Sous-continent immense, l'Inde est la plus vaste démocratie du monde depuis 1947. Cet État fédéral, pionnier du nonalignement et de la coexistence pacifique, demeure marqué par la violence due à sa diversité ethnique, linguistique, religieuse, culturelle, ainsi qu'à la persistance du système des castes. Mais ses civilisations précieuses tout autant que son potentiel économique et militaire, et le mode de développement que l'Inde a adopté après le tournant libéral des années quatre-vingt-dix, en font une des grandes puissances contemporaines. L'Inde, dont le nom officiel est Union indienne ou en hind? Bh?rat. est un État fédéral de l'Asie du Sud, le deuxième dans le monde par la population. C'est aussi la plus vaste démocratie du monde. Depuis la Constitution de 1950 qui établit un régime de type parlementaire, le pouvoir est détenu par un Parlement composé de deux Chambres : le Conseil des États, dont les membres sont élus par les Assemblées des États fédérés, et la Chambre du peuple, dont les membres sont élus au suffrage universel direct pour cinq ans. Le président de la République, élu par un collège restreint, nomme un Premier ministre responsable devant la Chambre du peuple. Les partis politiques sont nombreux : le parti du Congrès, longtemps dominant, s'est scindé et a perdu le pouvoir en 1996. La structure fédérale ne permet pas de résoudre les graves problèmes posés par les minorités nationales et les conflits entre religions. Géographie Les conditions naturelles Relief et hydrographie. L'Inde occupe la plus grande partie de l'espace compris entre les montagnes de l'arc himalayen et le nord de l'océan Indien (golfe d'Oman ou d'Arabie à l'ouest, baie du Bengale à l'est). Elle n'englobe des parties importantes de l'Him?laya qu'au nordouest et au nord-est. L'essentiel du pays est donc composé de plaines, de plateaux et de moyennes montagnes. Au nord, la plaine du Gange et le seuil qui la sépare de celle de l'Indus constituent une zone de passage continue et rassemblent des populations très nombreuses. Le Gange et ses affluents, comme la Yamun? (ou Jamn?), apportent des quantités considérables d'eau et de sédiments fertiles, mais ont régulièrement des crues dangereuses. Le centre et le sud de l'Inde sont constitués par un socle de terrains anciens. Ce socle présente la forme d'un losange, composé de deux triangles dont la base commune va du golfe de Cambay jusqu'au fond de la baie du Bengale. Le triangle septentrional a son sommet aux environs de Delhi, celui du sud constitue la péninsule du Dekkan, dont l'extrémité méridionale est le cap Comorin. Ce socle porte essentiellement des plateaux, granito-gneissiques sur les plus grandes étendues, mais aussi volcaniques au nord-ouest. Un mouvement de bascule général a soulevé l'ouest et abaissé l'est du socle, entraînant la formation d'un escarpement continu le long de la mer d'Oman, les Gh?ts de l'Ouest, et la construction d'importants deltas le long de la baie du Bengale. Des cassures plus localisées ont créé des montagnes moyennes au nord-ouest (monts Ar?valli, monts Vindhya), au nord-est (Bastar) et le long de la côte orientale. Les plateaux du socle sont recouverts de sols rouges correspondant au soubassement granito-gneissique, tandis que les laves portent des sols noirs à fort pouvoir de rétention d'eau. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Brahmapoutre Chota Nagpur Comorin (cap) Dekkan Gange Ghats Hooghly Indus Laquedives (îles) Malabar (côte de) Yamuna Climat et végétation. Le climat est profondément marqué par l'alternance des moussons. La mousson d'hiver souffle du nord-est sur la plus grande partie du pays. Elle engendre une saison sèche (et relativement fraîche dans le Nord au moins), pendant laquelle les températures nocturnes descendent au-dessous de 8 o C. Cette saison sèche se termine, de mars à la fin mai, par une période très chaude (plus de 40 o C dans la journée). La mousson d'été, qui souffle du sud-ouest, amène des masses d'air chaudes et très humides : la saison des pluies dure en moyenne de juin à la fin septembre, mais se prolonge en octobre et novembre le long de la baie du Bengale. Les pluies sont particulièrement abondantes sur la côte ouest et dans tout le Nord-Est ; elles sont plus faibles dans le centre de la Péninsule et surtout au nord-ouest. Des interruptions de pluies peuvent se produire sur de vastes régions et se prolonger pendant plusieurs semaines, ce qui entraîne des sécheresses catastrophiques. En revanche, des pluies anormalement abondantes affectent souvent des régions plus restreintes, et provoquent des inondations destructrices. Les plus graves se produisent avec l'arrivée de « tempêtes tropicales « en provenance de la baie du Bengale. La végétation naturelle a été largement détruite par l'activité des centaines de millions d'agriculteurs indiens ; elle a été remplacée par des rizières dans les régions les plus arrosées, et par des champs ouverts plantés d'arbres isolés dans les parties plus sèches. Il reste toutefois quelques forêts tropicales dans les régions très arrosées : les Gh?ts de l'Ouest, les moyennes montagnes du Nord-Est et le long de l'Him?laya. Les régions sèches du Dekkan, quand elles ne sont pas cultivées, portent des brousses à épineux, parfois qualifiées de « jungle «. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats mousson Complétez votre recherche en consultant : Les livres Inde - la ville de Mussoorie, station climatique proche de Dehra Dun, page 2480, volume 5 Inde - paysage du Rajasthan, dans le nord-ouest de l'Inde, page 2480, volume 5 Inde - le delta du Gange au Bengale-Occidental, page 2480, volume 5 Inde - le littoral de Goa, page 2480, volume 5 Inde - scène de mousson, page 2481, volume 5 Les aspects humains Les résultats du recensement de 1991 créditaient l'Inde d'une population de 846 millions d'habitants, ce qui représentait une croissance de 2,2 % par an depuis 1981. Ce rythme, qui est resté soutenu pendant trente ans, montre combien la politique de limitation des naissances menée par le gouvernement n'a eu que des effets limités. Même avec un taux d'accroissement naturel inférieur à 2 % par an, l'Inde dépassera le milliard d'hommes en l'an 2000. La densité, aujourd'hui, est supérieure à 290 habitants au kilomètre carré, chiffre qui apparaît considérable pour une population vivant largement de l'agriculture. Cette immense population est très diverse du point de vue culturel. La religion dominante (82 % de la population) est l'hindouisme, mais il y a des minorités importantes : musulmans avant tout (12,1 % de la population), sikhs, jains (ou jainas), chrétiens. La conception hindoue de la société est fondée sur le système des castes. Il existe plusieurs milliers de groupes endogames, les sous-castes, ou jatis, qui sont à leur tour regroupés en quatre grandes catégories hiérarchisées, les v arnas , ou castes au sens strict : les brahmanes (caste sacerdotale), les kshatriyas (caste guerrière ou royale), les vaishyas (commerçants) et les shudras (travailleurs manuels). Il faut encore ajouter les « hors-caste «, ou harijans, individus placés tout en bas de la hiérarchie traditionnelle. La discrimination fondée sur la caste (qui n'a plus d'existence légale depuis l'indépendance) est interdite, et il y a longtemps que beaucoup d'Indiens ont des occupations différentes de celles qui leur sont théoriquement imposées par leur statut héréditaire. Depuis 1990, l'accès des basses classes (soit, au total, 52 % de la population) et même des intouchables (18 %) à la fonction publique et à l'Université est favorisé par le système des quotas. La diversité linguistique est également très marquée, même si on l'a souvent surévaluée. Il existe en fait surtout seize grandes langues, regroupées en deux familles : langues indo-européennes du Nord (hind?, bengal?, mar ?th?...) et dravidiennes du Sud (tamil, telugu...). Dans le Sud, la généralisation de l'hind?, qu'on a voulu retenir comme langue officielle, se heurte à de grandes résistances, si bien que l'anglais pourrait rester encore longtemps la langue vernaculaire dans l'ensemble du pays. Les quelque deux cents langues recensées en dehors des langues principales ne sont parlées que par des groupes peu nombreux. La structure fédérale de l'Inde tient compte, dans une certaine mesure, de cette diversité de la population. Mais les conflits entre communautés sont nombreux et souvent très graves. Ceux qui opposent hindous et musulmans sont chroniques, et ont été ranimés par le développement du fondamentalisme islamique et par le nouvel élan du « nationalisme hindou «. Les sikhs, majoritaires au Pendjab (ou Punj?b), craignent pour leur identité et certains d'entre eux aspirent même à l'indépendance de leur État. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bengali brahmane caste dravidiennes (langues) hindi intouchables marathe sikhs tamoul Tamouls Les livres Inde Inde Inde Inde Inde - femme et enfant à Jaipur, au Rajasthan, page 2478, volume 5 - un quartier populaire de Delhi, page 2482, volume 5 - une rue de Calcutta, page 2482, volume 5 - le centre des affaires de Bombay, page 2482, volume 5 - Srinagar, page 2482, volume 5 La vie économique Après l'indépendance, l'Inde s'est engagée dans une « voie intermédiaire « (entre le capitalisme et le socialisme), caractérisée à la fois par une planification souple, un partage des responsabilités entre l'initiative privée et l'action gouvernementale, une politique douanière protectionniste, et par une réglementation des investissements. À partir de 1991, au contraire, ceux-ci ont été largement sollicités (1,3 milliard de dollars d'investissements étrangers en 1995), dans le cadre de la nouvelle politique libérale, qui s'est également traduite par des mesures de privatisations. Plus de 7 millions d'emplois ont été créés. La prépondérance de l'agriculture. L'Inde est un pays où le travail de la terre concerne encore les deux tiers des actifs. La très forte densité de population explique la fragmentation de la tenure en microexploitations de 1 à 2 hectares. En outre, dans bien des régions, les propriétaires et les usuriers prélèvent une part importante des ressources. Au lendemain de l'indépendance, certaines réformes, visant à développer des formes de crédit agricole plus équitables, ont permis l'émergence d'une paysannerie moyenne, ouverte au progrès et à l'agriculture d'exportation. Puis la « révolution verte « de 1965 a eu pour conséquence une augmentation des investissements en faveur de l'amélioration des semences, des engrais et de l'irrigation. La production agricole fit plus que doubler par rapport à celle de 1950. Or, dans les années quatre-vingt, les investissements publics dans l'agriculture ont diminué et, en 1995, seuls 35 % de la surface agricole utile étaient irrigués. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats révolution verte tenure Les livres thé - une plantation de thé dans le sud de l'Inde au Kerala, page 5152, volume 9 Le nouvel élan industriel. À l'époque de Nehru, la politique fut de s'orienter vers le développement d'une gamme industrielle complète, dans un cadre autarcique. Les industries traditionnelles, notamment le textile, furent laissées au secteur privé, tandis que l'on tentait d'édifier des industries nouvelles dans le secteur public. Ainsi, des trusts familiaux (Tata, Birla) coexistaient avec les entreprises contrôlées par l'État. L'Inde fut assez bien dotée en unités de fabrication pour les biens de consommation et les biens d'équipement Cependant, la production énergétique et les moyens de transport demeuraient insuffisants. Dans les années quatre-vingt-dix, plusieurs secteurs se sont hissés en tête de ceux qui produisent la valeur ajoutée industrielle : outre le textile, qui occupe le 5 e rang mondial et fournit 7 % du PNB, l'agroalimentaire et, avant même ces derniers, la construction automobile, dopée par l'implantation des firmes étrangères, et l'industrie chimique. L'Inde dispose de treize raffineries, qui traitent 35 millions de tonnes de pétrole, alors que la demande prévue en 2010 est de 150 millions de tonnes. Les exportations de l'Inde, aujourd'hui, s'orientent de plus en plus vers les États-Unis, tandis que le pays s'efforce également de les développer avec les États du Sud-Est asiatique. Il reste que la balance commerciale est déficitaire et que l'énormité de la dette publique (60 % du PIB) et de la dette extérieure (30 % du PIB) contraint le gouvernement à des mesures de rigueur. Au total, le développement économique de l'Inde profite essentiellement aux classes moyennes et laisse subsister une population de 600 millions de pauvres. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Inde - barrage-réservoir dans le Sud, page 2483, volume 5 Inde - repiquage du riz dans l'État de Madras, page 2483, volume 5 Inde - les aciéries Tata à Jamshedpur, page 2484, volume 5 Inde - industrie d'équipement à Poona (ou Pune), page 2484, volume 5 Inde - salle de contrôle du centre nucléaire de Trombay, près de Bombay, page 2484, volume 5 L'organisation de l'espace Elle est encore largement marquée par le poids de l'agriculture. Les régions de riziculture, les plus humides, sont aussi les plus peuplées ; elles forment un croissant périphérique qui englobe les côtes de la Péninsule et les plaines du Nord-Est. Les concentrations majeures dans les régions sous l'influence directe de Bombay et de Calcutta, créations coloniales, résultent également de l'ancienne emprise britannique. Cependant, l'évolution récente a conduit à une redistribution des activités, avec notamment l'essor de régions agricoles nouvelles, comme le Pendjab, et l'industrialisation des villes de l'intérieur et du Sud. Ainsi, le pôle informatique de l'Inde s'est constitué autour de Bangalore, déjà siège de l'industrie aéronautique ; toutes les grandes multinationales y sont présentes, et quatre villes nouvelles doivent y être créées. On peut donc distinguer six grands domaines principaux dans l'espace indien : les montagnes du Nord restent en position marginale, malgré leur importance touristique et stratégique ; la plaine du Gange est un foyer majeur de peuplement agricole, où s'édifie autour de Delhi et au Pendjab une nouvelle région industrielle ; deux régions économiques de plus en plus vastes s'organisent autour de Bombay et de Calcutta ; l'Inde centrale, du R?jasth?n à la baie du Bengale, trop sèche ou trop pluvieuse, dont le développement est bloqué par des structures sociales particulièrement archaïques, constitue une région attardée ; l'Inde du Sud tente de retrouver son identité dravidienne et connaît un essor économique remarquable grâce à l'irrigation des deltas et au développement de pôles industriels modernes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bangalore Bombay Calcutta Delhi Nagaland Pendjab Rajasthan Les livres Bombay, page 692, volume 2 Calcutta, page 808, volume 2 Pendjab, page 3797, volume 7 Rajasthan, page 4231, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ahmadabad Ahmadnagar Allahabad Amritsar Arunachal Pradesh Bareli Bénarès Bengale-Occidental Bhopal Bihar Bijapur Bikaner Brahmapoutre Calicut Chandigarh Chota Nagpur Cochin Coimbatore Darjeeling G oa Gujerat Haryana Himachal Pradesh Hooghly Howrah Indien (océan) Indore Jaipur Jammu-et-Cachemire Jamshedpur Jodhpur Kanpur Karakorum Karnataka Kerala Lucknow Madhya Pradesh Madras Madurai Maharashtra Mangalore Manipur Meghalaya Mizoram Nagpur Orissa Patna P oona Rajputana Shillong Srinagar Tamil Nadu Tanjore Tripura Trivandrum Udaipur Ujjain Uttar Pradesh Vadodara Vijayavada Yamuna Les livres tropiques - roue à manège circulaire pour puiser l'eau au Rajasthan, en Inde, page 5298, volume 10 Histoire La préhistoire indienne L'homme semble avoir habité le sous-continent indien depuis les débuts (ou plus certainement depuis le milieu) de l'époque paléolithique, comme en font foi les nombreux outils lithiques retrouvés en diverses parties des piémonts himalayens, dans le R?jasth?n et dans le Tamil Nadu. On distingue, au néolithique, deux courants de civilisation, l'un qui se développa le long de l'Indus au cours du IIIe millénaire et l'autre, beaucoup plus diversifié, dont on a retrouvé les vestiges dans de nombreuses régions du P?kist?n et de l'Inde actuelle, correspondant à des horizons culturels divers. La « civilisation de l'Indus « était caractérisée par un développement considérable des villes et une organisation sociale très définie. C'est la plus ancienne culture indienne possédant une écriture, qui n'a pas encore été déchiffrée. Il semble que le fer ait été importé par les tribus indo-européennes vers la fin du IIe millénaire. C'est dès cette époque qu'apparurent de nombreux monuments mégalithiques. Les plus anciens sont contemporains de la période dite védique, au cours de laquelle s'établirent, au nord du Gange, des tribus indo-européennes organisées. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Indus techniques (histoire des) - L'Antiquité - L'Asie ville - Histoire de l'urbanisation - Les origines du monde urbain Les livres Inde - buste d'homme en stéatite provenant de Mohenjo-Daro, page 2486, volume 5 La période védique Vers le XIIe siècle avant notre ère, venant du plateau iranien, les premières tribus indoeuropéennes (?rya) pénétrèrent en Inde par le nord-ouest. Il y avait alors dans le souscontinent indien un ensemble de populations très diverses (Dravidiens, Paléoméditerranéens australoïdes, Négritos, Mund?s, etc.), qui se trouvèrent progressivement refoulées par les nouveaux arrivants dans les montagnes et dans le Dekkan. Les grands poèmes épiques de l'Inde, comme le Mah?bh?rata et le R?m ?yana, bien que transcrits tardivement, relatent cette conquête sur les D?sy? encore au stade de chasseurs mésolithiques, et les luttes que les clans des envahisseurs se livrèrent alors entre eux. La civilisation védique (du nom des Veda, leurs livres sacrés), pastorale, agricole et guerrière, possédait une mythologie élaborée d'origine indo-européenne, dans laquelle les forces naturelles étaient divinisées, et qui évolua progressivement pour donner le brahmanisme. La société, organisée en villages et petits royaumes, était divisée en trois castes, celle des guerriers, celle des prêtres et celle des hommes libres, tous d'origine indo-européenne. Les populations aborigènes formèrent alors la masse des serviteurs et esclaves. Mais, au contact des envahisseurs, elles s'initièrent à la culture du riz et de l'orge, et, progressivement, se mêlèrent plus étroitement aux paysans du nord de la vallée du Gange, dont elles adoptèrent certaines coutumes et la conception du monde divin. À l'inverse, les Indo-Européens incorporèrent les divinités autochtones dans leur propre panthéon. On distingue donc, vers la fin de cette période védique (qui se termine approximativement vers le VIe siècle avant J.-C.), trois grands groupes de cultures et de peuples en Inde : les ?rya indo-européens, les aborigènes aryanisés dans le nord du Dekkan et les Dravidiens dans le sud de la Péninsule. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aryens bouddhisme - Introduction Dravidiens Mahabharata Mundas Ramayana techniques (histoire des) - L'Antiquité - L'Asie Veda La période formative (VIe siècle avant J.-C. - IIIe siècle après J.-C.) Les ?rya amorcèrent la conquête du Dekkan, ce qui permit une forte interpénétration des cultures. La religion védique se transforma en brahmanisme (puissance accrue de la caste sacerdotale) ; les villages se fédérèrent, constituant des royaumes qui guerroyaient entre eux, mais étaient désormais assez puissants pour conquérir toute la Péninsule. Un grand clan guerrier, celui des Maurya, installé dans l'actuel Bih?r sur le Moyen-Gange, finit, à la fin du IVe siècle, par conquérir les royaumes voisins et étendre ses possessions sur l'Inde du Nord et une bonne partie du Dekkan. Il se heurta, sur l'Indus, aux troupes d'Alexandre le Grand en 326 avant J.-C. Celles-ci, bien qu'elles n'aient pas pénétré dans la vallée du Gange, laissèrent des traces durables, et l'esprit hellénistique influa sur le développement de la pensée indienne, notamment bouddhique, dans tout le Nord-Ouest. Le roi Açoka (ou Ashoka, vers 272/vers 232 avant J.-C.) conquit l'est de la Péninsule et étendit l'Empire maurya jusqu'en Afgh?nist?n, tout en envoyant des missionnaires bouddhistes à Ceylan. Dans l'extrême sud du pays, les dynasties dravidiennes s'organisèrent, et le brahmanisme comme le bouddhisme et le jaïnisme pénétrèrent les couches aristocratiques. Une littérature en tamil se développa au sein d'« académies poétiques «, notamment à Madurai. Dans le Nord, malgré l'instabilité dynastique, fleurit une civilisation raffinée, les sciences se précisèrent et l'on composa les premiers grands textes indiens. L'écriture br?hm?, ancêtre du sanskrit, vit le jour, ainsi que les premières théories sur le gouvernement et l'administration. La langue religieuse, le sanskrit, se développa parallèlement aux autres langues et écritures locales, comme le p?li, qui devint la langue religieuse des bouddhistes des écoles du Sud, ou les langues dravidiennes et locales. Le brahmanisme commença de se transformer. Dans le même temps, le bouddhisme, de philosophie, devint religion avec l'élaboration des doctrines du mah?y?na. Vers la fin du IIIe siècle de notre ère, bien que chaque région conservât ses caractères propres, les grands traits de la civilisation indienne étaient fixés. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Açoka Alexandre le Grand Aryens bouddhisme - Évolution et expansion du bouddhisme brahmanisme brahmanisme - Du védisme au brahmanisme jaïnisme mahayana Maurya P ôros sanskrit La période « classique « (vers 300-vers 750) Après la disparition de l'empire des Kush?na, formé par un peuple envahisseur venu d'Asie centrale au début de notre ère et qui s'était établi dans la moyenne vallée du Gange, l'Inde se trouva à nouveau morcelée. Mais, à partir du IIIe siècle, la dynastie des Gupta, originaire du Magadha (au sud du Bih?r actuel), devint de plus en plus puissante. Le souverain Chandragupta II (vers 380/414) réussit à réunifier le nord de la Péninsule. Cette dynastie de rois conquérants et civilisateurs allait être abattue au début du VIe siècle par une nouvelle invasion venue d'Asie centrale par le Nord-Ouest, celle des Huns Blancs ou Hephtalites. Sous l'empire des Gupta, la civilisation indienne fut particulièrement brillante : la littérature sanskrite atteignit alors son plein développement avec la rédaction des grands textes religieux (Pur?na), techniques et administratifs ( Dharmash?stra). Le théâtre, la poésie et les philosophies hindoues et bouddhiques se précisèrent. Le brahmanisme se transforma progressivement en hindouisme. L'art se dégagea des influences perse et centre-asiatique pour devenir typiquement indien, et les premiers monuments architecturaux construits (et non plus seulement excavés) virent le jour, remplaçant les grands tumuli bouddhiques, appelés st?pa. Les grottes furent ornées d'admirables peintures (Ajant? en Inde, Sigiriya à Ceylan), dont le style fut largement exporté en Asie centrale Et en Chine avec le bouddhisme du mah?y?na. L'hindouisme développa alors des philosophies diverses selon que l'on croyait en la prééminence de Shiva ou en celle de Vishnu, et les sectes se diversifièrent. Le système des quatre castes se mit en place, rigidifiant la société. Dans le Dekkan et les pays dravidiens, l'influence brahmanique se fit sentir de plus en plus profondément et gagna les couches populaires. De nombreuses dynasties locales se constituèrent des empires ou des royaumes. Celle des Pallava, à partir de la fin du VI e siècle, fut prépondérante dans le Sud-Est, où elle s'opposa aux Ch?lukya du Dekkan et aux Chola et P?ndya du Sud. La littérature dravidienne connut, comme les oeuvres écrites en sanskrit et dans les divers pr?krit (formes populaires du sanskrit), un épanouissement remarquable. Après la chute de la dynastie des Gupta, et l'éclatement de l'empire en de multiples royaumes, un petit souverain, Harsha, tenta, au début du VIIe siècle, de redonner son éclat à la civilisation des Gupta. Mais à sa mort, en 647, son royaume se désagrégea à nouveau, donnant naissance dans toute l'Inde à une multitude de royaumes et principautés qui se livrèrent des luttes incessantes. Ces royaumes, gouvernés par des r?j? (princes), désunis, ne purent s'opposer à l'implantation des Arabo-Syriens sur leurs marches occidentales, à partir de 712. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ajanta (monts) Chalukya Chandragupta - Chandragupta Ier Chandragupta - Chandragupta II Gupta Harshavardhana Harsha hindouisme Magadha Pallava prakrit purana Shiva stupa Vishnu La période médiévale (vers 750-vers 1200) Dans l'ouest de la Péninsule, la dynastie des R?shtrak?ta, qui réussit temporairement à supplanter les Ch?lukya, se signala par le creusement et la décoration d'imposantes grottes brahmaniques, notamment à Ellor?. Dans le nord de la vallée du Gange, une dynastie de Rajpouts (ou R?jputs), les Prat?h?ra, réussit à s'imposer face aux musulmans, tandis qu'au Bengale les P?la, d'obédience bouddhique, se rendaient maîtres de tout le Nord-Est. La grande université bouddhique de N?land? accueillait alors des pèlerins et étudiants venus de presque toute l'Asie. En Inde centrale, il y eut de nombreux royaumes hindous éphémères, mais chacun laissa son empreinte par la construction de temples, comme ceux des Chandella, à Khajur?ho (X e -XIIe siècle). Le Dekkan restait toujours morcelé entre les diverses fractions des Ch?lukya et des Gang? e ntre autres. À l'extrême sud, les Chola constituèrent au X e s iècle une vaste thalassocratie qui combattit les Shr?vijaya de la péninsule Malaise et leur disputa le monopole du commerce des épices. Si, dans le domaine religieux, on assista alors à une floraison de philosophies (ved?nta) et au développement du sentiment piétiste ( bhakti), dans celui des sciences et des lettres, l'Inde vécut sur l'acquis de l'ère gupta. À la fin de la période, des Turcs d'Asie centrale et d'Afgh?nist?n firent des raids de plus en plus fréquents sur le nord-est de l'Inde, désorganisant la société. Aucun r?j? n'étant suffisamment puissant pour les arrêter, Mahmoud de Ghazni, un sultan turc, finit par prendre Delhi aux Prat?h?ra en 1192 et fonda le premier État musulman de l'Inde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bhakti Chalukya Ellora Mahmoud de Ghazni Pala Rajpoutes Shrivijaya (royaume de) vedanta Le sultanat de Delhi (1192-1526) À partir de Delhi, les sultans allaient conquérir progressivement toute l'Inde, en commençant par la vallée du Gange. Les forces turques, composées surtout de cavaliers, vainquirent facilement les lourdes armées indiennes, relativement peu mobiles et souffrant de la désunion chronique de leurs chefs. Les premiers sultans ayant pillé et massacré les populations indiennes, celles-ci ne purent résister lorsque ?ltutmish (1211/ 1236), fermement établi à Delhi, commença à y organiser un empire musulman, malgré les menaces mongoles de Genghis Kh?n sur ses frontières du Nord-Ouest. Cette dynastie turque dite des Esclaves (Muizz?) se maintint jusqu'en 1290, apportant une certaine stabilité politique dans la vallée du Gange. Celle des Khaldj?, qui lui succéda, après avoir battu les Mongols venus assiéger Delhi en 1297, se lança alors à la conquête du Dekkan, et le général M?lik K?fur, de 1307 à 1311, pilla toute l'Inde du nord au sud. La dynastie turque des Tughl?q tenta ensuite de s'établir fermement dans le Dekkan, où elle transféra sa capitale à Daulat?b?d (1338), mais l'effort de guerre ruina l'État et des révoltes éclatèrent dans toute l'Inde. Les royaumes conquis se rendirent indépendants, sous la férule de sultans musulmans ou hindous. Dans le Dekkan, une puissante confédération de princes hindous fonda en 1336 l'empire de Vijayan?gar, qui s'opposa violemment aux sultanats du Dekkan, mais devait être finalement détruit à Talikota en 1565. Dans le Nord, les dynasties afghanes des Sayy?d et des Lod? eurent du mal, à partir de Delhi, à contenir leurs vassaux et les princes hindous révoltés. Dans l'Ouest, de grands royaumes musulmans, profitant de la faiblesse de Delhi, se constituèrent et, dans l'Est, les sultans turcs du Bengale firent sécession. Tamerlan (ou Tim?r Lang), kh?n de Samarcande, saisit l'occasion pour envahir le nord-ouest de l'Inde, piller Delhi et en massacrer la population en 1399. Un afflux considérable de peuples divers concourut alors au brassage des populations de l'Inde. Enfin, en 1526, le roi de Kaboul, B?bur (ou B?ber, 1519/1530), un descendant de Tamerlan, envahit l'Inde et, grâce à son artillerie, battit les confédérés hindous à P?n?pat, instaurant le règne d'une nouvelle dynastie, celle des Moghols. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats 'Ala' ad-Din Babur Zahir ad-Din Muhammad Bahmanides Dekkan Delhi (sultanat de) Esclaves (dynastie des) islam - Religion - L'expansion de l'islam - Le temps des Empires Mongols Tamerlan Vijayanagar Les livres Inde - Marco Polo goûtant les épices du royaume de Quilon, sur la côte de Malabar, en Inde, page 2486, volume 5 L'Empire moghol (1526-1707) B?bur n'ayant survécu que peu de temps, ce fut son fils Hum?y?n (1530/1556) qui monta sur le trône de Delhi. Il s'en vit presque aussitôt chassé par un sultan afghan du Bih?r, Sher Sh?h (1533/1545), qui se mit en devoir d'organiser administrativement le pays et lui imposa une paix relative. Sa mort accidentelle permit à Hum?y?n, revenu de son exil en Perse, de remonter sur le trône. Son fils Akbar (1556/1605) prôna une certaine tolérance entre hindous et musulmans. Il reconquit une bonne partie du Dekkan et le Gujerat, annexa le Cachemire. Il donna à l'Inde ses institutions les plus durables et se montra soucieux d'être davantage un souverain indien que musulman. Tentant de créer un nouvel esprit religieux, il inaugura un art au syncrétisme remarquable dans sa capitale éphémère de Fatehpursikr?. Sous son règne, l'Inde retrouva un semblant d'unité. Ses fils et petit-fils, J?hang?r (1605/1627) et Sh?h J?han (1627/1658), quoique piètres politiques, furent de généreux mécènes des lettres et des arts, et couvrirent l'Inde de monuments parfois somptueux, comme le T?j Mahal d'?gr?. Sous leur règne se développèrent une riche littérature en persan ainsi que des écoles de peintres miniaturistes, de musique, de danse et de poésie. Mais, par ses excès de zèle religieux et ses guerres incessantes dans le Dekkan, leur successeur Aurangzeb (1658/ 1707), un fanatique musulman, ruina à la fois le pays et la civilisation élaborée par ses prédécesseurs. À sa mort, la plupart des r?j?s hindous et des sultans locaux se révoltèrent, et une nouvelle confédération hindoue, celle des Marathes, s'imposa progressivement. Le morcellement et la désorganisation de l'Inde devaient favoriser la pénétration des Européens. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Akbar Jalal ud-Din Muhammad Aurangzeb Babur Zahir ad-Din Muhammad islam - Religion - L'expansion de l'islam - Le temps des Empires Marathes Moghols (Grands) Taj Mahal Les livres Inde - l'empereur moghol Akbar (1556-1605), page 2487, volume 5 Inde - l'empereur moghol Babur (1519/1530), entouré de ses ministres et de sa cour, page 2487, volume 5 Inde - la domination moghole, page 2487, volume 5 L'Empire des Marathes (1707-1818) Les fils d'Aurangzeb se disputant sa succession et affaiblissant le pays, les Marathes, fédérés par Shiv?j? (1627-1680), se révoltèrent et, sous la conduite de leurs peshw? (Premiers ministres), grignotèrent progressivement l'espace moghol. L'Inde, divisée, dut alors subir l'invasion du Perse N?dir Sh?h (1736/1747), qui pilla Delhi et ?gr? et annexa l'Afgh?nist?n, le Cachemire, le Sind et les marches occidentales de l'Inde en 1739. Au milieu du XVIIIe siècle ne demeuraient alors en Inde proprement dite que trois puissances, celle des Marathes hindous, celle des Britanniques de la puissante Compagnie des Indes, qui, à partir de Calcutta, convoitaient l'Inde des mah?r?j?s, et celle des Français qui, de Madras où ils s'étaient installés en 1746, essayaient de se tailler un empire dans le Dekkan en s'alliant avec des potentats musulmans. Mais le roi de France Louis XV désavoua la politique expansionniste de l'administrateur colonial Dupleix (1754), favorisant ainsi les positions des Britanniques. Après le traité de Paris (1763), les Français ne devaient conserver que cinq comptoirs : Yanaon, Pondichéry, Chandernagor, K?rik?l et Mahé. De leur côté, les Marathes, continuant leur avance, prirent Delhi en 1757, mais s'aliénèrent les Rajpouts hindous et les Sikhs en raison de leurs pillages. Battus en 1761 à P?n?pat par une confédération d'Afghans et d'Hindous, ils furent obligés de se replier dans le Sud-Ouest. La France étant de nouveau entrée en guerre contre la Grande-Bretagne en 1778, l'Inde devint l'un des théâtres de la rivalité entre les deux puissances européennes. Grâce à une paix provisoire signée avec les Marathes, les Britanniques purent concentrer leurs forces contre les alliés de la France, notamment Tip? Sultan, et ils s'emparèrent alors de la presque totalité du Dekkan. Après être venus à bout des Marathes, ils purent transformer l'Inde en colonie de l'Empire britannique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chandernagor Dupleix Joseph François Indes (Compagnie des) Indes (Compagnie française des) Karikal Louis - FRANCE - Louis XV le Bien-Aimé Madras Mahé Marathes Pondichéry Rajpoutes Yanaon Les livres Inde - prise de Delhi par les troupes britanniques en 1803, page 2487, volume 5 La domination britannique (1818-1947) Les Britanniques, afin d'assurer leurs arrières, durent soutenir de longues luttes contre les Sikhs et les Afghans dans le Nord-Ouest. La grande révolte des cipayes (soldats indiens) en 1857 faillit remettre la domination des Britanniques en question. Mais, la révolte matée, le dernier sultan moghol fut déposé et, en 1876, la reine Victoria fut proclamée impératrice des Indes. Des routes et des lignes de chemins de fer furent construites, des plantations développées. L'Inde fournit son coton et devint un débouché privilégié des industries textiles et métallurgiques de la métropole. L'usage de la langue anglaise fut rendu obligatoire dans l'administration, qui ne fit que se substituer à celle des Grands Moghols. Après une tentative malheureuse de partition du Bengale en 1905 entre musulmans et hindous afin d'affaiblir le mouvement nationaliste, la capitale de l'Empire des Indes fut transférée à Delhi en 1911. Mais le sentiment nationaliste se développait au sein de l'élite hindoue, de plus en plus opposée au British Rule, et dotée, depuis 1885, d'une organisation politique : le parti du Congrès. Devant ces contestations, les Britanniques cherchèrent le soutien des musulmans. Ils appuyèrent l'?g? Kh?n quand ce dernier fonda en 1906 la Ligue musulmane, mouvement qui affichait alors son loyalisme à la couronne britannique. Mohandas G ?ndh? ( 1869-1948), rentré en Inde en 1914 après un long séjour en Afrique du Sud, se fit l'apôtre de la résistance à l'occupation britannique. Il prêchait également la réconciliation entre hindous et musulmans. La Première Guerre mondiale révéla aux nations colonisées les faiblesses des pays occidentaux. Le mouvement nationaliste indien, déjà renforcé par cette prise de conscience, le fut également par le sentiment de révolte que suscita le massacre d'Amritsar. Le 13 avril 1919, en effet, le général britannique Dyer avait fait tirer sans sommation sur la foule lors d'une réunion politique. Il y avait eu 379 morts et 1 200 blessés. Dès les années trente, sous l'impulsion de G?ndh?, les nationalistes adoptèrent une stratégie de « non-coopération non violente « et, en 1942, le mot d'ordre « Quit India « (« Quittez l'Inde «) fut lancé à l'encontre des Britanniques. Après la Seconde Guerre mondiale, ceux-ci acceptèrent l'idée d'indépendance. En mars 1947, lord Louis Mountbatten fut nommé vice-roi pour présider à la décolonisation de l'Inde. Les divergences entre les hindous et les musulmans étaient telles qu'il ne put empêcher la partition du pays. Le 15 août 1947, le Royaume-Uni transféra sa souveraineté aux deux nouveaux États : l'un musulman, le P?kist?n (alors séparé en P?kist?n oriental et P?kist?n occidental), et l'autre hindou, le Bh?rat ou Union indienne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aga Khan - Aga Khan III Amritsar Asie - Histoire - L'Asie au temps des impérialismes cipayes colonisation - Le second système colonial : l'impérialisme - La nouvelle distribution coloniale Congrès (parti du) Gandhi (Mohandas Karamchand Gandhi, dit le mahatma - « la Grande Âme « ) Indes (Empire des) Moghols (Grands) Mountbatten - Mountbatten (Louis, premier comte Mountbatten of Burma) non-violence Pakistan - Histoire - Un pays né de la partition de l'Inde Royaume-Uni - Histoire - De la puissance mondiale au partenaire européen Royaume-Uni - Histoire - La suprématie britannique thugs Les livres décolonisation - Inde, page 1398, volume 3 colonisation - famine aux Indes, page 1184, volume 3 Inde - réfugiés hindous fuyant le Pakistan pour l'Inde en 1947, page 2488, volume 5 La période contemporaine G ?ndh? fut assassiné en 1948 par un Hindou qui lui reprochait d'avoir laissé se faire la partition. Ce fut son disciple Jawah?rl?l Nehru (1889-1964) qui prit la tête du pays, devenant un des chefs de file des pays « non alignés «, notamment à la conférence de Bandung (ou Bandoeng) en 1955. Mais l'Inde et le P?kist?n ne tardèrent pas à s'opposer militairement pour l'attribution du Cachemire. Puis la Chine, qui réclamait certains territoires himalayens, profita de la faiblesse momentanée de l'Inde pour l'amputer en 1962 de quelques arpents montagneux. Après la mort de Nehru, sa fille Ind?r? G?ndh? occupa le poste de Premier ministre de 1966 à 1977, puis de 1980 à 1984. Elle gouverna autoritairement et, en 1971, soutint militairement le P?kist?n oriental lorsque celui-ci fit sécession pour devenir l'État indépendant du B?ngl?desh. Cependant, le parti du Congrès était de plus en plus divisé en factions rivales. À Ind?r? G ?ndh?, assassinée par des dissidents sikhs en 1984, succéda son fils R?j?v G?ndh?, qui, en mai 1991, fut lui-même victime d'un attentat commis par des séparatistes tamouls. Le gouvernement de Narasimha Rao dut surtout se consacrer à la lutte contre la résistance armée au pouvoir central au Cachemire, au Pendjab et en Assam. Battu aux élections, en 1996, le parti du Congrès a dû laisser se mettre en place une coalition de centre gauche, conduite par le Premier ministre Deve Gowda. Mais en 1998, les nationalistes hindous du BJP l'ont emporté et ont formé un nouveau gouvernement. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie - Histoire - L'Asie contemporaine Assam Bandung Bangladesh Bangladesh - Histoire Cachemire Congrès (parti du) Gandhi Indira Priyadarshini Gandhi Rajiv Nehru Jawaharlal non alignés (mouvement des pays) Pakistan - Histoire - La prolifération des troubles intérieurs Pakistan - Histoire - Un pays né de la partition de l'Inde Les livres Nehru Jawaharlal, page 3403, volume 6 Inde - funérailles du pandit Nehru à Delhi, en 1964, page 2488, volume 5 Inde - Indira Gandhi, page 2489, volume 5 Inde - manifestation sikh à Amritsar, en 1984, page 2489, volume 5 Religion La religion hindoue, appelée localement San?tamadharma (« Loi éternelle «), est un ensemble de croyances qu'aucune foi particulière ne distingue, sinon celle en une entité inconnaissable qui régit l'Univers et qui peut être vénérée sous d'innombrables aspects, en la nature « révélée « des Veda et en l'acceptation implicite de la théorie des réincarnations. C'est ainsi que la « religion « hindoue réunit en son sein toutes les croyances admettant ces principes, y compris le bouddhisme, le jaïnisme et diverses religions quelque peu divergentes comme le sikhisme. Car il n'existe pas véritablement d'orthodoxie dans l'hindouisme. Seules les autres religions révélées et ne partageant pas les croyances fondamentales des hindous (les Veda et la réincarnation) sont considérées comme ne pouvant être intégrées dans l'univers hindou, en particulier l'isl?m et le christianisme dans ce qu'ils ont de plus rigoureux et intransigeant. Néanmoins, certains courants de l'isl?m, comme le soufisme (voir ce mot), peuvent parfois être considérés comme faisant partie du monde hindou, en raison de leur universalisme et de leur indifférence relative au problème crucial de la réincarnation, la croyance aux Veda en tant que parole révélée n'étant pas jugée par certains philosophes comme indispensable. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bouddhisme bouddhisme - Évolution et expansion du bouddhisme hindouisme jaïnisme réincarnation sikhs soufisme Veda La régulation sociale Dans le domaine strictement hindou cependant, de nombreux courants de pensée divisèrent, au cours des âges, les croyances fondées sur l'interprétation des Veda et des textes fondamentaux de l'hindouisme, comme les Upanishad et les Pur?na. On distingue en effet au moins six grands courants philosophiques qui dominèrent la pensée indienne, allant du matérialisme total à la spiritualité la plus exacerbée, en passant par le piétisme absolu (bhakti), ce qui aboutit à la création d'innombrables sectes, les plus importantes étant centrées sur le culte de Shiva, de Vishnu, ou des avat?ra de ce dernier, Krishna et R?ma surtout, auxquelles se rallie la quasi-totalité de la population hindoue. Ces sectes admirent en leur sein de nombreuses croyances indigènes et des cultes très divers, dans lesquels les brahmanes et le système des castes qui leur sont inhérents jouent un rôle considérable et ont conditionné le « mode de vie indien « ainsi que la société indienne tout entière. Cette société est donc essentiellement religieuse, qu'elle soit hindoue, musulmane ou chrétienne, déterminant les pensées et les actes de chaque moment de la vie des individus. La vie religieuse indienne est inséparable de l'action, tout ce qui existe étant, par essence, divin. D'où un nombre très important de rites, variables selon les croyances ou les sectes, qui jalonnent le cours de la vie de chaque individu. Il en est résulté une immobilisation progressive de la société, une sorte de refus religieux du progrès et du changement qui font que la société indienne traditionnelle, ancrée par ses croyances religieuses dans une sorte de Moyen Âge spirituel, ne peut évoluer que très lentement ; elle demeure ataviquement attachée à ses coutumes et se montre parfois fanatiquement intransigeante (la politique devenant alors acte religieux) pour tout ce qui touche à la religion, laquelle confine le plus souvent à la superstition, bien que les hindous ne reconnaissent implicitement aucune orthodoxie. Mais le poids de la tradition religieuse est tel en Inde qu'il est bien difficile de faire évoluer les mentalités, qui demeurent avant tout imprégnées de religiosité et de ritualisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats avatar bhakti brahmane caste purana Shiva Upanishad Vishnu Les livres UNICEF, page 5344, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ashram brahmanisme hindou hindouisme Veda yoga Les livres caste, page 895, volume 2 hindouisme - sculptures en stuc, page 2365, volume 5 hindouisme - Vishnu se reposant sur une feuille de lotus, page 2365, volume 5 hindouisme - prière du matin dans le Gange, page 2365, volume 5 incarnation, page 2457, volume 5 jaïnisme, page 2642, volume 5 Inde - ablutions religieuses dans le Gange à Varanasi (Bénarès), page 2489, volume 5 Arts Beaux-arts L'architecture. Les premiers monuments notoires comme les st?pa (Sanch?, Ier siècle avant J.-C.) et les édifices rupestres (Karli, Ier siècle avant J.-C.) sont bouddhiques. En Inde du Nord, les premiers temples furent construits à la fin du Ve siècle. La cella, que couvre parfois un sikhara (superstructure curviligne propre au Nord), est précédée d'une salle hypostyle. Le plan se développa au sol comme en hauteur, et le profil gagna en harmonie (temples de Khajur?ho, Xe -XIe siècle). En Inde du Sud, les monuments les plus anciens, réalisés en matériaux périssables, n'ont pu être conservés. En revanche, les cinq temples monolithes de Mah?balipuram (VIIe siècle) témoignent de l'architecture du Tamil Nadu de style pallava. Entre le VIIIe et le XVIIe siècle, les temples méridionaux, caractérisés par leur toiture pyramidale à degrés, devinrent de véritables cités-sanctuaires : aux enceintes multiples s'ajoutèrent de très hautes tours d'accès, ou gopur?m (Grand Temple de Madurai, XVIIe siècle). Les premiers monuments islamiques indiens (vers 1200) furent construits avec certaines pièces provenant de temples hindous détruits. Les mausolées firent l'objet d'une attention toute particulière. De plan carré ou octogonal, ils sont couverts d'une coupole dont le tambour est parfois flanqué de petits pavillons. Le règne de Sh?h J?han (1627-1658) marqua l'apogée du style moghol (T?j Mahal, à ?gr?). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats hypostyle (salle) Mahabalipuram Taj Mahal Les livres Agra - le Taj Mahal, page 94, volume 1 temple Kandariya Mahadec, dédié à Shiva, à Khajuraho (Inde), page 5111, volume 9 La sculpture. Les premières sculptures en pierre importantes, les rondes-bosses animalières qui couronnent les piliers d'Ashoka (IIIe siècle avant J.-C.), puis le décor des st?pa sont également bouddhiques. L'image du Bouddha n'est cependant pas représentée avant la fin du Ier siècle après J.-C., à Mathur? et dans les créations de l'école du G?ndh?ra. Ces deux grandes sources artistiques inspirèrent en partie le style gupta (IVe VIe siècle), qui s'est perpétué dans plusieurs sites parmi lesquels Ellor?, Aurang?b?d et Elephanta. Cette tradition servit longtemps de référence, et ce bien au-delà des frontières de l'empire. On lui doit les premiers ensembles de sculpture hindoue. Se détachant sur une auréole finement sculptée de motifs végétaux (Sarn?th, fin du Ve siècle), la représentation du Bouddha gagna en raffinement. Ce n'est guère avant le VIIe siècle qu'apparut en Inde du Sud une sculpture monumentale, dont Mah?balipuram offre un ensemble exceptionnel (relief de la Pénitence d'Arjuna ). Les bronzes créés dans le Sud au cours du X e siècle figurent parmi les oeuvres les plus élaborées de la plastique indienne et s'imposent par leurs qualités techniques ; Shiva, « Maître de la Danse «, en est un exemple remarquable. Souvent dorés et incrustés d'argent, les bronzes de style p?la-sena (800-1200) du nord-est de l'Inde se détachent généralement sur un fond ajouré et les éléments secondaires entourent l'icône principale, statique. Le bouddhisme tantrique y trouve son expression plastique majeure. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Elephanta Ellora Gandhara Mahabalipuram Mathura Shiva stupa tantrisme Les livres Inde - Bouddha prêchant, de style gréco-bouddhique, datant du IIe siècle après J.-C, page 2486, volume 5 La peinture. Ajant? présente l'ensemble le plus cohérent de peintures murales anciennes (Ier siècle avant J.-C.-VIIe siècle après J.-C.). Des scènes de la vie de cour ou de la nature, dénotant un grand sens de l'observation, se suivent en un bandeau continu. Les compositions de la période classique d'Ajant? (fin du Ve siècle), souvent empreintes de sensualité, se distinguent par la maîtrise du pinceau et la chaleur de la palette. L'influence du théâtre est sensible dans la disposition des personnages ainsi que dans le jeu des mains et des yeux. La miniature permet de suivre le développement de la peinture indienne du Moyen Âge aux Temps modernes. Les plus anciens manuscrits illustrés connus émanent du bouddhisme tantrique du nord-est de l'Inde (XIe siècle). L'école moghole contraste en de nombreux points avec la tradition indienne : issue de la fondation d'un atelier impérial par Akbar (1556-1605), c'est une peinture de cour, profane et réaliste, pratiquée par des artistes dont le nom est souvent connu. L'influence des conceptions européennes, introduites dès 1580, est visible dans le traitement des drapés et du modelé ainsi que dans le rendu de la perspective et l'abaissement de la ligne d'horizon. Sous le règne de J ?hang?r (1605-1627), la peinture animalière et l'art du portrait trahissent une attention aiguë au réel. Au début du XVIII e siècle, de nombreux artistes furent contraints de quitter la cour et jouèrent un rôle important dans la transmission du style impérial et l'épanouissement d'écoles provinciales indépendantes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ajanta (monts) Akbar Jalal ud-Din Muhammad Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Mahabalipuram stupa Les livres Inde - portique nord du grand stupa de Sanchi, page 2490, volume 5 Inde - temple jaïna de Parshvanatha,, page 2490, volume 5 Inde - Ratha, sur le site archéologique de Mahabalipuram, page 2490, volume 5 Inde - grand gopuram (porche d'entrée) du temple de Minakshi, à Madurai, dans le Tamil Nadu, page 2490, volume 5 Inde - Deux hérons au bord d'un étang, page 2491, volume 5 Inde - peinture de la grotte n° 17 d'Ajanta (VIIe siècle) représentant un épisode de la vie du Bouddha, page 2491, volume 5 Littérature La littérature indienne est multiple et correspond à une vingtaine de langues majeures au moins. Parmi ces dernières, c'est le sanskrit et le bengal? (indo-aryennes) ainsi que le tamil (dravidienne) qui ont engendré les traditions et les oeuvres les plus prestigieuses, la littérature hindie commençant à se développer au milieu du XXe siècle, tandis que les autres langues majeures (panj?b?, oriy?, assamais, maithil?, cachemir?, sindh?, mar?th?, gujar?t? ; kannara, malay?lam, telugu) donnent lieu au même type d'oeuvres. La littérature de langue anglaise est surtout politique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats gujarati La littérature sanskrite. La littérature sanskrite demeure la plus connue et la plus influente dans toute l'Inde ; c'est l'une des plus riches du monde. Elle commença avec les Veda (« Savoir «), au IIe millénaire, suivis de recueils comme les Upanishad qui condensaient l'enseignement oral des brahmanes. Le Ier millénaire fut marqué par l'apparition de poèmes épiques colossaux, tels le Mah?bh?rata, comprenant la célèbre Bhagavad-G?t? et le Ramayana. Ensuite, les Pur?na célébrèrent l'histoire du dieu Vishnu et de son avatar Krishna, tandis que les Tantra (« Livres «) s'inspiraient du bouddhisme. Une littérature profane s'épanouit, comme l'art, sous la dynastie des Gupta, avec notamment K?lid?sa, auteur du célèbre Shakuntal? (Ve siècle), Chanakya, le « Machiavel indien « (IVe siècle), et les K?ma-sutra. Bh?rata codifia alors le théâtre et la poésie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bhagavad-Gita Bhavabhuti Kalidasa Kama-sutra Mahabharata Pañchatantra purana Ramayana sanskrit Upanishad Veda Les livres Mahabharata, page 2981, volume 6 sanskrit, page 4610, volume 9 La littérature bengalie. Parmi les littératures indo-aryennes modernes, la littérature bengalie jouit du rayonnement le plus grand. Elle apparut aux XVe et XVIe siècles avec les poètes lyriques Cand?d?s et Caitanya. Sous l'influence des « Lumières « européennes, elle connut une renaissance éclatante au XIXe siècle, grâce au philosophe R.M. Ray et au romancier Bankin Chandra Chatterji, père de l'hymne national. Au XXe siècle, la littérature bengalie fut illustrée par l'écrivain mondialement connu Rabindran?th Tagore et par de grands romanciers sociaux, tels Sarat Chandra Chatterji et P.K. Sanyal (l'Arc de fleurs, 1956). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bengali Tagore (Rabindranath Thakur, dit Rabindranath) La littérature tamile. Au sein du groupe dravidien, la littérature tamile est la plus ancienne et la plus riche. Le vieux tamil produisit surtout des chants de guerre et d'amour et des épopées romanesques, tels les Cinq longs poèmes (le Silappadikaram, ou Lai de l'anneau, a été traduit en français). Au moyen tamil se rattachent surtout des recueils poétiques d'inspiration hindoue. Parmi les écrivains en tamil moderne, on compte surtout le mystique shivaïte Tayoumanayar (XVIe siècle) et le savant Shaminadeiyar, l'« Érasme tamil «. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats tamoul Hind?, anglais et autres langues. Le hind?, langue officielle (indo-aryenne), longtemps concurrencé par l'urd?, a reçu ses lettres de noblesse avec le poète lyrique Mahadevi Varma et le romancier Prem Cand. Les autres langues, outre une littérature d'inspiration religieuse, véhiculent des courants modernistes, voire révolutionnaires, à travers des romans et des drames comme ceux de Tilak (en marath?), T.S. Pillaï (en malay?lam [Chemmeen, 1956]) et G.P. Pantulu (en telugu). Il est intéressant de constater que l'accession de l'Inde à l'indépendance en 1947 n'a pas entraîné pour autant l'abandon de la langue anglaise en littérature. Il ne s'agit pas d'une nostalgie de l'ordre ancien, mais d'un souci de se faire comprendre de la totalité des peuples de l'Inde, tout Indien cultivé parlant, à côté de sa langue natale, l'anglais qui est devenu, par la force des choses, une sorte de lingua franca. C'est pourquoi des écrivains comme Mulk R?j ?nand avec Coolie (1933), R. K. N?r?yan et Salman Rushdie (Midnight's Children, 1981 ; l es V ersets sataniques , 1986) sont, parmi beaucoup d'autres, d'authentiques auteurs indiens d'expression anglaise. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anglais hindi marathe Premchand (Dhanpat Ray, dit Nawab Ray ou) Complétez votre recherche en consultant : Les livres fable - le Singe et le Léopard, page 1856, volume 4 Ramayana, page 4232, volume 8 Inde - Rabindranath Tagore, page 2492, volume 5 Musique La musique indienne, l'une des plus anciennes et complexes du monde, est exemplaire par sa longévité et sa continuité. La tradition savante s'est construite entre le XIIIe siècle et le milieu du XVIe siècle. La liturgie védique en est le noyau central. Les quatre recueils des Veda, composés vers 800 avant J.-C., notamment le Rigveda, mais surtout un traité sanskrit du début de notre ère, le N?tyash?stra de Bharata, nous renseignent sur la théorie musicale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Rig-Veda Un système complexe. La gamme (gr?ma ) se compose de sept degrés ménageant des intervalles (shruti) inégaux, de quarts et tiers de tons. Il existe deux gammes principales, qui engendrent chacune sept gammes secondaires (m ?rchhan?), qui peuvent à leur tour devenir des modes (j?ti) - au nombre de dix-huit, par valorisation de certains degrés. Le système rythmique a lui aussi des règles très strictes et complexes. L'unité rythmique est le t?la (ou accent fort marqué par un frappement des mains), qui s'est progressivement abstrait comme une valeur divisible ou combinable en figures binaires (chaaturashara), ternaires (tryashra) ou complexes ( sank?rna), permettant une véritable polyphonie rythmique. La construction de la phrase musicale ( p?thya) suit elle-même des lois très précises marquées par la prééminence du chant (g?ta) et de la danse (nritya). Celle-ci est également strictement codifiée en 67 hasta (gestes des mains), 32 chari (mouvements des jambes) et 108 combinaisons (karana). La part de la musique instrumentale ( v?dya) est importante. Les instruments, classés en quatre familles ( tata, ou cordophones, ghana , ou idiophones, avanaddha , ou membranophones, sushira, ou aérophones), sont demeurés inchangés des siècles durant. Parmi les aérophones, on peut citer le shan?? (Nord) ou n?gesvaram (Sud), de la famille du hautbois ; parmi les idiophones, le karat?la (cymbales) ; parmi les cordophones, la vin? (luth), le tamb?ra ou le sit?r. Certains instruments arabes furent adoptés ensuite, comme le tabl?. C'est au X e siècle qu'apparut le terme de r?ga (qui signifie couleur, passion, état d'âme) pour désigner une construction modale singulière avec ses caractères mélodiques, rythmiques et expressifs. Jusqu'au XVIe siècle, le système de r?ga s'est enrichi et diversifié au point de se scinder en deux mondes musicaux : celui du Nord, traditionnel, attentif aux raffinements rhétoriques, et celui du Sud, qui, s'intéressant plutôt aux raffinements strictement musicaux, construisit un système cohérent. Ce dernier, appelé aussi système karn ?tique (attribué à un certain Venkatamakhi, au début du XVIIe siècle), comprend un classement méthodique des formules modales en 72 melakarta. Parallèlement à la musique savante ( m ?rga) s'est développée une musique profane et populaire (deshi), qui a contribué à une grande diversification des formules rythmiques, dégagées de la stricte observance prosodique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats gita grama jat raga sitar tabla tala tambura vina Les médias sitar tabla vina Formes savantes et populaires. La précision et la complexité des règles de composition, ainsi que l'absence d'une notation standardisée, expliquent que la musique indienne produise des pièces improvisées, et non personnalisées comme en Occident, et que les grands musiciens soient à la fois interprètes et auteurs. Deux formes musicales caractérisent la musique savante : thème (sth?y dans le Nord, pallavi dans le Sud) et variations et rondo (dhrupad). Mais l'énonciation modale et rythmique initiale sous forme d'un prélude non mesuré (?l?p) permet l'improvisation et la virtuosité. Deux formes musicales populaires dominent dans les villes du Nord, le thumri et le ghazal (influencé par l'isl?m). Cinq danses sont dites classiques : le bh?rata-n?tyam, prédominant dans le Sud et considéré comme représentant le style le plus pur ; le kathakali, au caractère dramatique, traditionnel du Kerala ; l'odissi, danse sacrée féminine de l'Orissa ; le manipuri, lié au culte de Krishna (et qui exclut toute flexion des genoux) ; le kathak, plus récent (XVIe siècle). Mais existent aussi d'innombrables danses populaires qui, pour la plupart, développent les épisodes des grands poèmes épiques, le Mah?bh?rata et le R?may?na. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats alap ghazal kathakali Les livres ethnomusicologie - musiciens du Rajastan jouant du tabla et du sitar, page 1778, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Katyayana sarangi sarode Shankar Ravi Les livres instruments de musique - joueur de sitar à Jaipur (Inde), page 2548, volume 5 Inde - Ravi Shankar en concert au Grand Rex (1989), page 2493, volume 5 Cinéma L'Inde est l'un des premiers pays producteurs de films du monde. On a calculé qu'environ 1 300 films ont été tournés en Inde à l'époque du muet et plus de 15 000 depuis le début du parlant. La complexité ethnique et linguistique du pays est telle qu'il conviendrait de distinguer le cinéma hind?, bengal?, tamil, telugu, mar?th?, panj?b?, etc. Pourtant, au-delà de cette diversité, les dizaines de films qui sortent chaque année présentent une construction quasiment uniforme qui s'organise autour de vedettes, de chansons et de danses, ou à partir de mythes et de légendes populaires. Des centaines de millions de spectateurs indiens (plus de deux milliards selon certaines sources) fréquentent chaque année les cinémas de ce pays. Par ailleurs, certaines oeuvres qui se voulaient reflet de la réalité ont fait connaître le cinéma indien dans le monde : celles de R?j Kapoor ( le Vagabond, 1951), Bimal Roy ( Deux hectares de terre, 1953), Mehboob ( Mother India, 1957), Guru Dutt ( Pyaasa, 1957) et Shyam Benegal ( l'Obsession, 1978). Mais le plus grand cinéaste indien contemporain, originaire du Bengale, fut Saty?jit Ray : P?ther Panch?li (1955, primé à Cannes en 1956), le Salon de musique ( 1958), Charulata ( 1964), la Maison et le Monde (1984)... Citons enfin le Bengali Mrinal Sen, plus politisé ( les Marginaux, 1977) et la cinéaste Mira Nair (Salaam Bombay !, 1988). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ray Satyajit Sen Mrinal Les livres Inde - Salaam Bombay ! (1988), page 2493, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie du Sud islam Les médias Inde - tableau en bref Inde - carte physique Inde - tableau en chiffres Asie - carte politique Les indications bibliographiques A. L. Basham, la Civilisation de l'Inde ancienne, Arthaud, Paris, 1988 (1976). F. Durand-Dastès, Géographie de l'Inde, PUF, « Que sais-je ? «, 1988 (1973). L. Frédéric, l'Inde mystique et légendaire, éd. du Rocher, Paris, 1994. H. Goetz, Inde, cinq millénaires d'art, Albin Michel, Paris, 1982. C. Jaffrelot (sous la direction de), Histoire de l'Inde contemporaine, Fayard, Paris, 1996. C. Markovits (sous la direction de), Histoire de l'Inde moderne, 1480-1950, Fayard, Paris, 1994. M. J. Zins, Histoire politique de l'Inde indépendante, PUF, Paris, 1992.