Sturm und Drang. mouvement intellectuel et littéraire allemand de la fin du XVIIIe siècle. Ce mouvement doit son nom à une pièce de Friedrich Maximilian von Klinger (1776) et signifie littéralement « tempête » (Sturm) et « impulsion », « élan » (Drang). Il se créa en réaction contre l'impérialisme des Lumières (Aufklärung) dont il rejeta le rationalisme, la croyance dans le progrès, les conventions et la morale. Il influença durablement les mouvements romantique, naturaliste et expressionniste. Sa philosophie prôna la libération de l'individu et de la sensibilité. Les appellations de Geniezeit ou de Genieperiode, sous lesquelles on le désigne également, tiennent au rôle primordial qu'y joua la figure du génie. Considéré comme la plus haute expression de l'individu souverain, le génie représente l'idéal absolu de l'artiste. À côté de Shakespeare, Homère, Pindare, Ossian et Klopstock, le jeune Goethe figura au panthéon de ces êtres exemplaires. Le génie des peuples y eut également sa place, et le folklore joua un rôle non négligeable dans la dynamique du mouvement. Une nouvelle esthétique. La rencontre de Goethe et de Johann Gottfried Herder en 1770 fut déterminante : influencé par les théories esthétiques de Herder, Goethe écrivit des oeuvres poétiques (Sesenheimer Lieder, 1771), dramatiques (Götz von Berlichingen, 1773) et romanesques (les Souffrances du jeune Werther, 1774) qui orientèrent l'esthétique du mouvement. Mieux que tout autre genre, la tragédie permit d'exprimer la spontanéité et la tension des passions. Tournant le dos au modèle classique, les dramaturges rompirent avec la règle des trois unités et décrivirent les élans du héros à travers des scènes changeantes, une action mobile et un temps divisé. Clavigo (1774), Stella (1776) et Urfaust ( 1772-1775) de Goethe, les Brigands (1781) et Fiesko (1783) de Schiller, le Précepteur (1774) de Jacob Michael Reinhold Lenz et Simsone Grisaldo (1776) de Klinger comptèrent parmi les pièces les plus importantes du mouvement. L'autobiographie fut également l'objet d'un grand intérêt : genre subjectif par excellence, elle permit de cultiver l'expression de la sensibilité et l'analyse psychologique. Le Werther de Goethe trouva dans Wilhelm Heinse, Friedrich Heinrich Jacobi, Lenz et Karl Philipp Moritz des imitateurs de talent. La poésie apparut enfin comme le médium privilégié de l'expérience personnelle et intérieure. Elle fut notamment marquée par les genres folkloriques du lied, de la ballade, et par le recours au mythe auquel Gottfried August Bürger et surtout Goethe donnèrent un nouvel élan. En dépit de sa relative brièveté dans le temps, le Sturm und Drang, qui a réuni des écrivains allemands de premier plan, a contribué, par sa dynamique esthétique et intellectuelle, au développement de la « littérature universelle » telle que les romantiques allemands la rêvèrent peu après. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats théâtre - Du mélodrame au théâtre bourgeois Les livres Sturm und Drang, page 4912, volume 9 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Arts - Beaux-arts - Du classicisme au romantisme Allemagne - Arts - Littérature - Classicisme et romantisme Allemagne - Arts - Musique - Préromantisme et romantisme Allemagne - Histoire - L'Allemagne moderne - La société allemande Bürger Gottfried August Goethe (Johann Wolfgang von) Herder Johann Gottfried Jacobi - Jacobi Friedrich Heinrich Klinger (Friedrich Maximilian von) Lenz Jakob Michael Reinhold Lessing Gotthold Ephraim lied Lumières (philosophie des) - Une esthétique de la création romantisme - Littérature - En Allemagne Schiller (Friedrich von) Stolberg Vanhal Jan Krtitel Weimar Werther