vassalité.
Publié le 14/12/2013
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vassalité. n.f., lien personnel qui établit, entre le vassal et le seigneur, des obligations réciproques, mais non égales. C'est sur ce lien que reposait la féodalité, dans la société du Moyen Âge. La vassalité apparut dès l'époque mérovingienne : un individu déclarait devenir « l'homme » d'un autre, plus puissant que lui, et dont il obtenait alors la protection. Cette pratique se généralisa sous les Carolingiens ; le lien de vassalité fut alors institutionnalisé au cours d'une double cérémonie, comprenant l'hommage et le serment de fidélité, et ne pouvait être brisé qu'en cas de « félonie », c'est-à-dire de déloyauté de la part d'un des deux contractants. Le vassal devait « aide et conseil » à son seigneur ; l'aide était à l'origine essentiellement militaire et devint pécuniaire par la suite. Ainsi, au XIIIe siècle, on fixa « quatre cas » où les vassaux devaient verser une somme d'argent, ou aide, à leur seigneur. Vassalité et féodalité. Progressivement, l'habitude fut prise de récompenser le dévouement d'un vassal par l'octroi d'un fief. À partir des années 1025-1050, la cérémonie de l'hommage s'accompagna presque toujours d'une cession de fief ; c'est ainsi que s'instaura la féodalité classique. Du fait de la liaison entre fief et hommage, et par le jeu des héritages et des mariages, on pouvait être vassal de plusieurs seigneurs à la fois, ce qui risquait de réduire à néant la signification même de ce lien personnel. En réaction contre des abus, on créa la notion d'hommage lige, sorte d'hommage privilégié qui établissait une hiérarchie entre les différents serments prêtés par une même personne. Un vassal pouvait être à son tour seigneur d'autres vassaux ; mais un seigneur n'avait aucune prise directe sur ses « vavasseurs », ou arrière-vassaux, dont il était alors le suzerain. Complétez votre recherche en consultant : Les livres féodalité, page 1879, volume 4 La transformation du lien vassalique. Vers 1145, l'abbé Suger, abbé de Saint-Denis, élabora une théorie selon laquelle le roi de France était suzerain absolu, au-dessus de tout l'édifice féodal, et ne devait prêter hommage à personne. Peu à peu, on admit que le roi de France était seigneur de ses vassaux comme de ses arrière-vassaux : au XIIIe siècle, on était définitivement passé de l'idée de suzeraineté à celle de souveraineté royale. Cependant, l'hommage était encore pratiqué au XVIIe siècle, sous Louis XIV. Le lien vassalique, sur lequel reposait l'essentiel des relations sociales, imprégna durablement les mentalités : dans le domaine religieux, on se représenta Dieu comme un seigneur entouré de vassaux ; et l'amour courtois transposa les notions d'hommage et de vassalité au lien qui unit l'amant et sa dame. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats féodalité fief hommage Louis - EMPIRE D'OCCIDENT - Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire mainmorte Moyen Âge - La civilisation médiévale - Une société dominée par le groupe Les livres vassalité, page 5427, volume 10