Apprentissage, Mémoire et Communication chez les animaux
Publié le 29/05/2012
Extrait du document
Il arrive que les araignées prennent au piège des insectes qui ne sont pas à leur goût. Elles se précipitent néanmoins sur l'insecte, le paralysent puis le tuent avec leur venin et l'enroulent dans leur soie. Lorsqu 'elles réalisent leur erreur, elles s'empressent de le jeter hors de la toile. Toutefois, elles ne tireront aucun enseignement de cette méprise et, si un autre individu de la même espèce vient à se prendre dans la toile quelques heures plus tard, elles recommenceront de même...
«
Parmi les ins ectes qui vi vent e n soc ié té , beau coup font preuve d'impressionnantes qualités,
tant inventives qu 'architecturales .
Les construc
tion s des term ites en sont des exe mpl es noto ires.
Ces insectes sont capab les de concevoir des
structures hautement sophistiquées , équipées
d'ingénieux
systèmes d 'aéra tion, de cellul es
alvéo lées réservées à l'é l evage des petits , d'autres au stockage des réserves alimentaires , l'ensemble
de la term itière compor t ant des passages réser
vés à l'entrée et à la sortie des habi tants .
Ces
construct ions sont é labo rées instinctivement.
La toile de l'ara ign ée est l e fruit d'un pro
gramme génétique semblable .
N ' importe quelle jeune ara ign ée est capab le, dès sa première tenta
tive, de tisser une toil e parfa it e.
Sans aucun apprentissage préa lable, l'araig née élab ore , avec
la soie des glandes de son abdomen, la spira le collante dans laquelle s'accrocheront ses vic
times .
Elle seule peut se déplacer et se soutenir dans l'air grâce à ses fils.
Elle tiss e touj ours exacte
ment selo n l e même procédé, agissan t aveuglé
ment et uniquement guidée par son instinct.
C'est
ainsi qu'elle érige ce piège de soie avec leque l e lle fabr ique auss i les cocons qui entourent ses œu fs.
L'accoutumance et l'instinct
L'ins tinct seul est effic ace, mais il ne donne lie u à aucune initiati ve.
Une araignée n'a pas la poss ibi
lité d'innover dans la cons tru ction de ses toiles
en imaginant une nouvelle technique de tissage .
Toutes les améliorations auxquelles elle peut
parvenir
sont issu es de mutations génétiqu es.
Paradoxa leme nt, cela provient d' un «défaut » du
programme qui amène l'anima l à tiss er sa toile .
S 'il
s'avère que ce défaut apporte une amé liora
tion à la forme habituelle de celle-ci e t permet à l'araignée de cap turer davantage de pro ies, il sera
conservé dans ses gènes.
Elle pourra ains i trans
mettre un programme géné tiqu e différent de
celui de ses congénères à ses descendants.
Ces
derniers bénéficieront de l'ex périence de leur
mère qu'ils auront acquise par voie génét iqu e.
Il
s'ag i~ d'un processus lent et aléatoire.
A l'inverse , l'apprentissage se fait très rapide
ment.
L'anima l sait adap ter ses comportements aux transformat i ons de son env ironnement.
L'araignée , par exemp le , sait s'habituer à l'ombre
répété e d' une main sur sa toile et finit par l'igno rer.
Toutefois , sa première réa ction sera toujours
d'aller se cacher derrière la fe u ill e la p lus proche.
En revan che, si la main s'approche d 'un peu trop
près , elle redeviendra méfiante.
De telles accoutumances à cour t terme illus trent la faculté d'apprentissag e de la pl upart des invertébrés .
Cela di t, l es vertébrés de plus grande taille , tels que les oiseaux et les mammifères , sont doués d'une mémoire beaucoup plus dévelop
pée grâce à laque lle ils retiennent un plus grand
nombre d'informa tions sur ce qu'ils ont appr is et
s ' en souviendront davantage.
Chez ces animaux ,
· ~ Grâce à son odorat , le renard retrouve toujours son terrier, même après avoir chassé toute une journée et s' en être éloigné parfois de plusieurs kilomètres.
'
Le lapin de garenne mémorise de façon remarquable son terrier , les sources et les zones pourvues d 'herbes dont il est friand .
l 'appren
tiss age n'est pas inst antanément suivi
d 'une modification du comportement et des
habitudes mais , à plus ou moins long term e, ils
en vie ndr o nt à les emp loyer pour coloniser de
nouveaux habi tats, par exemp le.
Apprentissage dans l'espace
Une bonne mémoire est la condition essentielle
à la pl upart des formes d 'apprentissage.
Certains
animaux font preuve d'une mémoire impr ession
nan te pour un cer tain typ e d'information.
Le sau mon est un poisson qui se nourrit dans la m er
mais retourne frayer (se reproduire ) dans la rivi ère
où il est né.
Il se dirige instinctivem ent, mu par le
souvenir du goût et de l'odeur de celle-ci.
De la même façon, la fem e lle du phoqu e sait reco n naître son petit au milieu d' une colonie entière et le geai retrouvera exac tement le creux de rocher ou bien l'embranchement où il a d i ssimulé ses
réserves de nourriture pour l'hiver.
Ces possibilités sont étroitement liées à la connaissance que l'animal possèd e du territoir e qu'il a délimité .
C'es t ce qu'on appelle l'appr en
tissag e spatial.
Si on libère un renard dans un endro it qui lui est totalement inconnu, il
commencera immédiatement
par inspect er les
environs, pour repérer les dangers et les
cac hettes possibles , puis il reniflera deci-delà en
quête de nourriture et d'eau .
Au fur et à mesure qu'il
découvre ce nouveau territoire , il se construit
mentalement
des repères géographiques e t sait
toujours à quel end r oit il se trou ve.
Cette connais
sance est éga lemen t bien illustrée par la réac tion
des lapins l orsqu 'ils sont dérangés tandis qu 'ils
broutent dans un espace ouvert.
À la moindre
menace , ch aque lapin détale pour se réfugier
dans l'un des ses terriers .
~ Les pigeons voyageurs et les oiseaux migrateurs suivent d 'abord leurs parents dans leurs migrations.
Ils apprennent ensuite à s'aider du champ magnétique de la Terre et de la position du Soleil dans le ciel..
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