VI LE MONDIALISTE Louis Napoléon a voulu mettre la politique étrangère de la France au service de l'idée qu'il se faisait de l'organisation et de l'évolution du monde.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
insuffisances
et,àchaque conflitimportant, dessuccès, pourtant incertains, fontoublier lesénormes difficultés
qu'elle arencontrées.
Maislefait estlà.L'armée française estalors unetrèsbelle armée; cen'est pasune très
bonne armée.
Le soldat français estbrave, habile, endurant.
Nostroupes, enparticulier nostroupes coloniales, sontaptes aux
coups demain, auxopérations decommandos.
Ellesvontainsi fairemerveille enAlgérie, enCochinchine, en
Chine etmême, souvent, auMexique.
Peut-être, d'ailleurs,yprennent-elles demauvaises habitudes.Car
autant semanifestent leursqualités etleur efficacité danslesphases tactiques, autantparaissent-elles
empruntées dèsqu'il s'agit deconcevoir etde manoeuvrer àplus grande échelle.
Onn'apas intégré dansles
conceptions stratégiques lesdonnées nouvelles qu'impliquent lesprogrès techniques :l'évolution desarmes,
l'importance delalogistique, larapidité destransmissions.
Aucunchefmilitaire nevasemontrer apteà
imaginer etàconduire unerénovation pourtantnécessaire del'art delaguerre.
Onsebat comme sousle
premier Empiremalgréunarmement autrement plusmeurtrier: oncharge àla baïonnette, pargros bataillons,
on forme lecarré pourseprotéger delacavalerie quis'élance elle-même enrangs serrés...
Ily a pire: les
officiers supérieurs ontune mentalité deseigneurs delaguerre :il ne faut surtout pasqu'un concurrent leur
vole lesuccès; pouréviter cela,ilssont prêts àtout compromettre...
La victoire deCrimée feramalheureusement oublierlesrécriminations que,devant l'ampleur dudésordre etde
la désorganisation denotre armée, exprime unSaint-Arnaud :« On nefait pas laguerre sanspain, sans
souliers, sansmarmites, sansbidons.
Anathème surlesânes bâtés, surlescuistres enchiffrés, sans
prévoyance etsans politique militairequiont jeté àhuit cents lieues delaFrance, aveclamoitié àpeine des
moyens etdes ressources nécessaires enpersonnel eten matériel, unearmée desoixante-dix millehommes! »
De même, unefoislesuccès assuréenItalie, nulnesesouciera plusdesconstats accablants faitsparLouis
Napoléon lui-mêmeaudébut deshostilités.
En1870, àla veille d'affronter lesPrussiens, lesleçons desconflits
antérieurs n'aurontpasététirées.
La Grande Arméen'estqu'un lointain souvenir...
Depuisquarante ans,laFrance nes'est plusbattue surles
grands théâtres d'opérations extérieursetcela sesent.
D'ailleurs, etc'est uneautre donnée fondamentale, ilest
clair queLouis Napoléon n'aimepaslaguerre.
Autantcertaines opérations depolice outre-mer, courtesetpeu
coûteuses enhommes, nelerebutent pas,autant ilrépugne àprovoquer desconflits quis'éternisent.
Sa
sensibilité nepeut s'accommoder del'idée dessouffrances endurées,niafortiori deleur spectacle.
Comment nepas lecroire quand, s'exprimant àl'occasion delaclôture del'Exposition universellede1855, il
lance cevéritable hymneàla paix:
« A la vue detant demerveilles étaléesànos yeux, lapremière impression estundésir depaix.
« La paix seule peutdévelopper encorecesremarquables produitsdel'intelligence humaine.Vousdevez donc
souhaiter, ainsiquemoi, unepaix durable.
LaFrance n'adehaine contre aucunpeuple; elleade lasympathie
pour tousceux quiveulent, commeelle,letriomphe dudroit etde lajustice.
»
A ses yeux, laguerre nepeut êtrequ'un expédient auquelilfaut pouvoir renoncer auplus vite,même si,dans
l'instant, ila eu son utilité.
Maislemoyen defaire autrement quand,parmalheur, les.choses sontfigées etque
nul neveut discuter?
En revanche, sil'on peut obtenir uncongrès, c'est-à-dire unenégociation généralepermettant d'éviterlaguerre,
on nes'en porte quemieux.
Cescongrès, ila toujours tentédeles imposer avantquelaparole nefûtdonnée
au canon...
C'estlecas dès 1849 pourRome, etplus tardavant quenecommence l'affairedeCrimée; ainsi
qu'avant l'intervention enItalie.
Et lorsque laguerre n'apuêtre évitée, ilfaut n'avoir decesse quedechercher l'occasion desuspendre les
hostilités etde reprendre lanégociation, dèsque l'évolution deschoses enarendu lesconditions plus
favorables.
Jusqu'au bout,lecomportement deLouis Napoléon illustreracetteconception.
Lorsqu'ilpartpour l'Italie, n'est-
ce pas, finalement, pournégocier? Certes,pourpouvoir engager ladiscussion, etl'ouvrir dansdebonnes
conditions, ondoit d'abord sebattre.
Maisdèsque ladonne achangé, ilfaut parler.
C'estpourcelaqu'ilestsur
place, afindebattre lefer delanégociation dèsqu'il sera suffisamment chaud,etpas seulement pouraller
cueillir leslauriers d'unegloire factice.
Mêmesi,cette gloire venant desurcroît, ilne fera pasdevant ellelafine
bouche.
C'estlemême processus qu'ilvoudra mettreenoeuvre faceàla Prusse, l'affaire, cettefois-ci, tournant
à sa confusion etàla nôtre.
Compte tenudesobjectifs qu'ilaassignés àsa politique extérieure, ladénonciation destraités de1815 tient
évidemment uneplace centrale danssondiscours.
Cestraités sontl'abomination originelle,lasource detous
les maux etde toutes lesdifficultés del'Europe.
Ilsétaient, commel'aécrit Joseph deMaistre «une semence
éternelle deguerres etde haines, tantqu'il yaurait uneconscience parmileshommes ».
Pour Louis Napoléon, lecongrès deVienne n'apas seulement ignorélessentiments nationaux,ila organisé.
»
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