Simple « cap de l'Asie «, courant de l'Oural à l'Atlantique, et de l'Arctique à la Méditerranée, diverse par ses reliefs et ses climats, pétrie d'une longue histoire, l'Europe est source d'une culture originale, d'où sont issus des créations artistiques remarquables, l'État de droit, la révolution industrielle, le capitalisme commercial. Son expansion a abouti à une « européanisation « du monde. Mais, en même temps, elle s'est fractionnée en plusieurs entités, avant d'être divisée en deux blocs après des guerres meurtrières. La disparition de ces blocs ouvre aujourd'hui de nouvelles perspectives à son unité politique et à sa puissance économique. L'Europe est une partie du monde considérée comme un continent d'une superficie proche de 10,4 millions de km2 et peuplé de quelque 727 millions d'habitants. C'est en réalité un « finistère « ou un « petit cap « de l'Asie. L'Europe est en effet largement soudée à celle-ci, avec laquelle elle forme une énorme masse continentale : l'Eurasie. Par convention, la chaîne de l'Oural, la mer Caspienne, le Caucase, la mer Noire, le Bosphore et les Dardanelles constituent les limites orientales de l'Europe. Ainsi définie, l'Europe s'étend de 71o 8' de latitude nord (cap Nord, au nord de la Norvège) à 36o de latitude nord (pointe de Tarifa, au sud de l'Espagne) ; la terre la plus occidentale se trouve au cap de Roca, au Portugal (9o 30' de longitude ouest). Géographie Les conditions naturelles Variété et articulation du relief. D'une altitude moyenne modeste (300 m), moins élevée que dans les autres continents, l'Europe se partage en trois grands ensembles : les vieux massifs, les plaines et les montagnes. En bordure du lourd bouclier de roches anciennes de la Scandinavie se sont formées les chaînes calédoniennes qui ceinturent le nord-ouest de l'Europe, de la Norvège à l'Écosse et jusqu'au nord de l'Irlande. Leurs formes sont usées et adoucies par l'érosion glaciaire. À la fin de la période carbonifère, le plissement hercynien s'est manifesté plus au sud, du pays de Galles à la Meseta espagnole en passant par la Cornouailles, le Massif armoricain, le Massif central et les Vosges, les Ardennes, le Harz et la Forêt-Noire, et, à l'est, par les monts de Bohême et d'Ukraine jusqu'à l'Oural. Longuement aplanis, ces massifs n'ont plus qu'une altitude médiocre. Entre ces « vieilles montagnes « s'épanouit une immense plaine sédimentaire ou alluviale de l'Aquitaine à l'Ukraine, grande voie de passage entre l'est et l'ouest. Constituée de vastes bassins (aquitain, parisien), elle s'étire dans la plaine germano-polonaise et se déploie dans la grande plaine russe. Enfin, au sud, les plus hautes montagnes aux formes aiguisées datent du plissement alpin, qui se produisit à la fin de l'ère tertiaire. Elles s'alignent des sierras espagnoles et des Pyrénées aux Alpes et aux Apennins, et jusqu'aux Balkans, aux Carpates et au Caucase déjà asiatique. Elles culminent au mont Blanc (4 807 m) et à l'Elbrouz (5 642 m). Ce sont les « châteaux d'eau « de l'Europe d'où descendent la plupart des fleuves au débit soutenu et régulier, le Rhin, le Rhône, le Pô, l'Elbe et le Danube. Le Don, le Dniepr, la Volga (3 690 km) drainent l'immense plaine russe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alpes Apennin Ardenne armoricain (Massif) Balkan (mont) Carpates Danube Dniepr Don Elbe Forêt-Noire Harz hercynienne (chaîne) Massif central - Structure géologique meseta Mont-Blanc (massif du) Oural parisien (Bassin) Pô Pyrénées Rhin Rhône Scandinavie Volga Vosges Les livres carte géologique, page 1796, volume 4 Europe - le parc national des Écrins, page 1797, volume 4 Europe - le fjord Geiranger, en Norvège, page 1799, volume 4 Europe - le Rhin en Allemagne, dans la région de Coblence, page 1799, volume 4 Europe - le cap Land's End, en Grande-Bretagne, page 1799, volume 4 Le climat et la végétation. Les mers pénètrent profondément à l'intérieur des terres et font de l'Europe le plus maritime des continents, le seul à ne pas avoir de grand désert. La mer Méditerranée au sud, l'océan Atlantique à l'ouest et l'océan Arctique au nord baignent ses rivages. Côtes basses, à lagunes (Languedoc, mer Noire), ou élevées (fjords norvégiens, firths écossais) alternent sur plus de 38 000 km. L'orientation est-ouest du relief, le découpage des côtes et les vents d'ouest dominants ouvrent le continent à l'influence modératrice de l'Atlantique. Aussi l'Europe est-elle située presque tout entière dans la zone tempérée. Le Nord-Ouest et l'Ouest bénéficient d'hivers doux et d'étés frais, de précipitations abondantes. La forêt de feuillus a reculé devant les cultures et les prairies. La végétation de cette forêt se divise en plusieurs niveaux, avec un sous-bois dense : futaie d'arbres de grande taille, strate buissonnante, strate herbacée. Les espèces dépendent de la nature du sol, calcaire ou argileux. On trouve surtout des chênes et des hêtres, mais aussi des charmes, des châtaigniers, des saules, des noisetiers, etc. La biomasse forestière atteint environ le double de celle de la taïga. L'influence océanique se dégrade au coeur du continent où le climat est beaucoup plus continental, avec des hivers froids et secs et des étés chauds et orageux. Dans l'est de l'Europe (Hongrie, Roumanie, Ukraine, Russie méridionale), la forêt fait place à la steppe, ou prairie. Plus ou moins boisée, la prairie est le domaine de la végétation herbacée de plantes vivaces ou annuelles. La hauteur de la végétation est variable et elle est plus ou moins riche en graminées suivant la nature et la profondeur du sol. La latitude de l'Europe du Nord lui vaut un climat plus frais et froid et une vaste forêt de conifères : c'est le domaine de la taïga, que l'on trouve aussi dans toutes les zones de montagne, à l'« étage montagnard «. Elle est couverte de conifères : pins, sapins, mélèzes, épicéas, avec çà et là quelques feuillus (aulnes, bouleaux). Cette forêt très sombre n'est pas favorable au développement d'un épais sous-bois. On y trouve des chaméphytes (buissons bas aux organes végétatifs visibles toute l'année) comme l'airelle. Tout au nord, en Scandinavie, en Islande et sur les rives de l'océan Arctique, le climat est arctique, et la végétation naturelle est la toundra. La flore y est pauvre en espèces. On trouve des mousses, des lichens, de nombreux hémicryptophytes (plantes à demi-cachées dont les organes végétatifs sont peu visibles en période de repos), des arbres au port rampant : saules, bouleaux. Des formations végétales comparables existent en montagne, dans ce que l'on appelle l'« étage alpin «, où le tapis végétal est discontinu et où les plantes sont souvent en coussinets. Au sud, l'Europe méditerranéenne est marquée par la chaleur et la sécheresse des étés, la douceur des hivers et la violence des précipitations de printemps et d'automne. Elle s'apparente déjà à l'Afrique du Nord. La forêt a ici quasiment disparu au profit d'une végétation arbustive et buissonnante (garrigue, maquis) : c'est le domaine du chêne vert, du chêne-liège, du genévrier. Les plantes se défendent contre la transpiration et les feuilles sont petites, dures, fréquemment vernissées. La saison de repos végétatif est souvent estivale. Le maquis sur sol siliceux et la garrigue sur sol calcaire se partagent les zones dépourvues d'arbres. Les feux de forêt détruisent chaque année la végétation sur des centaines d'hectares. Il existe bien entendu des zones de transition et les paysages sont souvent imbriqués. C'est ainsi que la partie nord-ouest de l'Espagne (Galice), qui jouit d'un climat atlantique, est un mélange de végétation méditerranéenne et de forêts de feuillus. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Atlantique (océan) climat - Les types de climats et leur répartition forêt - L'écosystème forestier garrigue maquis - 1.GÉOGRAPHIE Méditerranée - Géographie - Le cadre physique steppe taïga toundra Les livres Europe - paysage agricole en Ukraine, page 1799, volume 4 Les caractères écologiques Les transformations du milieu végétal. L'influence de l'homme s'est fait sentir encore plus fortement sur le milieu végétal que sur la faune. La déforestation, qui a commencé très tôt, s'est amplifiée à partir du XIIe siècle, et c'est la grande forêt de feuillus qui a le plus souffert de l'exploitation humaine. Il faut y ajouter d'autres phénomènes plus récents : la pollution par les pluies acides, qui détruisent les forêts sous le vent des zones industrielles (l'ancienne forêt de Bohême offre aujourd'hui un bien triste spectacle), l'assèchement des zones humides, l'emprise des villes et des voies de communication, la multiplication des feux de forêt d'origine humaine. Ainsi l'Europe présente des paysages fortement remaniés par l'homme. À l'exception des hautes montagnes - Alpes, Carpates, Pyrénées -, il n'existe plus guère de milieux sauvages, si ce n'est peut-être dans les zones humides comme les marais côtiers ou les deltas des grands fleuves (Danube, Rhône). Cependant, la précocité de l'influence humaine n'explique pas à elle seule que la flore d'Europe soit plus pauvre en espèces que celles d'Asie, d'Afrique ou d'Amérique : il faut en effet tenir compte des changements climatiques de l'ère quaternaire, c'està-dire de l'alternance de phases froides et de phases chaudes, de périodes sèches et de périodes humides. Les glaciers quaternaires recouvrirent l'Europe au nord d'une ligne allant approximativement de Londres à Kiev et s'infléchissant ensuite vers le nord. Les grands massifs montagneux - Pyrénées, Alpes et Caucase - alimentèrent aussi des glaciers qui poussaient loin leurs langues en plaine. Leur orientation estouest a constitué une barrière aux migrations nord-sud au moment des glaciations, mais surtout sud-nord pendant les phases de réchauffement, empêchant les espèces de remonter vers le nord en suivant le retrait des glaciers. Cette disposition des barrières montagneuses en Europe explique la pauvreté des flores et des faunes nordiques et le sens des migrations. La faune, en grande partie d'origine asiatique, chercha refuge au sud, en particulier dans les grandes péninsules méditerranéennes (Italie, Grèce, péninsule Ibérique). Après le retrait des glaces, les espèces animales réoccupèrent le terrain laissé libre en même temps que d'autres venues d'Asie émigraient vers l'ouest. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats déforestation forêt - L'écosystème forestier forêt - La forêt dans le monde quaternaire La répartition de la faune actuelle. On distingue, du nord au sud de l'Europe :- une faune nord-eurasiatique de zone froide vivant dans la région arctique (lemming, glouton, harfang), et, plus au sud, réfugiée en haute montagne (lièvre variable dans les Alpes) ;- une faune médioeuropéenne septentrionale de l'Atlantique à l'Oural, dans la zone, très développée, des forêts mixtes et caducifoliées (cervidés, couleuvre à collier, lézard agile, nombreux passereaux) ;- une faune médio-européenne méridionale, surtout représentée dans les steppes d'Europe orientale (spermophile, hamster) ;- une faune méditerranéenne répandue sur l'ensemble du pourtour méditerranéen, jusqu'au sud du Portugal (genette, pachyure étrusque, hibou petit duc, flamant rose). On y distingue une zone occidentale et une zone orientale. Les îles atlantiques ou méditerranéennes sont occupées par une faune plus pauvre que celle du continent et en grande partie, parfois en totalité, apportée par l'homme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Géographie - Les conditions naturelles - La faune Les livres Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe Europe - Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune Faune et et et et et et et et et et et et et et et et et et et et flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, flore, page page page page page page page page page page page page page page page page page page page page 1816, 1817, 1818, 1819, 1820, 1821, 1822, 1823, 1824, 1825, 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832, 1833, 1834, 1835, volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume volume 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 Les effets sur la faune de la présence humaine. L'Europe, et en particulier la région méditerranéenne, a été peuplée tôt, de telle sorte que l'influence humaine a été prépondérante sur la faune sauvage. La domestication des espèces sauvages date de la plus haute Antiquité. Elle s'est exercée en particulier sur les grands mammifères herbivores. Il en est résulté l'élimination des souches sauvages considérées comme concurrentes (aurochs) ainsi que celle des grands prédateurs dont il fallait se défendre et protéger le bétail ; loups, lynx, ours ne se sont ainsi maintenus que dans des zones refuges, en montagne ou dans le Nord. Pour protéger la faune aquatique, des espèces comme la loutre en eau douce ou le phoque en eau salée ont également été chassées. Il en a été de même pour les prédateurs s'attaquant au petit gibier (mustélidés, renards, grands rapaces). Le développement de l'agriculture et la recherche de rendements de plus en plus élevés ont nécessité l'utilisation d'insecticides variés, qui ont généralement atteint leurs objectifs, mais, indirectement, affecté les populations d'insectivores, oiseaux et chauves-souris, par exemple. Enfin, dans les régions très industrialisées ou vouées à une agriculture intensive, la modification des paysages a profondément appauvri la faune ; en même temps, la monoculture a entraîné chez certaines espèces des augmentations de populations souvent catastrophiques (campagnols) et le développement d'espèces considérées comme ravageuses. Une certaine prise de conscience des problèmes posés par l'appauvrissement et l'uniformisation de la faune se fait jour. Les lois de protection des espèces animales et de leurs habitats ne sont pas toujours appliquées. La protection est plus stricte dans les pays anglo-saxons que dans les pays d'Europe centrale et qu'en région méditerranéenne. Quelques espèces nouvellement arrivées en Europe n'ont pas compensé les vides ainsi créés. Certaines sont venues spontanément, comme la tourterelle turque ou le surmulot. D'autres ont été volontairement introduites pour la fourrure (chien viverrin de Sibérie, rat musqué, ragondin et raton laveur, venus d'Amérique) ou pour la chasse (lapin de Floride, faisan). Leur acclimatation n'est pas toujours aisée et leur action sur la faune et la flore autochtones est souvent négative. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats agriculture domestication France - Géographie - Les conditions naturelles - La faune Complétez votre recherche en consultant : Les livres Europe - paysage de collines dans le Gargano, en Italie du Sud, page 1801, volume 4 Europe - la région de Hortobágy, en Hongrie, page 1803, volume 4 Les aspects humains Un carrefour de peuples et de langues. Si la position géographique de l'Europe a facilité les brassages de populations, celles-ci demeurent blanches à 95 %. L'Europe comporte essentiellement des langues indoeuropéennes, parmi lesquelles les trois grands groupes slave, germanique et roman, mais aussi le grec et l'albanais. Il existe en outre des langues finno-ougriennes, quelques langues caucasiennes, le turc et le basque. La pratique de telle ou telle langue a été le ferment de revendications politiques et territoriales, et justifie encore des mouvements nationalistes de minorités. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats albanais caucasiennes (langues) finno-ougrien germanique grec indo-européen slaves (langues) Les livres Europe - immigrés turcs à Berlin, page 1809, volume 4 La situation religieuse. Le christianisme a dominé toute l'Europe, mis à part quelques enclaves musulmanes et quelques communautés juives. L'Église catholique conserve une place éminente dans les sociétés latines. L'Église orthodoxe, issue du schisme d'Orient au XIe siècle, s'est développée dans les Balkans, en Europe de l'Est et jusque dans la « Sainte Russie « ; tolérée ou refoulée par les régimes communistes, elle a souvent cimenté le sentiment national. Les Églises protestantes, calvinistes et luthériennes, nées de la Réforme au XVIe siècle, dominent l'Europe germanique, scandinave et anglo-saxonne (sous sa forme anglicane). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats catholicisme christianisme - Le christianisme et ses divisions orthodoxe (Église) protestantisme Les livres Europe - messe en Pologne, page 1809, volume 4 Les caractères démographiques. Bien qu'elle ait alimenté les grandes migrations intercontinentales aux XIXe et XXe siècles, l'Europe demeure le continent le plus densément peuplé (70 hab./km2). Encore profondément rural au XIXe siècle, celui-ci est le plus urbanisé aujourd'hui et abrite quelques-unes des plus grandes agglomérations mondiales. Les Européens jouissent du plus haut niveau de vie dans le monde. Ils ont une longue espérance de vie, mais, du fait d'une dénatalité chronique, la population tend à vieillir et compromet son simple renouvellement. Longtemps ouverts à l'immigration, les pays européens tendent de plus en plus à la réglementer. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Europe - le quartier de la gare à Birmingham, page 1809, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les livres Europe - habitations troglodytiques en Espagne, page 1801, volume 4 Europe - la promenade des Anglais, à Nice, page 1809, volume 4 La vie économique Berceau de la révolution industrielle fondée sur un essor décisif de la recherche fondamentale et appliquée au XIXe siècle, l'Europe disposait alors de sérieux atouts, notamment financiers, et de ressources considérables. Tous les États n'en ont pas profité au même titre et au même rythme : à une Europe du Sud, rurale et agricole, s'est opposée une Europe du Nord, urbanisée, marchande et industrielle. Longtemps la zone comprise entre Londres, Paris, Milan et Hambourg a constitué le premier foyer économique du monde. Puis sa suprématie s'est effacée devant les économies des États-Unis et du Japon. Après la perte de ses empires coloniaux, l'Europe s'est trouvée handicapée par le déclin de ses anciennes industries de base (charbon, métallurgie et chimie lourdes, textile) et - excepté la Russie et, plus récemment, la Grande-Bretagne et la Norvège - dépendante de l'extérieur pour ses approvisionnements en hydrocarbures. Aujourd'hui, 24 millions de personnes y sont sans emploi. Elle n'en conserve pas moins des potentialités considérables, surtout si elle parvient à une plus grande solidarité et à une meilleure intégration. Elle dispose notamment d'une main-d'oeuvre très qualifiée et ouverte aux innovations, de capacités reconnues dans des secteurs industriels de haute technologie ainsi que d'un réseau de voies de communication d'une densité considérable. La Manche et la mer du Nord restent les mers les plus fréquentées du monde, Rotterdam est toujours le premier port mondial, et l'Europe est devenue la première zone touristique du globe. Elle participe en outre de façon déterminante à l'aide aux pays en développement et contribue largement aux échanges Nord-Sud. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats chemin de fer - Le chemin de fer et l'Europe Manche (la) Nord (mer du) révolution industrielle Rotterdam Les livres carte de la végétation et de l'utilisation du sol, page 1805, volume 4 carte de l'industrie et des matières premières, page 1806, volume 4 Europe - l'entrée du Bosphore à Istanbul, en Turquie, page 1803, volume 4 Europe - le village de Bojskovo, en Bulgarie, page 1803, volume 4 Europe - manifestation d'agriculteurs français et allemands, page 1805, volume 4 Europe - cultures de fleurs aux Pays-Bas, page 1805, volume 4 Europe - récolte des pommes en Émilie, page 1805, volume 4 Europe - aciéries à Nowa Huta, en Pologne, page 1807, volume 4 Europe - docklands et métro aérien à Londres, page 1807, volume 4 Europe - atelier d'assemblage des Airbus A-320 à Toulouse, page 1807, volume 4 Géopolitique : les trois Europe Après la Seconde Guerre mondiale, l'Europe s'est trouvée divisée en deux blocs politiques et économiques concurrents : économie de marché, capitaliste et libérale à l'ouest ; économie planifiée et capitalisme d'État à l'est. L'effondrement du système « socialiste « dans les démocraties populaires a rendu cette coupure caduque à partir de 1990. Toutefois, de fortes inégalités de développement demeurent entre les pays des deux anciens blocs. L'Europe du Nord et du Nord-Ouest. Son haut niveau de développement et son fort revenu par tête d'habitant font de cette partie de l'Europe un concurrent et un partenaire direct de l'Amérique du Nord et du Japon. La suprématie économique de l'Allemagne réunifiée déplace le centre de gravité de cette Europe, dont les forces tiennent autant du partage des mêmes valeurs démocratiques (monarchies constitutionnelles ou Républiques parlementaires) que de l'abondance et de la diversité de ses ressources. La variété et la richesse des terroirs font des grandes plaines une des toutes premières régions céréalières du monde avec des rendements exceptionnels. Il en est de même pour l'élevage bovin, dont les races à viande et à lait sont réputées. L'agriculture, intensive et spéculative, est ici entièrement tournée vers le marché et tire une forte valeur ajoutée de ses industries agroalimentaires. Scientifique et mécanisée, de plus en plus productive, elle emploie de moins en moins de bras. Sa réussite est telle que la surproduction menace et qu'il faut réglementer les marchés, soutenir les cours et veiller à ne pas favoriser des inégalités entre exploitants. Les fondements de la puissance industrielle qui ont prévalu jusqu'au milieu du XIXe siècle sont maintenant ébranlés. Ce déclin s'ajoute à une relative et inégale dépendance énergétique. Mais l'accumulation de capitaux et de savoir-faire a permis des mutations et des reconversions réussies, ou bien encore l'essor de branches industrielles de haute technologie (chimie fine et pharmacie, électromécanique, électronique, aérospatiale, armement...). Ces évolutions supposent de lourds investissements dans la recherche. Aussi les anciennes grandes métropoles industrielles (Londres, Paris, Milan, Munich, Francfort, Bruxelles, Manchester, Hambourg, Amsterdam, Zurich, Lyon...) tendent-elles à devenir d'énormes technopoles, où se concentrent les services de haut niveau (places financières, sièges de sociétés multinationales, laboratoires, universités, maisons de presse et d'édition...). Des systèmes de relation très denses tissent un réseau de plus en plus solidaire et intégré, avec des flux de toutes natures. Cette organisation de l'espace est à l'image d'une société de plus en plus urbanisée (60 à 85 % en moyenne), riche et dotée d'une protection sociale sans équivalent dans le monde. Cette prospérité n'exclut pas l'existence d'îlots de pauvreté et de régions défavorisées. L'Europe méditerranéenne. Les péninsules et les îles de la Méditerranée ont subi une longue éclipse qui les a marginalisées par rapport aux grands foyers industriels et urbains du nord de l'Europe. Restées longtemps à l'écart de la révolution industrielle, ces économies ont été dominées par l'agriculture. Pourtant, les options culturales y sont réduites, en dehors du vin et des fruits et légumes. À ces conditions naturelles contraignantes s'ajoutaient des systèmes agraires périmés et des méthodes de culture parfois archaïques. À défaut d'emplois industriels suffisants, la population agricole a alimenté un long et important exode rural ainsi qu'une émigration souvent définitive hors des frontières. À bien des égards, les pays méditerranéens faisaient figure de pays sous-développés, touchés par un chômage chronique. La priorité accordée au tourisme de masse atteste également la pauvreté de l'appareil productif. Mais, en exploitant un prestigieux patrimoine et d'évidents atouts climatiques, ces pays ont bénéficié d'un précieux apport de devises et surtout d'un désenclavement décisif : l'Europe méditerranéenne est devenue la région touristique la plus fréquentée du monde. L'entrée échelonnée de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal dans la CEE, à la suite de l'instauration de régimes politiques démocratiques et parlementaires, a permis un développement aussi récent et spectaculaire qu'inégal. Les niveaux de vie s'améliorent, les modes de vie et les comportements changent sur le modèle de l'Europe du Nord. Mais la « revanche du Sud « est encore loin d'être généralisée et concerne peu ou pas des régions entières, malgré les aides de l'Union européenne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Méditerranée L'Europe de l'Est. Fort différents à l'origine par la langue, l'histoire et les ressources, les pays de l'Europe de l'Est avaient acquis une certaine unité dans l'adoption d'un même système idéologique et économique. Plus de quarante ans de communisme au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ont laissé une empreinte profonde. Son rejet a imposé des réformes radicales de grande ampleur. Car il s'est agi d'abord de démanteler le système de planification centralisée et dirigiste pour adopter des structures d'économie de marché. Le bilan est lourd, à peu près dans tous les domaines. En dépit de réelles potentialités, l'agriculture collectivisée n'est pas parvenue à satisfaire les besoins alimentaires de la population et a même dû avoir recours à des importations. La mise en valeur d'abondantes ressources énergétiques et minières, de même que le développement des industries lourdes et du secteur de l'armement se sont faits aux dépens des industries de biens de consommation. Les réseaux de transport et les circuits de distribution sont inefficaces et défaillants. La pollution massive et incontrôlée de l'environnement atteint des niveaux inquiétants. Les pays de l'Europe de l'Est, y compris les ex-Républiques fédérées de l'URSS, se trouvent obligés de réformer les structures et les mentalités. Tous font appel à l'Europe de l'Ouest pour obtenir des aides, mais tous ne se développeront pas au même rythme. De nouvelles solidarités, de nouveaux flux économiques vont se développer. Cette partie de l'Europe est en pleine phase de transition et d'instabilité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats démocratie populaire Est (pays de l') La construction de l'Europe. À peine la Seconde Guerre mondiale terminée, la nécessité d'une union européenne s'imposa, mais avec des détours, des controverses, des rivalités, voire des échecs, comme celui de la Communauté européenne de Défense (CED) en 1954. La Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), née en 1952, et la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom), fondée en 1957, avaient des objectifs précis mais limités. La signature, en 1957, du traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE) a donné une dimension plus ambitieuse à l'idée communautaire. L'union devait être d'abord économique, mais l'on envisageait à terme une intégration politique. Les six premiers États signataires du traité (Allemagne fédérale, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas) ont été rejoints en 1973 par le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark, suivis en 1981 par la Grèce, en 1986 par l'Espagne et le Portugal, et en 1995 par l'Autriche, la Finlande et la Suède. Ces adhésions ont amenuisé les effectifs de l'Association européenne de libre-échange (AELE). L'Europe qui est désormais celle des Quinze, dotée d'un Conseil des ministres, d'une Commission, d'une Cour de justice et d'un Parlement élu, est bien désormais le moteur et le vecteur de l'idée européenne. Bon nombre d'États ont signé avec elle des contrats d'association - pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), Turquie - et des pays anciennement communistes aspirent à y adhérer. C'est acquis pour l'ancienne République démocratique allemande, fondue dans la République fédérale d'Allemagne après la chute du « mur de Berlin «. La dissolution, en 1991, du pacte de Varsovie et la nouvelle politique de la Russie, faisant appel aux capitaux de l'Europe occidentale, vont dans ce sens. Il reste que, dans les pays membres, des poches de résistance à l'union politique totale, telle que l'a voulue le traité de Maastricht, se sont fait jour en raison de la crise économique et sociale qui les frappe durablement. Voir aussi le dossier CEE. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats AELE (Association européenne de libre-échange) CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) CED (Communauté européenne de défense) CEE Commission des Communautés européennes coopération - 1.RELATIONS INTERNATIONALES - Les organismes de coopération européenne cour - La Cour de justice de l'Union européenne Euratom Parlement européen Rome (traité de) Histoire À plusieurs reprises dans le passé, les migrations de populations, les flux économiques, les frontières politiques ont modifié l'espace européen. Très ouverte aux influences venues du sud et de l'est, l'Europe a, à son tour, façonné sur son modèle le Nouveau Monde. Les premiers hommes apparurent sur le continent européen vers - 700 000. L' Homo sapiens y était établi à partir de - 35 000. Au paléolithique supérieur, les particularismes de l'outillage, des rites funéraires, des oeuvres d'art témoignent de la variété des cultures régionales. À partir du Ve millénaire, la révolution néolithique sédentarisa certaines populations et permit la première mise en place d'une société paysanne. L'apparition de la métallurgie, puis, aux IIe et Ier millénaires, les débuts de l'urbanisation opposèrent progressivement une Europe du Sud (Minoens, Mycéniens, Phéniciens, Étrusques) des palais et de l'écriture à une Europe centrale des princes celtes. Voir aussi le dossier préhistoire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Celtes égéenne (civilisation) Étrusques métallurgie néolithique paléolithique Phéniciens préhistoire L'émergence historique de l'Europe À partir du VIIIe siècle avant J.-C., le développement des cités grecques puis de Rome permit à la Méditerranée de jouer un rôle durable de premier plan dans la culture, l'économie et l'organisation politique du continent. Pourtant le nom Europe ne désignait alors qu'une divinité que Zeus avait enlevée en se faisant passer pour un taureau. L'expansion de l'Empire romain, du Ier s iècle avant J.-C. au II e siècle après J.-C., aboutit à une première tentative d'unité en isolant au-delà du Rhin et du Danube le monde instable des peuples celtes et germains. La division linguistique entre grec et latin resta cependant un obstacle à l'homogénéisation des cultures de l'Europe romaine. La pression progressive des « Barbares «, à partir du III e siècle après J.-C., entraîna un déplacement vers l'Orient de la tradition impériale (à Byzance) et un émiettement politique de l'Europe occidentale. Cet émiettement, inscrit dans les faits depuis la grande invasion de l'hiver 406, fut officialisé par la déposition du dernier empereur d'Occident en 476. La christianisation et la romanisation des nouveaux venus contribuèrent toutefois à maintenir une certaine unité culturelle. Au VIIIe siècle, l'expansion arabe, qui fut arrêtée à Poitiers en 732 par le Franc Charles Martel, suscita pour la première fois la prise de conscience d'une spécificité politique, culturelle et religieuse européenne. Quand, en 800, Charlemagne restaura l'empire en Occident, il fut qualifié de « chef vénérable de l'Europe «. L'Empire carolingien, qui couvrait la Gaule, la Germanie, le nord de l'Italie et la Catalogne, ne connut toutefois qu'une unité éphémère. À partir du partage de 843, lors du traité de Verdun, et malgré la tentative de restauration, par Otton I er ( 962-973), d'un Empire germanique, le développement de la féodalité puis l'expansion des États monarchiques ruinèrent les anciens rêves d'unité de l'Europe. Seules les croisades (1095, première croisade) permirent sous l'égide de la papauté une entreprise commune à toute l'Europe occidentale. D'autre part, la conversion de la Russie à l'orthodoxie à la fin du Xe siècle, le repli byzantin en Asie Mineure après 1071, les croisades puis les invasions mongoles du XIIIe siècle accentuèrent la coupure entre l'Occident catholique, où s'épanouissait la civilisation médiévale dont les cathédrales gothiques demeurent l'un des plus brillants témoignages, et l'Orient, affaibli et menacé. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats arabe (monde) - Histoire Byzance Carolingiens Charlemagne cité croisades Empire romain d'Occident Empire romain germanique (Saint) Europe Germains Germanie (royaume de) invasion Méditerranée Otton - Otton Ier le Grand Rome - Histoire - Rome et l'Empire romain Verdun Les livres Europe - Charlemagne, un monarque européen, page 1796, volume 4 Europe - l'Europe en 814, page 1811, volume 4 Divisions religieuses et équilibre européen Les grandes crises que furent d'une part, aux XIVe et XVe siècles, la guerre de Cent Ans, le Grand Schisme et la peste noire, et d'autre part la Reconquête progressive de l'Espagne sur les musulmans (bataille de Las Navas de Tolosa, 1212), enfin la découverte de nouveaux mondes au XVe siècle furent à l'origine de la prise de conscience d'une identité culturelle mais aussi d'une grave crise religieuse qui devait déboucher, au XVIe siècle, sur la Réforme. La source commune, à la fois chrétienne et antique, de la culture européenne fut réaffirmée par les premiers humanistes en Italie, qui avaient bénéficié de contacts avec des savants orientaux chassés de Constantinople par l'occupation ottomane (1453). Cependant, à partir de 1517, la Réforme religieuse entraîna une rupture durable entre deux Europe, l'une catholique et l'autre protestante, tandis que l'Europe orientale, orthodoxe, entrait dans une longue période d'isolement. Les Habsbourg, dont la puissance s'appuyait à partir du règne de Charles Quint (1516-1556) à la fois sur leurs possessions germaniques et autrichiennes et sur les immenses territoires espagnols de l'Ancien et du Nouveau Monde, tentèrent alors de restaurer l'unité religieuse de l'Europe en profitant du renouveau catholique qu'avait inauguré le concile de Trente (15451563). Mais cette politique, qui se heurtait à l'opposition de la France, de l'Angleterre et des Provinces-Unies, tandis que la menace turque pesait de tout son poids en Europe orientale (sièges de Vienne de 1529 à 1683), devait connaître son échec définitif lors de la guerre de Trente Ans (1618-1648). Dès lors, l'Empire germanique ne fut plus qu'un cadre très lâche, et la puissance des Habsbourg se replia sur le Danube, tandis que l'Espagne glissait lentement dans un long sommeil politique et économique. Richelieu, Mazarin et plus encore Louis XIV voulurent alors imposer l'hégémonie française en Europe. Mais, finalement, Louis XIV dut mettre un terme à l'expansionnisme de la France après sa défaite devant les puissances européennes coalisées (paix de Ryswick, 1697). Au moment où Pierre le Grand (1682-1725) s'efforçait d'européaniser la Russie, les relations entre États s'organisaient autour d'un fragile « équilibre européen « des différentes puissances, qui fut cependant menacé pendant tout le XVIIIe siècle par la rivalité franco-anglaise. Mais le cosmopolitisme des élites et la philosophie des Lumières permirent d'envisager pour la première fois des projets d'union européenne ou de paix perpétuelle, comme le fit Kant dans un article paru en 1795. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cent Ans (guerre de) Charles - EMPIRE D'OCCIDENT et SAINT EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE Charles V de Habsbourg, dit Charles Quint Habsbourg Lumières (philosophie des) peste - Histoire Reconquista Réforme Ryswick (paix de) schisme - Le grand schisme d'Occident Trente (concile de) Trente Ans (guerre de) Les livres Europe - l'Europe en 1559, page 1811, volume 4 Europe - l'Europe en 1715, page 1812, volume 4 L'Europe des nationalismes Malgré son message universaliste (Déclaration des droits de l'homme, 1789), la Révolution donna naissance aux nationalismes, car elle proclama également le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et associa les idées de liberté et de nation. Les guerres révolutionnaires puis napoléoniennes permirent à ces idées de se cristalliser en Espagne, en Prusse et en Italie dans l'opposition aux armées françaises. Napoléon Ier organisa une Europe impériale soumise aux intérêts français mais politiquement et juridiquement unifiée (le droit révolutionnaire et notamment le Code civil eurent une influence durable). Metternich qualifiait alors Napoléon de « souverain de l'Europe «. À la chute de l'Empire, le congrès de Vienne (1815) tenta d'instituer en une Sainte Alliance un harmonieux « concert des Nations «. Mais ce retour à l'Europe absolutiste et dynastique fut rapidement contesté au nom de la liberté et du droit des peuples. Malgré les échecs des révolutions libérales de 1848, l'Italie et l'Allemagne s'unifièrent en Étatsnations. Le recul de l'Empire ottoman dans les Balkans (guerre de libération de la Grèce, 1821) et les ambitions concurrentes de l'Empire austro-hongrois et de la Russie (au nom de l'orthodoxie) posèrent en outre une grave « question d'Orient «. Dans cette Europe de la révolution industrielle, du capitalisme, de la colonisation et de l'impérialisme se développèrent certaines utopies d'unions politiques : Victor Hugo parla en 1850 des États-Unis d'Europe, tandis qu'apparaissait dans le mouvement socialiste l'idée d'un internationalisme ouvrier transcendant les divisions du continent, facteurs de perpétuation du capitalisme. Pourtant, le contentieux franco-allemand à partir de 1870, les guerres balkaniques et les mouvements nationaux dans l'Empire austro-hongrois assurèrent la victoire du nationalisme en Europe. La Première Guerre mondiale fut l'aboutissement de la course aux armements et de la constitution de réseaux d'alliances antagonistes : la Triple Alliance rassemblait l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie, tandis que la Triple Entente réunissait la France, le Royaume-Uni et la Russie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats alliance - Sainte-Alliance alliance - Triple-Alliance balkaniques (guerres) Code civil Entente cordiale franco-allemande (guerre) Metternich-Winneburg (Klemens, prince von) Napoléon Ier (Napoléon Bonaparte) nation nationalisme Orient (question d') révolutions européennes de 1830 révolutions européennes de 1848 Vienne (congrès de) Les livres révolutions européennes de 1830, page 4363, volume 8 révolutions européennes de 1848 - mise en bière de Robert Blum, page 4363, volume 8 révolutions européennes de 1848 - Kossuth, page 4363, volume 8 Europe - l'Europe en 1815, page 1812, volume 4 Europe - le congrès de Vienne, page 1813, volume 4 Europe - les rois allant à la dérive, page 1813, volume 4 Un continent déchiré « Crime contre l'Europe « (Romain Rolland), la « Grande Guerre « de 1914-1918 avait laissé 8,5 millions de morts parmi les militaires. Elle avait également provoqué la disparition de quatre empires européens (allemand, austro-hongrois, russe et ottoman), contribué au déclenchement de la révolution bolchevique, mais aussi consacré la défaite de l'humanisme. Elle fut interprétée par de nombreux intellectuels (Paul Valéry, Miguel de Unamuno) comme la conséquence d'un profond déclin de l'Europe. En 1918-1919, l'Europe fut réorganisée en fonction du principe des nationalités, de la volonté de construire un « cordon sanitaire « autour de la Russie communiste ainsi que des prétentions françaises et britanniques à dominer le continent. Des personnalités comme Aristide Briand, le comte Sforza ou Bertrand de Jouvenel préconisèrent alors une union politique en Europe, mais la crise économique de 1929 accéléra la déstabilisation des régimes parlementaires, qui basculèrent vers le fascisme ou le nazisme (Allemagne, 1933), ainsi que les replis nationaux ou coloniaux (création du Commonwealth en 1932). Dans les années trente, l'Europe se trouva ainsi divisée en deux blocs, une Europe des dictatures (Allemagne, Italie, Espagne, Grèce, Hongrie...) et une Europe des démocraties qui se réduisit au Royaume-Uni, à l'Europe du Nord (Belgique, Pays-Bas, Scandinavie), à la Suisse, à la Tchécoslovaquie et à la France. Les capitulations successives des démocraties en 1938-1939, puis les victoires militaires allemandes amenèrent - sous le prétexte de construire une Europe nouvelle - les nazis à organiser le continent à leur profit. La dimension paneuropéenne de la Seconde Guerre mondiale apparut aussi dans les mouvements de résistance (« Projet de déclaration des résistances européennes «, 1944). Ce fut pourtant grâce à des puissances étrangères à l'Europe, comme les États-Unis et le Canada, ou qui en avaient été rejetées, comme l'URSS, que l'Europe fut libérée. En 1945, « année zéro « pour l'Europe, le Vieux Continent n'avait plus la force de se relever seul. Pour certains, un discrédit inexpiable fut jeté sur la civilisation européenne par la « révélation « de l'horreur des camps d'extermination nazis, où avaient péri plusieurs millions de Juifs, victimes de la « solution finale «, aux côtés d'autres minorités et d'opposants politiques. La misère économique et sociale de l'après-guerre, la destruction des infrastructures obligèrent les Européens à accepter une aide extérieure. Chacune des deux parties du continent qu'avaient occupée les troupes des deux superpuissances (États-Unis et URSS) se transforma rapidement en ensemble autonome. À l'Est, la volonté soviétique de constituer un « cordon sanitaire «, assorti d'un « rideau de fer «, destiné à protéger les masses communistes de l'influence du capitalisme occidental, et, à l'Ouest, la tentative d'endiguer la progression communiste entraînèrent l'Europe dans un système d'affrontement qui allait la diviser pour une quarantaine d'années en deux blocs antagonistes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats empire guerres mondiales Jouvenel (Bertrand de) rideau de fer Unamuno y Jugo (Miguel de) Les livres Europe - l'Europe en 1914, page 1814, volume 4 Europe - l'Europe en 1937, page 1814, volume 4 Les progrès de l'idée européenne Les pays européens qui purent accepter l'aide américaine du plan Marshall (1947), c'està-dire ceux qui n'étaient pas occupés par l'armée soviétique, se dotèrent d'une organisation économique commune pour répartir les aides. Il s'agissait de la première organisation supranationale en Europe (la future OCDE), chargée également d'élaborer un programme de coopération économique. La multiplication des mouvements proeuropéens et les progrès dans de nombreux partis de l'« idée européenne « furent à l'origine du congrès de l'Europe de La Haye (7-10 mai 1948), puis de la création du Conseil de l'Europe (5 mai 1949). Mais, du fait surtout de l'hostilité de la GrandeBretagne à toute supranationalité, cette organisation resta sans pouvoir. Elle rédigea une Déclaration européenne des droits de l'homme et institua une Cour de justice. Ce fut grâce à l'énergie d'hommes comme Georges Bidault, Robert Schuman, Konrad Adenauer, Alcide De Gasperi, tous démocrates-chrétiens, et aussi de Jean Monnet que les institutions européennes furent développées : l'Allemagne, la France, l'Italie et les pays du Benelux signèrent le 25 mars 1957 le traité instituant la Communauté économique européenne. Cette CEE (souvent appelée le Marché commun) n'a cessé ensuite de progresser en intégrant de nouveaux membres, qui forment désormais l'Union européenne, et de nouveaux domaines de compétence : l'environnement, le droit du travail, une monnaie unique, avec laquelle s'achèvera l'unification économique et commencera l'unification politique. Tandis que Charles de Gaulle ne voulait voir, selon ses propres termes, que les « Européens, depuis l'Atlantique jusqu'à l'Oural «, la division du continent en une Europe de l'Ouest et une Europe de l'Est antagonistes ne cessa d'abord de se renforcer, malgré la signature en 1975 à Helsinki du traité sur la sécurité et la coopération en Europe. Prisonniers de la guerre froide, et malgré la répétition des révoltes (Berlin-Est, 1953 ; Budapest, 1956 ; Prague, 1968), les peuples des démocraties populaires ont dû attendre l'affaiblissement de leur puissant protecteur soviétique pour se libérer des régimes autoritaires qui les gouvernaient (1989-1990). L'Europe à venir est celle de tous les défis. À l'Est, les jeunes démocraties sont agitées de multiples tensions, au fur et à mesure de la mise en place de l'économie de marché, et ont à se mettre à l'abri de l'instabilité politique. À l'Ouest, les réactions au traité de Maastricht et les atermoiements face à la tragédie de l'ex-Yougoslavie ont montré que les peuples ne parlaient pas tous de la même voix. Partout, la montée des nationalismes est flagrante : à l'Est, ils ont poussé à la création de nouveaux États et rendu aigu, dans certains d'entre eux, le problème des minorités ; à l'Ouest, en Belgique, au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie, en Suisse et même en France, où sévit la question corse, les tentations séparatistes sont réelles et parfois violentes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adenauer Konrad Bidault Georges CEE CEE - Les institutions Conseil de l'Europe coopération - 1.RELATIONS INTERNATIONALES - Les organismes de coopération européenne cour - La Cour de justice de l'Union européenne démocratie populaire Est (pays de l') guerre froide Helsinki Marshall George Catlett OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) Rome (traité de) Schuman Robert Union européenne (traité sur l') Les livres Europe - la conférence de Maastricht (décembre 1991), page 1815, volume 4 Europe - l'ouverture du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, page 1815, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Albanie Allemagne Andorre Autriche Belgique Biélorussie Bosnie-Herzégovine Bulgarie Croatie Danemark Espagne Estonie Finlande France Grèce Hongrie Irlande Islande Italie Lettonie Liechtenstein Lituanie Luxembourg Macédoine Malte Moldavie M onaco Norvège Pays-Bas Pologne Portugal Roumanie Royaume-Uni Russie Saint-Marin Slovaquie Slovénie Suède Suisse tchèque (République) Turquie Ukraine Vatican (État de la Cité du) Yougoslavie - La République fédérale de Yougoslavie Les médias Europe - tableau en bref Europe - tableau en chiffres Europe - carte physique Europe - carte politique La zone polaire arctique - carte physique Les indications bibliographiques J. Léonard et C. Hen, l'Europe, La Découverte, Paris, 1995. G. Livet et R. Mousnier, Histoire générale de l'Europe, PUF, Paris, 1980. J. et A. Sellier, Atlas des peuples d'Europe centrale, La Découverte, Paris, 1994 ; Atlas des peuples d'Europe occidentale, La Découverte, Paris, 1995. F. de la Serre et C. Lequesne, l'Union européenne : ouverture à l'Est ?, PUF, Paris, 1994.