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Tziganes ou Tsiganes.

Publié le 13/12/2013

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Tziganes ou Tsiganes. peuple nomade qui émigra du nord-ouest de l'Inde vers l'Europe, au XIIIe siècle au plus tard. Un peuple stigmatisé. Passant par la Perse, l'Arménie et les Balkans, les Tziganes se dispersèrent dans toute l'Europe centrale et au-delà, jusqu'à la péninsule Ibérique. Cette migration fut assez rapidement mal accueillie, ce qui se traduisit, notamment en Europe centrale, par des persécutions conduisant soit à la marginalisation, soit à la sujétion des Tziganes. Cette stigmatisation se traduit d'ailleurs aujourd'hui encore par des appellations à forte connotation péjorative, qui leur sont affectées çà et là : bohémiens, gitans, romanis, romanichels en France ; gitanos en Espagne ; zingari en Italie ; Zigeuner en Allemagne et gipsies en Grande-Bretagne. Mais, à côté des Tziganes emblématiques (itinérants et forains, perçus comme des mendiants) qui vivent en Europe occidentale, il y a la grande majorité des Tziganes dont l'implantation en Europe centrale (Hongrie, Roumanie, Bulgarie) est plus stable et l'activité productive, plus visible. Dès le XIVe siècle, les Tziganes de Moldavie et de Valachie (régions qui allaient former la Roumanie en 1859) étaient des esclaves, attachés aux grands propriétaires terriens (boyards), à l'Église ou à l'État. C'est l'activité musicale, au style caractéristique (ardeur teintée de langueur, jeu d'archet très brillant), de ces esclaves qui contribua à assurer leur émancipation et à leur permettre de circuler : ils chantaient et jouaient dans les cabarets des airs populaires et des ballades héroïques, mais aussi les oeuvres des poètes roumains. C'est ainsi que naquirent les orchestres tziganes, légitimés par la reconnaissance des grands (ils furent introduits par Orlov à la cour de Catherine II de Russie) et accueillis en Europe de l'Ouest (il s'agissait, jusqu'à la fin du XIXe siècle, surtout de Hongrois). Alors qu'ils sont toujours considérés par la population comme des marginaux, ils se révèlent être les plus sûrs dépositaires de la tradition musicale de Roumanie, accompagnant noces, banquets et baptêmes. Certains Tziganes ont atteint la notoriété comme compositeurs : Janos Bihary (1764-1827) ou Django Reinhardt, et la musique tzigane a influencé Brahms, Liszt, Ravel et Bartók. Un groupe soudé. Malgré sa sédentarisation progressive, la communauté tzigane dérange souvent par son organisation sociale, ses coutumes, sa solidarité familiale. La forte intégration du groupe, organisé en tribus corporatives (chaudronniers, rétameurs, orpailleurs, bijoutiers, etc.) dirigées par un chef ou un roi, l'intensité de ses pratiques religieuses (marquées par des pèlerinages) associées à des pratiques divinatoires (cartomancie, chiromancie), sont autant de facteurs qui singularisent ce peuple. Cette singularité a rendu d'autant plus faciles les persécutions nazies (dont l'objectif final était l'extermination complète de cette population). Aujourd'hui, les Tziganes, qui pratiquent divers dialectes mais dont la langue originelle, le romani, est proche du sanskrit, sont répertoriés en trois grands groupes : les Roms, les Kalés, ou Gitans (voir ce mot), et les Manus, ou Manouches. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Tziganes - enterrement du roi des Gitans, page 5332, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bohémiens concentration (camps de) Gitans Hongrie - Géographie - Les aspects humains Roumanie - Géographie - Les aspects humains Les livres ethnomusicologie - musique tzigane, page 1777, volume 4 Tziganes - Romanichels en 1909, page 5332, volume 10 Tziganes - Gitans à Corfou, page 5332, volume 10

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