Tibet.
Publié le 11/12/2013
Extrait du document
«
depuis 1260, converti au bouddhisme tibétain, confia au religieux Phags-pa le
gouvernement du Tibet, en 1275.
Celui-ci inaugura une ère de gouvernement théocratique
fondé sur l'autorité des grands monastères de la secte des Sa-skya-pa.
En 1368, lors de la
chute des Mongols de la dynastie des Yuan en Chine, se produisit une réaction menée par
quelques aristocrates contre la secte des Sa-skya-pa.
Ces Phag-mo-gru dirigèrent le Tibet
pendant presque tout le XV e siècle, se partageant l'autorité avec le Sa-skya-pa et une
nouvelle secte (importée en 1409 par le réformateur religieux Tsong-kha-pa), appelée
« Bonnets jaunes » par opposition aux sectes anciennes dites des « Bonnets rouges ».
Les
chefs de ces sectes se combattirent alors pour exercer le pouvoir et, en 1642, l'un d'eux
fit appel à la puissance militaire des Mongols Kochot, qui installèrent à Lhassa un chef
spirituel qui prit le titre mongol de dalai-lama, instituant ainsi une sorte de théocratie
lamaïste.
Celle-ci, dirigée par deux chefs religieux, le dalai-lama et le panchen-lama, devait
durer jusqu'au milieu du XX e siècle.
Cependant, la Chine imposa son protectorat au Tibet
dès 1751 et, à la fin du XIX e siècle, le Tibet se heurta aux Britanniques, qui l'amputèrent du
Lā dakh, du Sikkim et d'une partie du Népal et de la Birmanie, rattachés sous forme de
protectorat à l'Empire britannique des Indes après 1904.
La Chine tenta de reprendre le
contrôle politique du pays en 1910, mais, à la faveur de la révolution chinoise de 1912, les
Tibétains réussirent à reprendre leur indépendance.
La conférence de Simla (1914), qui
partageait le pays en zones d'influence et entérinait la présence britannique, ne fut pas
reconnue par la Chine, et le statu quo dura jusqu'à l'entrée des troupes communistes
chinoises en 1950, suivie de l'annexion du Tibet par la Chine l'année suivante.
Les
persécutions contre les moines et les destructions des monastères provoquèrent, en
1959, un soulèvement général, dont l'échec poussa le dalai-lama à s'expatrier en Inde.
Le
panchen-lama, favorable à la Chine, prit alors le contrôle du pays, avant d'être lui-même
destitué.
En 1965, le Tibet devint l'une des six régions autonomes de la Chine.
La
« révolution culturelle » chinoise, de 1960 à 1976, tenta de transformer le pays en colonie
de peuplement chinois et de siniser la population, mais, dès la fin de la terreur, l'agitation
reprit.
Les troubles graves de 1987, puis l'attribution du prix Nobel de la paix en 1989 au
dalai-lama en exil ont de nouveau attiré l'attention sur un pays dont l'annexion par la Chine
n'a jamais été officiellement contestée par aucun membre de la communauté
internationale.
Religion.
La principale religion du Tibet est un bouddhisme tantrique, mêlé de pratiques chamaniques
héritées d'anciennes traditions locales appelées bon-po.
Cet ensemble complexe est connu
sous le nom de lamaïsme, du nom de ses religieux, les lamas.
Introduit au VII e siècle, puis
rénové au VIII e siècle par Padma Sambhava, de nouveau au XI e siècle par At īcha, et
finalement par Tsong-kha-pa au XIV e siècle, le bouddhisme se partagea en deux grands
courants, l'un ancien, dit « des Bonnets rouges », l'autre plus récent et qui devint
rapidement dominant, dit « des Bonnets jaunes ».
Le lamaïsme tibétain, qui s'étendit en
Mongolie et en Chine (à l'époque des Mongols Yuan), reconnaissait alors deux chefs
spirituels et temporels, le dalai-lama, résidant traditionnellement à Lhassa, et le panchen-
lama (aussi appelé tashi-lama), résidant au monastère de Tashilhunpo.
Mais, depuis l'exil
forcé du dalai-lama (1959) et la révocation du panchen-lama (1944), le Tibet est
redevenu un État laïque.
Le lamaïsme, un bouddhisme entaché de nombreuses superstitions locales faisant une
grande place aux puissances démoniaques et aux divinités protectrices, est surtout une
religion de moines, lesquels vivaient dans les nombreux monastères-forteresses
parsemant le pays.
Très nombreux (environ un cinquième de la population) avant 1959,
les moines sont aujourd'hui en nombre restreint, la plupart ayant été chassés de leurs.
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