Terre de très anciennes cultures et civilisations, berceau des grandes religions monothéistes ainsi que du bouddhisme, qui, parti de l'Inde, a gagné tout l'Extrême-Orient, l'Asie est aujourd'hui un immense réservoir démographique. Les ressources pétrolières du continent lui valent en outre de jouer un rôle déterminant sur l'échiquier mondial, et c'est aussi sur les rivages du Pacifique qui le bordent que s'accumulent de nouvelles richesses, dont témoignent les succès du Japon et des « nouveaux pays industriels « (NPI). Le « réveil de l'Asie « sera le phénomène majeur du XXIe siècle. L'Asie est la plus vaste des cinq parties du monde ; elle occupe 8,6 % de sa superficie totale et 32,5 % des terres émergées ; elle s'étend sur la plus grande portion du continent eurasiatique et comprend sur ses marges orientales des îles et des archipels, du Japon à l'Indonésie. On fixe conventionnellement ses limites occidentales à la chaîne de l'Oural, aux détroits des Dardanelles et du Bosphore, qui la séparent de l'Europe, et à l'isthme de Suez qui constitue sa limite avec l'Afrique. Au cap Tcheliouskine, elle atteint 77o 36' de latitude nord, tandis que l'extrémité méridionale de la presqu'île de Malacca (Malaysia) n'est qu'à 1o 26' de l'équateur. Une partie de l'Indonésie est située dans l'hémisphère austral et atteint presque 12 o de latitude sud. En longitude, l'Asie s'étend entre 26o 5' de longitude ouest, en Turquie, et 169 o 45' aux environs du détroit de Behring, qui marque la limite avec l'Amérique. Il y a donc une différence de presque dix heures entre ses extrémités orientale et occidentale. Géographie Les conditions naturelles Le relief. De la Turquie à la Nouvelle-Guinée, l'Asie est traversée par une immense diagonale montagneuse, où alternent des chaînes orientées est-ouest et nord-sud, qui encadrent des bassins formés surtout de plateaux plus ou moins élevés. L'intérieur de la Turquie et celui de l'Iran sont ainsi bordés par des chaînes est-ouest, comme celles du Caucase, de l'Elbourz et de l'Hind?-K?ch. À l'est de ce dernier, on trouve le plus puissant alignement montagneux du monde, celui du Karakorum et de l'Him?laya, où de nombreux sommets dépassent 8 000 m (8 846 m au mont Everest, au Népal). Les chaînes de l'Him?laya et du Karakorum sont flanquées au nord par le plateau tibétain, dont les altitudes sont supérieures à 4 000 m sur d'immenses étendues. Plus à l'est, les directions nord-sud prédominent. Dans les péninsules Indochinoise et Malaise, les altitudes diminuent, mais dépassent encore fréquemment les 2 500 m. Dans l'Asie insulaire, les montagnes forment une gigantesque courbe, avec des directions ouest-est dans les îles de Sumatra et de Java, puis nord-sud, depuis l'Indonésie orientale jusqu'au Japon et aux îles Kouriles, en passant par les Philippines et Taiwan. Au nord du Tibet, la diagonale montagneuse majeure se prolonge par des reliefs plus modestes, en direction de la Sibérie orientale, et jusqu'au détroit de Behring. Au sud-ouest des hautes montagnes, les péninsules Arabo-Persique et Indienne sont composées de plateaux (Arabie et Dekkan en Inde) et de plaines, dont la plus vaste est la plaine indo-gangétique. Au sud-est, on trouve les collines de la Chine du Sud et la grande plaine de la Chine du Nord et du Nord-Est. Au nord-ouest de l'Asie s'étendent les plaines de la Sibérie occidentale et les plateaux de la Sibérie centrale. La chaîne de l'Oural est longue de plus de 1 000 km, mais ses altitudes sont modestes. Le relief de l'Asie s'explique par le mouvement de parties différenciées de l'écorce terrestre, que l'on appelle des « plaques «. Le domaine le plus massif et le plus étendu de l'Asie continentale forme la plaque eurasiatique, qui comprend aussi la plus grande partie de l'Indonésie. Cette plaque est bordée au sud par les plaques arabique, indienne et australienne, et à l'est par la plaque des Philippines. Ces plaques bordières tendent à se déplacer vers le nord et vers l'ouest, en s'enfonçant sous la plaque eurasiatique, en la soulevant et en provoquant des plissements, souvent accompagnés d'éruptions volcaniques, dans les zones de contact. Les parties septentrionales de la plaque arabique et surtout de la plaque indienne ont donné naissance, en s'enfonçant, à d'immenses fosses marines, qui ont été partiellement remplies par des sédiments épais de plusieurs milliers de mètres. Chacune de ces plaques a une composition complexe. Les plaques arabique et indienne sont surtout formées de roches anciennes, qui ont été plissées au cours de phases antérieures à l'ère primaire, puis nivelées par l'érosion et affectées de cassures : c'est ce qu'on appelle des « socles anciens «. Ceux-ci sont en partie recouverts par des sédiments anciens (primaires ou secondaires) ou par des nappes de terrains volcaniques, notamment de basaltes ; ces derniers recouvrent en particulier la péninsule Indienne sur une superficie supérieure à celle de la France. La plaque eurasiatique comporte aussi des socles. Ils affleurent en Sibérie centrale et en Chine du Sud, mais ils sont recouverts de sédiments récents en Chine du Nord et en Sibérie occidentale. Les montagnes de l'Asie centrale et de la Sibérie orientale sont des restes de chaînes primaires, incorporées à la plaque eurasiatique, auxquelles des mouvements récents ont redonné des altitudes parfois considérables, comme dans l'Altaï. Le grand ensemble de très hautes montagnes que l'on peut suivre de la Turquie au Japon correspond aux reliefs qui se sont formés au contact des plaques au cours de l'ère tertiaire. Le fond des fosses marines a été violemment plissé et soulevé à une très haute altitude, ébranlant les socles du nord et du sud-est, les relevant en y provoquant des cassures, tandis que des affaissements et des effondrements se produisaient sur le pourtour est et sud-est, laissant subsister des fragments qui constituent les îles actuelles. C'est ce que confirme la présence de coquillages marins à plus de 6 000 m dans l'Him?laya et ce qui explique l'abondance de roches volcaniques, la guirlande de volcans éteints ou en activité dans les îles, notamment en Indonésie et au Japon, ainsi que la fréquence des tremblements de terre. Les côtes ont des aspects très variés. Leur caractère le plus remarquable est la présence de grands deltas le long du Pacifique, de la mer de Chine et de l'océan Indien. Ils jouent en effet un rôle important dans la géographie du peuplement. Les plus remarquables sont ceux du Huang He et du Yangzi Jiang en Chine, du Sông Kôi, du Mékong et de l'Irrawaddy en Indochine, du Gange-Brahmapoutre, de la God?vari et de la Krishn? sur les côtes indiennes de la baie du Bengale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Altaï Arabie - Géographie Brahmapoutre Caucase Dekkan Everest Gange Himalaya Huang He Indien (océan) Indochine Irrawaddy Oural Pacifique (océan) Sông Koi Yangzi Jiang Les livres carte géologique, page 377, volume 1 Asie - paysage de rizières en terrasses, dans la région de Guilin, en Chine du Sud, page 376, volume 1 Asie - le pic Namtcha Barwa (7 756 m), dans l'Himalaya oriental, page 377, volume 1 Asie - rizières près de Yangti, dans la région de Guilin, page 383, volume 1 Le climat. L'axe montagneux majeur, de la Turquie à l'Him?laya, situé approximativement entre 35 o et 40o de latitude, sépare l'Asie en deux domaines très différents du point de vue de la répartition des climats et des mécanismes de leur formation. Au nord de l'axe dominent les effets de la continentalité et de la latitude ; certains points de l'Asie centrale se situent à plus de 3 000 km de tout océan, et la barrière des hauts reliefs empêche les arrivées d'air en provenance de l'océan Indien. D'autre part, l'océan Arctique est recouvert de glaces pendant une grande partie de l'année, si bien que, du point de vue climatique, il se comporte largement comme une surface continentale. En hiver, la latitude et la continentalité provoquent un refroidissement considérable des masses d'air ; refroidissement qui augmente leur densité et donne naissance à d'énormes zones de hautes pressions (ou anticyclones), qui bloquent à leur tour les arrivées d'air océanique et renforcent donc les effets de la continentalité. Ce mécanisme d'actions conjointes aboutit à l'apparition d'hivers froids et secs sur d'immenses étendues. En été, au contraire, le continent s'échauffe fortement ; les anticyclones froids disparaissent et sont remplacés par des aires de basses pressions, qui laissent pénétrer des souffles en provenance des océans, surtout de l'Atlantique, car les vents dominants viennent de l'ouest, et du Pacifique, dans une moindre mesure. L'été est donc chaud ; les précipitations sont plus fortes que celles de l'hiver, mais, si elles sont assez importantes à l'ouest et au nord, elles diminuent en direction des parties les plus centrales de la masse continentale et restent très modestes dans tout le sud de l'ex-Union soviétique et dans les bassins de la Chine intérieure. Tout au nord, une zone de climats polaires épouse les côtes de l'océan Arctique ; l'hiver y est glacial et le réchauffement estival, court et peu marqué : le mois le moins froid a des températures inférieures à 10 o C. Plus au sud, notamment dans l'est de la Sibérie, le froid hivernal demeure et peut même s'accentuer, mais l'été est plus chaud, plus long et plus arrosé. Ainsi, à Verkhoïansk, par 67 o 34' de latitude nord, la température moyenne de janvier est de - 50 o C, et on y a relevé jusque - 69,8 o C ! Cette température a longtemps été la plus basse que l'on ait enregistrée sur le globe ; mais l'observation du continent antarctique a permis de mesurer des températures encore plus faibles. La température de juillet à Verkhoïansk atteint 14 o C, ce qui donne une amplitude annuelle moyenne de 64 o C, record non remis en cause. Dans le sud de la Sibérie, la rigueur des hivers s'atténue et les étés deviennent vraiment chauds, avec des températures supérieures à 20 o C. Les précipitations estivales, bien que plus importantes que celles de l'hiver (le couvert neigeux n'a que quelques dizaines de centimètres d'épaisseur), sont encore modestes, mais permettent des cultures. Plus au sud encore, dans les parties les plus continentales, comme dans l'Asie centrale soviétique et les plaines qui entourent la Caspienne, un nouvel ennemi apparaît : la sécheresse de l'été. À Tachkent, par 41o 20' de latitude (celle du centre de l'Italie), les températures de janvier sont de -1,6 o C, et celles de juillet, supérieures à 25 o C ; aucun mois ne reçoit plus de 50 mm de précipitations. Ainsi, le centre du continent est caractérisé par une immense zone de régions arides et subarides aux hivers froids et aux étés torrides. Au sud des grandes montagnes, qui forment une barrière climatique efficace, les mécanismes du climat sont très différents. L'hiver est caractérisé par la présence d'anticyclones d'un autre type que ceux de Sibérie ; ils appartiennent à la famille des « anticyclones subtropicaux « et sont formés de masses d'air relativement chaudes. Ils maintiennent des courants aériens descendants, qui inhibent les précipitations. L'hiver est donc une saison sèche sur les péninsules de l'Asie méridionale. Cependant, ces anticyclones n'atteignent pas les plus basses latitudes, et il se produit des pluies hivernales dans le domaine indonésien. En été, ces anticyclones disparaissent en raison de l'augmentation des températures ; ils sont remplacés par des dépressions, qui attirent des vents en provenance de l'hémisphère sud, la mousson d'été. Celle-ci, déviée par la rotation de la Terre, arrive comme un puissant souffle de sud-ouest et apporte des pluies abondantes sur toute l'Asie du Sud et de l'Est, de l'Inde au sud de la Chine. Mais la mousson ne fait qu'effleurer les côtes de l'Arabie, qui reste sèche. Ainsi, les contrastes climatiques sont marqués en Asie méridionale. L'Arabie est le domaine d'un immense désert chaud, prolongement du Sahara ; les péninsules Indienne et Indochinoise ont des hivers doux et secs, des étés chauds et très pluvieux, tandis que l'Indonésie et les îles méridionales ont un climat équatorial ou subéquatorial, avec des pluies toute l'année et des contrastes thermiques très faibles entre les saisons. À Colombo (5 o de latitude), aucun mois ne reçoit moins de 50 mm de pluie, et les températures de janvier et de juillet diffèrent seulement de 1 o C (respectivement 26,2 o C et 27,5 o C). La mousson d'été remonte vers le nord le long de la façade orientale de l'Asie, pour atteindre la Chine et le Japon, si bien que tout ce domaine connaît un été chaud et pluvieux. Mais, à mesure que l'on remonte vers le nord, le froid hivernal s'accentue, sous l'influence des vents d'ouest en provenance de l'intérieur du continent. Il reste modéré en Chine du Sud, mais il est rigoureux dans le nord du pays ; ainsi, à Pékin, les températures de janvier sont de - 4 o C, à une latitude qui correspond à celle de Lisbonne, alors qu'elles dépassent 28 o C en juillet. La diagonale montagneuse présente une forte originalité climatique due à l'altitude. L'ensemble des régions les plus élevées est soumis à des précipitations abondantes, qui entraînent la formation d'immenses glaciers, particulièrement développés au Karakorum. Mais, au nord des plus hauts sommets, des signes de sécheresse apparaissent. Le couvert neigeux reste assez peu épais sur le plateau tibétain, et les bassins intérieurs, comme celui du Takla-Makan, subissent des climats désertiques froids. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats climat - Les types de climats et leur répartition Karakorum mousson Sibérie Tachkent Verkhoïansk Les caractères écologiques La répartition des formations végétales correspond à celle des climats. Le climat subpolaire est le domaine de la toundra, végétation basse, faite de mousses, de lichens, de quelques arbustes (bouleaux). On y trouve des rennes. Plus au sud, les régions dont l'été est plus long et plus chaud abritent la plus grande forêt du monde, la taïga. Cette forêt de conifères se compose de mélèzes, accompagnés de sapins, de pins et d'épicéas. De nombreux petits rongeurs (écureuil volant, écureuil de Sibérie) et oiseaux (caille) se nourrissent des graines de conifères. La taïga abrite aussi de nombreux animaux à fourrure (renard, hermine, zibeline, castor). De l'Asie centrale à l'Arabie, les zones arides ou subarides, mis à part le désert absolu du R?b al-Kh?li en Arabie, sont caractérisées par la présence de steppes, avec des touffes discontinues de végétaux bas. On y trouve le chameau, le mouton, la chèvre, des chevaux sauvages, tels que le cheval de Prjevalski, devenu très rare, l'onagre, l'âne sauvage, le yack du Tibet. Les forêts réapparaissent dans les parties les plus arrosées du domaine atteint par la mousson. Elles sont toujours vertes et très hautes sous les climats équatoriaux et subéquatoriaux, mais perdent leurs feuilles en saison sèche et sont moins imposantes dans les régions où alternent saison sèche et saison humide. Ces forêts sont composées de centaines d'espèces de plantes (ficus, dont le banian, lotus sacré, bégonia, cocotier, teck, palmier, ébène, lianes, bambou). Elles abritent des singes (macaque, nasique, gibbon, orang-outan, siamang), quelques grands fauves et des éléphants. Mais les défrichements et la chasse ont considérablement réduit les effectifs de ces espèces. En Inde, par exemple, il n'y a plus guère d'éléphants sauvages, et il reste moins de deux mille tigres, qui font maintenant l'objet de mesures de protection. Les serpents (dont les plus dangereux sont la vipère noire et le cobra) restent nombreux, ainsi que les oiseaux (le cacatoès, le paon bleu, le calao) et les insectes (papillons). Grâce à un hiver un peu moins sec, la Chine du Sud a aussi des forêts toujours vertes, avec une flore d'arbres à feuilles vernissées. Le domaine méridional et oriental comprend des densités de population qui sont parmi les plus fortes du monde, si bien que les forêts ont été largement dégradées ou défrichées. Elles sont donc parfois remplacées par des formations à herbes hautes, qui poussent en saison des pluies (savanes), mais surtout par des champs, notamment par des rizières dans les parties les plus humides. Les forêts ne se maintiennent que dans les régions isolées, où figurent les montagnes moyennes, comme celles de l'Indochine, et certaines îles, comme Kalimantan (Bornéo) en Indonésie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats désert - Déserts et semi-déserts - Les déserts zonaux forêt - La forêt dans le monde steppe taïga toundra yack Les livres Asie - faune et flore, page 390, Asie - faune et flore, page 391, Asie - faune et flore, page 392, Asie - faune et flore, page 393, Asie - faune et flore, page 394, Asie - faune et flore, page 395, Asie - faune et flore, page 396, Asie - faune et flore, page 397, chameau, page 969, volume 2 volume volume volume volume volume volume volume volume 1 1 1 1 1 1 1 1 Les aspects humains La population totale de l'Asie avoisine désormais 3,5 milliards d'habitants, soit plus de 60 % de la population mondiale sur un peu plus de 30 % des terres émergées. Cette situation résulte essentiellement des très fortes densités de population que l'on observe dans la zone balayée par la mousson, où l'on pratique depuis des siècles, peut-être même depuis deux millénaires, une agriculture intensive fondée sur la riziculture irriguée, qui demande une grande force de travail mais qui permet, en revanche, de nourrir des effectifs importants par unité de surface. Les régions septentrionales et occidentales, froides et/ou sèches, peuvent avoir des densités extrêmement faibles, avec quelques îlots de fort peuplement, isolés dans des déserts, comme en Sibérie ou en Arabie. Les régions à forte densité de population comptent beaucoup d'États de taille moyenne, mais aussi des entités politiques très étendues ; il n'est donc pas étonnant que quelques-uns des pays les plus peuplés du monde soient situés en Asie du Sud et de l'Est : 1,2 milliard d'habitants en Chine, 930 millions en Inde, 200 millions en Indonésie, 125 millions au Japon. Les aires culturelles. La population asiatique a des caractères culturels et sociaux très variés. Il est possible de définir des « civilisations « à partir du groupement de ces caractères, ainsi que des structures politiques et des activités dominantes ; un certain nombre des civilisations asiatiques concernent des groupes humains très nombreux et sont couramment qualifiées, pour cette raison, de « grandes civilisations «. La civilisation chinoise repose sur une religion complexe, qui incorpore des éléments variés, réalisant ainsi un « syncrétisme « entre des cultes traditionnels et le bouddhisme. Elle est aussi unifiée par une langue commune, dont les signes écrits sont compréhensibles par tous les Chinois, même lorsque la communication orale est plus difficile. La Chine est encore caractérisée par l'ancienneté et la solidité des institutions étatiques, et, dans le monde contemporain, par le refus d'abandonner l'idéologie communiste. La civilisation chinoise s'est largement diffusée en Asie orientale. La civilisation japonaise présente des analogies avec celle de la Chine, notamment par l'existence d'un syncrétisme religieux et par l'ancienneté de l'État. Il est possible que certains caractères culturels du Japon aient facilité l'adoption du mode de production industriel, avec le succès que l'on sait dans la seconde moitié du XXe siècle. La civilisation indienne est très nettement individualisée par une religion commune, l'hindouisme, et par une organisation sociale particulière, le système des castes. Mais il n'y a pas ici d'unité linguistique. Le bouddhisme, qui est né en Inde, mais qui en a presque entièrement disparu, a pénétré les régions de la péninsule Indochinoise et la plupart des hautes terres de l'Asie centrale. La civilisation arabo-musulmane est née en Asie et s'est diffusée dans toute la partie occidentale sous une forme assez unifiée, reposant entre autres sur la langue du Coran, l'arabe (sauf en Iran). Mais des populations très nombreuses en Asie du Sud et du Sud-Est, du P?kist?n à l'Indonésie, ont aussi adopté l'isl?m. La civilisation européenne touche les marges de l'Asie, avec notamment l'influence russe en Sibérie et celle des Espagnols puis des Américains aux Philippines. À côté de ces civilisations relativement unifiées, et concernant des effectifs humains importants, existent des communautés à forte identité culturelle. Ces groupes, qui sont très nombreux et très variés, se rencontrent souvent dans des régions isolées, notamment dans les montagnes moyennes de l'Asie humide où ils pratiquent des formes de culture itinérante ; leurs organisations sociales, très diverses et originales, n'ont pas conduit à la construction d'États permanents et forts. Certains pratiquent l'animisme, mais les conversions aux religions dominantes sont fréquentes ; assez curieusement, l'influence du christianisme y est souvent notable, comme chez les Karens. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats animisme bouddhisme hindouisme islam syncrétisme Les médias Asie - Peuples et cultures Complétez votre recherche en consultant : Les livres Asie - les souks de San'a', page 384, volume 1 Asie - un marché au Laos, page 384, volume 1 La vie économique L'économie des pays d'Asie est évidemment très diversifiée, bien que la plupart d'entre eux connaissent une forte domination de l'agriculture. Il faut cependant faire une place à part à trois types de régions industrielles. Le Japon est entré dans l'ère industrielle dès le début du XXe siècle, mais ses progrès se sont accélérés depuis les années cinquante. En partie sous l'influence japonaise, en partie grâce à des conditions sociales et culturelles propres, des pays de la bordure orientale de l'Asie sont aussi entrés dans la voie de l'industrialisation. Il s'agit soit de cités-États comme Singapour ou Hongkong, soit de pays plus peuplés, comme Taiwan ou la Corée du Sud, dont la transformation depuis les années soixante-dix a été spectaculaire. En troisième lieu, la Sibérie est une région périphérique industrielle de la Russie qui fournit des matières premières et de l'énergie, mais qui comporte aussi quelques enclaves industrielles complètes et même des centres de recherche. Le reste de l'Asie peut être subdivisé en deux grands domaines. L'Asie occidentale possède encore de très vastes espaces voués à l'agriculture extensive ou à l'élevage nomade, et quelques régions agricoles plus productives, grâce à l'irrigation ou aux eaux de fleuves bien alimentés qui traversent des déserts (Tigre et Euphrate par exemple). Un clivage très net s'établit entre les pays qui disposent de pétrole, qu'ils peuvent exporter massivement parce que la faiblesse de leur population réduit la consommation intérieure, et ceux qui en sont dépourvus. Sauf exception, les revenus du pétrole ont été assez peu investis pour promouvoir une industrialisation sur place. L'Asie fortement peuplée du Sud et de l'Est a une agriculture intensive qui occupe une grande partie de la population. Elle repose sur la riziculture dans les régions humides et/ou irriguées, notamment dans les grandes plaines et les deltas, ou sur la culture du millet et du blé dans les domaines plus secs ou plus froids. Les cultures de plantation (thé, café, hévéa, épices) jouent un rôle important dans les moyennes montagnes et près des grandes routes maritimes. Les grands pays comme l'Inde, la Chine ou l'Indonésie ont cherché à se doter d'une industrie complète, depuis l'industrie lourde jusqu'à celle des biens de consommation, pour tenter d'acquérir une certaine autonomie. Les résultats ont été très inégaux. Des pays plus petits, comme la Thaïlande et le Sri Lanka, s'efforcent plutôt de suivre le modèle coréen ou taiwanais d'une industrie orientée vers le marché mondial et portant sur quelques productions spécialisées. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats nouveaux pays industriels riz Les livres carte de la végétation et de l'utilisation du sol, page 380, volume 1 carte de l'industrie et des matières premières, page 381, volume 1 Asie - le séchage du poisson en Thaïlande, page 385, volume 1 Asie - industrie électronique en Inde, page 385, volume 1 Asie - Hongkong, page 385, volume 1 Histoire Jusqu'à l'époque moderne, l'histoire du vaste continent asiatique reposa sur une opposition entre les grands foyers de civilisation nés dans les bassins fluviaux et le monde nomade ou semi-nomade des steppes du nord. Plus qu'un réservoir démographique, qui, depuis le néolithique, avait contribué au peuplement des marges océaniques de l'Asie, de l'Europe et de l'Amérique, ce monde des steppes fut le lieu d'une culture spécifique. Face aux tribus nomades, à leurs États mobiles, à leurs religions de l'espace (chamanisme), s'imposa, au IIe millénaire avant J.-C., un autre type d'organisation des sociétés humaines. Avec l'agriculture sédentaire (la riziculture inondée, typique de l'Asie des moussons, ne se développa toutefois qu'au Ier millénaire de notre ère), apparurent l'écriture, la ville et l'État, dont le pouvoir s'exerçait sur un territoire déterminé. Par-delà l'étonnante diversité géographique, ethnique et linguistique du continent asiatique, son histoire peut se lire dans la longue durée comme la progressive assimilation par des civilisations stables de leurs périphéries barbares et mouvantes. Durant les Temps modernes, la rapide expansion du capitalisme marchand européen exposa l'Asie à une domination coloniale qui soumit le continent à une histoire qui lui échappait en partie. Foyers de civilisation de l'Ouest L'Asie occidentale regroupe les actuels pays du Proche- et du Moyen-Orient. De grands empires y furent bâtis à des époques très anciennes de l'histoire (IIIe et IIe millénaires avant J.-C.) : à Sumer, en Assyrie, en Babylonie ; puis, en Perse, au VIe siècle avant J.C., fut fondé l'empire des Achéménides. C'est avec ce dernier qu'entra en conflit Alexandre le Grand, dont les conquêtes préparèrent la voie à la diffusion de l'hellénisme dans ces contrées lointaines, voire à une tentative de fusion entre l'Occident et l'Orient. La domination romaine s'étendit ensuite à cette partie de l'Asie, tandis que les territoires riverains de la Méditerranée orientale occupaient dans l'histoire une place exceptionnelle en étant le berceau du judaïsme et du christianisme. À l'autorité de Rome succéda, à partir du Ve siècle, celle de Byzance. Troisième des religions révélées, l'isl?m fit également son apparition en Asie occidentale, au VIIe siècle. Partie de la péninsule Arabique, la religion du prophète Mahomet contribua à l'unité des peuples arabes tout en les divisant, il est vrai, en plusieurs tendances. À un isl?m sunnite s'opposa en effet un isl ?m ch ?'ite, ce dernier s'implantant aussi en Iran. C'est avec les Turcs islamisés que s'opéra, après le XIe siècle, la plus grande extension territoriale du monde musulman. La conquête des lieux saints du christianisme, en Palestine, provoqua un ébranlement dans tout l'Occident, et les princes se croisèrent contre l'Infidèle. Les royaumes latins qui furent fondés dans le prolongement des croisades attestent le choc des cultures chrétienne et musulmane en ces terres d'Orient. La longue domination ottomane ne devait prendre fin qu'en 1918, et c'est sur les débris de l'empire politique auquel elle avait donné lieu que furent édifiés de nouveaux États, auxquels l'isl?m offrit ses cadres sociaux et politiques. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Achéménides Assyrie Babylonie Byzance croisades Empire romain islam - Religion - L'expansion de l'islam Perse Proche et Moyen-Orient Rome - Histoire - Rome et l'Empire romain Sumer Foyers de civilisation du Sud L'Asie méridionale épouse les contours de la partie du continent à laquelle on donne également le nom de subcontinent indien. Une première civilisation apparut sur les bords de l'Indus dès le IIIe millénaire avant J.-C., tandis que le sud de l'Inde était occupé par les Dravidiens, peuple d'éleveurs. La civilisation indienne s'élabora grâce à des afflux successifs de peuples venus du Nord vers le Dekkan des moussons. Les invasions aryennes du XVe siècle avant J.-C. furent le premier exemple de ce mouvement général. Outre une écriture alphabétique, une agriculture sédentarisée dans le sillon indogangétique, ces invasions eurent pour effet d'implanter la religion hindouiste, avec son panthéon et ses textes (les Veda). Le système social correspondait à celui, d'ordre religieux, des castes, qui plaçait au sommet les prêtres, ou brahmanes. Les premiers États de grande taille ne firent leur apparition en Inde qu'avec le bouddhisme. Bouddha, en tant que personnage historique, vécut au Ve siècle avant notre ère, mais son enseignement ne s'imposa comme philosophie politique qu'au IIIe siècle après J.-C. avec le royaume d'Açoka. Jusqu'au VIIe siècle, le bouddhisme continua de se diffuser en dehors de l'Inde. À partir du VIIe siècle, l'isl?m apporta une ultime dimension religieuse et politique au subcontinent et, du Xe au XIVe siècle, il disputa à l'hindouisme les populations de l'Inde. Les Moghols, au cours des siècles suivants, furent à l'origine de la dernière grande civilisation indienne. Dans l'histoire de l'Asie, l'Inde fut moins un empire capable d'imposer ses valeurs et son ordre au monde extérieur qu'un modèle efficace de syncrétisme religieux et culturel. Son écriture, sa spiritualité, ses grandes épopées, et jusqu'à ses structures politiques, s'imposèrent durablement aux peuples de l'Asie méridionale et de l'Insulinde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Açoka caste Dravidiens hindouisme Inde Indus Insulinde islam Moghols (Grands) Veda Foyers de civilisation de l'Est Le bassin du fleuve Jaune donna naissance à la civilisation chinoise, remarquable par sa durée (la dynastie des Shang fut fondée au XVIIe siècle avant J.-C.) et par son influence sur l'ensemble de l'Asie. L'organisation de l'État, que dominait un empereur céleste (dynastie des Zhou, Xe -VIIIe siècle avant J.-C.), se voulait le reflet de l'ordre régnant dans le cosmos. De même, les États vassaux furent organisés en cercles ordonnés autour de la terre royale. Mais, autant que par la spéculation philosophique, le monde chinois se caractérisa par la réflexion sur les structures politiques et sur l'ordre social (Confucius, vers 551-vers 479 avant J.-C.). La diffusion de la culture chinoise en Asie s'explique par la puissance militaire, par l'intense activité des marchands, surtout à partir des Tang (VII e -Xe s iècle), et par la diffusion d'une écriture idéogrammatique remontant à 1 500 ans avant J.-C. Les techniques et l'artisanat, la culture (sciences, littérature et arts) et la spiritualité chinoises (taoïsme, bouddhisme) influencèrent profondément les voisins de la Chine. Les phases de centralisation et de décomposition de l'État ne cessèrent d'alterner dans ce monde chinois qui dominait un très vaste empire. Les réformes des Ming (XIV e -XVIIe siècle) contribuèrent à confier le gouvernement à une classe de mandarins et à bloquer peu à peu toutes les structures de la société. Toute la civilisation chinoise reposa sur une ethnie dominante, les Han. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chine Confucius Foyers de civilisation du Nord Au nord des deux grands foyers de civilisation que furent l'Inde et la Chine, nomadisaient des hordes conquérantes comme celles d'Attila, au Ve siècle, de Genghis Kh?n, au XIIIe siècle, et de Tamerlan, au XIVe siècle. Les peuples des steppes, correspondant à plusieurs grands rameaux ethniques (Turcs, Mongols et Mandchous), ne cessèrent jamais d'exercer leur pression sur les empires du Sud, et ils parvinrent souvent à s'agrandir à leurs dépens. L'empire des Genghiskh?nides s'étendit ainsi de Moscou et Bagdad jusqu'à Pékin. Mais, outre leurs invasions destructrices, ces populations trouvèrent parfois à s'installer au coeur des empires qu'elles convoitaient. Les dynasties chinoises des Yuan (XIIIe -XIVe siècle) ou des Qing (XVIIe -XXe siècle), la dynastie indienne des Moghols (XVIe -XVIIIe siècle) en furent autant de brillants exemples. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Attila Genghis Khan (Temüjin, dit) Mandchous Moghols (Grands) Mongols Qing Tamerlan Yuan L'Asie et l'Europe L'Asie est une notion qui nous vient des géographes grecs (elle désigne le soleil levant dans les langues sémitiques). L'épopée d'Alexandre le Grand, au IVe siècle avant J.-C., les échanges commerciaux de produits de luxe (soie, épices) entre les Empires romain puis byzantin et l'empire des Han attestent les rapports précoces entre l'Europe et l'Asie ; ils ne cessèrent jamais tout à fait jusqu'à la fin du Moyen Âge. De 1271 à 1291, Marco Polo parcourut la Chine, où il fit un long séjour, l'Indochine, Sumatra et l'Inde. Il donna une description enthousiaste de ces contrées dans son Livre des merveilles. Pendant longtemps, le monde arabo-persan servit d'intermédiaire entre les deux continents. Mais les liaisons maritimes directes se développèrent au cours des XVe e t XVIe siècles, avec les premiers grands marchands capitalistes portugais (Macao fut concédé au Portugal en 1557) ou hollandais, et bientôt anglais ou français. Durant le XVIIe siècle, les rivages asiatiques devinrent des espaces de prospection commerciale pour les Européens. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats découverte du monde Polo Marco Aux sources de l'orientalisme L'Occident se fit une certaine image de l'Asie d'après les récits merveilleux rapportés par les marchands et les voyageurs. L'Europe des Lumières, avec notamment Leibniz et Montesquieu, trouvait dans l'exotisme matière à alimenter ses réflexions sur l'histoire et la philosophie politique. L'Asie, de l'Empire ottoman à la Chine, fut ainsi ramenée à une forme de gouvernement, le despotisme oriental : celle d'un État figé et placé hors de l'histoire par la répétition de rites absurdes et vides. Plus tard, Karl Marx réfléchit sur les rapports entre les formes asiatiques de l'État et les modes dominants de production économique (rôle du contrôle de l'eau dans les sociétés rizicoles). Max Weber, enfin, remarqua que l'Asie avait produit les plus grandes villes du monde moderne (telle Edo, l'ancienne T? ky? ) sans donner naissance à des bourgeoisies, supports de la démocratie nationale. Mais, autant que le contrepoint érudit de l'identité occidentale, l'Asie est restée depuis Marco Polo le continent des merveilles. L'orientalisme, qui commença dès le XVIIe siècle à imprégner les arts décoratifs et littéraires, acheva de pénétrer les mentalités occidentales avec l'impressionnisme, inspiré de la peinture japonaise. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats orientalisme L'Asie au temps des impérialismes À l'époque classique, les puissances européennes tentèrent de transformer leurs positions commerciales en avantages politiques et territoriaux. Au nord, l'Empire russe et la maison Stroganov poursuivirent la conquête de la Sibérie (XVIIe -XVIIIe siècle) et installèrent un comptoir à Pékin en 1727. La politique des tsars s'efforça en outre de contrôler les Détroits et d'assurer la présence de la Russie en Méditerranée orientale. De leur côté, l'Angleterre, la France et les Provinces-Unies prolongèrent par la mer la guerre qu'elles se livraient en Europe. Français et Britanniques s'affrontèrent en Inde dès 1757, pendant que les Hollandais prenaient la place des Portugais. Lorsqu'en 1773 la Compagnie des Indes orientales anglaise fut transformée en une institution d'État, l'Inde devint la pièce maîtresse de l'Empire britannique. Ni les restes de l'Empire moghol, ni l'Empire hindouiste des Marathes, ni la grande révolte des cipayes (1857-1858) ne purent empêcher cette emprise coloniale. Alors que la Hollande s'emparait de l'Insulinde et la France, de l'Indochine (1859), la Russie poursuivait sa politique d'accès aux mers libres : l'Empire chinois devint l'objet de toutes les convoitises. Mais, mieux que l'Inde, la Chine put résister. L'hypothèse selon laquelle elle formait pour les puissances occidentales un État décadent et une société chaotique, à la culture usée et dépassée, fut démentie par la réalité. Dans toute l'Asie, face à cette nouvelle invasion, commença de se faire jour un sentiment d'identité commune, un certain panasiatisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chine - Histoire - La fin de l'Empire colonisation - Le second système colonial : l'impérialisme impérialisme Inde - Histoire - La domination britannique (1818-1947) Indes (Compagnie des) Indes (Empire des) Indochine française Insulinde L'émergence du Japon Durant cette période d'irruption des impérialismes occidentaux, le Japon prit la mesure du danger que ces derniers constituaient pour lui. Mais, à son tour, il finit par fonder sa propre politique sur l'impérialisme, auquel il donna les couleurs de la résistance asiatique aux valeurs occidentales. Depuis au moins l'époque de Heian, du IXe au XIIe siècle, le Japon avait su jouer de son insularité pour prendre le meilleur des influences qu'il recevait et pour bâtir une culture sinisée très originale. La période des Ashikaga, du XIVe au XVIe siècle, représenta une autre phase d'ouverture et montra une première volonté d'expansion aux dépens de la Corée. Pendant toute la période d'Edo, du XVIIe au XIXe siècle, le Japon se constitua en forteresse fermée et devint une puissance régionale de poids. Puis, lors de la révolution de Meiji (1868), il adopta le modèle de la civilisation technicienne à l'occidentale. En quelques décennies, il résista à la pression américaine qui apparaissait dans le Pacifique, vainquit la Chine (1896), puis la Russie (1904), annexa la Corée (1910), puis la Mandchourie (1932), et enfin s'attaqua à la Chine (1937). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ashikaga Japon - Histoire - L'ère Meiji L'Asie contemporaine L'Asie a été le lieu de tous les conflits. Le Japon et les États-Unis s'affrontèrent en Asie du Sud-Est et en Extrême-Orient durant la Seconde Guerre mondiale. Le Pacifique devint une mer américaine et la résistance intérieure des pays occupés par le Japon permit de préparer les indépendances de l'après-guerre. En Chine, c'est sur le front intérieur que Mao Zedong rassembla dans les rangs communistes les forces hostiles à l'Occident. Ce sursaut de l'Asie dans la guerre mondiale ainsi que le succès des thèmes nationalistes sonnèrent le glas d'une présence coloniale qui avait commencé d'être ébranlée durant l'entre-deux-guerres. G?ndh? avait lancé la première campagne antibritannique en Inde dès 1920-1922. La Longue Marche des communistes chinois (1934-1935) avait révélé les forces d'un mouvement hostile à l'influence des pays occidentaux. Ces aspirations resurgirent après la guerre. Elles aboutirent à des traités de retrait concerté en Inde, qui accéda à l'indépendance en 1947, et au Moyen-Orient, où le Liban, la Syrie, la Jordanie et l'Irak devinrent des États souverains. Mais, en Indochine et en Indonésie, de longues et difficiles guerres opposèrent les nationalistes asiatiques aux puissances occidentales (France et Pays-Bas). Quant à la Chine, après la victoire de Mao Zedong en 1949, elle devint le deuxième grand pays du monde à entrer dans le camp communiste. Dès lors, l'Asie fut un des lieux de l'affrontement qui opposa, lors de la guerre froide, le bloc libéral au bloc communiste. Si les puissances du monde libre imaginèrent des structures d'encerclement du monde communiste (création de l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est : OTASE), le conflit fut le plus souvent direct dans le cas de la guerre de Corée (1950-1953) et dans celui de la guerre du Viêt-nam (1957-1975). L'Asie occidentale, où le jeu des grandes puissances n'avait cessé de s'exercer et s'était exacerbé avec la découverte des richesses pétrolières du Moyen-Orient, devint aussi, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un des points chauds du globe. La création en 1948, sous les auspices de la Grande-Bretagne, d'un État juif en Palestine, alimenté en population par les courants d'émigration que suscitait l'idéal sioniste, pro voqua la rupture avec les pays arabes. Les guerres israélo-arabes qui s'ensuivirent (1948, 1956, 1967, 1973) n'ont contribué qu'à renforcer territorialement la position d'Israël. Les États arabes, dont l'isl?m devrait être le facteur d'unité, se retrouvèrent eux-mêmes divisés, soit par des conflits d'intérêt liés à l'exploitation des ressources pétrolières, soit par des conflits religieux induits par l'affirmation, au sein de l'isl?m, d'un courant fondamentaliste d'essence ch?'ite. La fondation d'une République islamique en Iran, après la chute de la monarchie en 1979, montra la voie de l'intégrisme. La guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-1988), puis celle qui, en 1991, opposa l'Irak à une coalition internationale après l'annexion du Koweït prouvèrent la force des rivalités et des antagonismes dans cette région du monde. La reconnaissance par l'État d'Israël, en 1993, d'une Autorité palestinienne à Gaza n'a pas suffi à régler un conflit qui se nourrit encore de tous les extrémismes. À ces diverses tensions s'est superposée une division Nord-Sud, entre pays riches et pays pauvres, le pétrole n'ayant pas fait la preuve qu'il était, pour les États qui en disposent, une arme absolue contre le sous-développement. La plupart des pays pauvres d'Asie furent tentés par le neutralisme pour échapper à la guerre froide ; ils adhérèrent au Mouvement des non-alignés qui fut créé par la conférence de Bandung en 1955 et qui offrit une tribune à ce qui devait devenir le tiers-monde. Mais il leur fut difficile de tirer le meilleur parti des politiques de coopération sans devenir les enjeux impuissants de la géopolitique mondiale. Si l'Inde reste la plus grande démocratie du monde, périodiquement secouée par des conflits religieux, ce sont le Japon et, à sa suite, ceux qu'on appelle les « nouveaux pays industriels « (Corée du Sud, Taiwan, Hongkong, Singapour) qui, représentant une formidable puissance économique lancée à la conquête des marchés du monde, sont en mesure d'infléchir le cours de l'histoire au profit du continent asiatique et de sa façade pacifique. À des degrés divers, Malaysia, Thaïlande, Indonésie et Philippines constituent une autre aire de développement accéléré. Quant à la Chine, qui pèse par sa masse démographique, elle affiche aussi, du point de vue économique, une montée en puissance qui se traduit par un taux de croissance annuel de l'ordre de 12 %, alors qu'elle a recouvré, en 1997, la souveraineté sur Hongkong, et que le régime chinois continue à s'opposer à toute libéralisation politique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats arabe (monde) - Histoire - Unité et divisions Asie du Sud-Est Bandung Chine - Histoire - La Chine de Mao Zedong Corée (guerre de) Extrême-Orient Gandhi (Mohandas Karamchand Gandhi, dit le mahatma - « la Grande Âme « ) guerres mondiales - La Seconde Guerre mondiale - La guerre totale jusqu'à la victoire des Alliés Inde - Histoire - La période contemporaine Indonésie - Histoire - L'Indonésie indépendante Israël - Histoire - Les guerres israélo-arabes Moyen-Orient non alignés (mouvement des pays) Nord-Sud (relations) nouveaux pays industriels OTASE (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est) Pacifique (guerre du) Singapour Viêt-nam - Histoire - Guerre d'Indochine et guerre du Viêt-nam Les livres Asie - le Mahatma Gandhi en 1947, page 386, volume 1 Asie - la Bourse de Tokyo, page 387, volume 1 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Afghanistan Arabie Saoudite Arménie Asie du Sud Azerbaïdjan Bahreïn Bangladesh Bhoutan Birmanie Brunei Cambodge Chine Chypre Corée Émirats arabes unis Géorgie Inde Indonésie Irak Iran Israël Japon Jordanie Kazakhstan Kirghizistan Koweït Laos Liban Malaysia Maldives Mongolie (République de) Népal Oman Ouzbékistan Pakistan Philippines Qatar Russie Singapour Sri Lanka Syrie Tadjikistan Taiwan Thaïlande Turkménistan Turquie Viêt-nam Yémen Les médias Asie Asie Asie Asie - tableau en bref carte physique carte politique tableau en chiffres Les indications bibliographiques B. Atheaume, J. Bonnemaison, M. Bruneau et C. Taillard, Asie du Sud-Est, Océanie, « Géographie universelle «, Hachette-Reclus, Paris, 1992. F. Durand-Dastès et G. Mutin, Afrique du Nord, Moyen-Orient, monde indien, « Géographie universelle «, Hachette-Reclus, Paris, 1992. P. Gentelle et P. Pelletier, Chine, Japon, Corée, « Géographie universelle «, Hachette-Reclus, Paris, 1992.