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SPERBER (Manès)

Publié le 16/05/2019

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SPERBER (Manès), écrivain français d'expression française et allemande (Zablotov, Galicie, 1905 - Paris 1984). Né dans un petit village juif de Galicie autrichienne, il se réfugie avec sa famille à Vienne, au début de la Première Guerre mondiale. Il y découvre à la fois le marxisme (il sera membre du parti communiste jusqu'aux procès de Moscou en 1936) et la psychologie d'Adler [Alfred Adler et la psychologie individuelle, 1972) : pour Sperber, l'homme ne pourra changer le monde s'il ne change d'abord sa propre vie, en profondeur, et s'il ne transmue son natif sentiment d'infériorité par la « loi de la compensation », qui peut le conduire aux réalisations les plus belles ou les

 

plus efficaces. Professeur de psychologie et de sociologie à Berlin (1927-1933), il est emprisonné puis expulsé par les nazis. Il émigre alors à Vienne, Prague, Zagreb, puis à Paris, où il fonde l'institut international pour l'étude du fascisme. Engagé volontaire dans l'armée française en 1939, il passe après la défaite en zone libre où il entre dans un nouvel exil : celui de l'écriture. Son œuvre d'essayiste [Analyse de la tyrannie, 1938 ; le Talon d'Achille, 1957 ; Sept Questions sur la violence, 1972), et de romancier [Et le buisson devint cendres, 1949 ; Plus profond que l'abîme, 1951 ; Qu'une larme dans l'océan, 1952 ; la Baie perdue, 1953), sa trilogie autobiographique [les Porteurs d'eau, 1974 ; le Pont inachevé, 1975 ; Au-delà de l'oubli, 1977) dénoncent la montée des totalitarismes et cherchent derrière tout élé

 

ment du réel « quelque chose de plus vrai que la réalité elle-même » : la « signification » d'un destin humain qui transcende les tentations du nihilisme et

 

de l'absurde comme les certitudes trop immédiates des pouvoirs.

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