volonté de puissance.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
berce
d'illusions; ets'il entend désigner unpremier boucémissaire, ilcommet unebien piètre injustice.
Car
après unsemestre àpeine d'activité, legouvernement Olliviernepeut êtreraisonnablement tenupour
responsable del'état del'armée.
Aupire, onpeut reprocher àson chef, entant qu'homme politique,d'avoireu
sa part dans uneresponsabilité collectivedontleCorps législatif nepeut lui-même s'affranchir; d'ailleurs,n'est-
ce pas celui-ci, bienplusqueleprésident duConseil, quiaentraîné lepays dans laguerre?
Au mépris deslettres patentes quidéfinissaient sespouvoirs derégente, Eugénie dévoilealorssonjeuen
constituant unnouveau gouvernement trèsmarqué àdroite, oùl'on retrouve, revenuenforce, toutlepersonnel
politique del'empire autoritaire etque dirige Cousin-Montauban.
Peuaprès, surproposition deThiers etde
Gambetta, Bazaineestpromu paracclamations.
Danslafoulée, JulesFavre propose ladéchéance de
l'Empereur, mais,bienqu'elle sesitue dans lalogique desdécisions précédentes, saproposition n'estpas
retenue.
Louis Napoléon, lui,nesefait guère d'illusions surlesens detout cequi vient deseproduire.
ALeboeuf il
confie, avecunreste d'humour: «Nous sommes destitués touslesdeux.
»Le 13, ilremet soncommandement
à Bazaine.
Dès lors, ilne sait plus quefaire.
Commence pourluiun long chemin decroix aucours duquel aucune
souffrance, aucunehumiliation neluisera épargnée.
Spectacle pitoyablequecelui d'unempereur rongéparlasouffrance eterrant comme uneâme enpeine ;d'un
empereur quiencombre, quidérange etn'a plus deprise surrien; d'unempereur abandonné, qu'onobserve
furtivement avecquelque pitiéetparfois mêmeavecunepointe demépris.
Quepeut-il faire,entre un
gouvernement quiveut qu'on lesache auxarmées etdes chefs militaires quiont d'autant moinsenviede
l'entendre que,s'ilparle, c'estpourconstater leurserreurs...
C'estenvain quesonsecrétaire particulier,
Franceschini Pietri,adresse àEugénie unedépêche confidentielle, implorantsonrapatriement sanitaire.
Le 14, ilquitte Metz.L'impératrice luiafait dire ànouveau que«s'il revenait àParis, onluijetterait àla face
plus quedelaboue ».
Le 17, bagage inutileetencombrant, ilest àMourmelon.
NapoléonJérômeestlà,qui luilancera avecune
certaine cruauté, etpeut-être lesecret espoir delevoir seressaisir, carlarégence n'arien pour luiplaire:
« Vous necommandez plusl'armée, vousnegouvernez plus,quefaites-vous ici?(...)»
— C'est vrai,luirépond LouisNapoléon, j'ail'air d'avoir abdiqué.
»
Le voilà qui,brusquement, sembleprendre desrésolutions :Trochu estàChâlons.
LouisNapoléon veutlui
confier Parisetyfaire retour aveclui.Plutôt quenepenser qu'àMetz, ilfaut couvrir lacapitale :telle estsa
conviction.
Eugénie neveut pasenentendre parler;elle necraint passeulement lafin de sarégence, maisune
insurrection :« L'Empereur nedoit pasrentrer, ilne rentrera pas...entout caspas vivant.
»Et elle lelui fait
savoir, cettefois,sans aucun ménagement :« Ne pensez pasàrevenir àParis sivous nevoulez pasdéchaîner
une épouvantable révolution...Ondirait quevous quittez l'armée parcequevous fuyez ledanger.
»
Et Cousin-Montauban dedoubler cetavertissement parune dépêche plusofficielle :« L'Impératrice me
communique lalettre parlaquelle l'Empereur annoncequ'ilveut ramener l'arméedeChâlons surParis.
Je
supplie l'Empereur derenoncer àcette idéequiparaîtrait l'abandon del'Armée deMetz.
»
Meurtri etdécouragé, LouisNapoléon télégraphie enretour: «Je me rends àvotre opinion.
»Autour delui, il
confie :« La vérité, c'estqu'on mechasse.
Onneveut plusdemoi àl'Armée, onneveut plusdemoi àParis.
»
Cependant, Mac-Mahon estassez bonpour accepter saprésence.
Alors,ilreste auprès delui, ettente, une
dernière fois,d'éviter lepire.
De toute évidence, legouvernement veutlancer Mac-Mahon etl'armée deChâlons ausecours deBazaine dont
on feint decroire qu'ildéborde d'activité etqu'il attire ainsiàlui lemaximum deforces ennemies.
Enfait, la
position que,parparesse, achoisie Bazaine estrien moins quefavorable.
Stratégiquement, c'estuneerreur.
Lui porter secours présente désormais beaucouptropderisques.
Quand Mac-Mahon commenceàfaire mouvement, LouisNapoléon obtientqueReims soitsapremière étape:
de là,on peut allertoutaussi bienversMetz quevers Paris.
Etquand Rouher vientauprès d'euxplaider la
solution gouvernementale, LouisNapoléon retrouveassezdeforce pourargumenter etleconvaincre dela
nécessité duretour del'armée surParis.
Mais,bienquegagné àcette idée, Rouher neréussira pasàimposer
son nouveau pointdevue.
Bazaine ayantfaitconnaître qu'ilal'intention defaire mouvement versMontmédy, Mac-Mahon décidedes'y
rendre.
Lemot d'ordre estsimple: «Sauver Bazaine ».
Louis Napoléon continuedesuivre, etse traîne, sansconviction, sansespoir, harcelé parladouleur, abrutipar
l'opium :« Je suis àbout, dit-il,ah!sije pouvais mourir!».
»
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