séparation de l'Église et de l'État (loi de).

séparation de l'Église et de l'État (loi de). loi promulguée en France le 9 décembre 1905. La Révolution française avait laïcisé l'État par le décret du 18 septembre 1794, mais la France avait retrouvé un régime concordataire depuis 1801. La IIIe République lança un mouvement de laïcisation (lois Jules Ferry sur l'enseignement, 1880-1882) qui aboutit, à la suite de la loi Waldeck-Rousseau de 1901 sur les associations et contre les congrégations religieuses, à la séparation en 1905. Cette loi abrogeait le concordat et proclamait que la République, tout en garantissant la liberté de conscience et le libre exercice des cultes, ne reconnaissait, ne salariait ni ne subventionnait aucun d'entre eux. Les biens ecclésiastiques devaient être confiés à des associations cultuelles laïques et faire l'objet « d'inventaires » qui suscitèrent la protestation des milieux catholiques. La condamnation de la loi de séparation par le pape Pie X (encycliques Gravissimo officii et Vehementer nos ) embarrassa les gouvernements radicaux qui, refusant de faire machine arrière, firent face à de nombreux troubles jusqu'à l'apaisement du conflit à partir de 1907. La loi eut cependant pour conséquences politiques de compromettre l'adhésion de nombreux catholiques à la République et de favoriser la progression de l'Action française.