Tintoret (Iacopo Robusti. dit il Tintoretto. dit en français le), 1518-1594, né à Venise, peintre italien. Sa carrière s'est entièrement déroulée dans sa ville natale. Il doit son surnom de petit teinturier, il tintoretto, au métier de son père. On sait peu de chose de sa formation ; on mentionne un séjour chez Titien, rapidement interrompu par le maître qui avait pris ombrage de l'habileté du disciple. Son talent s'affirma vite, car il était déjà peintre indépendant en 1539. Ses travaux se succédèrent à un rythme soutenu. Son langage pictural se démarqua de la peinture vénitienne au profit du maniérisme, dont il donna une interprétation originale, présentant les corps avec de hardis raccourcis ; il rechercha également certains effets spectaculaires qui pouvaient rivaliser avec les audaces maniéristes. L'écrivain l'Arétin, dont il avait décoré la demeure, fut un des premiers à l'encourager. Le Tintoret travailla pour les particuliers, pour les palais, pour les églises, pour toute cette cité de Venise qu'il embellit en réalisant ses ambitions. La composition et la lumière. Il rechercha les scènes religieuses où pût s'exercer son art de la mise en scène ; la Conversion de saint Paul (1544-1545) est un des exemples de ces compositions qui parlent à l'imagination. Le Tintoret possédait un extraordinaire sens de l'espace ; ses tableaux s'ouvrent sur de vastes perspectives, ses personnages respirent dans une ample construction parfaitement maîtrisée. Il privilégia souvent les diagonales et les constructions savantes (le Christ dans la maison de Marthe et Marie, 1567). Il utilisait de petites maquettes pour régler avec science ses compositions, dans lesquelles de nombreux personnages interviennent. La plupart de ses tableaux révèlent un incomparable talent de luministe. Dans Suzanne et les vieillards (1557), la lumière glisse avec douceur sur le corps de Suzanne, tandis que dans le Lavement des pieds (1545, musée du Prado), les effets lumineux se font plus dramatiques. Il aborda à plusieurs reprises l'histoire de saint Marc, le saint protecteur de la ville de Venise ; il montra notamment (1562-1566) l'enlèvement du corps du saint du bûcher où les païens l'avaient laissé après son supplice. Toutes les caractéristiques de ces créations allaient se retrouver dans le cycle de la Scuola di San Rocco, son oeuvre majeure qui l'occupa de 1564 à 1587. L'un des tableaux, la Crucifixion, est magistralement ordonné autour de la figure du Christ sur la croix. Dans un autre, la cellule de saint Roch est traversée d'effets lumineux surprenants alors qu'un ange vient réconforter le saint prisonnier. À côté de ces grandes compositions, le Tintoret a laissé une importante série de portraits. À l'encontre des effets spectaculaires des grandes peintures, ceux-ci font preuve d'une plus grande économie. Le peintre scrutait le visage du modèle placé sur un fond neutre, portant sur la vieillesse un regard impitoyable (Vicenzo Morosini, 1581-1582). Devant l'ampleur de sa tâche, le Tintoret reçut l'aide de ses fils et d'un atelier ; la qualité de certains travaux en souffrit ( la Gloire de Venise, palais des Doges, 1577-1590). D'une stature peu commune, le Tintoret peignit jusqu'à la fin de sa vie. C'est à près de 73 ans qu'il réalisa sa dernière Cène, celle dont la composition en diagonale reste l'une des plus audacieuses. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Tintoret - Suzanne au bain (vers 1550), page 5199, volume 10 Tintoret - détail de la Crucifixion (1565), page 5199, volume 10 Tintoret - Tarquin et Lucrèce (vers 1560), page 5200, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cène Doges (palais des) esquisse Italie - Arts - Beaux-arts Italie - Arts - Beaux-arts - La Renaissance Lot maniérisme - L'extension du maniérisme en Italie mythologie - La mythologie comme source d'inspiration dans les arts Venise - La peinture à Venise Venise - Les monuments de Venise Venise - Venise dans l'histoire - De l'apogée de la Renaissance au déclin Les livres Cana - les Noces de Cana, de Véronèse, page 831, volume 2 Italie - Le Tintoret, page 2629, volume 5