théories économiques (histoire des).
Publié le 11/12/2013
Extrait du document
«
réflexion sur la nature de la monnaie.
Contre une vision de celle-ci comme chose du prince,
Nicolas Oresme soutint que la valeur de la monnaie a pour origine le consentement des
marchands à l'utiliser, et qu'en conséquence le prince, seule source légitime de création
monétaire, doit s'abstenir de la manipuler.
Deux siècles plus tard, cette relation entre le
prince et les marchands fut en France au cœur des débats monétaires où se distinguèrent
le sieur de Malestroit et Jean Bodin.
L'analyse de cette question centrale fut étendue par le
mercantilisme à l'enrichissement de la nation par un commerce extérieur contrôlé, à
l'encouragement de l'emploi par la protection des industries nationales et à la stimulation
de l'activité interne par la circulation de liquidités abondantes.
C'est cette vision monétaire et antilibérale que rejeta Adam Smith, influencé par le
courant français de la physiocratie, dont il retint la croyance en un ordre naturel, le rôle du
capital dans la génération d'un surplus, le plaidoyer pour la liberté du commerce.
Adam
Smith fonda une école classique, dont l'apogée fut atteint en 1817 avec David Ricardo qui
illustra l'approche réelle et libérale par un système d'économie politique reposant sur une
théorie des prix relatifs et de la répartition des revenus.
Cette théorie s'imposa pendant un
demi-siècle et influença même Marx, qui en donna une version où la monnaie est traitée à
l'égal de la marchandise et où l'économie de marché est critiquée.
La « révolution marginaliste » des années 1870 conserva l'approche réelle et libérale,
mais la fonda sur une autre théorie de la valeur que celle de Ricardo : l'utilité marginale et
la loi de l'offre et de la demande devinrent les outils privilégiés de l'analyse économique.
Le
marginalisme s'imposa sous sa version « anglo-saxonne », élaborée par William Stanley
Jevons et Alfred Marshall ; une version « autrichienne », élaborée par Carl Menger et Eugen
von Böhm-Bawerk, combattit en Europe centrale l'influence de l'école historique allemande,
rétive aux généralisations théoriques.
Une troisième version du marginalisme, plus
complète car fondée dès 1874 par le Français Léon Walras sur le concept d'équilibre
général, fut ignorée, sauf par l'école de Lausanne, où elle fut complétée par l'Italien Vilfredo
Pareto.
Enfermé dans des débats internes d'où émergèrent Rosa Luxemburg et Nikolaï
Boukharine, le marxisme fut progressivement relégué hors de l'enseignement de la science
économique.
La division en micro-économie et macroéconomie.
En 1936, Keynes publia la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie , qui
constituait à la fois une critique de la théorie de l'équilibre global contenue dans le
marginalisme et une démonstration de l'incapacité de l'économie de marché à assurer le
plein-emploi.
La nouvelle théorie renouait avec une approche monétaire et antilibérale, et
elle donna naissance à un nouveau courant, le keynésianisme.
Après la redécouverte par John Hicks de la théorie de Walras, le champ de la science
économique fut divisé en deux : la microéconomie, concernant l'allocation des ressources,
les prix relatifs et la répartition, et fondée sur l'équilibre général walrasien, et la macro-
économie, concernant l'activité économique d'ensemble, l'emploi et la monnaie, et fondée
sur l'équilibre global keynésien.
À cette division théorique correspondait une division
pratique, l'économie de marché étant chargée de l'égalisation des offres et des demandes
par branches d'activité, et l'État, de la régulation conjoncturelle du niveau global d'activité.
L'introduction de la dynamique est l'œuvre, du côté de la microéconomie, de Paul
Samuelson, Kenneth Arrow et Gerard Debreu, et, du côté de la macro-économie, du
courant postkeynésien, avec Nicholas Kaldor et Joan Robinson.
Ce partage des tâches, qualifié de synthèse néoclassique, demeura jusqu'au milieu des
années soixante, où il fut remis en cause.
Le monétarisme, à la suite de Milton Friedman,.
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