techniques, histoire des - science.
Publié le 27/04/2013
Extrait du document
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s’instaurèrent en effet, correspondant à une révolution dans l’utilisation des ressources vivantes : l’agriculture et l’élevage apparurent, marquant le passage d’une prédation (chasse et cueillette) à une économie de production.
L’homme apprit à semer, à cultiver et à récolter des céréales, en mettant au point les instruments adéquats — houe, araire, faucille.
Il domestiqua d’abord les chèvres et les moutons, qui fournirent la laine.
Cette économie nouvelle permit de nourrir
des groupes plus nombreux, favorisant la croissance démographique qui, à son tour, obligea à défricher d’autres terres, à construire d’autres habitats.
Avec la sédentarisation, il devint désormais possible de stocker des provisions, d’accumuler des
richesses.
Celles-ci suscitèrent des convoitises entre communautés voisines : la guerre naquit probablement de l’accroissement de la productivité et de l’augmentation de la densité humaine.
Elle devint un facteur essentiel du progrès technique, et
parfois de sa régression.
La principale source d’énergie était toujours la force physique des hommes, mais ils y ajoutèrent celle des animaux domestiqués : le chien (utilisé à la chasse depuis le paléolithique), les bovins, les ânes et plus tard les chevaux, que l’on pouvait
atteler à une charrue, monter ou bâter.
Toutes ces nouveautés se diffusèrent lentement, au rythme de voyages ou de migrations.
Certaines furent sans doute inventées simultanément dans différents points du globe.
On s’interroge sur les causes et
les mécanismes profonds de cette « révolution néolithique », même si de nombreuses hypothèses ont été proposées.
Par exemple, on ne comprend pas pourquoi la poterie ( voir céramique) n’est apparue qu’à cette époque, alors que l’argile est
présente presque partout sur la terre et que le feu était connu depuis longtemps.
4 LA PROTOHISTOIRE
Vers 3 000 av.
J.-C., quatre innovations majeures furent introduites au Proche-Orient, en particulier en Mésopotamie, puis en Égypte, ainsi que dans la vallée de l’Indus (Mohenjo-Daro) : le travail des métaux, le phénomène urbain, l’écriture et
l’invention de la roue.
4. 1 L’avènement de la métallurgie
La métallurgie mit à la disposition des hommes de nouveaux matériaux, plus solides ou se prêtant à des usages plus variés : le cuivre, le plomb, l’étain et l’or, puis le bronze, suivi du fer.
Le bronze, alliage d’étain et de cuivre, n’est pas seulement plus
malléable que le cuivre, il a un meilleur tranchant, qualité nécessaire pour les épées et les faucilles.
Bien que des gisements de cuivre aient existé sur les contreforts des montagnes de Syrie et de Turquie, les plus grandes réserves du monde antique
furent découvertes sur l’île de Crète, ce qui entraîna le développement du commerce maritime.
Comment a-t-on « inventé » l’usage des métaux, et pourquoi à cette époque ? Là encore, le mystère reste entier.
Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’avec des outils métalliques l’agriculteur était plus efficace, tout comme le tailleur de pierres, le
charpentier, le guerrier ou le forgeron, qui à son tour put produire de meilleurs outils.
Ainsi, les techniques sont solidaires les unes des autres : chaque avancée de l’une permet le progrès de ses voisines.
Voir âge du bronze ; âge du fer ; métallurgie.
4. 2 La naissance de la ville
C’est au Proche-Orient, au VII e millénaire avant notre ère, que furent construits les premiers sites urbains.
Au IV e millénaire av.
J.-C., la Mésopotamie était l’un des berceaux de la civilisation urbaine, entre le Tigre et l’Euphrate, dont les vallées
fournissaient une nourriture abondante et les arbres nécessaires pour construire des bâtiments et faire du feu.
Le phénomène urbain correspondait à la concentration des habitats, au perfectionnement des techniques de construction et au
développement d’une couche sociale d’artisans, de commerçants et d’administrateurs vivant du surplus de la production agricole.
Par ailleurs, la guerre procurait des esclaves (pour construire les bâtiments et servir les maîtres) et imposait la concentration du pouvoir : l’apparition de la ville c’est aussi la naissance de l’État.
Celui-ci exprima sa puissance en suscitant des chefs-
d’œuvre architecturaux, comme les Jardins suspendus de Babylone et les pyramides d’Égypte.
La pyramide du roi Djoser d’Égypte, qui régna de 2630 à 2611 av.
J.-C., fut construite à Saqqarah par Imhotep, premier ingénieur connu par son nom, et
qui fut glorifié comme un dieu.
La construction de la grande pyramide du roi Khéops nécessita plus de 100 000 ouvriers et la découpe de 2,3 millions de blocs de pierre, chacun pesant entre 2 et 4 t.
Voir aussi urbanisation.
4. 3 L’écriture
L’avènement de l’écriture est indissociable du phénomène précédent.
La plus ancienne écriture connue date d’environ 3000 av.
J.-C.
et est attribuée aux Sumériens de Mésopotamie.
L’écriture servit d’abord à comptabiliser les richesses, à identifier
des propriétaires, puis à conserver des connaissances moins directement utilitaires : textes sacrés, astronomie, chroniques, etc.
Elle prolongeait non plus un organe physique, mais l’esprit humain : la capacité de communiquer dans le temps
(mémoire) et dans l’espace (courrier).
Les Mésopotamiens gravaient des signes en forme de coins (écriture cunéiforme) avec des stylets sur des tablettes d’argile.
Les Égyptiens fabriquaient du papyrus, matériau semblable au papier, sur lequel ils écrivaient des hiéroglyphes.
Les
Phéniciens inventèrent plus tard l’écriture alphabétique, beaucoup plus simple.
Voir aussi alphabet ;écriture.
4. 4 L’invention de la roue
La roue fut fabriquée pour la première fois en Mésopotamie, vers 3000 av.
J.-C.
Cette invention donna une ampleur nouvelle aux transports et constitua en quelque sorte les fondements du machinisme : c’est la roue qui permit l’avènement de la
poulie, de la grue et du treuil, du moulin, du tour de potier, de l’engrenage, et de la manivelle..
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