radicale consiste à survivre
à l'état de
groine dormonte.
De par leur
constitution, les graines
sont particu
lièrement
résistantes
aux basses températures.
C'est la stratégie
des plantes annuelles.
• Une autre solution est de se
débarrasser des organes sensibles
(feuilles et éventuellement tiges)
situées au-dessus du sol et de survivre
grâce à un organe souterrain (bulbe,
rhizome ...
) qui a stocké pendant
la belle saison toutes les ressources
nutritives nécessaires à la reprise
printanière.
Les arbres caducs se
contentent de perdre leurs feuilles
et la circulation de sève est
interrompue.
• Enfin, certaines plantes se couvrent
de poils pour créer, autour de leurs
organes, une zone de moindre échange
thermique.
D'autres espèces développent
des organes
aux parois
très épaisses,
d'autres encore
présentent une
morphologie
très compacte,
au ras du sol,
comme dans
la toundro.
• Pour résister aux plus basses
températures et au gel.
les plantes
appliquent le principe de la surfusion :
elles abaissent leur point de congélation
en augmentant la concentration
en substances dissoutes (sucres
provenant de l'amidon, par exemple)
dans les cellules.
Cette étape peut
être complétée par un durcissement
progressif des membranes cellulaires
et l'expulsion d'une partie de l'eau
intracellulaire vers les espaces
extracellulaires.
r ADAPTATION À LA CHALEUR
• Pour échapper aux fortes
températures, le moyen le plus radical,
comme pour échapper aux basses
températures, consiste à survivre à
l'état de graine dormante.
• La plante en pied présente toutefois
divers dispositifs anatomiques en vue
d'évacuer la chaleur.
Les feuilles,
par exemple, prennent une position
oblique par rapport aux rayons
du soleil, de façon à y être moins
exposées.
De même, une couleur
claire réfléchit les rayons et diminue
l'absorption d'énergie et donc de
chaleur.
Des poils réflecteurs, disposés
sur toute ou partie de la plante, jouent
le même rôle.
Enfin, les stomotes,
sortes de pores disposées sur les
feuilles, par lesquelles se produisent
les échanges gazeux, peuvent s'ouvrir
pour augmenter le phénomène
de transpiration qui produit par
évaporation de l'eau un abaissement
local de la température.
LES PLANTES ET rEAU
• t'eau est un constituant fondamental
de tous les êtres vivants.
Seules les
formes dormantes (graines, spores ..
)
peuvent s'en passer pour survivre.
• En théorie, un excès ou un déficit
en eau peuvent poser un problème de survie
aux végétaux.
Dans la pratique,
ces derniers sont surtout confrontés
à des déficits.
Dans quelques rares cas,
comme dans l'écosystème des
mangroves, les plantes terrestres
se sont adaptées à un excès d'eau.
LES PLANTES ET L'EAU
• Comme pour les autres facteurs
externes, les espèces végétales montrent
des préférences en matière de taux
d'humidité.
Certaines ont besoin de
vivre dans des milieux très humides,
d'autres, au contraire, survivent
dans des milieux très secs.
• Les plantes po"1kilohydres (algues,
lichens.
mousses, fougères) ont
un taux hydrique variable qui dépend
de celui du milieu externe.
Elles
souffrent peu des variations d'humidité
si celles-ci demeurent raisonnables.
• Les plantes homéohydres, en
revanche, ont impérativement besoin
d'un taux hydrique constant et tentent
de le maintenir quelles que soient
les conditions extérieures.
Si elles
n'y parviennent pas, elles fanent
ou périssent gorgées d'eau.
LA LUTTE CONTRE LES PERTES EN EAU
• La principale protection contre
les pertes résulte de la présence
d'une cuticule externe destinée à faire
obstacle à l'évaporation naturelle.
Cette cuticule est composée de
substances cireuses imperméables.
Elle peut être présente sur toute la
plante ou simplement sur les parties
les plus sensibles comme les feuilles.
• t'évaporation agissant principalement
au niveau des feuilles, la taille de
ces dernières est généralement plus
réduite.
Dans certains cas, celles-ci
sont réduites à la taille d'épines.
Ce sont les tiges et le tronc qui assurent
alors le phénomène de photosynthèse.
t'adaptation maximale se retrouve
chez certaines espèces qui ont
développé des feuilles d'une forme
ronde quasi parfaite et qui offrent un
rapport volume/surface extrêmement
favorable pour limiter l'évaporation,
comme les plontes-coilloux
de la famille des aïzoacées.
• Toutefois, la plus grande partie
de l'évaporation se fait normalement
au niveau des stomates.
• Pour éviter les déperditions en eau
lorsque les stomates sont ouverts,
des dispositifs anatomiques protègent
ceux-ci du vent.
Les stomates peuvent
ainsi être logés au fond d'une cavité
ou entourés de poils ; il arrive que
la feuille soit complètement enroulée
sur elle-même.
•
Pour s'opposer à l'évaporation
en limitant l'ouverture des stomates,
certaines espèces ont développé
une voie métabolique particulière
au sein de la photosynthèse.
Cette voie
métabolique -dite des C4, alors que
la plupart des plantes utilisent la voie
des C3 -est plus coûteuse en énergie,
mais elle permet d'économiser le
précieux dioxyde de carbone (C02)
ainsi que l'eau.
• Afin de limiter de manière encore
plus drastique les pertes en eau
à cause des stomates, certaines plantes
conservent ceux-ci totalement fermés
pendant les heures chaudes du jour,
ne les ouvrant que la nuit Cette solution
impose toutefois un aménagement
profond du métabolisme de la plante,
car la fermeture des stomates bloque
également les échanges gazeux
indispensables à la photosynthèse
(entrée de dioxyde de carbone et
expulsion de l'oxygène).
Ces plantes
ont alors recours à une voie
métabolique particulière, le CAM
(Crassu/aceae Acid Metabolism ou
métabolisme acide des crassulacées)
qui consiste à accumuler le C02
pendant la nuit sous forme de malate
(dérivé de l'acide malique), lequel
servira, durant le jour, à la synthèse
des glucides grâce à l'énergie solaire.
r ACCUMULATION DE RtSERVES EN EAU
• Certaines plantes des zones arides,
où les pluies sont rares et irrégulières,
présentent la capacité de stocker l'eau
en prévision des périodes sèches.
• Ces plantes
succulentes
- les « plontes
grosses»
du langage
courant
développent
un tissu charnu
spécialisé
comme lieu
de stockage.
Ces tissus peuvent être
logés dans les racines, le tronc et
les branches, ou les feuilles.
Entourés
d'une cuticule épaisse, ils forment une
réserve qui peut atteindre un volume
considérable : un codus momilloire
de 2 rn de haut stocke ainsi jusqu'à
BOO 1 d'eau.
• On rencontre des plantes succulentes
dans des familles très diverses
(euphorbiacées, cactées, vitacées,
cucurbitacées, composées ...
),
ce qui illustre de phénomène dit
de" convergence », c'est-à-dire
l'apparition d'un caractère similaire
dans des lignées très différentes,
sous la même influence du milieu.
ADAPTATION ET BIOCÉNOSES
• Les plantes ne vivent pas de manière
isolée : elles sont en relation avec
tous les autres êtres vivants de
leur environnement.
De nombreuses
adaptations ont pour rôle de gérer
ces relations.
•
De nombreux végétaux sont
consommés par des herbivores.
Si l'évolution n'avait pas permis
l'émergence de certai nes
caractéristiques, ils auraient
sans doute disparu.
• Ainsi, les graminées broutées
par les grands herbivores de
la snvone africaine comme les gnous
ou les zèbres présentent une zone
de croissance située à la base
de leur tige.
Si leur zone de croissance
se situait au sommet de la tige,
comme c'est le cas chez les autres
espèces végétales, elles ne pourraient
plus se développer après avoir été
broutées et seraient donc condamnées
à disparaître.
• Pour se défendre contre les
herbivores, certaines espèces ont
développé des épines (chordons,
cactus ...
), d'autres des poils urticants
(orties), d'autres encore des sucs
corrosifs, voire même toxiques,
qui sont destinés à décourager
les brouteurs.
• À l'inverse, les végétaux ont
développé des caractéristiques
pour attirer les animaux et retirer
des bénéfices secondaires de
leur présence.
• Les fleurs sont un bon exemple
de cette forme d'adap tation.
Elles sont de couleur et de forme
attrayantes pour les insectes et
produisent un nectar dont ceux-ci
sont friands.
La plante nourrit l'insecte
et en échange, celui-ci transporte
le pollen de fleur en fleur, assurant
ainsi leur fécondation.
• Les végétaux produisent aussi
des fruits très attirants pour les oiseaux
et divers mammifères.
Les fruits
contiennent les graines.
En les
consomman� les animaux participent
très efficacement à la dispersion
des graines et donc au développement
de l'espèce végétale.
• Dans les forêts humides, les acacias
vivent en symbiose avec certaines
espèces de fourmis : l'arbre leur
apporte le logement et la nourriture,
tandis que les fourmis lui garantissent
une protection rapprochée en
chassant les intrus..
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