voûte. n.f., ouvrage de maçonnerie cintré servant à couvrir un espace architectural. La voûte peut être en blocage ou appareillée. La voûte en blocage est une maçonnerie de matériaux irréguliers noyés dans du mortier et disposés sur un cintrage en bois destiné à soutenir les pierres jusqu'au séchage du mortier et à imprimer sa forme à la voûte. La voûte appareillée, plus perfectionnée, est constituée de pierres taillées sur toutes leurs faces et disposées en rangées de plus en plus inclinées jusqu'à ce qu'elles se rejoignent au sommet de la voûte. On appelle clé de voûte la pierre centrale la plus élevée, placée en dernier afin de coincer toute la voûte. De part et d'autre d'une voûte s'exercent des poussées dont le contrebutement a constitué pendant longtemps l'un des principaux problèmes posés aux architectes. Historique. L'utilisation de la voûte est un des faits majeurs de l'histoire de l'architecture, au point que l'on pourrait opposer les architectures d'avant la voûte (Égypte, Grèce) à celles d'après la voûte (Rome, Byzance, etc.). Chaque époque a apporté au problème de la voûte, en fonction de ses moyens techniques et de ses besoins, sa propre solution. La voûte apparut en Mésopotamie vers le IVe millénaire avant notre ère dans l'architecture en briques crues. Dans la civilisation dite mycénienne, première civilisation hellénique, on trouve aux XV e et XIV e siècles avant J.-C. des tombes à coupole en pierres sèches (tholos) constituées d'une chambre circulaire voûtée en encorbellement et ayant la forme d'une ruche. Les Grecs eurent connaissance de la technique de la voûte, mais ne l'adoptèrent pas dans leur architecture de pierres taillées en raison des poussées obliques qu'ils ne maîtrisaient pas. C'est avec l'invention de la technique du blocage par les Romains que l'emploi de la voûte se généralisa dans tous les domaines de l'architecture (religieuse, civile, militaire, etc.) et permit toutes les audaces (coupoles, etc.). Une des réalisations les plus impressionnantes de l'époque est probablement le panthéon d'Hadrien à Rome (118128), dont la coupole a un diamètre de 43,30 m, tour de force technique qui ne fut dépassé qu'à l'époque moderne. Durant le Moyen Âge, le blocage fut progressivement abandonné au profit des voûtes appareillées. La technique de la taille de pierre atteignit alors un de ses sommets avec la réalisation des grandes églises romanes et gothiques. Différentes formes de voûtes furent utilisées à cette époque : voûte en berceau plein-cintre, voûte en berceau brisé, voûte en berceau sur doubleaux, voûte d'arêtes (déjà connue des Romains), voûte sur croisée d'ogives, voûte en cul-de-four pour les absides, coupole sur trompes ou sur pendentifs. La voûte en berceau, utilisée dans l'Antiquité et au début de l'époque romane, présentait l'inconvénient de tendre à l'affaissement en sa partie centrale et d'exercer des poussées se répartissant sur toute la longueur des murs, qui risquaient de s'affaisser. C'est pourquoi les architectes élaborèrent d'autres types de voûte qui devaient permettre de répartir les forces en des points précis, afin de mettre en place le contrebutement le plus efficace possible. L'apparition, dès avant le milieu du XIIe siècle, de la voûte sur croisée d'ogives, issue de la voûte d'arêtes, fut la meilleure solution apportée à ce problème. Mais ce n'est qu'à partir de la fin du XIIe siècle, avec l'invention des arcs-boutants, que ces poussées purent être complètement canalisées. Tout au long de la Renaissance et des époques baroque et classique, et jusqu'à ce que l'évolution des techniques permît d'autres solutions (fer, béton armé, etc.), la voûte continua d'être le principe de base des grandes réalisations architecturales. Même l'époque moderne a continué à s'intéresser à ce mode de couverture avec, entre autres, les voûtes en coque (béton armé) qui ont permis des réalisations aussi surprenantes que le toit de la chapelle Notre-Dame de Ronchamp (Le Corbusier, 1957) ou l'Opéra de Sydney (Jørn Utzon, 1956). 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