Talleyrand-Périgord (de).
Publié le 10/12/2013
Extrait du document
«
Napoléon, qui le méprisait pour sa vénalité, le laissa néanmoins aux Affaires
extérieures, mais, comme Talleyrand désapprouvait discrètement la politique suivie à
l'égard de l'Autriche, il tomba dans une demi-disgrâce : le 9 août 1807, il fut remplacé
comme ministre et décoré du titre de vice-Grand Électeur.
Il commença alors à trahir.
À
Erfurt, en 1808, il conseilla au tsar de se refuser à « montrer les dents » à l'Autriche
comme l'aurait voulu Napoléon.
Quand celui-ci se trouva en Espagne, il intrigua pour son
éviction du trône, ce qui allait lui valoir, lors du retour précipité de l'Empereur, le 28 janvier
1809, une bordée d'injures et sa destitution de grand chambellan.
Quand les Alliés
arrivèrent à Paris en 1814, Talleyrand devint le chef du gouvernement provisoire (1 er avril
1814) et fut, au Sénat, l'artisan de la déchéance de Napoléon et de la restauration des
Bourbons.
Il présida le premier ministère constitué par Louis XVIII, qui le nomma pair de
France et le choisit comme représentant au congrès de Vienne, où, par son habileté, il
réussit à désunir les vainqueurs et, malgré l'épisode des Cent-Jours, à conserver à la
France une place dans le concert des nations.
Mais après l'élection de la Chambre
ultraroyaliste, dite « Chambre introuvable », il fut éloigné du ministère et ne joua plus qu'un
rôle mineur à la Chambre des pairs.
En 1830, Louis-Philippe, dont il avait appuyé la candidature au trône, le nomma
ambassadeur à Londres pour convaincre l'Angleterre des intentions pacifiques et amicales
du nouveau régime, et Talleyrand fit triompher le principe de non-intervention des
puissances européennes dans le conflit entre Belges et Néerlandais, qui aboutit à
l'indépendance de la Belgique.
Il ne parvint cependant pas à obtenir la division de la Belgique
et le rattachement de sa partie francophone à la France.
En 1834, à 80 ans, il se retira de
la vie politique et entreprit la rédaction de ses Mémoires.
Peu avant sa mort, il fit sa
soumission à l'Église.
Talleyrand a ainsi servi tous les gouvernements, qu'il a trahis ou abandonnés dès qu'il
pressentait leur chute ; c'est ce qu'il appelait « se mettre à la disposition des
événements ».
Ambitieux, sceptique, vénal, sans scrupules et libertin, il était méprisé par
ses amis autant que par ses ennemis, mais son intelligence et son habileté faisaient de lui
un diplomate hors pair..
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