Welles Orson, 1915-1985, né à Kenosha (Wisconsin), acteur et cinéaste américain. Les premières années de l'auteur de Citizen Kane (1941), celles d'un enfant prodige, appartiennent à la légende. Orson Welles n'avait pas 2 ans lorsqu'un médecin, ami de sa mère, émerveillé par son intelligence, devint son mentor. On se plaît souvent à souligner l'importance des premiers jouets qu'il lui offrit (une panoplie de magicien, un théâtre de marionnettes, une boîte de maquillage) dans le développement d'une création marquée par le théâtre, le goût pour les faux-semblants, la manipulation. La mère d'Orson Welles, pianiste reconnue, fit son éducation musicale et littéraire. À la mort de celle-ci, il partit en voyage avec son père, un industriel, qui lui fit découvrir l'Europe, puis l'Afrique du Nord et la Chine. Plus tard, ce sont ses films qui, inlassablement, suggéreront des pays lointains, du jardin de Xanadu dans Citizen Kane, qui contient tous les jardins du monde, à l'exotisme d'Une histoire immortelle (1968). Sa découverte de Shakespeare, décisive dans sa formation, est aussi une des clés de son univers. À 15 ans, il obtint un prix pour sa mise en scène de Jules César et fit sensation avec un Hamlet entièrement joué par des Noirs. Et, outre les strictes adaptations cinématographiques (Macbeth, 1947 ; Othello, 1952 ; Falstaff, 1966), on peut affirmer qu'avec ses personnages démesurés, sa conception du monde comme spectacle, ses variations sur la vanité du pouvoir, l'oeuvre de Welles est essentiellement shakespearienne. Un génie nomade. La notoriété vint à Orson Welles par la radio, lorsqu'il y adapta la Guerre des mondes, d'H. G. Wells. Sa mise en onde fut si convaincante que nombre d'auditeurs crurent, le 30 octobre 1938, à un véritable débarquement de martiens. Le lendemain, il fit la une des quotidiens. Appelé à Hollywood, il signa avec la RKO, maison de production sur le déclin, un contrat, quasi unique à Hollywood, qui lui donnait le plein contrôle de son oeuvre à tous les stades de sa fabrication. Deux ans plus tard, en 1941, il réalisa à 25 ans Citizen Kane, son premier film, devenu l'un des plus célèbres classiques du septième art. Reposant sur une suite de flash-back, ce film brosse de manière kaléidoscopique le portrait d'un magnat de la presse, interprété par Orson Welles lui-même. Mais l'accueil du public ne fut pas à la hauteur du succès critique. Dans la foulée, Welles réalisa la Splendeur des Amberson (1942), mais c'est la production qui en dirigea le montage, profitant de ce que Welles tournait en Amérique du Sud It's All True (inachevé). Malgré une construction plus traditionnelle, la Splendeur des Amberson n'enthousiasma pas davantage le public. L'auteur rompit avec la RKO, et peu à peu s'installa à son propos la réputation de l'homme de génie entravé par l'industrie cinématographique. Après quelques années, au cours desquelles il n'exploita que ses talents d'acteur, il put en 1948, grâce à Rita Hayworth, son épouse d'alors, réaliser la Dame de Shanghai (1948) comme il l'entendait. Par sa construction dramatique reposant sur une voix off, ses jeux subtils sur la profondeur de champ et des personnages manipulés dans un monde trop grand pour eux, ce film contenait tout l'art de Welles ; mais, une fois de plus, le public fit défection. Son échec à Hollywood fit de Welles un cinéaste nomade. Othello fut présenté à Cannes (Palme d'or, 1952) sous la bannière marocaine ; Monsieur Arkadin (1955) fut une production franco-espagnole ; le Procès (1962), d'après le roman de Kafka, film franco-italo-allemand, fut tourné dans la gare d'Orsay à Paris. Il faut aussi mentionner la centaine de rôles, souvent remarqués, qu'Orson Welles interpréta dans des films signés par d'autres ( le T roisième Homme , 1949). Quant à sa filmographie, dans laquelle figurent aussi la S oif du mal ( 1958), Vérités et mensonges (1975), Filming Othello (1978), elle ne peut être exhaustive tant elle comporte de films inachevés, d'émissions de télévision non répertoriées, morceaux perdus d'une oeuvre qui, comme son auteur, appartient à la légende du cinéma. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Welles Orson - Monsieur Arkadin (1955), page 5610, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cinéma - L'art - Nouvelles vagues Citizen Kane États-Unis - Arts - Cinéma expressionnisme - L'expressionnisme cinématographique - Les surgeons d'un style Hayworth (Margarita Carmen Cansino, dite Rita) Hollywood - Autant en emporte... Orson Welles Hollywood - Le déclin d'un empire Redgrave (sir Michael) RKO (Radio Keith Orpheum) surréalisme - Le surréalisme au cinéma - Le surréalisme sans surréalistes Les médias Welles Orson Les livres Citizen Kane, page 1128, volume 2 Welles Orson - Falstaff (1966), page 5610, volume 10 Welles Orson - la Soif du mal (1958), page 5610, volume 10 Hollywood - Citizen Kane (1941), page 2383, volume 5