supraconductivité.
Publié le 10/12/2013
Extrait du document
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vitesses des électrons s'organisent, chaque paire étant formée de deux électrons dont les
vitesses sont strictement opposées ; l'ordre n'est apparent que dans l'espace des
moments et pas dans l'espace réel des positions comme c'est le cas, pour les atomes,
d'un cristal de glace.
Les supraconducteurs peuvent transporter des courants de forte intensité sans
dissipation de chaleur, d'où des applications à forte densité de courant (bobines créant des
champs magnétiques intenses, cavités hyperfréquences pour accélérateurs de particules)
et pour des dispositifs cryoélectroniques : microvoltmètres, magnétomètres, filtres
hyperfréquences, détecteurs d'infrarouge et de particules.
L'usage de ces applications est
freiné par l'obligation de fonctionner à basse température.
Histoire de la supraconductivité.
En 1911 à Leiden, Gerhardt Holst découvre la supraconductivité.
C'est le fruit d'une
formidable entreprise scientifique créée par H.
Kamerlingh Onnes qui, depuis 1882, avait
développé l'ancêtre des grands laboratoires modernes de physique.
Leiden conserva le
monopole des expériences à basse température jusque vers 1926.
Onnes avait le premier
au monde liquéfié l'hélium en 1905 ; il publia seul la découverte de la supraconductivité, qui
lui valut le prix Nobel en 1913.
La supraconductivité resta complètement incomprise pendant vingt ans, les physiciens
n'ayant même pas de modèle satisfaisant pour comprendre la conductivité électrique dans
un métal ordinaire.
La supraconductivité de cette époque était dans une situation,
fréquente scientifiquement, où théorie et expérience se cherchent.
Enfin, une série
d'articles de Leiden publiés de 1930 à 1934 établirent que la chaleur spécifique est
discontinue à la température critique.
Une propriété, autre que la disparition de résistivité,
était enfin associée à la supraconductivité.
Cette propriété était de nature thermique et non
structurale, ce qui confortait l'idée que les électrons étaient en cause.
Toujours à Leiden, à partir d'idées générales sur les transitions de phase, Rutgers mit
en relation la dérivée du champ magnétique critique en fonction de la température avec le
saut de la chaleur spécifique à la température critique.
L'accord avec les expériences était
parfait.
La supraconductivité semblait bien être une phase thermodynamique, distincte de
la phase de l'état normal.
Des considérations thermodynamiques pouvaient donc la décrire.
Cependant, les Hollandais n'avaient pas mis dans leurs mesures magnétiques tout le
soin nécessaire.
C'est à Meissner qu'il revint, à Berlin, de constater le diamagnétisme
parfait.
Deux physiciens de Leiden, Gorter et H.B.G.
Casimir, élève de Pauli, produisirent
immédiatement une théorie thermodynamique qui, divisant les électrons entre
« normaux » et « supraconducteurs », prenait en compte l'effet Meissner.
Dans le même temps, à Paris, sur le chemin de l'exil à cause du nazisme, Fritz London
rendit compte du diamagnétisme parfait en ajoutant aux équations de Maxwell une relation
phénoménologique spécifique de l'état supraconducteur.
Il prédit aussi que, dans un anneau
supraconducteur, le flux magnétique est quantifié.
Shoenberg, en mesurant la résistance
hyperfréquence d'une micropoudre de grains supraconducteurs, confirma l'ordre de
grandeur prévu pour la profondeur de London.
Mais l'évolution du domaine, déjà freinée par le nazisme, fut encore bloquée par les
purges staliniennes au cours desquelles Chubnikov, très brillant expérimentateur, mourut et
Lev Landau fut emprisonné.
La Seconde Guerre mondiale marqua l'arrêt quasi complet de
cette activité.
Les techniques nucléaires et le radar développés pendant le conflit permirent l'obtention
de deux résultats importants.
Les premières fournirent les isotopes, grâce auxquels on
s'aperçut que les vibrations des ions (phonons) intervenaient dans la supraconductivité .
Le
matériel radar permit à Brian Pippard, à Cambridge, d'étudier en micro-ondes des alliages
pour proposer la notion de longueur de cohérence.
Tandis que de plus en plus d'expériences suggéraient l'existence d'un « gap » d'énergie,
la guerre froide créa une coupure scientifique entre l'URSS et le reste du monde.
L'article de
Ginzburg et Landau passa inaperçu, la revue le contenant ayant été jetée à l'eau par les
dockers de New York pendant la vague maccarthyste.
À l'Ouest, Fritz London, en publiant Superfluids , avançait que supraconductivité et
superfluidité sont des phénomènes quantiques macroscopiques..
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